.:1:.
Depuis quelque temps, son visage s'assombrissait, comme le ciel devient noir sans que personne ne s'en rende compte, lourd de pluie et de foudre. Son minois autrefois clair et pur, tel un beau matin d'été, s'étendais à présent vers un soir neigeux d'hiver, lorsque le ciel d'un jaune sale paraissait annoncer les futures flocons. En apparence, n'importe quelle personne qui aurait pût la trouver d'une normalité quelconque aurait jugé qu'elle avait dût passer la nuit à chasser des oeufs du grand dévoreur, très rependus en ces temps d'après guerre. Mais il n'en était rien. Ses yeux sombre scrutaient d'un regard méprisant, tel un dieu en colère, qui, dans sa miséricorde, aurait honte de sa propre création. Elle semblait tout voir, comme maître Shinigami. Mais contrairement à son dieu suprême, qui ne pouvait s'empêcher de prendre en considération ces humains qui menait leur vie simplement, la jeune femme éprouvait un dégoût total, réprimant une envie de balayer l'humanité du revers de la main, d'un geste aisé comme l'enfer.
Elle avait déjà ôté la vie, mais aujourd'hui, elle ne ressentait plus rien depuis cet ultime âme qu'elle avait arraché il y avait quelques années de cela. Certains élèves la fixaient étrangement en la voyant, d'autre l'adulaient, et d'autre la jalousaient. Depuis qu'elle avait vaincu le grand dévoreur, les avis que la population se faisait d'elle divergeaient mais la plupart des adolescents qui la croisaient dans les couloirs de pouvaient s'empêcher de la contempler, des étoiles pleins les yeux. Alors, assise sur le rebord du haut mur de la grande cour de Shibusen, à côté des longs escaliers, elle donnait une image de protectrice bienveillante et aimante. Mais au contraire, Maka ne désirait qu'une seule chose:
« Maka! »
La manieuse de faux fut soudainement interrompue par Spirit qui vint se poser à côté d'elle. L'homme avait toujours ce regard assuré et ce sourire que sa fille détestait à en mourir, faisant comme s'ils étaient encore amis.
« Je t'ai cherché toute la matinée! »
Elle ne réagit pas, considérant que cette information n'était pas utile, le toisant d'un regard las.
« Tu es rentrée de mission depuis longtemps?
-Non. »
Elle détourna la tête pour se remettre à fixer le ciel toujours bleu dans le désert du Nevada, un bleu serein qui agaçait Maka. Spirit savait, depuis quelque temps, que sa fille était en mauvaise posture psychologique. Au fond, qui ne l'avait pas remarqué? Elle rasait les murs dans les couloirs, ne parlait que très peu, semblait toujours maussade et se rebellait souvent. Il avait tout essayer pour percer la coquille de sa fille mais rien ne semblait éclaircir ce monde de ténèbres dans lequel la jeune femme semblait baigner. Il en savait la cause et avait tout tenter pour essayer de la libérer de ce mal, allant jusqu'à demander conseil à Stein, mais rien de ce qu'il lui avait diagnostiqué ne lui avait paru de bonne augure. Sans qu'il ne puisse faire quoique ce soit, sa fille sombrait, comme un bateau qui ne voulait pas lutter pour rester à flots.
« J'aimerais te parler, tu veux bien?
-C'est ce que nous faisons, répondit froidement la blonde.
-Oui, mais pourquoi ne pas rentrer à l'intérieur? »
Maka détailla son père, affublé d'un long manteau et de gants. De la fumée blanche s'échappait de ses narines à chaque expiration provenant de ses entrailles chaudes. La blonde regarda son corps, tremblant de froid sous l'effet du vent glacial qui la transperçait, tel des milliers de couteaux. Elle toucha par réflexe le bandage qui couvrait sa gorge et vit son père grimacer face à son geste puis lui sourire, mal à l'aise. Elle respira une dernière fois l'air frais qui transforma ses poumons en un délicieux sorbet au goût de sang et de haine.
Ses talons claquèrent lorsqu'elle les posa sèchement sur le sol et s'avança en direction du bâtiment, ses pas résonnant dans le silence oppressant de la cour de Shibusen, vide comme le coeur de la jeune femme.
« Que voudrais-tu pour ton anniversaire? Tu y a déjà réfléchis?
-Rien en particulier, garde ton argent.
-Très bien, je te ferais quelque chose de mes propres mains, alors.
-Ce n'est pas la peine.
-Bien sûr que si, insista le Death Scythe, c'est quand même ton dix-neuvième anniversaire! »
Maka le considéra, perçant ses intentions: il ne pouvait pas avoir un ton aussi léger sans que ça ne cache quelque chose; pas ces temps ci.
« Que voulais-tu me dire, en réalité? »
Tandis qu'il tenait la porte à Maka, il sentit une étincelle, comme si quelque chose avait explosé dans l'air sans que personne ne s'en aperçoive. Sa fille essayait-elle de le dominer de sa longueur d'âme?
« Bien, je suppose qu'il est inutile de tourner autours du pot. Maitre Shinigami veut t'offrir quelque semaines de repos en vue de tes dernières missions. Étant la meilleure élève de ta promotion et l'un des meisters les plus actifs, il a jugé naturel...
-...de se débarrasser de l'élément perturbateur. »
Spirit eut un mouvement de recul face à la remarque de sa fille, la fixant pendant quelques instants avant de se remettre à parler.
« Pas du tout! Qu'est-ce que tu racontes?
-Ne fais pas l'innocent, tu vois bien ce que je veux dire! Je ne donne pas une bonne image de Shibusen, depuis quelques temps. Vous avez tous peur que je ne sois possédée par la folie et prenez donc des pincettes avec moi. Quand je reviendrais, vous trouverez un autre prétexte pour m'envoyer quelque part loin d'ici; et lorsque je reviendrais de nouveau, vous aurez peut-être une mission suicide à me proposer. Mission que je réussirais à boucler malgré le degré de difficulté, qui soit dit en passant, ne peut être confié à personne d'autre. Et ensuite, vous me renverrez en vacance et tout recommencera. Ça en devient presque une routine! »
Sans laisser le temps à Spirit de lui parler, Maka Albarn tourna le dos et se dirigea vers la sortie, lassé de ces jeux auxquels jouaient Shinigami et elle. Dans sa colère, elle n'entendit pas les bruits de pas qui retentissaient dans les grand couloirs jaunis de Shibusen sur lesquels étaient posés des lustres parfaitement bien alignés. Le choc fut violent de chaque côté, premièrement parce que Maka marchait d'une cadence dictée par la colère, et deuxièmement parce que la jeune fille aux cheveux noirs courrait, tenant une tour de paperasse dans les bras. C'est d'ailleurs elle qui s'écroula sur le sol, se cognant contre les épaules robustes de Maka qui ne perdit en aucun cas son équilibre. Une pluie de papiers s'abattit sur elles tandis que la fille brune poussait un petit cris confus en voyant tout son travail s'envoler puis retomber au sol d'un un mouvement de légèreté.
Maka ne s'en préoccupa nullement et continua sa route, blasée de son habituelle humanité qu'elle avait réussit à détraquer depuis quelques années. Mais une petite voix la ralentis, la jeune fille venait de dire quelque chose mais ses oreilles n'avaient perçues qu'un faible bruissement. Elle se retourna, agacée, pour montrer à la gamine qu'elle n'avait pas son mot à dire. Cependant, malgré le regard noir, ainsi que l'aura de domination que la meister faisait peser, son interlocutrice continua de la fixer et lui sourit, paraissant troublée.
« Bonjour... »
Ses traits japonais lui donnait un air des plus attendrissant mais qui, aussi mignons et adorables soient-ils, n'adoucirent pas Maka qui continuait inlassablement de la toiser de ses yeux d'émeraudes. Sans savoir où, elle avait déjà vu cette fille auparavant, mais elle n'arrivait pas à savoir dans quelles circonstances exactement. Son regard se promena sur son visage et son corps en fin d'adolescence qui s'épanouissait dans son sailor fuku noir, lui donnant un air d'héroïne de manga moe devant lesquelles Black*Star bavait parfois. Curieuse de savoir qui elle était, Maka l'aida à ramasser ses papiers mais fut interrompu par une main qui se tendit vers elle. Quand elle releva la tête, la jeune fille lui souriait.
« Je m'appelle Tsugumi Harudori, s'exprima-t-elle, tout sourire. »
Maka tendit la main vers la sienne et la lui serra avant de la laisser tomber. Elle avait encore affaire à une imbécile heureuse, comme l'étaient presque tous les gens de cette école. À présent, elle comprenait pourquoi Medusa avait eu du mal à s'adapter, même si c'était assez amusant d'imaginer une sorcière aussi grave en train d'essayer de se fondre dans la masse en faisant toute sortes de singeries ridicules. Cette pensée lui arracha un petit sourire, comme elle regrettait l'époque où elle était infirmière, l'époque où Maka pouvait se confier à elle. Après le réveil du grand dévoreur, elle se rendit compte qu'elle devait bien rire, au fond. Elle avait passé pour une stupide humaine naïve mais cela lui était égale; Medusa l'avait écouté sans compassion, mais son masque était si bien peaufinée, que Maka y avait si bien cru qu'elle la regrettait parfois.
« Qu'est-il arrivé à ton cou? demanda la jeune fille.
-Ce n'est rien, murmura Maka. »
Une fois qu'elle eut aidé Tsugumi à ramasser tout les papiers, la meister tourna les talons et poursuivit sa route.
« Attends! l'arrêtât la petite brune, excuse-moi, je sais que ça ne me regarde pas; mais est-ce-que tu te sent bien? Tu n'as pas l'air dans ton assiette. »
Que savait-elle de ses humeurs? Elle ne connaissait pas cette jeune fille et pourtant, elle se permettait de lui faire cette remarque stupide. Elle respira profondément et la fixa dans les yeux avec un grand sourire radieux.
« C'est gentils de t'inquiéter, mais je vais bien. Je suis touché de cette gentille attention, c'est juste de la fatigue. Au revoir. »
Cette fois, elle partit sans laisser le temps à la jeune fille de placer une phrase, suivant la tactique de Médusa concernant la manipulation, bien qu'elle n'aime pas cela. Elle ne voulait pas paraître gentille, ni même bizarre d'ailleurs. Elle était juste elle-même, se laissant voguer sur le long et tumultueux fleuve de ses humeurs. Et personne n'avait le droit d'objecter, ni même les dieux. Après tout, elle avait payé de sa personne. Elle avait tué une personne chère à ses yeux en croyant faire un sacrifice qui rendrait le monde heureux, mais elle l'avait fait pour une institution à laquelle elle ne croyait plus aujourd'hui. Les hommes étaient tous heureux de cela, mais pas elle. Son coeur se morfondait dans cette prison de stupidité et d'injustice qu'était Shibusen. À présent, tout comme le docteur Stein, elle était fichée, classée dans une catégorie peu valorisante. Mais tous les membres de Shibusen étaient classés, chacun rangés dans une case propre à leur personnalité, et c'était ce qu'elle détestait.
Ainsi, elle entreprit de rentrer chez elle, dans cet appartement morne et triste qu'elle appelait ''maison'', contrastant avec son ancien logement, quand ses parents étaient encore mariés. Quand elle arriva chez elle, son doigt pesa sur la sonnette et elle attendit que Soul ou même Blair vienne lui ouvrir. C'est son arme qui parut pour la faire entrer, ce qu'elle fit en murmurant un mot de salutation formel. Depuis quelque temps, et c'était bien naturel, Soul avait l'habitude de sortir avec sa petite amie le soir. Alors Maka ne fut pas surprise de voir qu'il portait encore son manteau.
« Tu as raccompagné Anna chez elle?
-Oui, je ne voulais pas qu'elle marche dans le froid toute seule. »
La question qu'avait formulé la meister n'avait été prononcée que par pure courtoisie et elle ne s'était naturellement pas préoccupé de la réponse, ce qui ne vexait même plus Soul, au final. À vrai dire, les choses allaient mal entre eux depuis quelques mois, voire quelques années mais il se refusait à l'avouer. Bien sûr, les missions étaient toujours un succès mais leur fusion n'était plus aussi magique qu'avant. Le temps passait et Maka sombrait tandis que Soul la laissait misérablement de côté, dépassé par la situation, conscient qu'il ne prêtait pas assez attention à elle. Mais comment aider une personne qui refusait votre appui? Son intention n'était pas de la perdre mais il sentait que la situation glissait entre ses doigts et que d'un moment à l'autre, elle voudrait que leur duo se dissoute.
Il était naturel que Soul pense à faire équipe avec sa petite amie, Anna, mais rien que le fait d'y songer prouvait qu'ils n'étaient plus soudés et Maka s'en contrefichais, vautré dans son éternel silence glacial. Personne ne savait exactement les circonstances de sa mort puisque la meister n'en avait parlé à personne et Soul était persuadé qu'elle avait commis un acte qu'elle ne pouvait se pardonner. Quand il entendit la porte claquer, il sût qu'il ne pourrait pas lui parler ce soir non plus. Il aurait voulu lui dire, mais ç'aurait été mensonge que de lui avouer son amour. En fait, elle avait changé et ce n'était plus la même, celle pour qui l'adolescent aurait donné corps et âme pour la protéger. Son coeur battait pour Anna car elle était douce et gentille, mais ça n'était pas la même chose qu'il ressentait avec elle.
Il posa ses clefs et parcouru l'appartement pour frapper à la porte de sa partenaire et parler doucement à travers le bois.
« J'ai rapporté quelque chose du StarBuck, si tu veux manger, je t'attends. »
Il se détourna et trottina pour allumer la télé en bruit de fond à la place de ce silence triste qui envahissait l'appartement. Blair n'était pas là ce soir, bien que les choses aient changées depuis maintenant trois ans, elle restait là, fidèle à elle même. Le garçon aux cheveux blancs entendit la porte de Maka s'ouvrir et le bruit du papier qu'on saisit pour enfin voir sa partenaire s'asseyant à côté de lui et déposer leur repas sur la table basse. Elle ne dit rien, laissant à l'arme d'engager la conversation, comme à son habitude. À présent, elle n'était plus aussi maniaque que d'antan, rangeant quand elle le jugeait nécessaire, en silence. C'est ainsi qu'ils se retrouvaient à manger sur le canapé où ils mettraient pleins de miettes.
« Tu te remettras vite de ta blessure?
-Oui, ça ira, ne t'inquiètes pas.
-Oh, mais je ne me fais pas de soucis, tu es résistante. »
Maka était comme un animal qu'on avait battu, au début, elle était agressive et furtive avec lui, ne lui permettant en aucun cas de la toucher; à présent il aurait pût la déshabiller sans peine, s'il le voulait. Il avait une fois tenté de le faire par jeu, pour voir jusqu'où il irait avant qu'elle ne le repousse lascivement et parte un peu plus loin. Avant, sa personnalité vascillait entre la jeune fille pétillante et l'étudiante calme; Soul regrettait donc lorsqu'elle haussait la voix, à présent.
« J'ai quelque chose à te dire, reprit Soul, quelque chose d'important.
-Quoi donc?
-Je voulais te parler à propos de Chrona. »
En entendant ces mots, la jeune femme sursauta, les poings serrés.
« Il n'y a rien à dire là dessus.
-Au contraire, Maka, on se demande tous ce qu'il s'est passé. C'est ça qui t'a... brisé. N'est-ce pas? Je ne suis pas n'importe qui, je suis ton arme, ton ami. Tu peux me le dire.
-Tu ne saisirais pas, tu n'as jamais essayé de le faire, d'ailleurs. Tu prétendais vouloir protéger Chrona, mais en fin de compte, tu t'es retourné contre elle en me piégeant au passage.
-Tu te rends compte de ce que tu dis? Elle n'était plus ton amie, juste une âme détruite, un grand dévoreur!
-Non! Si on l'avait aidé, elle... Tout est de la faute de Medusa! Tout est de votre faute! Tu m'as planté un couteau en plein milieu du dos, Soul, tu m'as trahie! Et après cela, tu prétends vouloir me protéger?
-Elle était devenue dangereuse! Tu n'aurais jamais réussit à l'apprivoiser de nouveau, elle t'aurait dévoré à petit feu si on l'avait reprise avec nous!
-C'est faux, je l'aurais aidée, elle avait juste besoin qu'on prenne soins d'elle, tout comme moi d'ailleurs. Mais toi qu'est-ce que tu as fais? Tu t'es éloigné de moi quand j'en avais le plus besoin! Tu es tombé dans les bras de cette fille et tu m'a laissée toute seule. Je ne peux compter sur personne à pars toi, ni mes parents, ni maître Shinigami. Toute ceux en qui je croyais me trahissent à tours de rôle et tu ne fais même pas exception à la règle! »
Elle se releva, fixant le paysage morne qui s'étendait derrière la vitre d'un oeil incroyablement calme. Soul avait parfois peur de Maka tant il savait que l'orage en elle grondait, menaçant de se déchaîner à chaque instant. Mais ce qu'il ignorait, c'est que si sa partenaire continuait sur cette voie, elle pourrait bien se faire éliminer par Shibusen. Lentement, la meister contourna le canapé et alla claquer la porte de sa chambre pour s'y enfermer, tournant la clef à double tour dans la serrure, ce qu'elle ne faisait jamais auparavant. Elle sortit par la fenêtre et alla silencieusement se poster sur le toit où elle s'accroupi pour observer la ville en contrebats, heureuse de voir qu'il ferait bientôt nuit. Personne ne la voyait, elle semblait invisible, tel un fantôme. Mais c'était mieux ainsi. En effet, depuis plusieurs semaines, Maka Albarn vadrouillait souvent toute seule dans les rues lorsqu'elles étaient vides. Cela lui permettait de se confronter à des individus potentiellement dangereux et n'en faire qu'une bouchée. L'air glacial s'entremêlait dans ses cheveux, la décoiffant quelque peu alors que la lune souriante arrivait gaiement.
D'un geste vif, son corps s'élança dans les airs pour retomber gracieusement au col, lui donnant l'occasion de se prendre pour un chat agile. Malgré la température, elle n'avait pas froid, du moins, dans sa tête car son souffle rejetait une épaisse fumée blanche comme les dragons pourraient en créer. Doucement, elle longea les rues sombres et pavées de Death City, surplombées de Shibusen. Elle aurait, un jour, aimé étudier à Oxford, mais c'était encore quelque chose que son statut de meister lui refusait. Elle se complaisait dans le fait de croire que tous les gens de son ''espèce'' étaient aussi malheureux qu'elle. Bien vite, elle arriva devant la grande maison recousue de son professeur fou, puis elle passa devant le bar des mille bonheurs ainsi que dans le parc pour finir au terrain de basket.
Sa main tâta le ballon caché derrière un buisson pour le saisir et ainsi faire quelque paniers. Elle compris vite qu'elle avait raté la main et qu'elle aurait du passer plus de temps avec les autres lorsqu'ils en faisaient. Mais entre Death the Kid étant trop pris par ses fonctions de dieu de la mort, Black*Star partant souvent à l'étranger et Soul qui s'occupait de sa petite amie, il n'y avait pas grand monde pour jouer avec elle. C'est pour cela qu'elle s'était créé un autre jeu amusant: sortir la nuit pour éventrer non pas des prostituées, mais des bandits de bas étage. La nuit, tout était magique à Death city. Il n'y avait pas âme qui vive et tout le paysage était changé, mais ce qui plaisait surtout à la jeune femme; c'était le silence apaisant.
Doucement, elle s'assit sur le banc et attendit que quelque chose se passe. Il y eut un cri qui fit sourire la jeune femme, brisant le silence apaisant. Gisant sur le sol, un homme se faisait violemment attaquer par un individu de bas étage comme Maka en avait souvent rencontré, de ceux que l'on arrive à surprendre dans la mort si imminente qu'ils ne la voient pas venir. Trente secondes plus tard, elle sortait de la sombre ruelle où elle était entrée et caressait le mur de pierre de sa main gantée tout en marchant distraitement. Son uniforme blanc, pensa-t-elle, aurait besoin d'être nettoyé et ses cheveux lavés pour faire disparaître le sang écarlate qui couvrait son corps frêle.
Oui, Maka était bel et bien comparable au ciel, d'une apparence calme dissimulant un horizon gorgée de nuages grondants qui menaçaient à tout moment de déverser leur foudre destructrice.
