Sing and Die
Par Tsubaki Hime
Hello à tous ! Voici donc ma deuxième histoire sur Yami no Matsuei. Après Comte Cain, j'étais plus qu'impatiente de retrouver mes Shinigami d'amour (pas eux, ah bon, tant pis, snif). Au fait, cette histoire est la suite de « Poupée de sang », ma première fic sur Yami no Matsuei. Je vous conseille de la lire si vous trouvez que Tsuzuki et Hisoka sont d'un coup trop proches l'un de l'autre (la raison ? euh ben c'est expliqué dans la première histoire). Mais je crois que toutes mes histoires sur ce manga vont se suivre, ce sera plus facile (et puis je n'ai pas envie de remettre mon duo de Shinigami dans une période « il m'aime, il m'aime pas ? » alors que je me suis crevée le ciboulot à les mettre ensemble dès la première fic, je suis paresseuse, si, si). Une saga, ce serait pas mal, ne ? Enfin, bref, j'arrête de papoter pour lire le prologue. Bonne lecture !
Blood Kiss,
Tsubaki Himé
Prologue
« Doux rossignol, tu es blessé, laisse-moi te soigner… Tes ailes sont arrachées, ton cou est brisé… Veux-tu vraiment souffrir? Désires-tu mourir? Tu ne crois plus en rien, surtout pas au destin alors doux rossignol… Qu'espères-tu, toi qui as perdu ton âme? »
Je ne comprends ce qui s'est passé. Je ne comprend toujours pas. Je ne leur ai rien fait, rien. Pourquoi cette chanson me revient en tête. Est-ce parce que j'ai tellement mal?
« Doux rossignol, tu es blessé, laisse-moi te soigner… »
Si seulement s'était vrai. J'étouffe, je me sens tellement mal. Il fait si noir dans ce cagibi, je ne ressens plus que cette douleur à la gorge. Du sang se perle à ma bouche, ça brûle, ça me brûle si fort.
Puis les lumières qui s'allument dans ma tête, les flash qui me reviennent… Et la terrible révélation qui me dit que ce n'était pas un cauchemar.
« Tes ailes sont arrachées, ton cou est brisé… Veux-tu vraiment mourir? »
Arrêtez! Par pitié, cessez de me corrompre! Arrêtez donc ce massacre! Je ne vous ai rien fait! Mais les images me brouillent l'esprit, par pitié, aidez-moi!
Ma vision se fait moins nette, je suffoque dans cet endroit clos. Ils m'ont enfermé? Possible, mais mon corps recroquevillé sur le sol froid est incapable de faire le moindre mouvement. Et depuis combien de temps suis-je ici? Le temps ne m'est qu'une idée lointaine, une heure comme un an pourrait s'écouler sans que je m'en rende compte.
"Alors, le petit choriste… On va voir si t'es capable de chanter avec ça…"
Mains sur ma gorge, souffles fétides sur ma peau, ombres qui me menacent. Mes larmes veulent couler sur mon visage mais j'ai tellement peur. « Il » me regarde avec un sourire en coin, fait jouer la lame de son coton sur ma joue. « Il » s'amuse avec moi, comme tous les autres présents dans cette pièce plongée dans la pénombre. Personne ne viendra. A cette heure-ci les couloirs sont déserts. Et les rares passants pas assez curieux.
Un coup de poing dans mon ventre, je tousse au point de m'étouffer. Dans un gémissement sourd, je m'affale sur le sol, me recroquevillant petit à petit. Ils ricanent tous, en me voyant comme un petit chiot. Ce sont les maîtres, je dois me taire. Ne rien dire et laisser faire ce qu'ils ont décidé d'entreprendre. Pourquoi les ai-je suivis? Pourquoi au simple nom de « Takeshi » mon cœur s'est vu contracté par la peur? Takeshi, si tu m'entendais, si tu pouvais m'aider et faire en sorte qu' « il » arrête…
Un nouveau coup, un pied en pleine figure. Je m'écroule à nouveau. Ma bouche me fait mal, je sens comme un engourdissement à la mâchoire.
"Ca fait mal, hein, mon cher Samuel? Ton si beau visage est complètement défiguré maintenant. Comment vas-tu faire… pour chanter de ta magnifique voix?"
Il me prend par le visage, me sourit d'un air doucereux. « Il » a l'air tellement content de lui.
"Si tu savais comme j'aimerais te voir crever", rage-t-il.
PAF!
Un coup brutal au torse. Ma respiration se coupe et sans faire exprès, je tombe contre lui.
Je veux parler mais la peur me bloque. Et la douleur, si présente.
Les autres rient de plus belle. Des lâches qui s'amusent de ma souffrance. Par pitié, cessez ce massacre, je n'ai rien à voir avec ce que vous voulez.
"Pourquoi tu dis rien? T'as perdu ta voix?" Fait l'un d'eux, ravi de rire à mes dépens.
« Doux rossignol, tu es blessé, laisse-moi te soigner… »
Mal… si mal…
« Il » fouille ans sa poche et découvre un flacon qui me fait frissonner. Un mouchoir l'enveloppe pour qu'on ne découvre pas ses empreintes. Le liquide à l'intérieur de cette face de verre est d'une couleur sombre inquiétante. Une odeur pugnace s'en dégage.
Je tente de me débattre mais deux types passent derrière moi et m'emprisonnent. « Il » me tient férocement par le menton et accentue ma douleur sur la bouche. Un gars me prend par la gorge, m'étouffe pratiquement tandis qu' « il » débouche le falcon. L'odeur est si forte que mes larmes n'en deviennent que plus brûlantes.
"Reste tranquille, mon petit Samuel… Essaie de chanter avec ça, tu vas voir…"
Le goulot froid du flacon entre en contact avec mes lèvres fendues et cela ne fait que les blesser davantage. Mon cri se transforme en gémissement terrible et les autres derrière moi s'empressent de me faire taire en me frappant. La gorge bloquée, je me vois forcé à avaler ce liquide.
Et ce qui en résulta fut pire que la mort. Un feu glacial se répandit dans ma bouche avant de descendre brutalement dans ma gorge. Et ce ne fut qu'après que la torture commença. Le feu se propagea dans tout mon corps, des milliers de poignard me transperçant de l'intérieur. Mes cordes vocales me donnent l'impression de fondre, et mes entrailles de se dissoudre. Le sang en moi remonte jusqu'à ma bouche et je me mets à vomir tout qui reste au fond de moi, tout ce liquide cuivré mais l'autre, ce poison, parcourt mon organisme. Je me sens mal, c'est pire que mourir.
« Tes ailes sont arrachées, ton cou est brisé… »
De l'acide… De l'acide… Ils m'ont… empoisonné… Les sales…
Ils se redressent tandis que je m'affale sur le sol, baignant dans mon propre sang. Ma vision devient si noire… mon souffle se fait tellement faible… Et ce feu au fond de moi…
"On te laisse t'amuser ici, mon petit", ricane l'un d'eux. "Te prends pas la peine de sortir, vaut mieux que tu reposes. Tchao!"
Un bruit de serrure significatif. Puis le silence absolu, moi plongé dans ma douleur, terré dans ce trou, j'attends.
Des bruits de pas… Combien de temps suis-je ici? Mais ça n'a pas d'importance, plus rien n'est important.
La porte qu'on défonce… Des cris apeurés… Ils se sont inquiétés pour moi mais c'est trop tard.
La colère suit ma peur. La haine s'intensifie tandis que des visages que je ne connais pas s'approchent de moi, me blottissent dans des draps rêches. Une opération d'urgence, crient-il, sa gorge a été salement touchée.
Mais je m'en fiche...
Alors, « toi », tu aimerais que je meure, tu ne souhaites que de me voir crever, c'est ça? Rêve toujours, sale type! On aura beau me charcuter, me faire toutes les tortures du monde, je resterai en vie et ce dans l'unique but de voir la frustration se peindre sur ton visage que je hais depuis le premier jour où, pour la raison que tu connais, tu m'as lancé ce regard plein de colère.
« Doux rossignol, veux-tu vraiment souffrir? Désires-tu mourir? »
Non, jamais… Mon cou est brisé, mes ailes sont arrachées… Prenez mon corps, prenez tout ce que vous voulez mais jamais vous n'aurez ma vie, mon âme.
Que ceux qui tiennent les ficelles de ce monde m'entendent.
Je ne mourrai pas.
A suivre…
