Bonjour bonjour,

J'ai récemment terminé Final Fantasy 13 pour la première fois et je suis littéralement tombée amoureuse de Vanille (oui oui, même malgré sa voix) et Snow. Et sans trop savoir pourquoi, je me suis tout de suite mise à les imaginer ensemble et à les trouver absolument adorables.

Il s'agit d'un OS, parce que bon, j'ai fini par me rendre à l'évidence, je suis juste incapable de terminer une longue histoire (faute de temps ou je me fais aspirer dans un autre univers entre temps, je ne sais pas trop), mais attention, il est très long et sera en deux parties. Les événements se déroulent entre FFXIII et le XIII-2.

Je ne sais pas trop ce que ça vaut vu que c'est la première fois que j'écris sur eux, mais j'espère que vous passerez un bon moment de lecture.

Snow Villiers était têtu, ou que l'on pouvait qualifier de persévérant au mieux. Ce trait de caractère qui le rendait agaçant pour beaucoup, leur donnant l'irrépressible envie de le secouer ou de le frapper dans le cas de Lighning, tandis que cela faisait partie de son charme pour quelques autres tels que sa fiancée. Le point de vue dépendait bien sûr de la situation dans laquelle il fallait le supporter et autant dire que la croisade contre leur destin n'avait pas été idéale. Tout le groupe avait pourtant eu besoin de quelqu'un d'aussi déterminé, prêt à risquer à sa vie, pour les guider jusqu'au bout – et tous l'avait été à leur façon – mais l'amour de Snow pour Serah et son souhait de la sauver avait été une constante qui les avait gardé entiers jusqu'à la fin. Enfin presque. Tous avait contribué à mener ce périple à bien, c'était évident, mais l'acharnement et la détermination de Snow étaient uniques car nés de l'amour.
Et c'était cet acharnement qui le motivait aujourd'hui dans son escalade du pilier de cristal soutenant la terre meurtrie qu'était Cocoon. Cette fois, c'était l'acharnement pour retrouver les statues de Vanilles et Fang et qui fut récompensé après de longues heures éreintantes.

Le blond avait tenu bon sans jamais se plaindre ou prononcer le moindre mot malgré le froid mordant de cette fin de journée et le vent agitant sa chevelure, rétrécissant ainsi son champ de vision et rendant donc l'épreuve encore plus périlleuse. Il lui fallait se concentrer sur sa montée afin de ne pas s'écraser lamentablement trois mètres plus bas, l'esprit empli de paroles trop longtemps ressassées, envahit par un sentiment tenace qui ne l'avait jamais quitté depuis le sacrifice des pulsiennes. Ce sentiment le rongeait quasiment au point de le rendre fou, le forçant à quitter sa fiancée et son foyer chaleureux qui pouvaient lui offrir une vie confortable bien méritée.
La culpabilité d'abandonner Serah viendrait à coup sûr jouer avec ses nerfs et chasser le sommeil, mais ce n'était rien comparée à celle de ne pas avoir pusauver Vanille et Fang.

Quel piètre héros il faisait !

Il n'avait pas de soucis à se faire pour sa dulcinée malgré la disparition inquiétante de sa sœur dont il s'était servi d'excuse pour ce nouveau voyage. La jeune femme était en sécurité à New Bodhum qui prenait enfin forme sur la côte est de Pulse, entourée des membres du NORA qui la traitaient comme une princesse, logée, nourrie et blanchie.

Pour être franc et tout à fait égoïstement, son bien-être était le cadet de ses soucis.

Snow aperçut enfin les silhouettes cristallisées des sauveuses avec soulagement, sentant ses bras sur le point de céder malgré sa force, et se hissa sur le sol glacé avec un grognement dans un ultime effort. Il resta allongé là sur le dos, perclus de douleur, respirant profondément afin de calmer les battements de son cœur, une main reposant sur ses paupières abaissées, physiquement apaisé par la fraîcheur l'environnant.
Le jeune homme se redressa non sans peine en essuyant la sueur sur son front puis il fit quelques pas sur la plate-forme naturelle avant de s'arrêter de nouveau, époustouflé par la beauté du paysage. Son regard parcouru les arabesques folles de cristal, s'éternisant délibérément afin de retarder l'inévitable, mais il fut bientôt forcé de contempler les silhouettes des deux femmes qui avaient sauvé le monde en se transformant en Ragnarok puis en cristal. Il les observa tour à tour presque avec vénération puis s'arrêta sur celle qu'il devina sans mal être Vanille et son cœur manqua un battement comme lors de la première et dernière fois où il l'avait vu pleurer, se pensant discrète une nuit dans la Steppe d'Archylte. Culpabilité ou désespoir, il ne parvenait pas à l'identifier, c'était sûrement les deux de toute manière, mais cela l'envahi avec une violence qui lui fit esquisser un pas de recul comme sous l'assaut furieux d'un ennemi.

Il savait que les contempler serait pénible, surtout sa douce et enthousiaste Vanille, mais il le devait. Il le lui devait. Il lui avait promis de toujours être présent après tout.

- Salut, les filles ! Désolé, j'ai mis du temps à vous trouver, c'est que vous avez fait un sacré boulot avec ce pilier, fit Snow d'un ton enjoué et de son sourire en coin dont il ne se départait jamais en osant enfin approcher, agissant comme si elles lui faisaient face en chair et en os. C'était sa façon de ne pas se laisser abattre, entraîné par la tempête qui se déchaînait dans son esprit et son cœur. Ça fait une éternité que j'voulais venir, mais j'ai pas eu le temps avec la construction de New Bodhum. J'étais genre le chef de chantier, les gens comptaient sur moi et je devais rester avec Serah…

Son monologue enthousiaste s'acheva dans un murmure, mal à l'aise d'évoquer sa fiancée en leur présence, surtout vis-à-vis de Vanille suite à ce qui c'était déroulé entre eux sur Gran Pulse. Elle ne pouvait pas l'entendre, du moins il n'avait jamais été prouvé que les êtres en état de stase ressentent sous leur carapace de cristal, mais c'était injuste pour elle. Il se trouva parfaitement ridicule à se justifier comme un gosse ayant commis une grosse bêtise, mais c'était très exactement ce qu'il ressentait. Restait à savoir si c'était à l'égard des pulsiennes ou de sa chère et tendre qu'il avait juré de protéger et d'aimer pour finalement partir en pensant à une autre.

Au fond de lui, il connaissait la raison, mais se l'admettre était chose ardue.

Il n'avait pas été à la hauteur et n'avait pas pu sauver tout le monde ce jour fatidique. Il était tout bonnement impossible d'être le héros de tout le monde. La vie le lui prouvait sans cesse, comme avec Nora Estheim, mais il s'en voulait tout particulièrement pour ces deux-là qu'il avait appris à aimer comme des membres de sa propre famille durant leur périple. Bien sûr, son lien avec Vanille était un peu plus fort, particulier de par les instants partagés dans le secret de la nuit sur Pulse.
Et depuis la fin de leur croisade, il était hanté par ses souvenirs si vifs, chers à son cœur et cette promesse de protection – encore une – l'empêchant de reprendre le cours de sa vie, ne pouvant se contenter du bonheur de retrouver Serah . Il était partagé entre le désir de construire sa petite vie familiale insipide somme toute bien méritée et à laquelle il aspirait lors de sa rencontre avec sa fiancée et celui, ardent, de retrouver la pulsienne. Snow ne se sentait plus capable de continuer à faire semblant d'être heureux, de continuer à tracer sa vie à Bodhum. Pire encore, il ne le voulait pas.
Sa conscience était bien trop lourde à porter, il avait besoin de s'excuser auprès de ces héroïnes, auprès de ce petit bout de femme formidable qu'il avait déçue, se libérer de ce fardeau tout en sachant qu'il n'obtiendrait pas la moindre réponse ou de réconfort. Et Serah ne méritait pas d'endurer son silence et sa tristesse, elle avait déjà traversé beaucoup trop pour son jeune âge.

- Et je parle tout seul comme un con ! Maugréa le blond avec un rire nerveux en se passant machinalement une main dans les cheveux. Lui toujours si extraverti se retrouvait bloqué alors que personne ne lui faisait réellement face. Bon… Vous vous doutez que j'suis pas là pour vous raconter ma vie. J'aurais pas fait autant d'efforts pour ça !

Le blond les fixa de nouveau tour à tour avec appréhension comme si il attendait un signe de leur part qui n'arriverait pourtant jamais, puis il commença à faire les cents pas le temps de bien peser ses mots et rassembler tout son courage. Personne n'était là pour le juger, le blâmer, mais cela restait difficile à faire car les deux jeunes femmes étaient encore bien vivantes dans son esprit. Il pouvait clairement les voir discuter à quelques mètres devant, entendre les railleries de Fang et le rire de Vanille. Ce rire qui lui mettait du baume au cœur et lui avait laissé entrevoir un monde meilleur durant le voyage où même lui avait eu ses moments de doutes et d'angoisse. L'idée de ne plus jamais entendre son rire ou sa voix carillonner le terrifiait.
Vanille représentait à elle seule tout l'optimisme et l'allégresse que portait cette terre et elle en avait aspiré toutes les réserves maintenant qu'elle était plongée dans sa deuxième stase cristalline, le laissant dans l'ombre des cendres de ce monde à rebâtir.
Fang n'était bien sûr pas en reste. Il admirait sa volonté et son indépendance, mais Vanille était unique.

Snow avança dans sa direction et admira son visage figé, une ombre de sourire flottant sur ses lèvres tandis qu'il se remémorait cette fameuse nuit où il avait découvert la femme sous le masque même si son enthousiasme et son exubérance étaient naturels.

~ Flashback ~

La nuit jetait son manteau de velours sur la steppe d'Archylte, forçant la troupe à s'arrêter afin de passer la nuit après une journée particulièrement éprouvante entre marche rapide et combats incessants puisque le territoire grouillait de monstres en tout genre. Malgré tout, la sensation de liberté depuis leur arrivée sur Gran Pulse, leur traversée de ces vastes et oniriques paysages, était extraordinaire et avait remonté le moral de chacun. Après avoir fuis la PSICOM nuit et jour sur Cocoon, une telle liberté était enivrante. Cette dernière était également écrasante de par l'étendue des terres, mais heureusement, la présence de Fang et Vanille, fines connaisseuses du terrain, leur permettait de cheminer rapidement vers la prochaine étape.
La découverte des stèles de Cie'th, derniers vestiges des L'Cie ayant failli à leur Tâche agrémenta leur parcours, leur laissant le choix de la remplir afin de les apaiser. Snow ne put résister à l'appel, se faisant un devoir d'apaiser ses âmes en peine, épuisant la réserve de Lightning du même coup. Ils avaient autre chose à faire que de courir partout, et sûrement se perdre en pleine nature, pour ''sauver'' des gens qui n'étaient plus!

L'une de ces fameuses missions s'était d'ailleurs résolue grâce à Snow et Vanille, le blond l'ayant embarqué avec lui sans lui laisser le choix et elle l'avait suivi d'un pas sautillant, car il souhaitait profiter de cette opportunité afin de la faire parler.
Le jeune homme et la pulsienne s'étaient rapprochés suite à l'avalanche de révélations du Primarch Dysley, ou plutôt Barthandelus, le Fal'Cie qui les gouvernait. Tous avait été abattus en apprenant que leur but ultime était que l'un d'entre eux se métamorphose en Ragnarok, détruire un dénommé Orphan et provoquer la destruction de Cocoon dans un même temps. Mais c'était Snow qui en souffrait le plus car il croyait dur comme fer en leur sainte quête de sauver leur terre natale, reprenant le flambeau de sa fiancée. Il avait foncé dans le tas sans réfléchir, entraînant les autres à sa suite, notamment Hope, bercé d'illusions.
Vanille, fidèle à elle-même, restait souriante et exaltée, les guidant dans la Cinquième Arche avec énergie, les aidant à garder la tête haute. Mais surtout, elle avait eu les mots justes pour le réconforter en toute ignorance, tandis qu'elle marchait à ses côtés dans ces couloirs lugubres. La jeune femme lui assura qu'il n'était pas responsable, que chacun était dans cette aventure de son propre chef et que pour ce qu'ils en savaient, tout ce que Dysley venait de leur raconter était un tissu de mensonges. Mieux encore, elle affirma qu'il n'avait pas à s'enfermer dans sa culpabilité car sa motivation, l'amour, était la plus belle qui soit et qu'ils finiraient bien par trouver une solution. Comme toujours.

Depuis, ils avaient passé le plus clair de leur temps ensemble, surtout car la magicienne était la seule qui parvenait à dédramatiser la situation et à le faire sourire, trop heureuse qu'elle était de retrouvée sa terre natale, mais le blond devinait que tant de bonne humeur dissimulait quelque chose. Quelqu'un qui cauchemardait sans cesse et geignait dans son sommeil n'était pas serein.
Malgré son apparence de beau gosse sans rien dans le crâne qui agissait sur un coup de tête, il n'était pas dupe et son obsession pour Serah ne rendait pas les autres invisibles.

Ils ne parlèrent que de banalités durant toute la mission, Snow ne se sentant pas capable de la questionner sur son ressenti car, dans le fond, ils ne se connaissaient pas et le campement se dessina au loin avant qu'il ai pu entreprendre quoi que se soit, ses questions lui brûlant la langue.
Il avait beau mené des troupes et savoir vivifier ses compatriotes avec des discours enflammés, aborder les malheurs de ses proches n'étaient pas dans ses cordes.

Les compères dînèrent dans la joie et la bonne humeur, discutant vivement de cette terre pleine de mystères qui se dévoilait petit à petit, et allèrent se coucher peu après, exténués par leur parcours et préférant mettre toutes les chances de leur côté. Tous sauf Snow, le regard perdu dans la voûte étoilée les surplombant, ressassant les paroles du primarch, serrant la larme de Serah dans la paume de sa main. Un mouvement accompagné d'un bruissement de tissu sur sa gauche rompit sa réflexion et attira son attention.

Sa culpabilité s'envola aussitôt pour laisser place à l'inquiétude en se rendant compte que Vanille, sur laquelle il avait décidé de garder un œil depuis leur traversée de l'Arche, était recroquevillée sur elle-même, tremblante.
Le blond se redressa aussitôt, son manteau à la main afin de la couvrir, imaginant qu'elle était frigorifiée dans cette tenue, puis il se ravisa de peur de la réveiller. Elle était probablement en train de dormir et la priver de son sommeil serait cruel.

- Vanille ? Appela-t-il dans un murmure, à présent à genoux à ses côtés, mais n'osant pas la secouer de peur de l'effrayer. Sa décision fut vite prise, incapable de la laisser en proie à ses démons. Vanille ?

La jeune femme se figea aussitôt et Snow comprit qu'elle n'était pas parvenue à trouver le sommeil, luttant en vain. Ce n'était probablement pas la première fois que cela arrivait et il s'en voulut beaucoup de ne pas avoir réagi plus tôt.
La magicienne finit par se tourner dans sa direction, voyant qu'il n'abandonnait pas et l'interrogea du regard, avec un petit sourire forcé, automatique, faisant comme si de rien n'était alors que ses yeux rougis la trahissaient.

Même dans cet état, elle continuait à feindre que tout allait bien.

- Qu'est c'qu'il se passe ? S'enquit le blond d'un ton égal qui ne reflétait pas l'inquiétude qui pétrissait son cœur, accrochant son regard au sien dans l'espoir d'y lire une réponse.

- Rien, juste un peu froid, mentit effrontément la pulsienne qui tenta de le rassurer avec un sourire encore plus large, se redressant sur les genoux en étouffant un bâillement, gênée par son regard insistant qu'elle maintenait pourtant . Oh, comme t'es craquant sans ton bandana !

Vanille se gifla mentalement en se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, ayant encore assez d'énergie pour se souvenir qu'il était fiancé et que ses paroles étaient fort déplacées .
Elle n'était jamais gênée par des regards ou des questions du genre qu'elle savait parfaitement esquiver, mais cette fois-ci, elle savait que son camarade n'allait pas la laisser s'échapper aussi facilement. Et puis il fallait avouer que son regard azur était troublant.

- Arrête de te foutre de moi, maugréa-t-il en levant les yeux au ciel avant de la couvrir de son imperméable sans lui demander son avis, le disposant sur ses épaules nues. Il était flatté par ce compliment, mais décida que ce n'était pas le moment de jouer au coq. Je sais que c'est pas le froid, la fatigue ou même notre but, y a autre chose. Quelque chose qui te bouffe depuis le début. Je t'entends pleurer et geindre la nuit.

Les yeux de la magicienne s'écarquillèrent de stupeur, prise la main dans le sac. Jamais elle n'aurait imaginé se faire surprendre, certaine que le poids de la fatigue et de leur mission les assommait tous à la nuit tombée. La nuit était gardienne de sa faiblesse et que quelqu'un d'autre y assiste la mettait terriblement mal à l'aise.
Vanille le dévisagea longuement, émue par la préoccupation ternissant son regard, jaugeant si oui ou non elle pouvait se livrer, mais elle fut vite convaincue qu'il était digne de confiance et qu'il serait un appui pour elle.
Snow n'était jamais inquiet, se montrant aussi enthousiaste qu'elle, tellement même que cela relevait de l'inconscience, et c'était le voir ainsi qui lui assura qu'elle pouvait y aller à l'aveugle.

- Pas ici, je ne veux pas que les autres entendent, murmura la pulsienne en se redressant avec maladresse, aidée par le blond qui resserra le manteau sur ses frêles épaules.

La jeune femme quitta la chaleur et la lumière dispensées par le feu et avança jusqu'au bord du promontoire où était installé le campement, Snow sur les talons. Elle finit par s'asseoir sur un rocher et contempla la plaine s'étendant à perte de vue en contre-bas et une pointe de sérénité se fit ressentir dans le tumulte qui l'agitait. Au moins,elle était chez elle.
Elle regarda son frère d'armes prendre place à ses côtés, essayant de ne pas fondre en larmes dès à présent simplement parce qu'il se montrait inquiet pour sa petite personne.
N'entendant plus les ronflements de Sazh ni le crépitement du feu, elle estima qu'ils étaient assez éloignés et qu'il était temps de révéler une partie du fardeau qu'elle traînait depuis le commencement. Parler de Serah lui était impossible pour l'instant.

- Tout ce qui a mené Sazh jusque là, c'est de ma faute.

- Dajh ? Fit-il simplement, n'osant dire plus pour ne pas la brusquer, le regard rivé sur son visage poupin, les sourcils froncés.

- Hmhm... Fang et moi sommes allées à l'usine des Gorges d'Euride pour trouver Kujata qui s'est senti menacé et a aussitôt cherché un moyen de se défendre contre nous. Ce pauvre petit garçon était là et il s'en est servi. Absolument tout ce désastre est parti de là, de nous, parce que nous nous sommes réveillées sur Cocoon, perdues et démunies, mais je n'ai jamais voulu faire de mal à quiconque, se défendit Vanille d'une voix tremblante, luttant pour ne pas céder aux sanglots qui menaçaient d'éclater dès qu'elle se souvenait. Évoquer Dajh de vive voix était difficile. Elle se sentait tellement coupable ! C'est tellement cruel pour Sazh de se retrouver coincé avec moi alors qu'il est malheureux, qu'il a perdu son fils, forcé de faire ce voyage par ma faute ! J'ai ruiné sa vie. Vous seriez tous en paix chez vous si je n'étais pas là.

A la fin de son explication, elle sanglotait, le visage enfoui dans les mains, revisitant cette scène comme si c'était hier, voyant sans peine sa silhouette inerte étendue sur un banc et la marque s'étalant sur sa petite main. Sa culpabilité était telle qu'elle la rongeait à petit feu et Snow saisit alors toute l'étendue de sa peine.
Abasourdi de voir son masque se fissurer, révélant ainsi un tel désespoir, il la dévisagea, les lèvres entrouvertes, tiraillé entre compassion et tendresse. La voir pleurer, entendre sa voix si faible alors qu'elle partageait une partie de son histoire le chamboula complètement, forçant son respect. Malgré tout cela, la magicienne restait la plus optimiste, leur faisant croire que tout irait pour le mieux, les rassurants avec son rire.

Il n'aurait jamais imaginé qu'un être aussi lumineux puisse autant souffrir.

Oubliant Serah, qui aurait de toute façon compris son geste, il dégagea délicatement ses mains de son visage afin de les serrer dans l'une, l'autre sous son menton pour le redresser. Le blonde accrocha son regard embué, ayant perdu son étincelle habituelle tout en dégageant quelques mèches collées à ses joues par les larmes avec une douceur qui la fit trembler.
Incapable de trouver les mots justes, il l'attira contre lui et cala une main dans son dos afin de la tenir au plus près de lui et il la laissa pleurer sur son épaule, déchiré par ses pleurs au creux de son oreille.
Il s'était toujours senti terriblement démuni face à un proche en pleur, craignant d'être bien trop maladroit et ne pouvant qu'empirer la situation. Agir était tellement plus facile.

- Vanille, ne pleure pas... Une telle catastrophe aurait fini par exploser avec cette tension et la peur de la population.

- Peut-être, mais j'aurais pu éviter de priver un père de son fils... J'aurais préféré ne jamais quitter ma stase cristalline, gémit Vanille qui fermait les yeux comme pour échapper à ses souvenirs, ses pleurs redoublant. Je ne mérite pas d'être ici.

Et ce fut à cet instant que le blond comprit qu'il voulait protéger Vanille à tout prix, lui rendre son bonheur, chasser ses larmes et son désespoir et toujours voir ce sourire illuminé son visage car ils en avaient besoin pour avancer. Il en avait besoin

- Regarde-moi ! Ordonna Snow d'un ton ferme, mais néanmoins empreint de bonté. Il était complètement terrifié par ce que la magicienne venait de lui dire. Elle lui obéit pourtant, se reculant afin de le contempler, les larmes traçant des sillons sur ses joues lisses. Dajh a été transformé à cause de vous deux, pas toi toute seule, d'accord. Mais t'as pas voulu tout ça, t'es pas derrière ce système. Tu es la victime des Fal'Cie, comme nous tous. Tu n'es ni la méchante, ni la responsable là-dedans. T'es quelqu'un de bien Vanille, vraiment, et cette vie, même si elle ressemble à rien pour l'instant, tu la mérites. On va en faire quelque chose de bien, tu vas voir.

Vanille hocha la tête bien que guère convaincue, mais apaisée par sa voix grave et ses paroles rassurantes, pleurant encore, s'agrippant avec force à son gilet tandis qu'il caressait le dessus de sa tête.
Faire bonne figure était un effort constant qui portait ses fruits. Personne ne s'était rendu compte de quoique se soit, hormis Sazh qui était au courant, mais elle avait besoin d'exprimer cette part dominante d'elle-même et être réconfortée même si elle estimait ne pas le mériter.

- T'en fais pas pour Dajh : il reviendra avec Serah, comme Fang et toi et ce sera juste un mauvais souvenir dont on parlera plus une fois que la vie aura repris. Ça va bien se passer, je te le promets... Et tu pleureras plus jamais, j'y veillerai personnellement.

La pulsienne acquiesça dans un murmure tandis que ses larmes se tarissaient enfin, se sentant en sécurité dans ses bras puissants, envahit par une douce quiétude. Ils n'étaient pas particulièrement proches, mais elle décida de croire totalement en lui, son aveu ayant tissé un lien solide et incomparable.

- Toi, en échange, t'arrête de dire des conneries et tu continues à sourire et à glousser, ok ?

Sa proposition qui tenait plus de l'ordre la fit rire contre le dos de sa main afin de ne pas faire trop de bruit entre deux hoquets et cela rassura le blond. Ce n'était pas un véritable rire, entier et cristallin, mais il était communicatif et c'était déjà un pas vers la guérison.

Snow la contempla sous un nouveau jour, en complète admiration, tandis qu'elle détachait ses couettes et se peignaient à l'aide de ses doigts avant que leurs regards ne se croisent, azur contre émeraude et qu'ils échangent un sourire timide, mais ô combien complice. Il exprimait, pour elle, la gratitude, et pour lui la tendresse la plus sincère.

- Merci Snow, souffla la magicienne en pressant l'une de ses grandes mains dans la sienne avant d'entremêler leurs doigts, ses yeux pétillants de nouveau et le cœur de Snow battit un peu plus fort qu'il ne l'aurait dû. Il baisa son front et ferma les yeux afin d'éviter de se noyer dans son regard, sa main libre enfouie dans sa chevelure. Merci infiniment.

Et Serah disparut de ses pensées pour la première fois.

~ Flashback ~

Bien sûr, Snow n'avait pas pu tenir cette promesse qui allait beaucoup plus loin que les mots prononcés cette nuit-là. Il ne s'agissait pas que de veiller à ce qu'elle garde un moral au beau fixe pour les aider à avancer. Ce n'était pas pur égoïsme. Non, elle s'était dessinée à travers les instants partagés sur Pulse, à l'abri des regards indiscrets.

- Putain je crains comme héros..., ne trouva-t-il qu'à dire d'une voix faible en se détournant de sa silhouette afin de revenir au centre de façon à les avoir toutes les deux dans son champ de vision, l'amertume lui brûlant la gorge, la nouant à lui en faire mal. Je suis tellement, tellement désolé... Ca aurait dû être moi ici.

Il était prêt à se livrer à son tour, libéré du regard des autres, de leurs jugements et de son dévouement à Serah.