BONNE ANNEE A TOUS! Et oui, me revoilà enfin... :D (J'vous ai manqué? en tout cas vous m'avez manqué^^)

J'espère que cette histoire vous plaira. J'ai décidé d'écrire mon pire cauchemar au sujet de cette série. J'avais besoin d'écrire quelque chose que je n'avais jamais écrit par le passé. Une nouvel univers à explorer pour une nouvelle année.

Je vous souhaite une excellente lecture et une merveilleuse année.

Bien à vous,

K.

PS: LONG CHAPITRE pour installer l'histoire.


La journée était douce et ensoleillée, Jane et Maura avaient pris quelques jours de congés pour passer du temps ensemble. Depuis qu'elles vivaient leur amour au grand jour, elles n'avaient pas trouvés une minute pour être simplement seules toutes les deux. Les criminels étaient en chasse, les conférences médicales se multipliaient et les deux réunis, cela remplissaient bien le calendrier.

Les deux femmes avaient le sourire aux lèvres au bord de la piscine. Elles s'étaient exilées dans le nord du pays, là où Maura avait une petite villa à l'écart des regards indiscrets. Jane admirait son amie qui se faisait bronzer à plat ventre sur une chaise longue. La belle blonde était perdue dans l'admiration de la bague qu'elle portait à la main gauche. Jane lui avait offert quelques mois plus tôt, comme ça un matin alors qu'elle partait pour une conférence à Denver, dans le Colorado. Un pas de plus dans leur vie de couple. Elle avait longtemps cru que son amour était à sens unique et était à chaque seconde surprise par la tendresse que Jane lui offrait à chaque fois qu'elles se retrouvaient seules. Maintenant, elle en était sûre, Jane l'aimait et c'est tout ce qui comptait. Elle tourna la tête vers son amie, elle aimait voir cette peau ambrée luire au soleil, ce corps musclé juste comme il fallait qui laissait l'astre suprême lui frôler la peau. La belle scientifique tendit la main vers sa compagne.

« - Tu veux boire quelque chose ?

- Bouge pas, je vais y aller. S'exclama Jane en se levant.

- Non, Jane reste-là, je sais que tu vas en profiter pour vérifier ton téléphone. »

Maura se leva d'un bond pour rattraper Jane qui montait déjà les escaliers en pierre. Elle la rattrapa juste avant qu'elle ne rentre dans la villa. Jane se retourna avec un grand sourire qui ne présageait rien de bon. Et ce ne fut pas manqué, elle prit délicatement son amie dans ses bras et la porta jusqu'à la piscine malgré la résistance féroce de Maura.

« - Jane fais pas… »

Trop tard, la jeune femme avait déjà pris son élan et sauté dans la piscine. Maura failli boire la tasse. Les deux femmes riaient aux éclats. La belle blonde se jeta sur son amie pour tenter de la couler mais ce fut peine perdue, Jane était bien plus forte qu'elle.

« - Je te déteste ! S'exclama Maura avec le sourire.

- Vraiment ? Répondit Jane en lui faisant les yeux de cocker. »

Maura lui tourna le dos faussement vexée. Jane mit la tête sous l'eau pour remettre de l'ordre dans sa chevelure avant de s'approcher de la scientifique. Elle passa délicatement ses bras autour de la taille de Maura avant de l'embrasser au milieu du dos. Elle remonta lentement, baiser après baiser, jusqu'à sa nuque. Maura tenait bon jusqu'au moment Jane vint lui mordiller la nuque. Elle se retourna et embrassa Jane qui dérapa sur le fond de la piscine et entraina Maura dans sa chute. Cela ne briser en rien leur baiser, Jane manqua juste de peu la noyade.

« - Désolée. Murmura Maura avec le sourire. »

Jane regardait Maura comme un prédateur qui se cache de sa proie. Seuls ses yeux sortaient de l'eau, elle s'approchait dangereusement de son amie qui décida de sortir en courant de la piscine. Elle attrapa sa serviette et prit la fuite, en riant. Jane tenta de la rattraper. Au milieu du salon, l'italienne réussit enfin à saisir son amie par le bras. Elle vint se blottir contre Maura avant de lui offrir un long et tendre baiser que rien ne pouvait briser. Rien ? Si, les sonneries enlacées des portables des deux amantes. Les deux femmes se regardèrent, le message était clair, les vacances venaient de prendre fin. Les deux femmes se séparèrent à contrecœur pour répondre à leur appel.

« - Rizzoli ?

- Docteur Isles ?

- Je suis là dans deux heures. »

Jane raccrocha et se précipita dans la chambre pour préparer ses affaires. Le tueur de Copley Square était de retour et Jane était convoquée d'urgence à Boston. Adieu la détente, bonjour l'angoisse. Maura avait rapidement rassemblée ses affaires et attendait Jane qui cherchait désespérément le pendentif que Maura lui avait offert. Elle avait retrouvé le bracelet mais le pendentif était plus qu'introuvable. La scientifique eut pitié de sa compagne et vint l'aider, elles finirent par le retrouver bien en évidence sur le plan de travail de la cuisine. Tout était ok, elles pouvaient donc repartir vers Boston et les horreurs du quotidien. Même si Jane préférait l'action au farniente, elle était déjà en manque de la piscine et des cocktails que Maura préparait avec amour et merveille.

« - Je t'en ferai une fois à la maison, je te le promets.

- Ce n'est pas pareil qu'au bord de la piscine. S'exprima Jane alors qu'elles arrivaient enfin à Boston.

- Et si… Commença Maura en s'approchant de l'oreille de Jane. Et si, je propose en échange un long et relaxant bain chaud. Ça pourrait faire le même effet ?

- Fort probable. Murmura Jane avant de l'embrasser. »

Jane s'arrêta chez sa compagne, cette maison était devenue leur refuge au fil du temps et la belle italienne avait fini par accepter l'invitation de Maura. Elle avait eu sa place dans le dressing, dans la salle de bain et sur la table basse du salon, on trouvait souvent la bière de la jeune femme. Elle ne trouvait pas cela très équitable mais Maura avait su trouver les mots justes pour la convaincre. Maintenant, le 1123 à Beacon Hill était autant à elle qu'à Maura et venait protéger leur amour quand la vie au dehors devenait insupportable. Les jeunes femmes prirent juste le temps de poser leurs sacs avant de partir pour leur scène de crime. Jane posa sa main sur la cuisse de sa compagne et lui offrit un grand sourire. Maura posa sa main par-dessus et resserra délicatement son étreinte. Leur dernier moment de calme avant le retour de la vie quotidienne. Alors qu'elle se gara devant le Copley Square, les gyrophares dansaient déjà dans le jour déclinant. Maura fut la première à sortir de la voiture. Alors qu'elle avait prendre la direction du ruban jaune, Jane la rattrapa par le bras et l'embrassa avec tendresse.

« - Je t'aime. Murmura l'italienne avec un tendre sourire.

- Je t'aime aussi, mon ange rebelle. Murmura Maura au creux de l'oreille de Jane. »

Les deux femmes se séparèrent et prirent la direction du ruban jaune où les attendaient Korsak et Frost. Les deux inspecteurs leur soulevèrent la rubalise pour les laisser passer. Korsak fit un topo à Jane qui fit la grimace. Si le tueur avait obtenu le surnom du « tueur de Copley Square », c'était simplement que l'on avait retrouvé ses victimes aux abords de ce parc. Déjà quatre victimes qui semblent n'avoir aucun lien à l'exception de l'endroit où on les avait retrouvées.

« - Même lien ? Même tatouage sur le bras ?

- Oui, même charabia, même chaîne, même moyen de les tuer. C'est horrible, comment il peut faire ça ?

- Pourquoi Hoyt tuait-il ? Par pur plaisir. Pourquoi lui ça changerait. »

Maura était déjà penchée au-dessus du cadavre de leur victime. Elle savait déjà ce qui l'attendait, un cadavre froid et raide, pieds et poings liés par des chaines. Des marbrures sur les bras et le dos, des griffures sur le corps, comme si un animal s'était acharné sur lui et un impact, un unique impact à l'arrière du crâne, à la base de la nuque. Une exécution qui vint abréger des heures de souffrance. La jeune femme eut un haut de cœur en voyant la souffrance dans le regard de sa victime. Elle lui ferma délicatement les yeux avec respect. Elle sentie Jane s'approcher d'elle, une main sur son épaule et une voix douce qui lui demande des conclusions préliminaires.

« - Je sais que tu n'aimes pas supposer mais…

- C'est le tueur de Copley Square, il n'y a aucun doute. Le copycat n'aurait jamais pu reproduit ceci ! Dit-elle en montrant une marque sur l'avant-bras qui fit grimacer la jeune inspecteur. »

En plus de les kidnapper et de les torturer pendant des heures, il les marquait à l'avant-bras à l'aide d'un vulgaire canif. Une série de sept lettres et chiffres « PN33OMN », dont personne n'avait encore trouvé le sens. Jane se redressa en grimaçant, son genou lui faisait encore mal, quelle idée aussi de vouloir faire du free-fight avec un suspect. Maura la gratifia d'un regard plus que clair. « C'est bien fait pour toi, je te l'avais bien dit. », elle lui tira discrètement la langue avant de se tourner vers Frost qui courait vers elle en l'appelant.

« - On a trouvé la voiture de la victime à quelques mètres du parc.

- Je m'en charge, occupe-toi des témoins. Répondit Jane en lui prenant les clefs des mains.

- Pourquoi ? Répondit Frost indigné.

- Parce que ce sont des demoiselles dans tes goûts et que tu es le seul célibataire de la scène de crime.

- Merci de me le rappeler. J'y vais. Dit-il en bombant le torse. »

Jane regarda Frost partir avant de se tourner vers Maura. La belle blonde se leva et lui offrit un grand sourire. Elle retira ses gants et vint remettre une mèche derrière l'oreille de Jane qui lui prit délicatement la main.

« - On se retrouve au bureau ?

- Dans deux heures à la maison ? Tenta Jane avec le sourire.

- Jane ? Vraiment ?

- Ben, quoi, on devrait être en vacances. Argumenta la belle italienne avec douceur. Oui ? Non ?

- D'accord mais j'aimerai aussi que l'on parle des papiers de…

- Signés et renvoyés, il y a deux semaines. S'il n'y avait pas eu le retour du dingue, tu l'aurais sut ce soir au bord de la piscine avec un bon cocktail.

- Tu es sérieuse ? Demanda Maura avec surprise et admiration dans le regard.

- Très sérieuse. Répondit Jane en l'embrassant sur la joue. On parle, d'Elisabeth, tout à l'heure, d'accord ?

- D'accord ! S'exclama Maura en l'embrassant sans même se soucier des regards alentours. »

Jane lui caressa la joue avant de s'en aller examiner la voiture de la victime. Maura s'accroupie de nouveau auprès du corps. Elle protégea les mains de la victime au cas où il aurait griffé le coupable, ou des matières qui pourraient les aider à retrouver le repère de ce dingue. La belle blonde se redressa une nouvelle fois et chercha un technicien du regard. Quand elle en trouva un, elle lui fit signe d'approcher avant de lui donner des ordres.

« - Vous pouvez emmener le corps mais n'oubliez pas de prendre des clichés de la mutilation qu'il a l'avant-bras.

- Tout de suite, madame. »

Elle se détourna de ce corps et tenta de chasser les images de cette horreur en cherchant la silhouette de son amie en pleine enquête. Frost avait compris ce que faisait Maura, cela faisait des mois qu'il les voyait agir ainsi sur la scène de crime, tout comme dans la vie. Elles avaient toujours besoin de savoir où se trouvait l'autre. Pas pour le surveiller ou l'espionner, oh, non, simplement pour être là pour l'autre en cas de problème.

Frost montra à Maura une berline rouge garé de l'autre côté du parc. La jeune femme retrouva le sourire. Elle vit Jane, au téléphone en train d'analyser l'extérieur de la voiture. La belle blonde se retourna pour ramasser son sac qu'elle avait laissé sur l'herbe quand une énorme explosion se fit entendre. Elle fit volte-face. A l'endroit même où Jane se trouvait quelque minutes plutôt, il n'y avait plus rien qu'une énorme fournaise. La jeune femme voulu se précipiter vers le brasier pour sauver sa compagne mais Frost l'en empêcha. Il dut déployer toutes ses forces pour retenir Maura qui hurlait le nom de la belle italienne.

« - Lâchez-moi ! Jane ! S'écria Maura avec désespoir.

- Vous ne pouvez rien faire ! C'est trop tard. Murmura Frost avec douleur.

- Jane… »

La jeune scientifique s'effondra dans l'herbe, Frost l'accompagna dans sa chute. Il la serrait dans ses bras pour la calmer mais qui pouvait calmer une femme inconsolable.

« - J'vous lâche pas, doc. Ça va aller ! »

Il n'était en rien crédible, le visage couvert de larmes. Korsak avait semble-t-il prit la situation en main. Mais personne n'était dupe, il souffrait comme un père qui vient de perdre son enfant. Il s'était saisit de l'extincteur du fourgon de la morgue et s'était précipité vers le brasier alors que les autres officiers sécurisaient les lieux.

Les sirènes des pompiers se firent entendre dans les secondes suivantes. Maura ne supportait plus l'agitation et s'était repliée sur elle-même dans les bras de Frost qui n'osait rien faire. Il restait là, à la serrait dans ses bras comme Jane l'aurait fait si elle n'avait pas été la victime de cet attentat, parce qu'il n'y avait pas d'autre mot qui venait à l'esprit de l'inspecteur. On venait de tuer sa coéquipière, sa meilleure amie et celui qui en était responsable venait de déclencher son compte à rebours. Ses jours étaient comptés et le jour où il croiserait le chemin de Frost, il ne verra plus jamais le soleil se coucher. Il s'en fit la promesse avant de murmurer des paroles plus douces à l'oreille de Maura.

« - On trouvera celui qui a fait ça. Je vous le promets. »

Les deux êtres meurtris regardaient les pompiers s'acharner sur le brasier. Ce dernier perdait peu à peu du terrain au profit des soldats du feu. L'intervention dura des heures, Maura ne bougea pas des bras de Frost qui était comme tétanisé autour du corps tremblant de la scientifique. Korsak faisait des allers et venues entre les différents groupes d'intervention pour s'assurer que tout était fait dans les règles et surtout pour ne pas céder face au chagrin. Il devait être fort comme Jane l'aurait été dans ce genre de situation. Alors que les pompiers terminaient de sécuriser la zone, il vint aux côtés de Maura qui était prisonnière d'un mutisme sans nom.

« - Docteur Isles ? Dit-il en posant une main paternelle sur l'épaule de la jeune femme. Je suis vraiment désolée.

- Elle… Elle… »

Le son s'étouffait à l'entrée de ses lèvres. Frost l'embrassa dans les cheveux pour la rassurer mais cela n'eut pas l'effet escompté. Maura laissa son côté scientifique prendre le dessus et cela devint plus que terrifiant pour les deux hommes.

« - Elle… La… La déflagration a été si violente qu'elle n'a pas eu le temps de souffrir. Le choc a surement créé un arrêt cardiaque immédiat avant même que les fumées incandescentes ne viennent lui bruler les voies respiratoires. Il faudra confirmer cela à l'autopsie mais je…

- Stop ! Stop ! Doc ! S'exclama Korsak au bord du gouffre. C'est de Jane dont on parle ! Pas d'un vulgaire corps qui nous est inconnu. Il est hors de question que vous fassiez l'autopsie.

- Jane mérite la meilleure et je suis…

- Pas en état de quoi que ce soit ! Conclu Korsak avant de l'embrasser sur le front. On va vous ramener chez vous.

- Je veux la voir. Murmura Maura avec douleur.

- Ce n'est pas une bonne idée. Elle n'aurait pas voulu que vous la voyez ainsi.

- Je veux la voir ! S'énerva Maura en le relevant. »

Korsak savait que quoiqu'il arrive Maura trouverait une solution pour la voir et il préférait être présent pour la soutenir dans cette douloureuse épreuve. Il la prit délicatement par la taille pour l'aider et la guida jusqu'au lieu de l'explosion. Un officier leur souleva le ruban pour les laisser passer. Korsak sentait Maura se crisper, sur son bras, il sentait les ongles de la jeune femme se planter dans ses chairs. Ils contournèrent la carcasse encore fumante de la voiture et là, Maura eut un hoquet de douleur. Le corps de Jane avait été projeté contre le mur de l'immeuble et reposait assis sur le trottoir. Elle était plus que non-identifiable, la scientifique pria intérieurement pour que ce ne soit qu'une mauvaise blague jusqu'au moment où elle vit le poignet du corps calciné. Le bracelet en platine de Jane était noircit et complètement déformé par la chaleur mais parfaitement reconnaissable surtout par la personne qui l'avait acheté. Le pendentif qui lui était en argent avait eu moins de chance. Son point de fusion étant plus bas que celui du platine, il avait complètement fondu pour venir s'incruster dans le sternum de la victime. Maura s'effondra dans les bras de Korsak qui recouvrit le corps de son amie avec sa veste. Personne ne devait la voir ainsi. Sa vie avait pris fin de manière subite et violence et tout le monde se devait de garder une belle image d'elle. Son sourire, son regard, sa passion et sa générosité mais surement pas ce corps calciné anonyme et douloureux.

Ce qui comptait pour le moment, c'était prévenir sa famille et s'assurer que quelqu'un veillerait sur eux. Quelqu'un ? Lui, Frost et Cavanaugh en firent leur crédo à la seconde même où la triste nouvelle fut annoncée. Angela s'effondra inconsolable dans les bras de Frankie qui ravala ses larmes. Il venait d'hériter de la place de sa sœur dans la famille mais aussi de sa carapace. Il serait fort comme elle l'avait été. Tommy resta silencieux dans un coin à bercer son fils à qui il s'accrochait comme un naufragé à son radeau. La douleur fut le fin mot de la soirée. Tommy et Frankie refusèrent de laisser leur mère seule, Frost et Korsak voulurent rester auprès de Maura mais la jeune femme finit par les mettre à la porte avec autorité aux alentours de minuit. Elle ne put fermer l'œil de la nuit, elle tournait et virait dans la maison comme une âme en peine. Elle se mit à ranger encore et encore son dressing, puis ce fut la cuisine et le reste de la maison déjà plus que parfaitement briquée. A quatre heures du matin, alors qu'elle aurait dut sombrer dans un sommeil sans rêve à cause de la fatigue, elle se prit l'envie de cuisiner. Elle passa trois heures à préparer un repas que surement personne ne viendrait déguster avec elle.

Trois jours… Trois jours, voilà, le temps qui fut nécessaire pour préparer les funérailles de l'inspecteur Jane Rizzoli. Elle eut le droit à un enterrement en grande pompe, un hommage émouvant fut prononcé par un Korsak à bout de souffle. Maura et Angela ne se lâchèrent pas la main de toute la cérémonie. Les deux femmes ne se parlaient pas mais toutes deux savaient très bien ce que ressentait l'autre. Un jeune officier s'approcha d'Angela portant entre ses mains le drapeau des Etats-Unis, drapeau que Jane avait servi à sa manière en nettoyant les rues de ses criminels. Angela tourna le regard vers Maura qui fondit en larmes. La mère de Jane sentie son cœur en mille morceaux se briser en millions de morceaux supplémentaires. Elle regarda l'officier avec tendresse et lui fit comprendre que ce drapeau ne lui revenait pas. Il tenta de trouver un ordre dans le regard du lieutenant Sean Cavanaugh qui vint confirmer la demande muette d'Angela. Le jeune officier s'accroupie donc à la hauteur de Maura et lui tendit le drapeau plié, avec respect et un regard rempli de compassion. Maura laissa ses larmes couler en silence alors que ses mains venaient se perdre sur le tissu froid. Angela vint l'embrasser sur la tempe pour lui offrir un peu de réconfort.

Ce drapeau qu'elle tenait serrait contre sa poitrine était lourd, lourd dans ses bras frêles mais aussi lourd de sens. Il était le symbole de la fin d'une histoire qu'elle avait pensé indestructible et éternelle. Elle marchait tête baissée dans l'allée du cimetière qui lui faisait froid dans le dos. Tommy était venu la prendre dans ses bras pour la consoler mais la seule personne qui aurait su trouver les mots et les gestes pour la consoler, venait d'être descendu dans une fosse à tout jamais.

Maura refusait de parler à qui que ce soit, elle s'était enfermée dans sa villa et avait pour seule compagnie une bouteille de vin blanc et ce drapeau qu'elle utilisait comme oreiller de fortune sur son canapé. Elle n'avait pas bougé du canapé depuis deux longues journées quand Frankie vint la voir. Elle ne voulait pas le recevoir jusqu'à ce que le nom de « Jane » vienne apparaître dans les paroles du jeune homme.

« - Je sais que tu ne veux voir personne mais j'ai fait une promesse à Jane et je la tiendrai. »

Il posa une enveloppe sur le coin du comptoir, embrassa Maura sur la tempe et s'en alla en lui indiquant simplement où il avait posé la lettre. La jeune femme attendit quelques minutes puis elle se leva pour s'emparer de cette mystérieuse lettre. Elle reconnue immédiatement l'écriture qui noircissait l'enveloppe. La main gauche de Jane était venue graver ses mots pour l'éternité. « Pour Ma Maura ». L'enveloppe contenait une longue lettre que Maura déplia après avoir retrouvé sa place sur le canapé. Les mots de Jane étaient doux, sucrés et tendre comme toujours quand elles se retrouvaient seules dans leur chambre.

Ma chérie,

Je n'ai jamais su vraiment parler alors je préfère te l'écrire pour être sûre qu'ils seront eux toujours là pour toi quoiqu'il puisse m'arriver. Si Frankie t'a remis cette lettre, c'est que j'ai dut t'abandonner définitivement et bien contre mon gré car depuis que tu as croisé mon chemin, je n'ai qu'une envie, vivre, vivre ma vie à fond, ne rien manquer et tout vivre avec toi à mes côtés.

Si ce soir, j'ai pris une feuille et un stylo, c'est qu'une fois de plus, tu es partie pour une conférence à l'autre bout du pays et déjà tu me manque, je me sens tellement seule dans cette grande maison. Le risque quand on aime la meilleure scientifique qui existe dans ce pays. Tu me rends tellement fière que je n'ai qu'une envie, te voir rentrer et te prendre dans mes bras pour te le dire. Te le dire, te l'ai-je seulement dit une seule fois ? Maudite carapace qui m'a empêcher de te dire tout ce que je ressens pour toi. Je n'arrive pas à te le dire mais je vais te l'écrire.

Je suis perdue, notre dernière discussion s'est finie sur une dispute, j'espère seulement qu'on a vécu après cela des milliers de choses merveilleuses. J'espère que j'ai pu te dire « je t'aime » pendant cent voire deux cent longues et douces années. J'espère qu'on aura eu le temps de vivre heureux avec cette petite princesse aux cheveux blonds dont tu me parles tant depuis des mois. J'espère qu'on aura eu le temps de faire ce fameux voyage en Italie qui te tient tant à cœur, pour lui montrer ton univers et mes racines. J'espère et j'espère encore car j'ai déjà vécu des choses si grandes et merveilleuses avec toi que je ne voudrai pas que cela s'arrête. Tellement de moments magiques qu'il faudrait des milliers de pages pour toutes les raconter et j'espère bien en avoir vécus encore plus après avoir écrit cette lettre.

Tu m'as tellement fait découvrir de belles choses que je ne m'inquiète pas pour notre princesse, avec un ange gardien comme toi, rien ne viendra à lui manquer et rien ni personne ne pourra lui faire du mal. Tu es faites pour ça et si par malheur, je n'ai pas la chance de vivre ses instants avec vous deux, je t'en supplie, chérie, ne détruit pas ce rêve qui vit en toi depuis si longtemps.

Tu es mon rayon de soleil, ma lumière dans cette noirceur qu'est le monde. Je sais que tu deviendras rapidement le sien. Tu as su trouver les mots pour me convaincre, elle a su me donner l'envie d'y croire d'un simple regard. Et oui, je n'ai pas su résister, depuis que tu as ramené sa photo à la maison, je n'ai eu qu'une envie la rencontrer, la prendre dans mes bras, jouer et rire avec elle, ce que j'ai fait cette après-midi. Je crois que c'est aussi pour ça que j'ai eu besoin de t'écrire cette lettre. Je voulais être sûre que quoi qu'il m'arrive, tu saches que cette petite princesse, je l'aime déjà et je l'aimerai quoi qu'il advienne de nous, de l'amour et de l'existence.

Enfin, sache que si j'ai dut partir, mon plus grand regret sera de ne plus pouvoir me réveiller à tes côtés, de ne plus pouvoir voir tes yeux s'ouvrir sur le monde, ne plus voir ton sourire, ne plus sentir tes lèvres sur les miennes. Te perdre pour une place au Paradis sera surement mon plus douloureux regret mais je t'en supplie, ne soit pas triste, ne laisse pas le chagrin délaver ton regard noisette, ne laisse pas la peine réduire ton cœur si tendre en purée. Quoiqu'il m'arrive, je serai toujours là pour veiller sur toi, sur vous. Je veillerai sur toi comme le petit gars qui veille sur sa rose dans l'histoire que tu aimes tant.

Ma chérie, vis ta vie, tombe amoureuse, soit heureuse. Tu mérites les plus beaux sentiments du monde. Et j'espère bien pouvoir encore admirer ton merveilleux sourire de là-haut.

All my love, Angel.

Jane.

Maura cru défaillir. Les mots de Jane étaient venus la percuter de plein fouet. Ses larmes étaient de nouveaux au rendez-vous. Mais cette fois, c'était différent, Maura était émue et fière de cette femme qui l'avait tant aimée et protégée durant toutes ses années d'amitié et cette année d'amour sincère et fusionnel. Elle replia la lettre avec précaution pour la ranger dans l'enveloppe, c'est à cet instant qu'elle remarqua la photo qui accompagnait ces mots si tendres. Maura prit le papier glacé entre ses mains et pour la première fois depuis l'explosion un sourire sincère et aimant naquit sur ses lèvres. La photo avait immortalisé un moment d'amour et de tendresse pure entre Jane et cette fameuse petite princesse blonde. Jane semblait si heureuse et si vivante sur cette photo. La petite fille l'embrassait sur la joue avec tendresse alors que Jane la portait dans ses bras. Maura retourna la photo et pu lire les mots écrits par Jane.

La première d'une longue série, je l'espère.

Et c'est ainsi, que Maura décida de prendre des vacances, direction le Maine pour aller voir la petite princesse, se ressourcer et pourquoi pas réaliser ce rêve de fonder une famille. Pour Jane, elle irait au bout de ce rêve.

Sans donner plus d'explication, elle annonça qu'elle partait en vacances pour une durée indéterminée, qu'elle serait joignable mais ne répondrait de sa présence qu'en cas d'extrême urgence comme une nouvelle victime du tueur de Copley Square ou l'arrestation du poseur de bombe qui lui avait enlevé Jane et qu'elle se ferait un plaisir de l'autopsier gracieusement.

Frost et Korsak trouvaient que cela était une excellente idée. Rien de mieux pour redémarrer sur de bonnes bases qu'un petit voyage loin des horreurs du quotidien. Angela était, quant à elle, beaucoup moins enthousiaste craignant que Maura ne revienne jamais à Boston. Elle prenait cela pour une fuite et cela n'avait rien de rassurant.

Maura, elle prenait cela comme un nouveau départ et comptait bien cette fois-ci protéger les gens qu'elle aimait. Jane ne serait jamais bien loin pour elle et c'est ce qui l'aidait à tenir bon dans cette nouvelle aventure.


Une nouvelle année alors on change les règles... J'adore Jane mais pour une fois j'avais envie de voir comment l'équipe allait se débrouiller sans elle et le meilleur moyen était de la tuer pour de bon... J'espère que vous ne fuirez pas après ce chapitre... :)

Je vous souhaite une belle semaine et a bientot pour le prochain chapitre.

J'attends vos reviews avec impatience.

Bien à vous.

K.