JE N'ABANDONNERAI PAS

Résumé: Le prix Edward est l'espoir de tous les cavaliers et Hermione est décidée à s'en emparer. Cependant, elle n'est pas la seule qui veut l'obtenir. Deux ans après la guerre, bien des choses ont changé, mais est-ce que ce sera suffisant pour l'emporter?

Les couples: Hermione/Drago et Ginny/Harry

CONCERNANT LE PRIX EDWARD : Il est totalement inventé. Je sais qu'il y a un prix qui porte ce nom, mais il ne fait pas partie des prix décernés aux cavaliers, et je n'en sais pas plus. Gardez bien en tête que je l'ai monté de toutes pièces!

Note de l'auteur: Et voiiilà! Je suis de retour, et cette fois avec une fiction très différente de la dernière. Ça m'a pris bien longtemps avant de trouver le concept de cette histoire, et j'espère que je ne n'ai pas perdu mon temps, haha. J'ai choisi de m'inspirer d'une autre chanson cette fois et j'ai choisi I Won't Give Up de Jason Mraz, d'où le titre de la fiction. D'ailleurs, ça faisait longtemps que j'essayais de monter une histoire avec des chevaux, alors quand cette idée m'est venue, je l'ai trouvé simple, mais en même temps efficace. J'espère que vous penserez la même chose que moi! Par contre, je dois aussi avouer que ça fait très longtemps que je planifie cette histoire que j'ai depuis longtemps perdu mon inspiration. À l'origine, l'histoire devait avoir une vingtaine de chapitre, mais ça fait littéralement une ou deux années que je ne suis pas capable d'écrire un chapitre. Néanmoins, je ne voulais pas gaspiller mon idée ou l'aide de ma beta, et donc j'ai décidé d'écrire une fin à l'histoire. Elle est un peu précipité, mais au moins, je vais avoir partagé ma création. En tout, il y aura 8 chapitres.

Beta: Oceane Everli

Important : Pour ceux qui se demandait, la narration est extérieure tout au long de l'histoire, mais j'ai parfois tendance à m'égarer, alors si vous voyez quelque chose qui m'échappe, n'hésitez pas à m'en faire part!


Chapitre 1: Celui qui espérait

55 jours restants...

Le soleil était haut dans le ciel pour un jour de printemps aussi froid, mais malgré le temps frais, la jeune fille suait quand même toutes les gouttes de son corps. Pourtant, c'était un tableau habituel. On pouvait voir l'herbe valser dans les prés verts qui s'étendaient au loin, la rivière qui s'écoulait dans le fleuve et les chevaux qui galopaient dans les champs. Ainsi, c'est en cette journée, comme toutes les autres journées, qu'Hermione Granger avait décidé de monter sa jument.

D'un mouvement précis, elle la talonna pour effectuer un virage particulièrement serré, juste à temps pour réaliser l'appel de l'obstacle qui se tenait devant elle. La jeune fille décolla alors du sol pour franchir l'oxer qui lui posait tellement de problèmes depuis quelques jours. Ce n'est que de l'autre côté qu'elle se redressa et poussa un petit cri de joie, pour enfin tapoter l'encolure de son cheval.

- Beau travail, ma grande! s'exclama Hermione qui ralentissait l'allure de celle-ci. Viens, on va rentrer.

Après lui avoir fait effectuer quelques tours de manège pour détendre les muscles de son cheval, elle descendit. Elle prit soin de desserrer la sangle pour récompenser sa compagne et, d'un pas enthousiasme, se dirigea vers l'écurie où logeaient les chevaux.

Au contraire de ce qu'on pourrait le penser, Hermione n'était pas ordinaire. En fait, elle avait aidé Harry Potter à vaincre Voldemort il y a deux années de cela. Elle était aussi une sorcière particulièrement douée et était même sortie de l'école avec les meilleurs résultats de sa promotion, préfet-en-chef et élève préférée de ses professeurs.

Bien sûr, le lieu où elle se trouvait aussi n'était pas ordinaire. C'était un centre équestre dirigé par Léa Bennet, une dame plus ou moins âgée qui était très sympathique. Elle dirigeait toutes les opérations à The Dream depuis plus de quinze ans et tout le monde l'adorait littéralement... enfin, tous ceux qui montaient au centre équestre.

Vous vous demandez sûrement ce que sont devenus les amis d'Hermione. Eh bien, de leur côté, Ginny et Harry avaient repris leur relation là où ils l'avaient laissé. Bien entendu, avec la reconstruction après-guerre, cela avait été difficile, mais ils avaient surmonté chaque épreuve avec un courage et un amour sans limites. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ils vivaient encore séparément, mais c'est à peine si Ginny allait encore dans son appartement. Hermione était prête à parier que si elle y allait, elle y trouverait une fine couche de poussière.

Pour ce qui est de Ron, c'était une autre histoire. Suite à leur baiser durant la grande bataille, ils avaient entrepris une relation ensemble. Malheureusement, contrairement à leurs amis, ils n'avaient pas mesuré l'impact d'une nouvelle relation sur leur vie durant la reconstruction du monde sorcier. Hermione avait tenu à aller retrouver ses parents pour leur redonner la mémoire, à participer à chaque action en tant que bénévole, à se porter volontaire... et Ron n'avait pas du tout aimé ça. Ce n'était pas qu'il trouvait ça déshonorable, mais étant un peu égoïste, il voulait l'avoir à ses côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il va sans dire que leur couple n'avait pas duré si longtemps, seulement six mois. Ron avait tenté de la reconquérir, mais ces efforts avaient été vains, et Hermione l'encourageait à aller de l'avant, car elle ne croyait pas qu'ils puissent être encore ensemble un jour.

Depuis ce temps, elle avait voulu continuer de sortir avec d'autres garçons, mais elle n'avait trouvé personne qui lui correspondait. Ce n'était pas par manque de coopération, car elle avait vraiment essayé, mais aucun des hommes avec qui elle était allée à un rendez-vous n'avait attiré son attention plus d'une soirée. Aucun papillon dans l'estomac, aucun frisson, aucun long baiser au clair de lune, aucun futur gendre présenté à ses parents... Rien. Elle manquait définitivement d'affection masculine, et elle attendait avec impatience de pouvoir remédier à ce petit problème.

En parlant de ces parents, il fallait dire qu'Hermione n'avait vraiment pas de chance. Après les avoir retrouvés, leur avoir redonné la mémoire et avoir recommencé sa vie, sa mère avait été diagnostiquée avec un cancer des poumons. Ça avait été un choc pour les Granger, car ils avaient toujours fait très attention à l'alimentation, à l'activité physique, etc. Mais on ne pouvait pas prévoir les cancers. Elle était morte quelques mois plus tard lors d'une journée froide et pluvieuse. Son père, lui, avait continué sa vie normalement, quoiqu'il fût plus triste depuis la mort de son épouse. C'était par une magnifique journée, cette fois ensoleillée, qu'Hermione avait découvert son cadavre glacé dans le lit. Mort naturelle, à son âge. Sauf qu'Hermione croyait dur comme fer que c'était la solitude qui avait fini par le tuer.

C'était donc il y a un an qu'elle avait décidé de se remettre à l'équitation, sa passion de jeunesse. Depuis toute petite, elle avait appris à monter à cheval, et elle avait toujours adoré ça. Cependant, elle avait dû abandonner lorsqu'elle avait été à Poudlard. Quand elle avait remis les pieds dans ses étriers, elle s'était sentie à sa place pour la première fois depuis la fin de la guerre. Elle savait que c'était l'endroit dont elle dépendait dorénavant.

Elle avait trouvé Lady tout à fait part hasard. Elle était allée faire des courses dans le monde moldu quand elle avait remarqué une petite ferme au loin. L'endroit avait l'air en ruine et les animaux avaient l'air affamés... tous sauf Lady. La propriétaire lui avait expliqué qu'elle n'avait plus beaucoup d'argent, alors elle cherchait à vendre les animaux avant qu'elle ne déménage. Hermione avait donc proposé d'aider, avait réussi à tous les vendre, et quand la dame lui demanda ce qu'elle désirait en échange, elle avait demandé la jument pur-sang arabe alezane répondant au nom de Lady. Il va sans dire que la propriétaire avait été euphorique de s'en débarrasser.

Hermione avait donc découvert son habilité innée pour le saut d'obstacle, et depuis ce temps elle avait vu son enthousiasme pour le prix Edward renaître. C'était une drôle de compétition où l'ont participait en équipe. Il y avait deux catégories: Junior, pour les moins de dix-sept ans, et Adulte pour les sorciers majeurs. Il va s'en dire que c'était une compétition sorcière, car les soins prodigués aux chevaux n'étaient pas les mêmes que lors qu'une compétition normale. Lorsqu'on était classé dans une catégorie, il fallait encore choisir entre deux spécialités: le saut d'obstacle ou le dressage.

À la fin, c'était le centre équestre qui avait le plus de points qui remportait le grand prix. Un trophée et des millions de gallions.

Hermione mit fin à ses pensées lorsqu'elle arriva devant le box de sa jument. Elle lui enleva son matériel, prit soin de Lady et s'assura qu'elle avait assez à boire et à manger. Sur ce, elle transplana.


Drago était beaucoup plus sale que tout ce qu'il avait déjà été dans sa vie. Il avait de la poussière de roche partout, de la crasse, ses vêtements n'avaient pas été lavés depuis des années et ses cheveux étaient presque noirs.

Mais c'était ce qui se passait quand on vivait à Azkaban.

D'ailleurs, sa peine finissait aujourd'hui, s'il avait bien compté.

Il avait été enfermé pour deux ans après le dénouement de la bataille. Pour complicité avec Voldemort. C'était seulement grâce à Potter qu'il était toujours vivant et qu'il pourrait sortir pour voir la lumière du jour. Son père n'avait pas eu cette chance. Il avait hérité d'une peine à vie. Sa mère, qu'en à elle, n'avait eu droit qu'à des travaux communautaires, grâce au ciel. Il devait encore ça à Potter.

Il observa alors la cellule en face de la sienne, qui était celle de son père. Ses cheveux étaient encore plus longs qu'à son entrée et il était aussi sale que Drago, si ce n'était pas plus. Cependant, ses traits étaient beaucoup plus usés que ceux de son fils, beaucoup plus fatigués aussi. Drago soupçonnait qu'il était malade depuis un certain temps.

Mais ce dont il remerciait le plus Potter, c'était les détraqueurs. Par il-ne-savait-quel-miracle, le survivant avait réussi à les retirer de la prison d'Azkaban, alors le jeune Malefoy n'avait jamais eu à souffrir de ses bêtes ignobles.

- Père? s'enquit-il.

Seul un grognement lui répondit, signe qu'il pouvait continuer de parler.

- Vous savez, c'est ma dernière journée ici et je... commença-t-il.

Mais son paternel se renfrogna dès le début de sa phrase.

- Et je, eh bien... Père, c'est probablement la dernière fois que je vous revois, car vous n'avez le droit à aucune visite, continua Drago.

- Alors ça ne sera pas une grosse perte, fit Lucius d'une voix lasse.

- Père! s'exclama son fils. Ne dites pas une telle chose, vous comptez beaucoup pour moi.

- Je le sais bien, Drago, mais est-ce que ce sera suffisant? demanda-t-il. Même toute ta bonne volonté n'arrivera pas à me faire sortir de là.

- Je le sais aussi, mais je ne veux pas que ce soit la dernière fois que je vous parle! s'exclama le plus jeune des deux.

- Mais tu devras t'y faire, dit l'aîné. De toute façon, la honte et la disgrâce que j'ai apportées à la famille sont impardonnables. Je mérite tout ce que j'ai eu.

- Père, ne dites pas...

- Oui, je le dis, Drago. J'aurais dû savoir que me battre contre les sang impurs ne m'amènerait nulle part. Nos ancêtres n'ont rien tenté, et c'est pour une bonne raison. Ils savaient que c'était une cause perdue, et j'aurai dû voir les signes.

- Nos ancêtres ont tenté bien des choses contre les sang-de-bourbe!

- Mais personne n'a jamais pu les pointer du doigt pour leurs méfaits. Qui a déjà soupçonné mon propre père d'avoir fait renvoyer le tout premier ministère né-moldu? Personne. On a mis ça sur le compte de la négligence.

Il y eut alors un moment de silence entre les deux hommes.

- Père, avez-vous déjà pensé que, au fond, ça n'avait pas grande importance? Je veux dire, toutes ses histoires de sang-pur?

Lucius lui lança un regard perçant, presque effaré.

- Pas que je n'y accorde pas d'importance moi-même, se justifia le plus jeune. Seulement, des fois la vie serait moins compliquée. Peut-être aurais-je droit à une vie normale si j'oubliais tout ça.

Son père le toisa du regard avant de prendre une grande inspiration.

- J'ai toujours su que tu étais différent, dit-il alors.

Il y eut alors un autre moment de silence où Drago baissa la tête vers ses pieds.

- Tu accompliras de grandes choses, mon fils.

Drago releva alors la tête et observa son père.

- Tu comptes aussi beaucoup pour moi, Drago, dit son père avec un faible sourire.

Le blond eut tout juste le temps de lui rendre son sourire avant qu'un garde se présente devant sa cellule.

- Allons Malefoy, tu sors aujourd'hui, grogna-t-il. On va aller te laver et te redonner des vêtements propres.

Drago se leva difficilement et suivit le garde jusqu'au bout du couloir.

Lorsqu'il se retourna, son père lui adressait son premier et son dernier franc sourire.

Quand le blond atteint la terre ferme après toutes ses années, la première chose qu'il vit fut sa mère qui accourait vers lui pour le serrer dans ses bras. L'étreinte maternelle dont elle l'entoura lui donna presque envie de pleurer. L'odeur de Narcissa était rassurante, son apparence, sa simple présence... et elle lui avait manqué.

Et quand elle s'éloigna légèrement, Drago remarqua que les larmes perlaient aussi presque aux coins de ses yeux.

- Maman, parvint-il à articuler.

- Mon garçon, dit-elle ensuite en l'embrassant du regard.

- 'Scuser moi, m'dame, s'enquit le directeur de la prison d'Azkaban.

- Oui? fit-elle en retrouvant sa voix aristocratique.

- V'êtes Narcissa Malefoy?

- En effet, répondit celle-ci, les lèvres pincées.

- Vot'e fils bah il sort, mais à la moindre p'tite erreur, on s'rra quoi faire avec lui. Me suis bien fait comprendre?

- Parfaitement, dit encore une fois Narcissa.

- Alors, tout baigne, dit l'autre.

Il les toisa un moment avant de s'éloigner à grands pas vers l'embarcation qui allait le ramener vers Azkaban. Les deux Malefoy contemplèrent le bateau qui s'éloignait au loin avant de se regarder une nouvelle fois.

- Il y a tellement de choses que je voudrais te dire, tellement de choses qu'il faut que je te raconte, commença la femme.

- On a tout le temps du monde, mère, dit Drago avec tendresse.

- Tu m'as tellement manqué! s'exclama Narcissa en l'étreignant encore une fois.

Il la serra encore plus fort contre lui avant de murmurer à son oreille:

- Tu pourrais m'emmener le voir? demanda-t-il.

- T'emmener voir qui? fit-elle, les sourcils froncés.

Avant même qu'il ne puisse répondre, un sourire éclaira son visage.

- Mais bien sûr que je vais t'emmener le voir! Allez, accroche-toi bien à mon bras, dit-elle.

C'est ce qu'il fit, et quelques secondes plus tard, il avait atterri devant The Dream.


Entre Drago et cet endroit, c'était presque l'histoire d'amour. Il en était tombé sous le charme quand il était encore gamin et n'avait plus jamais voulu partir. Les chevaux, c'était sa passion. Sa passion secrète. Les seules personnes à qui il en avait parlé étaient ses parents, car ses amis, tout aussi stupides l'un que l'autre, auraient fini par le laisser échapper.

Personne ne devait savoir que Drago Malefoy avait un faible pour les petits poulains, surtout s'ils étaient mignons.

D'ailleurs, il en possédait lui-même un. Lors de sa cinquième année à Poudlard, ses parents lui avaient offert Pride, un magnifique pur-sang anglais noir de jais. Son nom signifiait fierté en français et avait été choisi par Drago lui-même, bien entendu. Et c'était son étalon, aujourd'hui âgé de six ans, qu'il venait voir aujourd'hui.

Retrouvant son équilibre, il commença immédiatement à courir vers l'intérieur. Il constata alors qu'il n'avait pas perdu de sa vitesse durant toutes ses années à Azkaban, quoique son endurance laissait à désirer. Il avança frénétiquement dans les allées, pour finalement s'avancer vers le box où l'attendait son cheval.

Pride le regarda à peine avant de comprendre qui il était. Son hennissement de joie accueillit son maître jetant les bras autour de son encolure pour serrer son étalon contre lui. Humant une bouffée d'air, les larmes lui vinrent aux yeux immédiatement. Il était enfin chez lui.

- Alors, comment vas-tu, mon vieux? demanda-t-il avec un sourire de pur bonheur.

Quelqu'un s'éclaircit alors sa gorge et il se retourna pour faire face à sa mère.

- Drago, tu auras tout le temps pour ça. Pourquoi ne pas retourner au Manoir? Nous avons beaucoup de choses à nous dire, fit sa mère affectueusement, malgré qu'on décelait de la fermeté dans son ton.

Il sourit une dernière fois à Pride, tapota son encolure et referme la porte de son box. Il donna alors la main à sa mère qui le regarda dans les yeux.

- Je suis si contente que tu sois enfin sorti, lui avoua-t-elle.

- Je ne le suis pas moins, dit Drago à son tour, avant de lui sourire.

Sa mère les fit alors transplaner chez eux pour de meilleures retrouvailles.

Mais le coeur et les blessures de Drago n'étaient pas encore tous guéris, contrairement aux croyances populaires...

~ When I look into your eyes
It's like watching the night sky
Or a beautiful sunrise
There's so much they hold

And just like them old stars
I see that you've come so far
To be right where you are
How old is your soul? ~