Disclaimer : Les personnages de Supernatural sont la propriété de Eric Kripke ; Les personnages de NCIS (Naval Criminal Investigative Service) sont la propriété de Donald Paul Bellisario et Don McGill.
Ils se scrutèrent. Longuement.
— Alors, comme ça, vous êtes des agents du FBI ? s'exclama DiNozzo avec un étonnement feint, haussant les sourcils.
Il s'installa confortablement sur sa chaise, ses chaussures italiennes posées au coin de son bureau. Il avait le pressentiment que cette rencontre allait être amusante et un large sourire se dépeignit en travers de son visage. En effet, il se tramait un sacré spectacle à un mètre de lui.
Pour commencer, deux gaillards tout à fait suspects pensaient mener la danse sur son terrain de chasse ; l'un, plus imposant encore qu'une étagère familiale, avait des goûts capillaires offensants ; l'autre, son absolu contraire, aurait pu faire l'affiche d'un magazine de mode avec son visage trop parfait — et trop charmant — pour appartenir à un quelconque service de police. Par ailleurs, il ne pouvait y avoir qu'un beau gosse dans le milieu et la place était déjà prise par lui, Tony le Magnifique.
Ensuite, il n'y avait pas à tergiverser jusqu'à la fin du mois pour discerner la duperie dissimulée dans l'expression de la Barbie Ken. Ce fut d'ailleurs elle qui s'avança, haussant un sourcil fier à son tour, avant de s'éclaircir la gorge. Non seulement, elle avait la courtoisie trompeuse, mais, en plus, son minois s'étira en une mimique quasi-offensée et surfaite. Elle et son coéquipier, le géant aux cheveux trop longs, échangèrent un bref regard, comme s'ils s'autorisaient l'un l'autre la permission de faire la leçon à un bleu. Pendant un instant, un souvenir de Kate, qui avait cette même manie de dévisager les gens de cet air supérieur, survint dans la mémoire de l'investigateur de la marine. Il fit la grimace.
D'un même mouvement, le petit couple de visiteurs présenta chacun de leur côté leur badge en carton, tout sourire étincelant :
— Agent Squirrel en personne. Et voici l'agent Moose, sans tentative d'humour, précisa le fameux membre du FBI en désignant l'homme en costard à sa droite.
Ne cherchant même pas à vérifier les insignes à portée de vue, DiNozzo rejeta la tête en arrière sur son siège, tapant des ongles sur le bord de son bureau de fonction. Quel toupet quand même ! Il savait reconnaître des menteurs quand il en croisait et ceux-ci en étaient de bien piètres. Puis, il connaissait par cœur les fichiers des personnes pourchassées par tous les services judiciaires de l'État, il avait donc grillé leur couverture en un simple clignement de paupières. Ces deux idiots-là étaient si bien référencés qu'ils éveillaient autant d'intérêt à un chasseur de primes d'un motel putride qu'au siège présidentiel et très prisé du NCIS.
— Oh, vraiment ? J'étais pourtant certain que l'on vous appelait les frères Winchester... souffla-t-il, faussement déçu. Trop bête, j'ai toujours voulu avoir un autographe de leur part.
Aussitôt, Dean s'étrangla avec sa salive.