Titre : Rozamova
Auteur : Nandra-chan
Disclaimer : Rien n'est à moi, sauf quelques heures de boulot.
Note : Allez, zou, je me lance, comme ça, sauvagement ! Nouveau monde, nouveau genre, nouveaux personnages, nouvelles galères pour nos deux sujets de tortures préférés. J'espère que vous aimerez. Des fleurs, des petits lapins, des abeilles… allons batifoler dans les prés de Rozamova. Depuis que j'en parlais, voilà, ça y est, je l'ai fait ! (pardon ne de pas avoir répondu personnellement aux reviews sur Plaisanterie, je me suis dit : je le ferai plus tard, et je me rends compte que j'ai complètement oublié, désolée)
La review des reviews :
Pour Plaisanterie :
Etincelle : je sais j'ai un humour déplorable… n'est-ce pas, Bifidus ?
Hachi : merci merci, j'espère que Rozamova te plaira aussi !
Mystala : merci ! tu as retrouvé tes mots ?
Akiralovetokito : si tu as retrouvé ta voix, tu veux venir chanter une chanson sentimentale dans les prés de Rozamova avec Kuro-chan et Fye ? Non parce que eux, le chant c'est pas trop leur truc. Un jouuur mon priiince viendraaaa
Soren : bah, c'est dur de faire plus long quand le perso principal est mort !
Na-shao : merci.
Pour Orage :
Run-x : merci beaucoup.
Pour me frapper avec des fleurs, c'est en bas à gauche !
Chapitre 1 – Nours
Fye courait, aussi vite que ses longues jambes le lui permettaient. Hors d'haleine, le cœur cognant à tout rompre dans sa poitrine, Mokona entre les bras, il filait droit devant lui dans la forêt. Il ne regardait pas où il allait. Il se contentait de fixer le dos de Kurogane qui fonçait à travers les buissons et leur ouvrait un chemin à grands coups d'épée, sans jamais ralentir.
Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'ils fuyaient ainsi. Le mage avait les mollets en feu, et commençait à s'épuiser, mais dès qu'il tournait un peu la tête et que le vent de la course cessait de siffler dans ses oreilles, il l'entendait, ce bruit étrange et effrayant, le bruit de ce qui les poursuivait.
Alors il courait, comme si sa vie en dépendait. D'ailleurs, c'était le cas, il en était persuadé. Jamais, de toute son existence, il n'avait été aussi effrayé. Pourtant, il n'avait rien vu, rien du tout. Mais il y avait eu ce son, ou plutôt, ces sons, comme des feuilles sèches froissées, venant de partout à la fois.
Et surtout, il y avait eu cette sensation, qui les avait saisis, tous les trois en même temps, qui s'était emparée d'eux brusquement, leur glaçant les entrailles. Un sentiment de terreur pure.
Ils s'étaient regardés, et même le ninja n'avait pas cherché à savoir de quel ennemi il s'agissait. Tout ce qu'ils savaient, c'était que ça se rapprochait, et que si ça les rattrapait, ça les tuerait.
Alors ils s'étaient levés et ils avaient fui. Fui devant l'invisible, fui devant l'inconnu, fui devant une mort qu'ils devinaient atroce, fui pour sauver leurs corps, pour préserver leurs âmes.
Et ils fuyaient encore, car ils sentaient toujours la présence de cette chose dans leur dos, comme un souffle fétide issu de la bouche même du royaume d'outre-tombe, marchant inexorablement dans leur direction, une chose qui ne se pressait pas, qui savait que, tôt ou tard, elle les aurait.
Une branche gifla magicien, le ramenant au moment présent, à la terre sous ses pas, aux feuillages qui le frôlaient, à la chaleur de Mokona contre son torse, et au guerrier qui le précédait.
Ils étaient dans la forêt et c'était l'été, le soleil brillait dans un ciel sans nuages, il faisait chaud, mais pas trop, des oiseaux chantaient, de petits insectes bourdonnaient, un ruisseau gazouillait. C'était un temps idyllique, dans un lieu qui confinait au paradisiaque.
Pourtant, une horreur sans nom les talonnait et une peur glaciale, gluante, les aiguillonnait, les obligeant à courir, encore, toujours plus loin, pour leur salut.
Le sol se mit à monter, d'abord en pente douce, puis de façon plus marquée. Ils gravissaient une colline. Ils trouvèrent un sentier, et allongèrent encore leurs foulées.
Fye fut tenté de regarder derrière lui une nouvelle fois, mais sa botte heurta une racine enfouie dans la mousse. Il trébucha, se rattrapa tant bien que mal et reprit sa course, sans prendre garde à la sensation piquante et douloureuse qui lui avait transpercé la cheville.
La rupture du rythme de ses pas attira l'attention de Kurogane qui se retourna, leurs regards se croisèrent, puis les yeux du ninja glissèrent sur le sous-bois derrière son compagnon, et quelque chose comme de l'effroi passa sur ses traits.
- Plus vite…
Courir… courir et grimper… les secondes défilaient comme des heures. La montée se faisait plus raide. Leurs poumons cherchaient de l'air, leurs membres tremblaient sous eux, et le blond se demandait s'il n'allait pas bientôt s'écrouler quand il franchit enfin le sommet du tertre, et commença à dévaler le versant opposé.
Emporté dans la descente, il lui sembla que des ailes lui poussaient aux pieds et il força l'allure. Il était pratiquement sur les talons de son équipier quand le sous-bois se fit moins dense, laissant apparaître de larges espaces dégagés entre les troncs, puis céda la place à quelques groupes d'arbres épars, et enfin, devant eux, s'ouvrit l'horizon coloré d'une prairie verdoyante, couverte de fleurs, qui s'inclinait doucement vers le lit d'un ruisseau turbulent.
Dans leur dos, il leur sembla que le bruit atroce diminuait, s'estompait, pour finalement disparaître. La chose, quelle qu'elle soit, avait renoncé à la poursuite, comme si la lumière trop violente du soleil l'avait effrayée. Elle s'était sans doute tapie dans les taillis. Elle attendrait…
Le guerrier ralentit progressivement puis finit par s'arrêter, pantelant, haletant, et transpirant, tout comme le magicien l'était lui-même. Le brun se retourna vers la forêt et la scruta longuement, en alerte, prêt à se remettre à courir au moindre frémissement suspect dans le feuillage, mais le sentiment horrifiant qui les avait faits détaler s'était dissipé.
- Bordel, c'était quoi ça ? demanda-t-il en se tournant vers le blond, qui, comprenant que le danger était écarté, au moins provisoirement, s'était laissé tomber dans l'herbe et tentait de réguler sa respiration.
- Je n'en sais rien, et pour être honnête, je n'ai vraiment aucune envie de le savoir.
- Ne restons pas là, ces bois me filent la chair de poule.
Fye se remit debout avec une grimace, et gratouilla la tête de Mokona, qui était toujours blotti entre ses bras.
- Ça va, Moko-chan ? Je suis désolé, je crois que j'ai dû te serrer un peu trop fort.
- Non, non, ça va, répondit la bestiole. Mais Mokona a eu peur…
- On a tous eu peur, même Kuro-sama galopait comme un lapin.
- Toi… grogna le dit lapin.
- Oui, Kuro-chan ? répondit l'ange sous son auréole resplendissante.
- Ferme-la !
- J'ai dit quelque chose de mal ?
- Crétin…
Et il partit à grands pas à travers la prairie, en grommelant des choses incompréhensibles à l'attention des deux stupides créatures qui s'esclaffaient dans son dos, leur fou rire nerveux chassant l'angoisse qui leur avait étreint le ventre pendant leur fuite éperdue.
Quelques minutes plus tard, ils étaient au bord de l'eau et plongeaient leurs mains dans le liquide glacée pour se désaltérer et se rafraîchir le visage, apaiser le feu qui leur brûlait les joues. Leurs ablutions terminées, ils tournèrent résolument le dos aux bois, trouvèrent un gué en aval et grimpèrent sur une hauteur pour avoir une meilleure vue du paysage magnifique qui les entourait.
Ils étaient dans une large vallée aux flancs boisés encadrant une vaste zone dégagée, couverte d'une herbe verte et grasse parsemée de myriades de tâches colorées.
L'indigo des centaurées s'y mêlait au bleu intense des gentianes, au rose tendre des liserons et des œillets ou encore de la saponaire, au milieu des flaques d'or de l'arnica et de l'adonis, et des nuages vaporeux des hautes marguerites.
La Vie était partout, toutes sortes d'insectes voletaient autour des voyageurs, dans une discrète symphonie de bourdonnements, ponctuée, de temps en temps, par le lourd solo d'un énorme bourdon au corps velu.
Des papillons et des abeilles volaient de fleur en fleur, butinant à loisir. Les petites ouvrières industrieuses emportaient avec elles un butin doré, qui les alourdissait parfois tellement qu'elles semblaient prêtes à chuter entre les hautes herbes.
Un groupe d'échassiers prenait du repos sur les berges du ruisseau. Leur plumage gris contrastait avec la débauche de couleurs qui les entourait. Immobiles sur leurs hautes pattes si fines qu'on les voyait à peine, on aurait dit des sentinelles surveillant le passage des gros poissons argentés dont on apercevait parfois l'éclair, quand un rayon de soleil accrochait leurs écailles à travers l'onde limpide.
Le disque solaire brillait dans un azur d'une grande pureté, troublée seulement par le passage rapide et furtif des petites flèches noires, qui fonçaient vers le sol, pour virer gracieusement, leurs ventres minuscules, tachés de blanc, frôlant le tapis émeraude avant de remonter en serrant dans leur bec un malheureux criquet ou une pauvre libellule.
Planant, souverain, au-dessus du ballet frénétique des hirondelles, un grand rapace décrivait de larges cercles au-dessus de la prairie, à la recherche, lui aussi, de son futur dîner.
L'air était empli des fragrances douces et sucrées des fleurs et une brise d'une agréable fraîcheur caressait leur peau, jouait avec leurs cheveux, apaisant les sensations brûlantes et humides que les rayons du soleil et la longue course à travers les taillis avaient nichées sur leur nuque et au creux des plis de leurs vêtements.
Le mage s'assit par terre, se frottant machinalement la cheville, et sourit à la boule de poils.
- C'est un endroit splendide, non, Moko-chan ?
- Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est ce qu'on fait là, grogna le ninja en lançant un regard noir à la bestiole, qui lui répondit d'une mine coupable.
- Il a raison, ajouta le mage, tu pourrais peut-être nous expliquer maintenant, tu ne crois pas ?
- Mokona est désolé, Fye et Kuro-myu ont été en danger à cause de moi. Mais… mais…
Le blond lui sourit gentiment en voyant qu'il était sur le point de pleurer.
- On ne te reproche rien, mais on aimerait bien que tu nous dises pourquoi tu nous as amenés ici.
- Et aussi, où est cet « ici », renchérit le guerrier.
- Mokona est désolé… Je ne savais pas qu'il y aurait du danger. C'est Pao, Pao a appelé Mokona, il a dit qu'il avait besoin d'aide et qu'il fallait se dépêcher, alors…
- Alors tu es venu ici et tu nous as emmenés avec toi.
- T'aurais pu au moins demander, satané manjuu…
- Et qui est ce Pao ?
- Pao est l'ami de Mokona, c'est le roi des nours !
- Des… ? demanda le ninja, les yeux un peu écarquillés.
- Des nours, le peuple qui vit ici, à Rozamova.
Kurogane scrutait le paysage, les yeux plissés à cause de la luminosité.
- Il n'y a pas traces d'habitations ici, où est-ce qu'ils sont, tes nours ?
- Mokona ne sait pas.
- Donc, si je résume bien, reprit le guerrier, d'un ton de patience forcée qui ne présageait rien de bon, on est dans un pays inconnu, où un danger inconnu nous menace, et on doit retrouver une personne qui vit dans un lieu inconnu, qui nous a convoqués ici pour une raison inconnue…
Fye gloussa devant l'air contrarié de son compagnon.
- Tu as tout parfaitement compris, Kuro-chan ! Je crois qu'on devrait partir d'ici maintenant.
- Et pour aller où ?
- Un destination inconnue ? répondit le mage avec un grand sourire.
- Tu te moques de moi ?
- Mais non, je n'oserais jamais ! En tout cas ne restons pas ici, dit le blond en jetant un coup d'œil à la forêt plus que suspecte qui les entourait, je propose de partir à la recherche de ce peuple nours.
- Mokona est d'accord !
- Eh ben allons-y, fit le ninja en carrant son sabre en travers de ses épaules.
- En route pour l'aventure ! lança joyeusement le blond avant de s'effacer quand même pour laisser passer son équipier.
Tandis que le soleil amorçait une courbe descendante vers l'horizon, les trois voyageurs prirent la direction du sud, un peu au hasard.
Ils avançaient en silence, chacun plongé dans ses pensées. Le ninja allait en tête, attentif à l'environnement, tous sens aux aguets. La beauté du paysage ne lui faisait pas oublier la frayeur qu'ils avaient eue à leur arrivée, et ses yeux scrutaient les alentours avec attention, à la recherche du moindre signe indiquant la présence du danger.
Il n'aimait pas cet endroit, pas du tout. Confusément, il avait l'impression que quelque chose d'atroce se cachait derrière ce paysage enchanteur, ce joli ruisseau argenté, ces magnifiques tapis de fleurs colorées, et ces douces senteurs. Et puis, par tous les dieux, à quoi pouvait donc bien ressembler un nours !?
Le mage le suivait docilement, étrangement silencieux, trop calme. Pourquoi ne disait-il rien ? Il aurait dû s'ébahir devant chaque nouvelle découverte de ce décor paradisiaque, et lui casser les oreilles avec ces remarques futiles. Mais non, il se taisait. Pas de : oh, regarde ce beau papillon ! ou autres niaiseries de ce genre. C'était anormal, et Kurogane n'aimait pas ce qui était anormal. Il n'aimait pas que le blond soit trop tranquille. Cela l'inquiétait.
Mais à chaque fois qu'il se retournait vers lui, celui-ci lui adressait un regard paisible, un peu interrogateur, et un petit sourire serein. Il paraissait bien.
Tu te fais des idées, pensa le ninja. Ses conneries te manquent,même si c'est dur à avouer. Il a changé et tu as du mal à t'y faire, voilà tout. Pourtant, à une certaine époque, tu aurais payé pour qu'il se calme un peu. Tu ne sais vraiment pas ce que tu veux.
Ils marchèrent longtemps, longeant la vallée, s'amusant de croiser des familles de lapins dont ils ne voyaient que les oreilles et les derrières blancs bondissant dans l'herbe haute. Ils virent de gros faisans au plumage éclatant accompagnés de poules d'un brun clair très doux, et toutes sortes de bêtes sauvages que leur présence ne semblait pas intimider.
L'horizon se couvrait des reflets de feu du crépuscule quand ils gravirent un tertre et s'arrêtèrent, stupéfaits. Là où ils croyaient trouver le prolongement du val, la pente se faisait soudain abrupte, et tombait vers une vaste plaine aux teintes émeraude, coupée par les sillons miroitants d'une large rivière.
Niché dans l'un des méandres, ils pouvaient apercevoir un village de tentes blanches dressées comme des cônes dont le sommet laissait échapper la fumée de feux de cuisine.
- Puuu ! s'exclama Mokona ! C'est là que vit Pao !
- T'es sûr, Blanche Neige ?
- Oui, Kuro-myu, Mokona reconnaît le village.
- Eh bien il n'y a plus qu'à descendre…
Sur ces mots, le magicien précéda le brun dans la pente vertigineuse, choisissant avec précautions les endroits où il posait les pieds, peu désireux de faire une mauvaise chute.
Le guerrier l'imitait, posant les pieds dans l'empreinte des siens, mais son attention était flottante. Quelque chose dans la démarche de son compagnon l'intriguait, quelque chose qu'il n'avait pas encore remarqué. Fye paraissait gêné, un peu moins souple, un peu moins aérien qu'à l'accoutumée.
Il mit cela sur le compte du terrain difficile et ne s'en préoccupa plus, mais quand ils atteignirent enfin le bas de la côte et s'avancèrent en terrain plat, il n'y eut plus de doute possible. Le blond boitait.
- Fye ?
- Mmm ?
- Ta jambe…
- Oh, ce n'est rien. Je me suis tordu la cheville sur une racine dans la forêt. C'est un peu douloureux mais ça ira mieux demain.
Le ninja n'eut pas le temps de répondre. De petits piaillements se firent entendre, et les trois amis virent un groupe de drôles de créatures blanches accourir dans leur direction en gesticulant.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda le brun en fronçant les sourcils.
- C'est Pao !! répondit Mokona, qui bondit sur l'herbe et se précipita à la rencontre des nouveaux arrivants.
Les deux compagnons échangèrent un regard perplexe en découvrant l'aspect inattendu du peuple des nours.
Petits, blancs, couverts d'une toison pelucheuse, vêtus de tuniques et de pantalons aux tons pastels, arborant de minuscules arcs et carquois, ainsi que des lances moins longues que le sabre du ninja, les amis de Mokona ressemblaient à une grande famille d'oursons aux têtes ébouriffées, surmontées d'adorables oreilles duveteuses. Leurs yeux ronds comme des billes étaient d'un noir profond, tout comme leur grosse truffe, et brillaient comme des onyx.
- Ils sont adorables, n'est-ce pas, Kuro-chan ? s'exclama le mage en s'approchant du petit groupe qui conversait avec le manjuu dans un dialecte fait de sifflements et de petites exclamations amusantes.
Le ninja émit un drôle de reniflement dans le dos du blond, ce qui lui tira un sourire. Tu peux jouer les durs, pensa-t-il, je sais bien que tu craques.
Comment ne pas craquer devant ces figures toutes rondes aux bonnes joues pleines, toutes poilues, avec ces nez minuscules et bien dessinés, et puis ces grosses pattes aux doigts courts et boudinés ? Les nours donnaient envie de les attraper, de les serrer dans ses bras, de les pétrir, de les câliner, et de leur faire des chatouilles pour entendre leurs petits cris flûtés.
- Si Tomoyo-hime les voyait, elle craquerait pour eux, c'est sûr !
- Je vois ça d'ici… grommela le brun.
- Kuro-myu, Fye, je vous présente Pao, annonça Mokona en désignant un nours qui paraissait un peu plus âgé que les autres.
- Bienvenue ! Bienvenue ! dit la créature, abandonnant son dialecte, pour lever les yeux vers les humains. Merci de vous être déplacés.
- C'est pas comme si on avait eu le choix, grogna le guerrier en jetant un regard noir à Mokona qui se ratatina en couinant.
Il gagna un coup de coude bien ajusté dans les côtes de la part d'un blond, qui, comme pour se faire pardonner, posa ensuite une main légère sur la sienne et leva sur lui sa prunelle lumineuse. Bien sûr, cela fonctionna à merveille, et le ninja n'eut pas le courage de lui crier dessus.
Il ouvrit la bouche pour le faire, la referma, et soupira légèrement, animé du sentiment – parfaitement justifié, il le savait bien – qu'il venait de se faire avoir. Mais le mage savait très bien comment le manipuler, et il était vraiment très habile.
- Accompagnez-nous au village, leur dit Pao en les invitant d'un geste. Nous avons préparé un banquet pour votre arrivée.
