Titre: Amitié Détruite et Reconstruite
Auteur: Dragonna
Disclaimer: Je ne possède pas Hetalia.
Fandom: Hetalia
Personnages/Pairing: Toris/Lituanie, Feliks/Pologne, Estonie/Eduart, Lettonie/Ravis, Yvan/Russie. Sous-entendu de LietPol.
Avertissement: Mention de ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre Mondiale en Pologne.
Rating: T
Notes éventuelles: Une amitié comme celle-là a durer des siècles, et a même survécu à une longue séparation...pourtant il a suffit d'une guerre pour que tout soit fracassé.
1939
Le pays qui le retenait avait l'air trop satisfait pour que les nouvelles soient bonnes pour d'autres que lui.
- «Hé? Tu ne le savais pas Toris?» Fit Russie avec un sourire de mauvaise augure. Il était impossible de savoir s'il se réjouissait de la situation ou s'il était comme d'habitude. C'était une personne assez complexe qui cachait assez bien ses émotions.
Le châtain se crispa, un frisson d'appréhension remontant dans son dos. Il avait un mauvais pressentiment. Sa voix ne trembla pourtant pas lorsqu'il murmura: «Savoir quoi?»
Vous avez envahi la Pologne avec Ludwig, je le sais...
Qu'est-ce qui est arrivé à Feliks?
La main gantée de l'autre nation se posa sur sa joue, dans un faux geste d'affection. «Tu brûles de me poser une question, n'est-ce pas?» Le ton d'Yvan ne permettait aucun mensonge. C'était aussi le ton signifiant à son interlocteur qu'il avait vraiment intêret à parler rapidement.
Lituanie eut un frisson de peur cette fois et articula, rassemblant tout son courage pour demander, poser la question sur ce qui le péoccupait: «A propos de po...de Pologne...» Il fut incapable de finir sa phrase. Comment pourrait-il demander à Yvan s'il avait tué Feliks? Si Gilbert ou Ludwig l'avait fait? Il savait les plans du russe pourtant, il savait tout sur l'invasion mais ne savait pas ce qui s'était passé après, pendant l'invasion.
L'autre eut un sourire amusé «Ho tu ne sais vraiment pas alors?» La situation semblait véritablement l'amuser.
Les doigts de Toris se crispèrent sur les dossiers qu'il tenait. Il avait la gorge serrée, une angoisse sourde tordant son ventre. Il n'arrivait pas à articuler quoique ce soit. A ses côtés, Lettonie trembla de plus belle, devenant très pâle, comme s'il comprenait soudainement la situaton. Estonie avait les larmes aux yeux, comme s'il avait compris.
Seul leur frère semblait être totalement détaché de ce qui se passait.
Yvan ouvrit le document qu'il tenait pour le montrer à son interlocuteur. C'était les documents sur le partage de...de.... «Il ne doit pas être en très bonne santé..s'il est toujours vivant, avec tout les territoires qu'il vient de perdre!» Il tourna ensuite les talons, et partit. Lui savait ce qui était arrivé à la nation vaincue mais laisser planer le doute sur ses anciens amis avait quelque chose d'amusant.
- «Haha...»Toris avait plaqué une main sur son visage. «Feliks a disparu alors?» Rien ne prouvait ça, il pouvait très bien être entre les mains d'Allemagne mais...Toris était assez pessimiste.
Lettonie posa une petite main sur l'avant-bras de son frère et dit, ravalant ses larmes «Tu peux pleurer tu sais?»
Estonie s'approcha mal à l'aise «Yvan n'a jamais dit qu'il était...mort tu sais?»
Toris les écarta tout deux d'un geste et retourna dans leur chambre. Là, appuyé à la porte, il se laissa tomber et les larmes coulèrent enfin: «Haha...je...je t'avais prévenu espèce d'idiot! Pourquoi tu ne m'a pas écouté?»
Pourquoi...
1941
- «Toris!» Feliks se jeta dans les bras de son ami, heureux de voir enfin quelqu'un qui, il le croyait, ne lui ferait pas de mal. «Je suis totalement content de te voir!»
Tant de souffrances depuis l'invasion.
Une déchirure continuelle.
Des tortures journalières.
Son uniforme vert était déchiré ici et là. Du sang séché tâchait sa peau et ses vêtements à de nombreux endroits. Il tenait à peine debout, épuisé. Des plaies à peine soignées étaient visibles ici et là.
Ses yeux verts avaient perdu leurs éclats heureux et insouciants, sa peau était terriblement pâle. Même si à cet instant, la joie semblait s'être ravivée dans son regard.
Tant de temps sans voir un visage familier...et...enfin Toris était là.
Il pouvait relâcher sa surveillance, sa vigilance. Même si c'était seulement pour quelques instants. Il n'en pouvait plus, il voulait juste dormir, se blottir dans une étreinte rassurante. Ne pas être sur le qui-vive pendant un court instant, même s'il ne s'agissait que de quelques minutes.
La voix douce qu'il connaissait bien, qui avait toujours été synonyme de protection arriva à ses oreilles: «Oui Feliks je suis là...» Mais rien de plus, pas d'étreinte retournée ou quelque chose de la sorte. Toris restait raide et immobile. Un long silence...inhabituel et presque effrayant s'installa...Feliks voulut dire quelque chose mais n'en eut pas le temps. Une douleur traversa brutalement la poitrine du blond qui vacilla et se raccrocha à l'uniforme du lituanien. Une sensation de froideur l'envahit. Son peuple...encore des morts. Et il sentait...il savait qui les avaient tué.
Des...Lit...
Non...ça ne pouvait pas être vrai. Il ne pouvait pas avoir quelque chose à voir là-dedans n'est-ce pas?
-«Pourquoi Toris?» chuchota-t-il en relevant la tête vers son meilleur ami. Pourquoi ton peuple s'en prend au mien? Il remarqua alors le regard de son ami de toujours. Ce n'était pas le regard qu'il pensait croiser. Ca en était un autre, qu'il n'aurait jamais cru voir un jour dans ces yeux-là, dans les yeux de Toris.
Un regard dur..
Un regard froid...
Un seul mot traversa alors son esprit "Trahison" accompagné de l'horrible vérité. Toris était du côté de ses ennemis...
...Et pas par la contrainte
Feliks n'avait pas prévu non plus le coup qui s'abattit sur lui...
….L'envoyant au sol.
1942
- «Comment t'as pu me faire ça Toris?» Les larmes roulaient sur les joues pâles du blond, tandis qu'il tentait de refouler les vagues de douleurs qui le brisaient. Comment son ami avait-il pu...aider ainsi ses ennemis? «Comment tu peux aider Ludwig à massacrer mon peuple?»
Combien de ses enfants étaient morts? Comment Toris pouvait laisser les siens dire des choses comme celles qui avait été dite, les laisser procéder à ces exécutions si cruelles?
Le châtain ne répondit pas, ses yeux bleus d'habitudes si doux étaient froids, sans sentiments. Il ne lâcha pas le poignet du blond, resserrant même sa prise. Le blessé eut un sanglot qu'il fut incapable de retenir. Il voulait...à cet instant...juste comprendre.
Dire que son ami avait tenté de le prévenir au début...
...Comment pouvait-il prendre plaisir à lui faire du mal maintenant?
Toris parla enfin, d'une voix glaciale:«Parce que je fais ce que je dois faire!» Il repoussa brutalement son ancien compagnon contre le mur. Il lâcha sa prise pour aussitôt en assurer une autre sur le cou du blond, l'étouffant à moitié. «Tu n'as rien à dire!»
Était-ce le contact d'Yvan qui l'avait rendu comme ça?
Non...Ca devait être autre chose.
Suffoquant. Feliks n'eut même pas la force de dire qu'il pensait qu'ils étaient amis, qu'il avait toujours eu confiance en lui. Et là......Indéniablement...tout se fracassait en lui. La douleujr de la trahison, la déception, se mêlaient à la douleur de son peuple qu'il ressentait au plus profond de lui.
Brisé par la division de son pays entre différentes autres nation, torturé par Ludwig ou Yvan, et trahi par l'une des personne en qui il avait le plus confiance.
Il accueilli l'inconscience avec soulagement. Il espérait se réveiller le plus tard possible, quand Toris serait parti.
Il pourrait pleurer plus tard...
...Quand il serait seul.
Seul...
Il luttait seul...
Il serait seul jusqu'au bout.
Mais ne céderait jamais...
...Tel le phénix qui était son symbole, il ne mourrait jamais.
1946
Russie était très amusé par la situation: Pologne n'avait pas adressé la parole à son vieil ami depuis la fin de la guerre, faisant comme s'il n'existait pas. Yvan eut un sourire sarcastique. Il avait pris plaisir à prendre "le parti" du polonais en laissant tranquille ce dernier et en harcelant plus que coutume le châtain, redevenu sa victime préférée.
Comme avant la guerre.
Feliks n'avait jamais protesté ou tenter de protéger son vieil ami...comme il l'aurait certainement fait avant.
Il se réfugiait souvent auprès d'Hongrie. Sans doute pour pleurer sur une épaule amicale, encore trop traumatisé de toute façon.
Yvan laissait faire.
Le polonais n'avait pas pardonné à Toris ce que celui-ci avait fait à son peuple pendant la guerre, même si le sien avait fini par répliqué aussi par des attentats. Il avait été le second à planter le poignard dans le dos d'un ami, par le premier. Et Toris n'était plus vraiment son ami quand il l'avait fait. Pouvait-on reprocher à un peuple envahi d'avoir voulu se défendre contre ses agresseurs? Pologne ne manquait pas de courage ni de volonté, c'était ça qui lui avait permit de tenir pendant la guerre, malgré les souffrances.
La voix d'Yvan brisa le silence, tel un glas: «Lituanie?»
Le concerné se tendit, un frisson le traversant, la peur l'envahissant. «Oui?»
Une main, dure comme la justice, s'abattit sur son épaule, le faisant presque plier. «Viens avec moi» C'était un ordre qui n'admettait aucun réplique, un ordre inévitable. Toris ressentit comme une douleur fantôme dans son dos, là où étaient les cicatrices. Il refoula sa détresse et son envie subite de pleurer. Il croisa soudain le regard de Feliks...qui détourna la tête.
Indifférent...
C'était sans doute trop tard pour demander pardon.
Feliks refuserait sans doute de l'écouter.
Car, paradoxalement, c'était aussi trop tôt, la blessure devait être encore trop fraiche.
1994
- «Pourquoi tu t'agenouilles devant moi Toris?» Le ton de Feliks était neutre, blasé, indifférent, comme si toutes ses illusions avaient été brisés irrémédiablement. Il n'était définitivement plus le même qu'avant la guerre. Il avait changé et la proximité d'Yvan n'y était pour rien. Un côté sombre était apparu et n'allait pas disparaître si facilement.
Le châtain murmura un faible «Pardon...» étouffé.
Le blond pencha la tête de côté. Depuis leur indépendance à tous les deux, depuis le retraits des troupes d'Yvan, datant d'environ an, Toris tentait d'établir un dialogue. C'était la première fois depuis longtemps que Feliks acceptait de l'écouter. Toris n'allait pas laisser passer cette chance. Il avait l'mpression que c'était sa dernière.
Ca faisait environ 50 ans que c'était arrivé...
Feliks ne voulait pas oublier et encore moins passer l'éponge.
Il ne pourrait jamais occulter ces coups de poignard que l'autre lui avait infligé dans le dos, de même qu'il ne pourrait jamais pardonner à Ludwig. Yvan avait plus de chance d'obtenir un pardon, si jamais il le voulait. Gilbert...plusieurs dizaines d'année de coexistence sous le même joug les avaient un peu rapprochés, malgré eux. Et Prusse n'était pas si mauvais en fait. Comme toutes les nations, il avait été influencés par son peuple, ses dirigeants. Ce n'était pas spécialement sa faute.
- «Tu veux entendre quoi Toris? Quelque chose genre '''je te pardonne totalement''? Désolé mais non, ça ne ne peux pas! Totalement pas!»
L'autre serra les dents. Il n'avait aucune excuse mais... «Toi aussi tu m'a attaqué pendant cette période.
- Une partie de tes enfants a aidé Ludwig à massacrer un autre peuple...le mien. Alors que j'étais déjà vaincu et occupé... Que mes propres enfants mourraient par centaines, que je sentais ces foutus camps prendre des milliers de vies, que ça soient des polonais ou d'autres, je les sentais mourir...même s'il ne venait pas de mon pays...je les sentais tous souffrir.» Les larmes roulaient sur ses joues. Il ne semblait pas pouvoir s'arrêter «Tu sais ce que m'a fait Ludwig? Et Yvan? Ou même Gilbert?» Un sanglot l'arrêta, le brisa «Personne ne m'a aidé! Personne, j'ai été seul jusqu'au bout. Seul...La seule chose qui m'a aidé à tenir, c'est de sentir que mon peuple résister...c'est l'unique chose qui ne pas pas fait totalement sombrer»
Il passa une main sur son visage, essuyant rageusement les larmes qui noyaient ses yeux. «Et toi...Tu a agis totalement comme une personne sans cœur. Toi en qui j'avais confiance, toi que je croyais...mon ami...tu...» Il n'acheva pas, de même qu'il ne put dire ''Toi, une des personnes que j'aimais le plus. Celle que j'aimais le plus.''
Toris tendit une main, hésitant, comme s'il risquait de détruire quelque chose. Feliks se figea et le fixa avec méfiance. Le châtain eut l'impression douloureuse d'essayer d'apprivoiser un petit animal sauvage. Pologne n'avait jamais eu peur de lui avant la guerre.
Et là...le moindre geste un peu trop brusque de sa part le mettait sur la défensive.
Avec Prusse ou Russie il n'était pas comme ça pourtant.
- «Qu'est-ce que je peux faire pour que tu me pardonnes?» Chuchota l'État Balte en se passant une main dans les cheveux, épuisé par cette discussion qu'il sentait mal partie. «Comment puis-je...
- Te faire pardonner?» le coupa son ex-ami, froidement ou du moins était-ce l'impression qu'il voulait donner. Ses yeux verts ne quittaient pas l'autre. Il était sur la défensive, comme s'il craignait d'être attaquer. Aucun confiance ne se sentait dans l'air. Bien au contraire, une tension était clairement palpable.
Silence...Toris serra les poings sans répondre, la honte lui brûlant le ventre. C'était visiblement ce que voulait l'autre. Il avait honte de qu'avait commis son peuple, de ce qu'il avait commis, influencé par ce dernier. Il savait qu'il n'avait aucune excuse. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était demander pardon. S'excuser des actes terribles qu'il avait commis, que son peuple avait commis.
Le blond prit une grande inspiration, se décrispant, et reprit alors: «C'est à moi seul d'en juger! Si je pardonne à Ludwig un jour, pas de raison que je ne fasse pas pareil pour toi non?» Il se leva et s'immobilisa devant son ancien compagnon, tendant la main avec une légère hésitation. «Reprenons à zéro Toris mais sans rien effacer...et construisons de nouvelles bases! J'ai aussi attaqué ton peuple c'est vrai, donc maintenant que les choses sont dites, reprenons tout à zéro, qu'est-ce que tu en dis?» Il laissa un fragile sourire apparaître sur son visage.
Il semblait enfin ressembler vraiment à celui qu'il était avant la guerre, même si le sourire lui était revenu depuis des années.
L'autre frémit. Pologne n'avait pas dit qu'il lui pardonnait mais lui proposait de partir sur de nouvelles bases. Il faudrait y aller en douceur, comme s'il maniait un objet inestimable.
Une seconde chance est un cadeau précieux...
...Mais extrêmement fragile.
Sa main se referma doucement dans celle du blond. Un faible sourire apparut sur son visage. Il comptait bien honorer ce cadeau que venait de lui faire Feliks.
Et il ne ferait rien pour gâcher cette deuxième chance. Lentement il serra son ami dans ses bras, doucement, comme s'il craignait de le briser par ce geste.
En avril 1994, la Pologne et la Lituanie signèrent un accord d'amitié et de coopération, ouvrant la voie au développement de coopérations dans de multiples domaines.
Fin
Note: Cherchez des informations sur les relations entre la Pologne et la Lituanie pendant la Seconde Guerre Mondiale. Vous verrez que...ils n'ont du tout soutenu la Pologne et ils ont bel et bien participé à des massacres. C'est assez effrayant quand on lit ça.
