Tadaa voici le premier d'une suite d'OS concernant Tony Stark et sa relation avec ses petits robots adorés, et tout particulièrement ce cher Jarvis ! ( comment ça je devrais m'occuper de mes os Thor/Loki et de ma fic avenger ? Oui, je me disperse, je sais ) Cet OS n'est pas le meilleur du stock mais il est primordial : c'est plus ou moins une scène coupée dans Iron-Man 1, lors du retour d'Afghanistan de Tony !


« L'absence est à l'amour, ce qu'est au feu le vent , il éteint le petit, il allume le grand. »

On l'avait lavé, rasé, repassé, bichonné, bandé, pansé, astiqué, chouchouté, adulé, félicité, engueulé, dans l'hélico, dans l'avion, dans la voiture. Il avait revêtu un costume impeccable qui coûtait la moitié du prix d'une voiture. Il avait voracement dévoré trois cheeseburgers avec une faim et un plaisir évident. Il avait tenu une conférence de presse qui décidait de l'avenir de sa compagnie, de millions de personne et de sa propre vie. Il avait sourit, serré des mains, prit des décisions. Le grand retour de Tony Stark.

Mais il était aussi éreinté que lorsque Rhodey l'avait trouvé dans le désert, des années auparavant, à ce qui lui semblait. Il y a quelques heures, en vérité. Fourbu, nase. Sans énergie, ni motivation. Seuls les cheeseburgers et l'air ému de Mademoiselle Potts lui avaient tiré quelque émotion, mais sinon il était trop fatigué. Trop blasé par les cris des journalistes à son coup d'éclat, par la bonhommie commerciale de celui qui avait pris la place du père dans sa vie. Il rentrait dans son monde, dans son pays, dans son entreprise, mais il n'était plus en phase avec aucuns d'entre eux.

Il était trop fatigué pour seulement être encore en vie.

Le temps que Obadiah le renvoie à la maison, que Pepper s'agite autour de lui affolée de ses blessures, affolée de sa déclaration, affolée de sa mine, affolée du travail qui venait de lui tomber sur les épaules, affolée de tout ce qu'il avait manqué durant ces trois mois, affolée de l'organisation démentielle qu'il allait lui demander les jours à venir, le temps de se débarrasser de Pepper, Rhodey et des jolies donzelles qui étaient tous persuadés à divers niveaux que leur présence était nécessaire à son rétablissement et à sa sûreté. Le temps que Tony réussisse à se faire déposer seul, devant sa maison, il faisait nuit et il pleuvait.L'humidité n'aidait pas à remonter le moral du futur Iron-man.

Non, merci, il n'avait pas besoin d'eux.

Il avait simplement envie de se laisser aller entre les doigts de fées de Jarvis. Juste envie qu'il lui prépare un bain à la température idéale et étroitement surveillée par ses capteurs, parfumé à son bain moussant préféré, avec la playlist qui correspondait à son état d'esprit. Que You lui tende un scotch et un cheeseburger ou un gâteau sur un plateau. Qu'il lui prépare un petit déjeuner de roi après une semaine d'hibernation sous la couette, même si ça voulait dire que la cuisine serait dans un état pas possible après ça. Envie qu'on lui foute la paix, rideau, Tony Stark n'était plus là pour personne. Il voulait être seul avec son IA. Il voulait juste...rentrer à la maison.

Les portes s'ouvrirent à son arrivée, une lumière progressive se mit à éclairer légèrement la pièce, déserte. L'habitation complète était comme morte, plongée comme elle était dans cette semi-obscurité et le silence uniquement troublé par la pluie qui tambourinait sur les baies vitrées, le priant instamment de la laisser entrer pour venir lui tenir compagnie.

Pas l'endroit à l'accueil le plus chaleureux après plusieurs mois de captivité passés au fin fond du grotte obscure sous la garde d'hommes armés et animés de très mauvaises intentions. Pourtant, Tony était content d'être de retour. Il se sentait bien, et il savait la demeure loin d'être aussi vide et froide qu'elle le semblait. Et la voix de Jarvis l'accueillit avec douceur, avant qu'il ne soit arrivé au milieu du salon :

« - Bon retour à la maison, monsieur.

- Merci beaucoup Jarvis. »

Tony esquissa un sourire dans l'obscurité, dénouant d'un geste las sa cravate. Il ôta sa veste humide et la jeta d'un geste fatigué sur le canapé, résistant à l'envie de la suivre, et de s'y abattre comme une masse. Il parcourut du regard la pièce : fontaine, statue, meubles, tout était à sa place, parfaitement rangé puisqu'il permettait toujours à Pepper et à sa femme de ménage de laisser libre court à leur maniaquerie en-dehors de son atelier. En état, propre. L'attendant.

« - Cela fait longtemps, monsieur. »

Tony ne répondit pas à l'essai de sociabilisation de son IA, s'avançant d'un pas lent et comme un peu saoûl dans la pièce. Il n'avait pas besoin de répondre pour être sensible au contentement mêlé de réprobation ( dans quoi l'ingénieur avait-il encore été se fourrer ? ) présent dans la voix éternellement neutre de JARVIS. Si celui-ci avait été un être humain doté d'émotions, sans doute lui aurait-il sauté au cou. Et Tony n'aurait eu qu'à se blottir dans ses bras pour se sentir à la maison, loin de tout ce qu'il avait traversé.

«- Au vu des rapports des équipes de recherche et des informations télévisées, j'avais établi les probabilités de votre retour sain et sauf à 0,005% monsieur. Je suis heureux de voir que, à votre habitude, votre comportement défie toutes les conjectures.

-Toi aussi, tu m'as manqué Jarvis, » lui répliqua Tony en se dirigeant vers la fenêtre qui surplombait la mer.

Un paysage des plus splendides s'étendait en contre-bas en temps normal. Aujourd'hui il n'y avait derrière la vitre que l'obscurité et la pluie. Parfait paysage pour un retour dans le monde des vivants. Tony inspira profondément et matérialisa un écran tactile devant son visage. Quelles étaient les nouvelles de son système de surveillance ? Le monde s'était-il écroulée durant son absence ?

« - Vous avez 1 714 nouveaux messages. Voulez-vous que je les trie pour vous ? S'enquit aimablement l'IA avec sa précision légendaire, et presque de la compassion dans la voix.

-Supprime tout, »ordonna Tony d'une voix sans appel.

Qu'ils aillent tous au diable. C'était bien beau de le submerger de messages, mais quelle utilité alors qu'il était de notoriété publique qu'il avait disparu en Afghanistan ? Il n'avait pas fait explosé un 4x4 militaire pour faire un coup de pub avant d'aller se cacher dans sa villa à Malibu et y siroter des coktails, hein... Jarvis et Pepper avaient dû être submergés d'appel et de communiqués de presse, alors qu'ils ne savaient rien, les pauvres. Heureusement, les migraines étaient étrangères à l'IA.

« -Je détecte la présence d'une énergie électromagnétique inédite présente dans la maison, monsieur. »

Perspicace Jarvis. Le réacteur bricolé et installé au creux de sa poitrine le maintenait en vie, mais il ne savait pas du tout ce que ça allait donner, et ce n'était pas dans ses habitudes. Il fronça les sourcils, observant son reflet et l'emplacement de son coeur, luisant plus que palpitant, à travers la vitre.

« -Passe la au scan, tu veux.

- Oui, monsieur. »

Sans se soucier du fait que rester immobile simplifierait sans doute la tâche à Jarvis, il balaya d'un revers de main l'écran et se dirigea vers la salle de bain. Il y a trois avantages à être milliardaire : les voitures, les nanas et les salles de bain grand luxe avec jacuzzi et inventions technologiques surveillées par Jarvis intégrés. Il se planta devant le miroir avec un soupir. Les lumières tamisées dans lesquelles Jarvis baignait la demeure lui seyait à merveille, dissimulant dans l'ombre ses hématomes, assombrissant sa mauvaise mine, cachant le fait que son bras gauche était en écharpe. Une fois les lumières éteintes, il aurait l'air en pleine forme. Tony passa la main sur ses joues enfin rasées de près. Ce qui lui faisait ressortir les multiples coupures et égratignures qui les parsemaient.

« Jarvis ?

-Oui, monsieur ? »

Il eut un moment de silence assez long, Tony se perdant dans ses pensées. Jarvis sembla inquiet de voir le silence de son inventeur s'éterniser dans l'obscurité. Il pouvait vérifier ses constantes, pas ses états d'âme.

«-Monsieur ?

-Jarvis ?

- Vous avez une mine affreuse, monsieur. »

Le fou rire de Tony Stark résonna dans toute la demeure.