Auteur: Miss Kazu
Pairing: Plusieurs, Kojuro/Masamune pour l'instant.
Genre: Romance/Aventure.
Rating: Mature (Citrons à profusion !)
Résumé: Toyotomi Hideyoshi est vaincu, un cessé le feu national est lancé. Ainsi prit fin l'ère où un grand général crût seulement en la force, et où ses sujets avaient des vues sur le pays et sur le monde. En attendant que les épées soient à nouveau brandies pour la conquête du pays du soleil levant, le peuple profite de ce bref moment de paix, attendant patiemment les cris de guerre. Commençons d'abord par la paix et voyons quand cette dernière s'achèvera.
Note: Je me base surtout d'après l'anime et malheureusement, je ne peux pas ajouter certains éléments du jeu vidéo ou du manga qui seraient contradictoires et donc du coup, il est normal que certaines choses puissent vous paraître décalées ;_; Je me demande si j'aurais l'occasion du coup d'ajouter Mitsunari et Ieyasu mais bon, on verra bien comment s'enchaîneront les choses ! En espérant que cela vous fera plaisir ! ;)
SPOILERS si vous n'avez pas vu au moins la saison 2.
Au passage je n'avais jamais entrepris une fanfiction aussi longue mais cette série en vaut vraiment la peine, alors encouragez moi de toutes vos forces !
Merci infiniment à Marie et à Chloé pour la correction ! o/
Les fautes restantes m'appartiennent, les pensées sont en italique.
Et bonne lecture ! ;)
La rosée du matin s'était éparpillée sur le champ qu'il cultivait, il était tôt et lui était déjà debout, en train de s'entraîner. Masamune le savait. Il savait aussi qu'il avait une chance incroyable d'avoir un tel homme de main, un Œil droit aussi compétent, fidèle et loyal. De la chance qu'on lui ait offert ce serviteur aux qualités multiples alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Tout comme Kojuro, il aurait du s'entraîner ce matin là jusqu'à tremper son kimono de sueur. Mais il n'en avait pas envie, pas alors que ses paupières étaient lourdes, accablées par sa fatigue mentale. Pour une fois son corps allait très bien si on oubliait deux ou trois petites marques à l'entraînement, rien de bien grave, le Dragon borgne était conscient qu'il fallait se risquer au tranchant de sa propre lame lorsque l'on désirait perfectionner son art de combattre. C'était... Comme un calligraphe qui ne se prenait jamais d'encre sur les doigts.
Ouvrant son œil intact, Masamune observa la pièce, vide de toute autre présence. Il inspira longuement et expira de même. Si lourd... Alors que l'atmosphère semblait si paisible. Il n'y avait pas de guerres pour l'occuper ces derniers temps, ce qui lui avait permis de réfléchir à de nouvelles stratégies. Il comptait bien être le plus grand daimyo du Japon, et ça ne se ferait pas les bras croisés. Toutefois, il devait encore parfaire quelques aspects de ses théories, ce qui revenait à appeler Kojuro.
Si son armée était aussi redoutable, c'était bien parce qu'il était là aussi, à protéger ses arrières comme s'il était l'autre face de la pièce unique qu'ils formaient. Ensemble, ils étaient invincibles, c'était connu. Masamune n'avait jamais douté de sa loyauté à son égard. Rejetant la couverture qui le surplombait et venant s'asseoir en tailleur, il lui semblait impossible que son Œil droit le trahisse un jour. Il était la seule personne en qui Masamune avait une confiance et une foi absolues. On pourrait tout dire au sujet de Katakura Kojuro, pour lui, ça ne serait que des blasphèmes, de la jalousie.
Un autre soupir. Le jeune chef d'Ôshû se leva finalement à son rythme, il était encore très tôt, beaucoup de soldats dormaient encore. Il fallait dire que le saké avait coulé à flot la veille, une chance qu'il tienne plutôt bien l'alcool.
Pendant ce temps, Kojuro continuait de pourfendre l'air à coups de sabre plus rapides à chaque fois qu'il frappait dans le vide. Il avait besoin d'évacuer son énergie de guerrier, surtout quand la paix était omniprésente. Il n'y avait pas que cela qui le forçait à se surpasser dés qu'il était question d'entraînement. Peut-être réfléchissait-il trop, ou était-il seulement habitué à être parfaitement prêt face à toute situation. Si lui devinait les bonnes stratégies à adopter, le monde entier avait du mal à percer la sévérité de son visage. Aucune faille, même quand on lui avait annoncé la mort de son chef. Hanbei... Kojuro ferma les yeux un instant. Le soleil timide effleurait son visage de ses rayons. Il avait été plus franc et brillant lorsqu'il avait affronté cet homme masqué. Son seul regret vis à vis de lui était de ne pas l'avoir affronté au meilleur de sa forme, l'Œil droit aurait ainsi pu fièrement venger toutes les inquiétudes que cet homme avait pu faire naître chez son jeune maître. Mais non, ça n'avait pas été possible malgré sa colère. Hanbei était au seuil de la mort déjà, il n'avait fait que le précipiter vers sa chute.
Au moins, il y a un point positif. L'armée de Masamune sama a tenu le coup face à une aussi rude bataille.
Il n'en avait pas douté, seulement, ils n'avaient jamais été encerclés de la sorte. Il aurait été présomptueux de dire qu'avec lui ils auraient gagné facilement, ce n'était pas vrai. Kojuro aurait seulement fait en sorte de ne perdre aucun homme au combat. Le minimum au pire. Parce qu'il avait déjà appris à son maître la douleur de perdre quelque chose de précieux.
Alors que son sabre gravé de sa loyauté envers Brahma et son Seigneur épousait l'air brutalement et le scindait, il se rappela de la prise d'Ôshû. Masamune avait été gravement blessé, son bras droit en sang et sa main entaillée jusqu'à l'os... Sa pire erreur, il avait été incapable de protéger ses arrières correctement. À cause de lui, Masamune avait bien failli ne plus jamais porter de sabre. Sa vie aurait été un bien piètre sacrifice en échange de sa faute, cependant, sa mort aurait eu un autre but éducatif. Apprendre au daimyo d'Ôshû que cette victoire avait été lourde de conséquences pour eux. Il ne l'avait pas écouté et avait brûlé de toute son ardeur, de toute sa splendeur au combat. Mais beaucoup de leurs hommes avaient péri. Pour la gloire de leur Seigneur. Tous les défunts de leur armée pouvaient reposer en paix.
Masamune avait appris ce que cela faisait de perdre en obtenant la victoire. Sa mort n'était que la conclusion de cette leçon et le Dragon borgne aurait du assister son seppuku. Mais au lieu de cela, il avait tranché le poignard destiné à son cœur. Il n'avait pas montré l'ampleur de sa colère parce que ses soldats étaient présents dans la chambre de Kojuro également. Mais sa pupille lui avait dit clairement que s'il mourrait aussi stupidement, il irait jusqu'en Enfer pour le ramener et le tuer lui-même en personne. La colère avait fait vibrer son œil, mais c'était son poing qui était parti à la place. Son poing blessé, la joue de Kojuro l'avait rencontré de plein fouet. Tout deux avaient eu mal, mais tout deux avaient appris.
Avec du recul, Kojuro put en sourire. Son maître était exceptionnel, il ne trouvait pas de mot assez fort pour exprimer la chance qu'il avait de servir un aussi honorable daimyo. Il ne l'avait jamais vraiment puni, il répondait juste Don't worry, Kojuro, et le laissait avec un crime non châtié sur les épaules. Il l'aurait bien mérité pourtant, même pour son propre bien, on ne menaçait pas son maître en levant le sabre vers lui. Il n'y avait pas eu d'autre moyen pour calmer la fougue de Masamune et l'empêcher de risquer sa vie.
- Tu as l'air bien pensif, Kojuro.
L'Œil droit se retourna vers l'homme qui lui avait adressé la parole. Masamune, adossé contre l'un des piliers en bois du passage extérieur de la maison. Kojuro rangea son sabre.
- Masamune sama.
- Ça faisait un moment que tu n'attaquais plus, un souci ?
- Non, mon Seigneur, je pensais au bon vieux temps.
Une réponse qui fit sourire Masamune qui s'assit sur l'esplanade boisée, invitant d'un geste de tête son bras droit à venir. Ce dernier obéit naturellement et vint s'asseoir prés de lui.
- Je pensais être le seul à qui cela arrivait.
- Vous repensez souvent au passé ?
- Yep, on a passé du bon temps avant d'arriver jusqu'à Ôshû tous ensemble.
Un faible sourire naquit sur les lèvres de Kojuro. Un sourire chaleureux, l'homme si fort, aussi admiré qu'honoré par les ennemis avait un cœur d'enfant sur certains aspects. Qu'il était bon de gagner les batailles avec les amis, ce n'était jamais simple mais avec lui pour chef, les hommes avaient l'impression qu'une guerre pouvait être une véritable party.
- Ça te fait sourire ?
- Oui, vous restez si humain malgré tout ce qui peut arriver.
Masamune fit une moue intriguée. Il savait que Kojuro avait fait en sorte de ne pas le traiter de gamin maintenant. Il le maternait d'une certaine façon parce qu'il le connaissait depuis l'enfance. Au moindre petit souci, le petit Masamune courait dans les jupons de son serviteur. Il avait pleuré plusieurs fois dans ses kimonos, il avait eu des caprices tolérés ou non. Il n'était plus un enfant, cette image avait été radicalement déchirée en son esprit. Ses soldats prenaient soin de lui, Kojuro encore plus que tous les autres, mais ça ne signifiait pas qu'il avait besoin d'être assisté toujours tout le temps ! Il était un homme, un chef ! C'était l'une des raisons pour laquelle il l'avait frappé si fort après sa tentative de seppuku. " Tu vas encore me prendre longtemps pour un gosse ? " lui avait-il dit. Il avait compris à ce moment-là pourquoi il ne voulait plus être un enfant aux yeux de Kojuro. Puisque son bras avait été sérieusement endommagé, alors son serviteur serait et son œil, et son bras droits.
- Tu me reproches cette "humanité" pourtant.
- Seulement quand vous vous emportez trop au cœur de la bataille.
- Umpf.
Le Dragon borgne ne répondit pas, se contentant de grogner. Il lui accordait ce point-là.
Ils continuèrent de discuter un moment comme si rien n'avait d'importance et qu'ils n'étaient que deux hommes normaux Deux hommes séparés par une distance respectable. Au final Masamune l'avait mis au parfum concernant ses prochaines intentions. Il allait remettre un peu d'ordre dans la région avant de repartir pour un nouveau tour du Japon. Et cette fois-ci, il croiserait le fer avec le vieux Shimazu perdu à l'extrême Sud. Une fois cela fait, il retournerait sur les terres chaudes de Takeda. Il écraserait ce cher Sanada Yukimura sans pitié et le laisserait en vie si l'humeur l'y aidait. Kojuro savait qu'il le laisserait en vie, s'il ne le faisait pas, lui-même interviendrait et ferait de son mieux pour le raisonner. Masamune gardait en son cœur une reconnaissance vis à vis du clan Takeda depuis qu'ils avaient recueilli leurs hommes blessés, le Seigneur d'Ôshû y compris. Il n'y avait pas d'animosité entre leurs clans, seulement une fière rivalité. C'était mieux ainsi.
- Je vais te laisser à présent.
- Bien.
Masamune se releva et s'étira un temps, faisant retomber les manches de son kimono. Il avait l'air d'un chat comme ça, un chat prêt à aller se dégourdir les griffes comme Kojuro l'avait fait. Cela devenait urgent... Le jeune chef d'Ôshû partit s'entraîner un long moment. Il avait besoin de se vider l'esprit, d'oublier un temps soit peu la présence même de Kojuro au sein de son clan. Quand il était là, tout allait bien. Tout était en ordre, sans lui, les troupes étaient tristes. Katakura Kojuro était le meilleur ami des troupes de Date, il n'avait rien d'un serviteur traditionnel hormis la loyauté. Cet homme avait toujours été libre, Masamune ne le retenait pas.
Il avait craqué une fois. C'était comme maintenant, son cœur battait sous l'effet de l'adrénaline. Sauf que ce jour-là, il ne donnait pas de coups de sabre dans le vent, non, il avait frappé son bras droit parce qu'en plus d'avoir voulu se suicider, il avait dit un tas de bêtises. Son poing lui avait fait mal quand il avait percuté sa joue, mais peut-être pas autant que la colère qui mordait son cœur. Il s'était rendu compte que Kojuro était important, pas uniquement pour son intellect et ses capacités hors normes de stratège, de combattant. Il lui apportait quelque chose d'infiniment plus humain, comme la chaleur d'un soutien permanent. Masamune avait maîtrisé ses nerfs, mais voir Kojuro légèrement dénudé avait fait vibrer sa pupille. Apercevoir son torse à ce moment-là avait été gênant, peut-être parce qu'il était énervé, peut-être parce que Kojuro lui montrait sa faiblesse... Et il avait refusé de le voir faible. Le nouveau chef d'Ôshû s'était rasséréné alors que son Œil droit rajusta son kimono et le félicita pour ce succès. Ils avaient fait la fête ensuite et la plupart de ses hommes avaient fini saouls sur le plancher. Lui aussi avait bu plus que d'habitude, Masamune en avait eu besoin. L'image de Kojuro le tourmentait encore, il avait voulu la noyer. Mais au lieu de cela, il s'était mis à ressentir un nouveau feu en lui, un mélange venant de toutes les liqueurs qu'il avait bues. Son adolescence. Frustrée. Les bras de cet homme qui l'avait accueilli. Le petit pleurait, il s'était calmé au chaud. Il avait chaud tout de suite, il était impulsif. Il avait été le rejoindre et l'avait puni à sa façon. Lui appartenir...
Une seule fois. Le lendemain avait été rude et Masamune n'avait pas oublié ce qu'il lui avait dit. Dès que cette pensée lui revenait, le Dragon borgne s'entraînait pour la refouler. Il était un homme calme qui pouvait endosser cela. Il avait été fier de lui avoir prouver qu'il n'était plus un enfant, que son corps n'était plus le même. Par contre il fut vexé de découvrir que c'était sans doute pour cette raison que Kojuro ne le consolait plus en le prenant dans ses bras, il se contentait de bonnes paroles maintenant, de mots justes et... d'effleurements. Quelques fois ils en avaient reparlé mais aucun d'eux n'approfondissait le sujet. Ils savaient tous les deux quels sentiments honorables ils partageaient. Un lien pur et puissant impossible à détruire.
Entraînement terminé, la brise commençait à lui donner froid à cause de la sueur. Une bonne source en guise de bain avec quelques uns de ses hommes de main, voilà une nouvelle occasion de rire avec eux et de partager leurs petits secrets de guerriers, notamment quand et où certaines marques gravées en leurs corps avaient été faites.
- Eh guys, ne pensez-vous pas qu'il serait temps d'honorer une promesse ?
- Laquelle chef ?
- Vous vous souvenez de Chôsokabe Motochika, right ? Ses compagnons acquiescèrent.
- N'avait-il pas parlé de faire la fête tous ensemble une fois Hideyoshi vaincu ?
- Oh mais...
- Bien sûr ! Ça veut dire qu'on va à Shikoku ? !
- Non, nous ne pouvons pas laisser Ôshû pour l'instant, à la place, nous allons montrer notre hospitalité !
- Ouais !
- Eh Yatsu, envoie tout de suite une missive au Démon des Mers de l'Ouest ! Dis lui qu'il nous ramène du poisson rare.
- Tout de suite mon Seigneur !
Voilà une bonne chose de faite, Masamune inspira profondément les vapeurs d'eau chaude. Affronter Hideyoshi avait été bénéfique au moins sur ce plan, il avait rencontré un homme qu'il estimait beaucoup. Chôsokabe Motochika était comme lui, son vrai reflet dans le miroir avec son œil gauche manquant. Deux borgnes, une amitié. Ils avaient fait une belle cavale vers Osaka il y a peu pour enterrer le règne de Hideyoshi. Il aurait été dommage de profiter de l'ivresse de l'après-guerre seuls, autant inviter leurs alliés. Kojuro n'y voyait pas d'obstacle, il se demandait quelle réponse Motochika leur donnerait. Ce dernier protégeait une île tout entière avec ses troupes, il était possible que Môri Motonari profite de son absence pour l'attaquer. L'Œil droit du Dragon borgne ne pouvait pas en dire plus puisqu'il ne connaissait pas spécialement Môri, il savait seulement qu'il était un tacticien particulièrement cruel et sans émotions apparentes.
Il ne leur restait plus qu'à attendre... Une attente que Masamune comptait passer à perfectionner sa future prise du Japon, avec son plus fidèle allié, cela allait de soi.
Voilà le premier chapitre ! En espérant que cela vous ait plu ^^
Je tiens à préciser que cette série me tient vraiment à cœur et que je souhaite à tout prix voir arriver sur nos terres le dernier jeu sorti uniquement au Japon (Sengoku Basara 3: Utage). Il n'y a pas trente-six façons d'y parvenir, il faut faire monter le succès de Sengoku Basara en dehors des frontières japonaises. Alors si vous aussi vous souhaitez faire un petit geste et que vous aimez également cette série, s'il vous plait, écrivez une petite fanfiction dessus ! Si on s'y met tous, on peut y arriver ! ;D
Il est bon de garder espoir, et puis j'ai foi en vous alors... Merci de me lire et de prendre en considération ces quelques lignes :)
