Hello à tous !
J'espère enfin réussir à écrire une histoire. Ce site me rend la tâche impossible à chaque fois que j'essaie. S'il vous plaît, n'hésitez pas à m'expliquer comment faire si vous vous rendez compte que le chapitre met pas mal de temps à arriver =)
Ce serait également la première fois que j'écris avec rating M. J'espère m'améliorer au fil du temps... les conseils sont bien sûrs les bienvenues.
Sur ce, je vous rejoins en bas ;-)
« L'amour, c'est lorsqu'on sent que rater quelqu'un, ce serait rater sa vie. L'amour c'est quand on cesse d'hésiter. L'amour, c'est lorsque tous les autres deviennent fades » Frédéric Beigbeder.
Mes doigts collent.
Ils collent tellement que les séparer reviendrait à m'arracher de la peau.
Respirant difficilement, minuscule sur ma chaise en bois, je commence à paniquer. Vais-je un jour pouvoir à nouveau bouger mes doigts ?
Je regarde les autres enfants autour de moi. Ils rient. Personne ne me voit. Je suis toute seule, avec mes doigts collés et cette sensation de brûlure qui commence à se diffuser dans tous mes doigts, puis dans ma main. Des larmes me montent aux yeux et, la mine défaite, je regarde la sucette devant moi. Je la voulais tellement. Tellement tellement. Maintenant mes doigts sont collés.
Je peux toujours la manger... mais ma main brûle. Voulant la saisir avec ma main gauche, je réalise que défaire l'emballage sera impossible sans ma deuxième main. Collée.
Je vais appeler la maîtresse. Elle va m'aider. Elle fera partir cette douleur et je pourrai la manger. Non non, elle va voir la sucette sinon. Elle va la prendre et je ne veux pas. Respirant difficilement, je mets finalement la sucette dans ma poche comme ultime ressource et lève aussitôt la tête pour l'appeler.
Mais elle n'est plus là.
Je me lève doucement et je cache mes doigts blessés dans ma deuxième main. Je me fais bousculer par mon amie qui éclate soudainement de rire et qui cogne ma tête avec la sienne après l'avoir brusquement rejeté en arrière. Elle crie et se retourne, comme énervée.
Je la fixe quelques secondes. Ah ! Mes doigts. Je lui souris pour que je puisse partir le plus vite possible. Elle me jette finalement un dernier regard et se tourne vers le garçon pour qui je suis sûre qu'elle a des émotions.
Non, pas émotions. Sentiments. C'est ça : sentiments. Maman m'a fait écrire des lignes hier pour que je comprenne... c'est bête de ma part d'avoir encore oublié. Je suis vraiment idiote.
Je me détourne de mon amie – je crois que son nom est Lydia...- et j'essaie de marcher plus vite avec mes jambes. Elles sont siii petites. Plus tard je voudrais avoir les mêmes jambes que maman : elles sont longues, si longues, et si fines. Je ne comprends pas pourquoi papa l'ignore tout le temps alors qu'elle est si jolie. Surtout ses jambes.
Je sors de la classe et une fois à l'extérieur, je me retrouve dans le couloir aux murs orangés de mon école. Pendant un moment, je me sens seule. Si seule que mes yeux se brouillent et que mon cœur s'ouvre, s'ouvre comme un gouffre pour aspirer mes sentiments. Émotions. Émotions, cette fois.
Je secoue ma tête et je décide d'aller voir les professeurs. Il faut que j'aille dans leur salle spéciale... ils verront mes doigts et ils m'aideront. Mais... ils seront pas contents non ? Ma maîtresse nous a interdit d'utiliser la bouteille devant elle. Elle avait dit que c'était pour elle et certains travaux. Que si on y touchait, ça serait trèès désagréable et qu'elle serait pas contente. Je l'ai pris pourtant. Mon travail d'art plastique n'avançait pas et je n'avais pas d'idée... je pensais que la bouteille était une solution. Alors je l'ai ouverte et comme ça sentait très très fort, j'ai voulu le reboucher mais ça m'a glissé des mains et le produit transparent et gluant a recouvert ma main et mon travail.
Depuis, je n'arrive plus à décoller mes doigts. Et ma feuille ne veut plus bouger de la table non plus.
Je soupire, songeuse. Finalement, je devrais quand même y aller. Mes doigts sont collés, ma feuille aussi... la maîtresse le verra à un moment. Et je veux manger ma sucette.
Je tourne finalement à droite, dans ce couloir long et droit. Je ne sais pas où est cette salle... mais ça doit être marqué sur la porte. Et je suis sûre que c'est dans ce couloir parce que j'ai entendu les autres en parler un jour.
Je marche et je marche. Vert, bleu, rouge, orange... les portes multicolores défilent devant moi. J'aime cette école. Elle est teeellement mieux que ma maternelle ! Maintenant que je suis en CE1, je me sens si si grande. Et j'aime bien ces portes.
Je souris et je pose ma main abîmée sur les portes, la laissant glisser sur elles, sur le mur, pendant que j'avance. Un cri pourtant me fait sursauter. Sursauter si fort que mes pieds décollent du sol et qu'un couinement surpris sort de ma bouche.
Le cri venait de ma droite. Tremblante, je mets ma main aux doigts collés sur mon torse et j'avance très doucement vers la porte d'où venait le bruit. La porte est jaune. Si jaune que mes yeux ont mal aussi. Je ne devrais pas regarder, ça ne me concerne pas. Maman m'a toujours dit de ne pas me mêler des autres affaires, que ma fichue curiosité n'apporterait rien de bon. Mais c'est si fort. C'est tellement plus fort que moi.
Alors, comme la porte n'est pas fermée, mais... entrebâillée – est-ce le mot ?- je regarde par la fente. Et ce que je vois me fait mal. En fait, ça me fait encore plus mal que mes doigts collés. Plus mal encore que la peur que je ressens pour ma peau, plus mal que le sermon que je sais que je vais avoir, plus mal que le choc que j'ai eu à la tête, plus mal que le jaune qui m'a ébloui plus tôt. Plus mal que le cri qui a fait battre mon cœur si vite que j'ai cru qu'il allait sortir par ma bouche.
Je ne sais pas pourquoi j'ai si mal. Mais je sais que c'est mon torse qui brûle. Et mes yeux aussi. Je n'arrive pas à battre des cils, mes yeux restent grands, grands ouvert. Et je regarde ce qui me fait mal avec attention. Il est grand, plus grand que moi, et maigre. Il a la peau moins pâle que moi, mais elle a l'air plus jolie. Je ne sais pas s'il est mignon. Ce que je sais, c'est que j'aurais aimé que l'un de mes feutres ait la même couleur que ses cheveux. Parce que j'ai un feutre marron, jaune, orange et noir mais j'ai pas cette couleur. Je n'arrive pas à la décrire. Je n'ai pas de feutre qui étincelle. Mais ses cheveux à lui brillent. Brillent de plusieurs couleurs.
Je plisse les yeux et je vois son expression. Il sourit. Enfin, je ne sais pas. C'est un sourire ? Seulement un côté de sa bouche est levé. Bizarrement, cette expression me plait pas. On dirait qu'il sourit, mais j'ai l'impression qu'il veut frapper quelque chose. Il passe sa main dans ses si si beaux cheveux et je perçois ses yeux. Mon chat a presque les mêmes. La forme y ressemble... mais la couleur n'est pas vraiment identique. Il a des yeux comme verts et dorés, jaunes comme mon chat. Mais pas foncés. Un vert et un doré, transparents... non pas transparents. Translucides. Maman m'a corrigé il y a pas longtemps.
J'ai mal parce que je pense que lui aussi a mal. Il a l'air détaché avec ses mains dans ses poches et son sourire étrange mais ses yeux, de ce que je vois, ont quelque chose qui fait que je ne crois pas à son attitude. Le directeur – je le connais car je le vois dans la cour parfois – à l'allure d'une chouette est rouge écrevisse. Il lui crie encore dessus et j'entends « Destruction du matériel », « feu », « Bagarre », « parents »... et j'aurais pu écouter la suite. Vraiment. Mais... le directeur m'a vu.
Et c'est parce que le garçon me regardait en premier. Seulement, parce que je regardais le directeur, fascinée par ses expressions, je n'ai pas remarqué.
Le garçon aux yeux de chat me fixe. Tellement que mon visage brûle brûle brûle. Le directeur, agacé, me fixe aussi.
« Tu as besoin de quelque chose ? Qu'est-ce que tu as ? » Me demande la chouette.
Je lèche rapidement mes lèvres sèches et avance timidement à l'intérieur de la salle. Il fait chaud, et mon visage déjà brûlant semble prendre feu.
Ne sachant quoi dire, je sors ma main de ma poche et la montre au directeur. Il fixe mon visage un moment puis baisse ses yeux sur ma main, confus.
Du coin de l'oeil, j'observe l'étrange garçon. Il me fixe encore. Il ne sourit plus, mais cette fois ses yeux ont une leur différente qui me met à l'aise. Mes yeux dans les siens, nous nous dévisageons. Il finit par sourire, mais j'y vois un mensonge. Je ne sais pas pourquoi je finis agacée, mais c'est le cas et je me détourne, reportant mon attention sur le directeur qui, ébahi, regarde ma main collée.
« Comment t'es-tu fait ça ? » Il m'interroge avec note d'exaspération et j'ai envie de sourire mais je me retiens. Ce n'est peut-être pas vraiment le moment...
« Je faisais mon travail d'art plastique et la bouteille qui avait ce liquide m'est tombée dessus » Je mens.
On m'a déjà dit que mentir n'était pas bien. Mais ce que j'ai dit n'est pas totalement faux non plus. La bouteille m'est vraiment tombée dessus.
Le directeur soupire et jette un œil au garçon qui est resté silencieux jusqu'à lors. Pensif, il regardait ma main, mon visage, puis encore ma main. Ses yeux perçants ne cessaient de faire des allers-retours et je me sentais gênée à nouveau.
« Reste ici tu veux ? Je vais chercher l'infirmière » le directeur s'adresse à moi mais j'ai du mal à me concentrer. Je pense seulement aux yeux qui me regardent. « Toi aussi ne bouge pas, je n'ai pas encore fini » Le garçon tourne sa tête vers le directeur et pour toute réponse, sourit. Le même agacement pointe chez moi. Je n'aime pas ce sourire. Si faux, si faux.
Le directeur, Mr Ein - et je sais son nom parce que c'est écrit sur une plaque sur son bureau - part de la salle et me laisse, moi et ce garçon dans son bureau où il fait très chaud.
L'horloge, bruyante, me donne mal à la tête. J'ai mal à la main, et je transpire. Je n'aime pas cet endroit. Je veux ma sucette.
Les minutes passent, et le directeur ne revient pas. Ma main brûle de plus en plus. À cause de la colle mais aussi parce qu'il fait si chaud ici. Je ne sais pas comment il fait pour rester si calme. Il ne transpire même pas.
« Ta main... je pourrai m'en occuper »
Je sursaute, encore, et me tourne vers lui. Songeur, il lorgne ma main. Je dois attendre le directeur et l'infirmière pourtant.
« Le directeur va revenir » je réponds.
Je l'entends soupirer, comme exaspéré. Je veux sourire encore, et cette fois je ne me retiens pas. Je ne sais pas pourquoi exaspérer les gens m'amuse tellement.
« Si tu ne veux pas, tant pis pour toi. Mais je me demande quand il reviendra... » il reprend avec une note de malice.
Je réfléchis à ses paroles. Je peux être soignée maintenant, et ensuite manger ma sucette. Je me tourne vers lui.
« Bon d'accord. Je veux bien. Je fais quoi ? »
Le sourire qu'il m'adresse ne m'énerve pas cette fois. En fait, il me fait mal. Je vois ses dents, si blanches, et son visage, qui est je pense, mignon.
« Suis-moi » C'est sa réponse. Simple et précise.
Éberluée, je le vois quitter la salle, nonchalant. Il devait attendre pourtant. Pesant le pour et le contre, j'espérais que le directeur allait tarder pour qu'il ne remarque pas notre absence.
Je le suis donc, dans ce long long couloir. Je ne me sens plus si seule. Il est là... il est un peu rassurant. Il est de la chaleur, et un sourire.
On sort de l'école et il se dirige vers les robinets, proches des toilettes. Je le rejoins et il ouvre l'eau. Elle gicle. Mes cheveux ont des gouttes, mes manches sont trempées. Et il rit. Agacée, je ne réfléchis pas et mets ma main blessée sous l'eau, lui en envoyant dans la figure. Je pouffe et ma main blessée, maintenant fraîche, me fait un peu moins mal.
Il me sourit, ses yeux brillent, comme ses cheveux. Et je rougis, rougis, rougis... jusqu'à mes orteils qu'il ne peut pas voir. Heureusement.
Il prend ma main et doucement, la place sous l'eau. Il s'en occupe méticuleusement, avec douceur. Je me sens mal à l'aise, parce que personne n'a jamais été doux comme ça avec moi avant. Ma mère est... pudique – mon père l'a décrite comme ça un jour - et papa est d'ailleurs souvent absent et aussi pudique que maman.
Quelques minutes après, ma main, fraîche et rougie sous ses soins, je peux enfin décoller mes doigts. Un sourire fend mon visage et je ris.
Je bouge mes doigts de toutes les manières possibles et c'est victorieusement que je sors ma sucette, enlève l'emballage et la place dans ma bouche. Enfin... je pousse un grognement de plaisir.
Mais je me rappelle soudainement que quelqu'un est ici avec moi. Et pas n'importe qui, puisqu'il est celui qui a décollé mes doigts. J'ouvre les yeux et je le vois regarder ma bouche, maintenant toute sucrée. Je sors ma sucette, humidifie mes lèvres et l'observe.
« Merci »
Il lève la tête à mes mots et quelque chose, dans ses yeux, m'intimide. Puis sans que je m'en rende compte, ma sucette dans ma main rougie disparaît pour réapparaître dans la bouche du garçon. Il me sourit, le même sourire que j'ai vu la première fois chez lui et qui m'énervait, sauf que cette fois, il ne m'énerve pas. Il me chauffe à l'intérieur, comme si j'avais un soleil dans le ventre.
« Ça fera l'affaire » me répond-il en suçant mon bonbon.
Peut-être aurais-je dû fuir.
Très loin.
Si loin de sa portée que la distance aurait pu avoir un impact sur notre mémoire.
Ainsi, je ne me serai jamais souvenu de lui.
Il ne se serait jamais souvenu de moi.
Mais c'est impossible.
La distance n'influence pas notre mémoire.
Il m'est indispensable.
Je lui suis indispensable.
Nous existons seulement pour le profit de l'autre.
Sans moi, il s'écroulerait.
Et moi aussi.
Et voici le prologue. Un peu longuet peut-être... ? Il ne me convient pas vraiment, j'ai dû mal avec les prologues.
Qu'en pensez-vous ? Je continue... ?
J'attends vos réponses avec impatience !
Booowty '
