Nous revoilà pour un multichapitre. Un peu spécial, puisqu'il s'agit d'un crossover avec l'univers de Harry Potter (pas besoin de connaître l'univers sur le bout des doigts, seuls certains éléments seront empruntés, et je mettrai un petit point vocabulaire pour les bestioles un peu space.)

Concernant le rythme de parution, vu que la partie I de cette fic est déjà écrite, ce sera du deux fois par semaine. Un mercredi, et un samedi (le soir pour vous, vive le décalage horaire). Il y aura un changement de rythme pour la partie II, parce que les chapitres seront un peu plus long, et beaucoup plus denses. On verra ça en temps voulu.

Disclamer : L'univers de Harry Potter appartient à JKRowling. L'univers d'Aventures, lui, appartient à Mahyar (ainsi que la flopée de PNJs). Théo de Silverberg & Viktor Oppenheimer, Grunlek von Krayn, Shinddha Kory et Balthazar Octavius Barnabé appartiennent respectivement à Fred du Grenier, Krayn, Seb du Grenier et Bob Lennon.
Je ne me fais toujours pas d'argent sur mes écrits.

On commence en douceur ! Bonne lecture !


Chap. I

Le bruyant sifflet de la vieille locomotive à vapeur du Poudlard Express signala son départ imminent. Hans passa le haut du corps par la fenêtre de la porte de la voiture du train, repéra sa tante Elisabeth dans la foule sur le quai et agita la main pour la saluer une dernière fois alors que le vieux train se mettait en branle, quittant la gare King's Cross pour emmener ses passagers vers un coin reculé d'Ecosse.

Quand il perdit sa tante de vue, le garçon se recula pour se retourner et s'engouffrer dans la voiture, sac à dos sur l'épaule. Il mit du temps à trouver une place libre, près de la locomotive, dans un compartiment presque vide.

Le petit garçon hésita à interpeler le seul occupant du compartiment, mais l'homme semblait endormi, assis contre la fenêtre et enroulé dans une cape délavée. Hans leva les yeux vers le filet à bagages et décida que son sac était très bien en bas – jambes trop courtes, bras trop courts, sa poussée de croissance se faisait décidément désirer.

Il s'installa donc à l'autre bout de l'autre banquette et sortit un livre de magie, en attendant que d'autres élèves en quête de places libres viennent se joindre à lui.

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Pr. Balthazar Octavius Barnabé Lennon était inscrit en lettres dorées sur la malle dans le filet-bagage au-dessus de l'homme endormi.

Ou plutôt somnolant. Balthazar – ou plutôt Bob – n'était pas assez fatigué pour tomber dans les doux bras de Morphée, d'autant plus que son oreiller grincheux favori était déjà arrivé à Poudlard depuis des jours. Bob, quant à lui, avait préféré profiter le plus longtemps possible de Londres et de sa civilisation avant d'aller se perdre au fin-fond de l'Ecosse, où la pluie régnait en maître.

Il devait être sadomasochiste. Sincèrement.

Cependant, un petit sourire s'esquissa sur ses lèvres alors que ses pensées se dirigèrent vers non pas ses dernières nuits grivoises dans les sombres quartiers du Londres moldu ou sorcier, mais vers les visages familiers qu'il retrouverait au vieux château.

Et, comme pour lui donner raison, la boule de fourrure féline nommée Wilfried installée sur ses cuisses commença à ronronner.

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La truffe au vent, une masse blanche et imposante se faufila entre les arbres longeant la route qu'empruntaient les carrioles tirées par des sombrals. Bien vite, elle repéra à l'odeur ce qu'elle cherchait, remonta à découvert la file à grandes foulées sous quelques exclamations humaines et jappa en guise de salutation à l'attention de l'un des occupants d'une carriole, effrayant à peine le placide sombral lancé au petit trot.

— Eden ! la salua l'humain.

L'occupant se déplaça et ouvrit la porte arrière de l'attelage avant de reprendre sa place. D'un saut bien ajusté, la louve monta à bord sous les exclamations – surprises ou apeurées – des jeunes humains et laissa Bob prendre son museau entre ses mains, puis lui caresser la tête et la gratouiller derrière l'oreille, celle où il manquait un morceau. Une frêle boule de poils féline vint à sa rencontre. Le chat de Bob vint la renifler, et elle le salua de quelques coups de langue sur les moustaches.

L'homme esquissa un sourire et, d'un mouvement de la main, ferma la porte de la carriole. La louve blanche s'allongea entre les pieds des élèves, posa sa tête sur ses pattes croisées et soupira en fermant les yeux, à peine dérangée par les cahots du véhicule.

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Le cœur battant, Hans s'assit à la table de Gryffondor, serra les mains tendues et pensa à reprendre son souffle. Le Choixpeau n'avait pas hésité. Il avait trouvé sa Maison.

Sagement, il assista à la répartition des autres élèves et, lorsque le dernier fut envoyé à Serdaigle et que le tabouret et le Choixpeau furent retirés de l'estrade, le Directeur de l'Ecole – un vieux type bâti comme une armoire à glace et chauve comme un œuf – se lança dans un discours de bienvenue aux nouveaux élèves d'une voix très calme, énonça quelques points de sécurité au sein du domaine de Poudlard, puis leur souhaita un bon appétit.

Hans allait demander à son voisin ce qu'était un nid d'acromentules quand le festin apparut sur la table, lui coupant la parole de surprise.

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— Lâchez les îles flottantes et écoutez, les nouveaux.

Hans enfourna une cuillère de crème anglaise dans sa bouche et leva les yeux vers un garçon plus âgé que lui.

— Je suis Justin Douglas, et le Préfet-en-Chef de Gryffondor, annonça-t-il en tapotant sur l'insigne épinglé sur sa poitrine. Quand le festin sera fini, j'vous conduirai à notre Salle Commune et j'vous donnerai le mot-de-passe pour y entrer. Mais d'abord, on va faire un tour de présentation des profs que vous aurez cette année.

Hans jeta un coup d'œil dépité au reste de son dessert, mais se concentra tout de même sur les paroles de Justin.

— Vous aurez Métamorphoses, Sortilèges, Histoire de la Magie, Potions, Défense Contre les Forces du Mal, Botanique et Vol à balais…

— Et Astronomie, lança une fille à quelques places d'eux. Je sais que t'aimes pas ça, frérot, mais les induis pas en erreur…

— Et Astronomie, répéta le Préfet-en-Chef en adressant un regard irrité à la fille. Bon. Vous voyez le prof qui s'en va ?

Tous les premières années se retournèrent d'un même mouvement vers la table des professeurs, où l'un d'entre eux quittait la table, une coupe remplie de pommes entre les mains. Hans n'eut pas le temps de voir son visage, où du moins la partie découverte, parce qu'il était encapuchonné et qu'un foulard lui couvrait le bas du visage. Tout ce qu'il retint, c'était ses habits d'un bleu sombre.

— C'était Shinddha Kory, et votre prof de Botanique. Les choses à savoir sur lui : ne pas lui parler d'Eden, et n'essayez même pas de tricher à ses tests. Ce mec a des yeux partout, on cherche toujours comment il fait. Et c'est pas des sorts, on y a déjà pensé.

— C'est qui Eden ? demanda Alicia d'une voix fluette, une première année rousse installée en face de Hans.

— Eden, c'est la louve du professeur Von Krayn.

— Une vraie louve ? s'exclama une petite voix cachée par d'autres élèves. Un professeur a une louve alors que les élèves ont le droit qu'à des chats, des hiboux ou des crapauds ?

— En fait, on sait pas si c'est vraiment une louve, répondit la fille qui avait mentionné le cours d'Astronomie plus tôt. On hésite entre un vrai animal, une créature magique, un Animagus coincé sous sa forme animale ou une sorcière victime d'un mauvais sort. Et, en passant, je suis Katy Douglas et Préfète.

— C'est lequel, Von Krayn ?

— Le troisième en partant de la gauche.

Le regard de Hans tomba sur un petit bonhomme massif, en pleine discussion avec son voisin en robes rouges, avec une barbe grise et une crête de cheveux gris au milieu du crâne. Et ce qui retint l'attention du garçon, c'était le bras métallique du professeur.

— Ce sera votre professeur de Potions, et il est le Directeur de la Maison Poufsouffle. A côté de lui, c'est le Balthazar Lennon et…

Balthazar Octavius Barnabé Lennon, répliqua un garçon de la table voisine – la table des Serdaigles – en se penchant en arrière vers Justin. C'est notre Directeur de Maison et le prof de Sortilèges, et d'Alchimie pour les sixièmes et septièmes années.

— On a finalement Alchimie cette année ? s'étonna Justin.

— Yep, il a décidé de fusionner les sixièmes et septièmes années pour remplir une classe entière. Sinon, on aurait pas été assez.

— Quand est-ce que t'as eu l'info ?

— Sur le chemin vers le Château, j'étais dans la même carriole que lui.

— Cool ! sourit Justin, puis il se retourna vers les premières années de sa maison. Donc, votre prof de Sortilèges. Si vous vous faîtes des amis chez les Aigles et qu'ils vous invitent à leurs séances de travail dans leur Salle Commune, allez-y. Ça veut dire que ce sera au coin du feu pépère en pantoufles, avec Lennon pour vous aider. Tant que vous bossez et que vous cherchez à apprendre, vous y serez les bienvenus.

— Yep ! acquiesça le Serdaigle.

— Quelque chose à savoir sur lui ou sur le professeur Von Krayn ? demanda Alicia.

— Alors, sur Von Krayn… Ne pas faire de mal à Eden, mais quand vous verrez la bestiole, vous aurez déjà moyennement envie de vous en approcher tout court… Et ne pas toucher aux Poufsouffles, aussi. Von Krayn a beau être très sympa, on ne touche pas aux Blaireaux sans en subir les conséquences. Sinon, pour Lennon, rien à signaler…

Silverberg, lâcha Katy.

— Ah, oui. Silverberg. Alors, c'est le deuxième en partant de la gauche, et ce sera votre prof de Défense Contre les Forces du Mal. Et il est un ancien de Gryffondor. Conseil : si vous l'entendez hurler sur Lennon dans les couloirs, passez par un autre chemin, c'est que les sorts vont pas tarder à voler.

— Ils ne s'entendent pas bien ? demanda Hans après avoir repéré l'homme aux cheveux noirs.

Justin haussa les épaules et Katy tourna la tête pour adresser quelques mots à voix basse à sa voisine qui manqua de s'étrangler avec une cuillère de son île flottante.

— Quoi ? s'étonna Hans. Qu'est-ce que j'ai dit ?

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Comme toutes les fins d'été, une fois que les nouveaux enfants étaient tous arrivés et que les humains festoyaient dans le Château, Eden parcourait le vaste domaine pour une tournée d'inspection générale. Il fallait que toute cette marmaille humaine reste en sécurité – autant que l'on pouvait l'être aussi près d'une forêt remplie de créatures plus grosses et plus dangereuses les unes que les autres.

Néanmoins, Eden avait l'avantage de connaître tout son territoire. Et d'être beaucoup plus féroce que toutes ces créatures.

Et…

Et l'odeur qui lui taquinait les narines lui était inconnue.

Humant l'air nocturne, la louve suivit l'odeur ténue qui la mena à la lisère de la Forêt Interdite. Aux premiers arbres, elle perdit sa piste. Frustrée, elle chercha pendant de longues minutes, mais peine perdue, l'odeur s'évanouissait net. Elle chercha dans sa mémoire proies et prédateurs à qui aurait pu appartenir cette odeur, mais elle lui restait bel et bien inconnue.

Elle s'ébroua de dépit et gronda alors qu'elle cherchait autour d'elle la reprise de la piste.

La nuit allait être longue…


Voilà encore une folle aventure qui s'annonce...

Petit point vocabulaire HP (au cas où) :

- Les acromentules sont des araignées géantes nichées dans la Forêt Interdite (qui borde le domaine de Poudlard). Ces sales bêtes sont intelligentes (mais pas assez pour tenir une discussion), et aime les grosses proies. Oui, les humains peuvent rentrer dans la catégorie "grosses proies"...
- Un Animagus (pl. Animagi) est un sorcier qui a la capacité de se transformer en un animal de sa propre volonté (à la différence d'un loup-garou par exemple qui est assujetti aux cycles lunaires). Il garde ses facultés intellectuelles humaines, quoiqu'un peu plus diminuées par sa forme animale.
- Les sombrals sont des créatures équines que seuls les personnes ayant vu la mort en face (qui ont donc vu quelqu'un mourir) peuvent voir. Ils sont réputés pour porter malheur à cause de cela. Et ils servent notamment à tirer les carrioles amenant les deuxièmes années et plus (les premières années faisant le trajet en barques sur le grand lac qui borde une partie du Château) à Poudlard.