Punition Maudite
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Une affreuse sensation l'immobilise un instant. Il réalise que quelqu'un a osé se coller contre lui. Et aux effluves qui agressent ses narines, il en déduit que c'est une femme. Il ne manquait plus que ça! Une de ses idiotes de gamines qui s'imagine qu'il va se laisser avoir. Il se prépare à répliquer avec sa verve habituelle quand la voix mûre qui pénètre son oreille l'arrête.
- Je te supplie, Severus, de nous sauver tous les deux des regards et attitudes déplacées de ces imbéciles sans cervelle
- Narcissa…
- Emmènes-moi à l'extérieur de cette satanée salle de bal, avant que je lance un impardonnable sur ces prétendants de pacotille
- Tu as raison, la fuite n'est pas honteuse si cela reste une tactique de survie
Severus se retourne vivement vers la femme blonde qui lui sourit. Il lui prend le bras et l'attire vers le centre de la salle. Ils commencent à danser, de plus en plus langoureusement, sans se soucier des regards et remarques autour d'eux. Considérant que le jeu a assez duré, Severus entraîne sa cavalière à l'extérieur de la salle, sur un balcon attenant.
- Très bien Narcissa, ai-je été convainquant?
- C'était parfait Severus. Je pense que la société sorcière va nous considérer perdus pour le titre de célibataires les plus convoités de l'année
- Cela me convient assez bien, je ne supportais plus cette vieille folle de Minerva qui persistait à organiser des soirées pour me présenter toutes les créatures les plus insipides que portent ce pays
- Moi aussi, je n'y arrive plus
- Pourtant, je me suis laissé dire que tu savais profiter des jeunes loups qui tournaient désoeuvrés autour de toi
- Certes, ce fut distrayant un instant, mais je m'en suis lassée, comme tu le vois. Les plus belles figures ne sont pas les meilleurs amants
- Mieux vaut tard que jamais
- En effet, je réalise enfin les choses. Toi aussi?
- Moi aussi…Narcissa…notre spectacle n'aura d'utilité que si nous le menons jusqu'à son épilogue
- Alors acte deux
Elle s'approche de lui et pose ses mains sur son torse. Puis remonte ses bras pour lui enserrer le cou. Il s'abaisse pour la saisir sous les fesses et la soulever. Il marche tout en la tenant serrée et la pose sur la rambarde. Spontanément, elle entoure ses jambes sur la taille du ténébreux, et celui-ci y glisse sa main, tout en repoussant la robe fourreau le plus haut possible. Lancés dans leur activité, les deux protagonistes ne remarquent pas les spectateurs des fenêtres, leur lieu de retraite étant des plus exposés aux regards. Très vite, un cri d'indignation les arrête. Suivi d'un regard désapprobateur de la directrice qui se hâte de repousser les voyeurs.
- Oh Minerva, excusez-nous de ce tumulte. Comme vous le savez, je n'ai jamais été très au fait des bonnes manières
- Severus! Votre attitude est des plus….
- Souffrez que nous nous retirions de votre bonne société, dont, la preuve est faite, nous n'en faisons pas partie
Sans attendre la réponse de sa supérieure outrée, Severus entraîne sa complice à l'intérieur de la salle où tous les invités s'écartent pour laisser passer les deux indigents. Que d'hypocrites, songe Severus. Surtout la vieille chouette. Arrivés dans le hall, Severus retient Narcissa.
- Que dirais-tu de fêter cette victoire auprès d'un bon feu et d'un délicieux thé aux aromates?
- Un thé Severus? N'as-tu rien de plus adulte dans tes réserves?
- Au cas où des oreilles un peu juvéniles traîneraient malgré les interdictions, et Merlin sait que j'en ai eu plus de preuves que possible dans ma carrière, le mot thé ne peut être qu'un terme d'élégance
- Très bien, je serai ravie de l'invitation, cher ami. Loges-tu dans les cachots, comme le prétendent les élèves?
- Non, seul mon bureau s'y trouve. Mes appartements sont au dessus de la tour des Serdaigles
- Vraiment? Quelle drôle d'idée! En plein ciel?
- J'aime le calme du vide, la sensation de n'exister que par un fil
- Tu ne cesseras guère de m'étonner Severus
- Si Madame accepte de me suivre
- Severus?
- Oui? Un regret peut-être?
- Tu me connais mal j'en ai peur, pourquoi refuser une telle aventure? Je voulais juste m'assurer que tu réalises les implications que cela va faire naître, sur ta réputation
- Ma réputation va justement s'embellir d'une facette de débauché qui lui manquait sérieusement, et qui me libérera justement des "bonnes intentions" de cette chouette d'écossaise
- Ne serais-je que cela? Une excuse pour échapper à tes soupirantes?
- Ne m'insulte pas, tu as le même motif que moi
- En es-tu si sûr Severus?
Cette dernière réplique laisse un instant le professeur sans voix.
- Narcissa! Qu'as-tu en tête, je te prie?
- Oh cela serait bien peu serpentard de l'avouer, tu le conçois
- Ne crains-tu pas que je refuse de tomber dans ton piège, dans ce cas?
- Tu ne voudrais pas que l'on me voit repartir si vite, cher ami?
- Maudites femelles
- Chuut, ne sois pas désobligeant, je n'avais prévu que de délicieux moments. Sommes-nous en vue de la future pièce des délices?
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- Severus, votre attitude d'hier au soir a été si…
- Minerva! Vous avez passé des mois entiers à me chercher une fiancée, cela contre mon gré il faut bien que vous le reconnaissiez. Vous devriez vous sentir fière d'avoir réussi votre mission au-delà de tous vos espoirs
- Mais… devant les enfants, vous vous êtes comportés comme…
- Un homme et une femme, tout simplement, sains de corps et en pleine possessions de leurs moyens respectifs
- Severus!
- Vous ne devez vous en prendre qu'à vous-même Minerva, si vous avez oublié que j'avais passé l'âge de regarder ma prétendante juste dans les yeux en rougissant. Maintenant, si vous avez l'amabilité de me laisser terminer ce que j'ai délicieusement commencé hier au soir
- Vous…vous voulez dire… que…ici?
- En effet, vous savez vous servir de votre tête guindée quand vous le voulez. Ma compagne risquerait de se poser des questions si je m'absente si longtemps au petit matin, vous connaissez la jalousie féminine, je pense. Au revoir Minerva. Merci de tous vos bons soins
La porte claquée au nez de la vieille femme, Severus retourne dans sa chambre où l'accueille un rire féminin.
- J'ai entendu sa voix chargée d'outrages jusqu'ici. Comment fais-tu pour la supporter chaque jour?
- Si tu es capable de me trouver un seul laboratoire qui veut de moi comme employé, même payé comme un esclave, je fais mon baluchon à l'instant
- Je n'ai malheureusement pas ce genre de relations sous mon chapeau, et même si j'en connaissais, les "amis d'affaires" de Lucius ont mystérieusement disparus depuis la fin de la guerre. Nous ne vivons que sur nos réserves
- Des réserves encore bien conséquentes
- Certes, mais nous nous devons d'être prudents dans nos investissements, tu t'en doute
- Parier sur un vieux cheval comme moi ne serait pas rentable
- Je n'ai pas dit cela Severus, mais nous ne possédons aucune fabrique ou boutique de potions, tu le sais. Et en acheter de nos jours, je n'arriverais jamais à convaincre mon mari de l'utilité à court terme d'un tel pari
- De toute façon, je n'avais pas l'intention de vous demander la charité
- Non, bien sûr que non. Alors, à quelle heure puis-je quitter cette chambre Severus? Au petit déjeuner?
- Non, personne ne te croiserait. Attends l'heure du thé, les couloirs seront pleins de monde
- Comment vais-je occuper tout mon temps d'ici là?
- J'ai, semble-t-il, quelques idées d'activités à te proposer
- Vraiment? N'as-tu pas épuisé cette nuit l'éventail des possibilités?
- Je t'assure que non. Allonge-toi, je vais te faire une leçon approfondie, vu ton haut niveau, la théorie peut être laissée de côté
- Bien Professeur. Tout de suite Professeur
- Bonne élève
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Voila le 1er chapitre vous a-t-il mis l'eau à la bouche?
par contre les longueurs des suivants seront inégales, puisque je coupe selon l'utilité de l'intrigue et non en fonction de la longueur. A bientôt
