Auteur : Choices HP
Traductrice : Moi
Spoilers : -
Rating : T
Genre(s) : Family
Disclaimers : Tout l'univers des Cullen appartient à Stephenie Meyer. L'histoire que vous allez lire appartient à Choices HP. Quant à moi, je ne suis qu'une humble traductrice.
Bêta: Sophia...Merci Sophie!
Notes : Pour ceux que ça intéresse de lire cette histoire en version originale, le lien se trouve dans mon profil.
Je rappelle que vous pouvez désormais me trouver sur Facebook sous le nom de Saw Trombone... Si vous voulez discuter de mes fics ou vous tenir au courant de ma vie : D Vous êtes les bienvenus !
Voilà les gens, après une très (trop!) loooooongue attente, le premier chapitre de Lire New Moon! Normalement, tout le reste de la série devrait être posté régulièrement à présent, à raison d'un chapitre toutes les deux semaines! Enjoy!
- Chapitre 1: Party -
"Et voilà, New Moon," dit Alice en réapparaissant dans la salle à manger quelques secondes à peine après être partie. "Je me demande..."
"Non, tu ne lis pas le résumé cette fois," lui dit Edward en lui soutirant le livre des mains. "Tu n'auras qu'à être surprise comme nous autre."
"Argh... J'ai horreur de ça," grogna Alice; elle n'avait pas l'habitude d'être surprise par quoi que ce soit.
"Bien," ricana Edward.
"Maintenant que c'est réglé, je crois que c'est à mon tour de lire," intervint Jasper, en tendant la main.
"Ne la laisse pas lire la quatrième de couverture," soupira Edward, en sachant pertinemment que Jasper lui donnerait toujours tout ce qu'elle voulait.
"Promis," sourit Jasper.
"Prologue," lut-il.
On aurait dit que j'étais prise au piège d'un cauchemar terrifiant, un de ceux où l'on est forcé de fuir, de courir jusqu'à ce que les poumons donnent l'impression d'exploser, sans que l'on réussisse pourtant à bouger assez vite. Mes jambes paraissaient s'engourdir au fur et à mesure que je me frayais un chemin parmi les badauds insoucieux, alors que les aiguilles de l'immense horloge, elles, ne ralentissaient pas leur course. Animées par une force implacable, elles tournaient, indifférentes, se rapprochant inexorablement de la fin – la fin de tout.
"Pourquoi le début de ces livres est toujours aussi tendu?" grogna Edward.
"Pour faire monter le suspense," lui répondit Alice, bien qu'elle semblait elle aussi inquiète. "Mais ça ne peut pas être pire que ce qui s'est passé dans le dernier livre, alors calme-toi."
"Je vais essayer," soupira Edward.
Je n'étais pas en train de rêver, cependant, et à la différence d'un mauvais songe, je ne cavalais pas pour sauver ma peau mais quelque chose d'infiniment plus précieux. Ma propre survie ne pesait rien du tout à mes yeux, ce jour-là.
Edward feula à ça.
Selon Alice, nous avions l'une et l'autre de fortes chances de mourir. Si elle n'avait pas été piégée par le soleil éclatant, cela se serait sans doute terminé autrement. Malheureusement, j'étais la seule à pouvoir traverser cette place bondée et baignée d'une lumière accablante.
Or, j'étais incapable d'avancer plus vite.
Voilà pourquoi il m'importait peu que nous fussions cernées par des ennemis si extraordinairement dangereux.
"Ça ne me plaît vraiment pas," grogna Edward à travers ses dents serrées.
Lorsque la cloche se mit à sonner l'heure, déclenchant des vibrations sous la plante de mes pieds maladroits, je compris que j'arrivais trop tard et je fus soulagée qu'un destin sanglant attendît dans la coulisse. Car en échouant, je perdais tout désir d'exister.
"Rien n'est assez important pour ça," feula Edward.
"Il n'y a qu'une seule chose à laquelle je peux penser qui lui ferait dire ça," dit Alice, en regardant Edward avec nervosité. "Tu dois être en danger."
"Et de quel danger pourrait-elle bien me sauver?" cracha Edward.
"J'imagine qu'on va devoir attendre pour le découvrir," répliqua Alice, irritée. Pour plus d'une raison.
Un deuxième coup retentit, marquant le zénith exact du soleil.
"Quelle introduction," marmonna Jasper avant de continuer à lire. "Chapitre un: Une fête."
J'étais sûre à quatre-vingt-dix-neuf virgule neuf pour cent de rêver.
Les raisons de ma certitude ? Premièrement, je me tenais dans un rayon de soleil éclatant, le genre de lumière aveuglante que ne connaît pas ma ville d'adoption, l'humide Forks, dans l'État de Washington deuxièmement, je regardais ma grand-mère, Marie. Vu que celle-ci était morte depuis six ans, l'irréalité de l'image était on ne peut plus tangible.
"Je pense qu'elle a raison alors," marmonna Emmett.
Grand-mère n'avait guère changé, et son visage ressemblait à celui dont j'avais conservé le souvenir. La peau en était douce et flétrie, plissée en dizaines de fines rides sous lesquelles saillait l'ossature. Comme un abricot sec surmonté d'une touffe vaporeuse de beaux cheveux blancs.
Nos lèvres – les siennes, étrécies par les ans – s'étirèrent sur le même demi-sourire surpris. Apparemment, elle non plus ne s'était pas attendue à me rencontrer.
"Elle fait toujours des rêves très étranges," dit Carlisle, une expression songeuse sur le visage.
Je m'apprêtais à l'interroger (j'avais tant de questions à lui poser : que fabriquait-elle dans mon rêve ? Qu'avait-elle fait ces six dernières années ? Grand-père allait-il bien ? S'étaient-ils retrouvés, là où ils étaient à présent ?), quand elle ouvrit la bouche. Je me retins et la laissai parler.
"Bien sûr," dit Edward en souriant. "Elle est toujours si polie."
Nos traits prirent simultanément une expression un peu gênée.
— Bella ?
Ce n'était pas elle qui avait prononcé mon nom, et nous nous tournâmes pour dévisager le nouveau venu. Bien que je n'eusse pas besoin de le voir pour deviner de qui il s'agissait. J'aurais reconnu cette voix n'importe où
"Ah Eddy, tu apparais encore une fois dans ses rêves," dit Emmett et le sourire d'Edward s'élargit.
J'aurais répondu à son appel, que je fusse éveillée, endormie... ou morte, j'imagine. Pour elle, j'aurais marché sur des tisons ardents-
À ça, avec la préface toujours en tête, Edward fronça à nouveau les sourcils.
- ou, de façon moins théâtrale, j'aurais enduré chaque jour le froid et une pluie incessante.
"Ce n'est pas si terrible que ça," grogna Edward, détestant l'idée que sa présence lui causait la moindre once de malheur.
Edward.
Il avança vers nous dans la lumière étincelante et, malgré l'émotion, consciente ou non, que sa présence provoquait en moi, en dépit aussi de la quasi-certitude que j'avais de rêver, je paniquai.
"Ce n'est pas très surprenant," sourit Edward. "Elle panique toujours bien plus que nécessaire."
"Ouais, c'est une de ses meilleures qualités," rigola Emmett.
Après tout, grand-mère – à l'instar de tout le monde – ignorait que j'aimais un vampire. Comment allais-je justifier que les rayons de soleil, en entrant en contact avec sa peau, explosaient en milliers d'éclats arc-en-ciel flamboyants, comme s'il avait été composé de cristaux ou de diamants ?
"Tu n'as qu'à lui dire, grand-mère, voici mon petit ami, et ne t'inquiète s'il scintille...c'est juste le soleil," rigola Emmett.
« Euh... tu auras sans doute constaté que mon petit ami scintille, grand-mère. Ne t'inquiète pas, c'est juste le soleil... »
"Exactement," s'exclama joyeusement Emmett avant d'éclater de rire.
Que fichait-il ici ? Il vivait à Forks, l'endroit le plus arrosé du monde, précisément pour pouvoir sortir en plein jour sans dévoiler le secret de sa famille. Pourtant, il était là, s'approchait gracieusement de moi, son visage angélique arborant un sourire des plus magnifiques, à croire qu'il n'avait pas remarqué la présence de grand-mère.
"Oh," soupira Edward en levant les yeux au ciel.
"Qu'est-ce qu'il y a?" lui demanda Emmett.
"Bien sûr qu'elle va s'inquiéter de ça..." marmonna Edward dans sa barbe - comme si tous les autres vampires présents dans la pièce ne pouvaient pas l'entendre. "Tu verras."
Pour le coup, je regrettai d'être la seule à échapper à son don mystérieux.
"J'aimerais que ça puisse être le cas," dit Edward.
"Tu ne préférerais pas l'entendre tout le temps," ricana Emmett.
"Bien sûr," répondit Edward en souriant à son frère. "Mais je prendrais tout ce que je pourrais avoir, juste pour entendre sa voix dans ma tête.
D'ordinaire, j'appréciais qu'il ne sût lire dans mes pensées aussi clairement que si je les avais formulées à voix haute. À présent, j'aurais voulu qu'il m'entendît, qu'il perçût le cri d'alerte résonnant dans ma tête.
"Franchement, du calme, Bella, c'est juste un rêve," dit Emmett. "Et même si ça ne l'était pas, je pense que ta grand-mère déjà morte pourrait se faire à cette idée."
Je jetai un coup d'œil angoissé à grand-mère et constatai qu'il était trop tard. Elle me retourna un regard aussi effrayé que le mien. Sans se départir de son sourire (si beau que mon cœur parut enfler au point de vouloir exploser), Edward posa son bras sur mes épaules et se tourna vers ma grand-mère. La réaction de cette dernière me désarçonna. Au lieu de sembler horrifiée, elle me contempla avec une moue penaude, l'air de s'attendre à ce que je la gronde.
"C'est bizarre..." dit Emmett, une expression confuse sur le visage.
Par ailleurs, elle avait adopté une drôle de position, le bras écarté maladroitement du corps, tendu et recourbé,
"Oh," dit Emmett et tous les autres semblaient avoir aussi compris ce qu'il se passait maintenant. "C'est elle. Elle est sa grand-mère," ajouta-t-il avant d'éclater d'un rire tonitruant.
-comme si, elle aussi, avait enlacé une personne que je ne distinguais pas, un être invisible.
Ce ne fut qu'alors que je pris du recul et remarquai le grand cadre doré qui entourait la silhouette de ma grand-mère. Perplexe, je levai la main qui n'enserrait pas la taille d'Edward et l'effleurai. Elle imita mon geste à la perfection. Là où nos doigts auraient dû se toucher, je ne frôlai que la froideur du verre...
Dans un soubresaut vertigineux, mon rêve devint cauchemar.
"Est-ce que c'est vraiment si terrible que ça de vieillir?" siffla Edward.
"Pas toujours," lui répondit Alice. "Mais quand ton petit ami sera éternellement jeune...ça doit être pesant."
"Alors je vais la torturer rien qu'en restant avec elle," grogna Edward, cette étrange lueur brillant à nouveau dans ses yeux.
"Tu vas la rendre heureuse," lui dit Esme. "Plus heureuse qu'elle ne l'a jamais été ou qu'elle ne le sera jamais sans toi."
"Merci," lui sourit Edward; dit comme ça, c'était dur de ne pas y croire.
Grand-mère n'existait pas.
C'était moi. Moi dans un miroir. Moi, vieille, ridée et fanée.
À côté d'Edward. La glace ne renvoyait pas son image,
"Les vampires ont un reflet," dit Edward en levant les yeux au ciel. "Où est-ce qu'ils ont bien pu aller chercher cette histoire?"
"Je n'en suis pas vraiment sûr," répondit Carlisle, songeur. "Il faudra que je fasse des recherches à ce sujet," marmonna-t-il avec excitation.
-et il était d'une beauté fracassante, figé pour l'éternité dans ses dix-sept ans. Il posa ses lèvres de givre aux contours irréprochables sur ma joue détruite.
— Bon anniversaire, chuchota-t-il.
"Ça doit vraiment être son anniversaire," dit Edward.
"Ouais, c'est logique qu'elle s'inquiète de ça le jour de son anniversaire," ajouta Alice.
Haletante, je m'éveillai en sursaut, ouvrant les paupières d'un seul coup. La triste lueur grise et familière d'une matinée couverte remplaça le soleil aveuglant de mon songe.
« Ce n'était qu'un rêve, rien qu'un rêve », tentai-je de me rassurer. Je respirai profondément puis tressaillis derechef quand la sonnerie de mon réveille-matin se déclencha. Le petit calendrier encastré dans le coin du cadran m'informa que nous étions le treize septembre.
J'avais eu une vision onirique, mais pour le moins prophétique. Aujourd'hui, c'était mon anniversaire.
"J'avais raison," rayonna Edward. "Et maintenant, je connais sa date de naissance."
J'avais officiellement dix-huit ans.
"Oh, et maintenant elle est plus vieille que toi," dit Alice.
"Seulement techniquement," répondit Edward en levant les yeux au ciel.
"Oui, mais ça explique pourquoi ça la dérange autant," continua Alice en haussant les épaules.
J'avais redouté cet instant pendant des mois. Maintenant qu'il était arrivé, il était encore pire que ce que j'avais craint. J'étais plus vieille – je le sentais. J'avais vieilli au jour le jour, sauf que là, c'était différent, quantifiable, pire.
"Allez, Eddy, prends ça comme une de ses névroses, et rigoles-en," lui dit Emmett, effectivement en train de rire.
J'avais dix-huit ans.
Un âge qu'Edward n'atteindrait jamais.
Lorsque j'allai me laver les dents, je fus presque étonnée que mon reflet dans le miroir n'eût pas changé. Je m'examinai, cherchant d'imminentes rides sur ma peau ivoire.
"Argh, elle n'a que dix-huit ans," grogna Edward.
Je ne distinguai cependant que celles de mon front, et je savais que si je parvenais à me détendre, elles s'effaceraient. J'en fus incapable. Mes sourcils restèrent froncés en une ligne soucieuse, au-dessus de mes prunelles anxieuses.
« Ce n'était qu'un rêve », me répétai-je. Juste un rêve... et pourtant, mon pire cauchemar aussi.
Pressée de quitter la maison, je sautai l'étape du petit déjeuner. Je ne réussis pas à éviter mon père, hélas, et fus contrainte de jouer la comédie du bonheur durant quelques minutes. Je m'efforçai de sembler ravie par les cadeaux que je lui avais demandé de ne pas m'acheter,
"Elle n'aime pas les cadeaux!" cria Alice, une expression incrédule sur le visage.
"Apparemment non," sourit Emmett. "Je me demande ce que ça va donner."
"Mais...je veux lui offrir des choses," pleurnicha Alice en regardant Edward. Apparemment, il semblait partager son avis.
"C'est pour ça que ça devrait être intéressant," rigola Emmett. "Comme si t'étais du genre à écouter ce que veulent les gens."
"C'est vrai," dit Alice, immédiatement de bonne humeur à nouveau, mais le froncement de sourcils d'Edward s'accentua... il ne pouvait pas en dire autant.
-luttant néanmoins contre les larmes à chacun de mes sourires.
Sur le chemin du lycée, je tâchai de me ressaisir. L'image de grand-mère – car il était hors de question que ce fût la mienne – m'obsédait, et c'est remplie de désespoir que je me garai sur le parking et aperçus Edward appuyé contre son étincelante Volvo gris argent, immobile, hommage marmoréen rendu à quelque dieu païen de la beauté, désormais oublié. Mon songe ne lui avait pas rendu justice. Et, comme chaque jour, il m'attendait. Moi. Ma détresse s'évapora un instant,
"Rien qu'en te voyant..." commença Esme.
"J'ai compris," l'interrompit Edward.
-remplacée par de l'émerveillement. Nous avions beau sortir ensemble depuis six mois, je continuai de ne pas croire à ma bonne fortune.
"C'est moi le plus chanceux de nous deux," dit Edward.
Sa sœur Alice était à son côté, et elle aussi guettait ma venue.
Edward et Alice n'étaient pas réellement parents (l'histoire servie au bon peuple de Forks était que la fratrie des Cullen avait été adoptée par le docteur Carlisle Cullen et sa femme Esme, tous deux bien trop jeunes pour avoir des enfants adolescents),
"Oui, bien trop jeune," rigola Carlisle. "Je n'ai que trois-cent-soixante-deux ans."
-mais leur peau avait la même exacte pâleur, leurs yeux – enfoncés dans des cernes tels des hématomes – la même étrange nuance dorée, et leurs visages une identique et inhumaine beauté. Pour qui était dans le secret – moi, par exemple – ces similitudes les identifiaient pour ce qu'ils étaient.
"Des vampires!" cria Emmett d'une voix tonitruante.
Les prunelles fauves d'Alice luisaient d'excitation découvrant qu'elle tenait un petit paquet carré enveloppé de papier d'argent, je plissai le front.
"Tu vois Alice, tu ne l'as pas écouté," rigola Emmett.
"Bien," sourit Alice.
Je l'avais pourtant avertie que je ne souhaitais rien pour mon anniversaire. Rien du tout, ni présents ni marques d'attention particulières. Il était évident que mes vœux avaient été superbement ignorés.
"Parce que nous adorons les anniversaires, et que ça fait trop longtemps que nous n'en avons pas fêté un vrai," expliqua Alice.
Je claquai la portière de ma camionnette à plateau, une Chevrolet de 1953, déclenchant une averse de débris rouillés sur le bitume humide,
"Argh," grogna Rosalie. "Je pense qu'on devrait lui acheter une nouvelle voiture."
"Elle ne l'acceptera définitivement pas," rigola Edward.
"On pourrait lui en trouva une pas trop cher..." essaya de négocier Rosalie.
"Je ne pense vraiment pas que ça pourrait marcher," sourit Edward. "Tu sais à quel point elle aime ce vieux tas de ferraille rouillée."
"Argh," grogna à nouveau Rosalie.
-et me dirigeai lentement vers les Cullen. Alice vint à moi en sautillant, sa face de lutin resplendissante sous ses cheveux noirs coiffés en pointes.
— Bon anniversaire, Bella !
— Chut ! Sifflai-je
Emmett éclata de rire.
-en regardant autour de nous pour m'assurer que personne ne l'avait entendue.
La dernière chose que je désirais, c'était que mes camarades de classe célèbrent ce jour noir.
— Tu ouvres ton cadeau maintenant ou plus tard ? demanda-t-elle en faisant fi de ma réaction.
— J'avais dit pas de cadeaux, grommelai-je
"Je ne laisserai pas ça m'arrêter," dit Alice avec certitude.
-sur un tel ton qu'elle n'eut pas grand mérite à deviner mon humeur.
— Très bien... ça attendra, alors. As-tu aimé l'album photo que t'a envoyé ta mère ? Et l'appareil de Charlie ?
Je soupirai. Naturellement, elle était au courant. Edward n'était pas le seul de sa famille à avoir des talents particuliers. Alice avait sans doute « vu » ce que mes parents s'apprêtaient à m'offrir à l'instant même où ils avaient arrêté leur choix.
— Oui. C'est super.
— Je trouve leur idée géniale. On n'est en Terminale qu'une seule fois.
"C'est ça," souffla Emmett et les quatre autres vampires 'adolescents' reniflèrent.
"Je souhaiterai presque que ce soit vrai," dit Rosalie.
Autant en profiter pour immortaliser les meilleurs moments de cette année.
— Combien de Terminales as-tu effectuées, toi ?
— Ce n'est pas pareil.
Nous étions arrivées près d'Edward. Il tendit la main, je m'en emparai avidement, oubliant l'espace d'un instant ma morosité. Comme toujours, sa peau était lisse, dure et très froide. Il serra doucement ma paume. Je plongeai dans ses iris topaze, et mon cœur se serra lui aussi, mais plus violemment.
Edward sourit largement en entendant une fois de plus l'effet qu'il avait sur elle.
Percevant les bégaiements de mon pouls, Edward sourit puis souleva sa main libre pour caresser le dessin de mes lèvres d'un doigt frais.
— Sauf erreur de ma part, et si je me souviens bien d'une certaine conversation, je ne suis pas autorisé à te souhaiter un joyeux anniversaire, susurra-t-il. C'est bien ça ?
"Ce qui est donc ma façon à moi de le lui souhaiter," sourit Edward.
— En effet.
Son débit fluide et ses intonations soignées étaient inimitables, héritage d'une langue qu'on avait parlé cent ans plus tôt.
— Je préférais m'en assurer, badina-t-il en passant ses doigts à travers le désordre de sa chevelure cuivrée. Au cas où tu aurais changé d'avis. La plupart des gens semblent heureux de l'événement et des présents qui l'accompagnent.
"Quand vas-tu te rentrer dans le crâne que Bella n'est pas la plupart des gens?" demanda Alice.
Alice s'esclaffa, et son rire, carillon du vent, tinta comme de l'argent.
— Toi aussi, tu vas adorer, Bella ! me promit-elle. Aujourd'hui, tout le monde est censé être aux petits soins pour toi et exaucer tes moindres désirs. Que pourrait-il t'arriver de pénible ?
— De vieillir.
J'avais répliqué à cette question rhétorique d'une voix moins assurée que je l'aurais voulu. Le sourire d'Edward se figea.
"Ouais, je sais ce qu'il ressent," soupira Edward.
— Dix-huit ans, ce n'est pas si âgé, objecta sa sœur. En général, les femmes attendent d'avoir atteint la trentaine pour refuser de fêter leur anniversaire, non ?
"Non," renifla Rosalie, incrédule.
— C'est plus qu'Edward, bougonnai-je.
L'intéressé soupira.
— Techniquement, certes, admit Alice sans se départir de son entrain. Ça ne représente qu'une toute petite année, cependant.
Force m'était d'admettre que oui, un an ou deux de plus ou de moins ne constituaient pas un gouffre en effet, à condition que je fusse certaine d'obtenir le futur que je voulais, à savoir rester pour toujours aux côtés d'Edward et des Cullen, et pas en tant que croulante chenue si possible.
"Mais c'est la meilleure option pour elle," dit Edward, convaincu d'avoir raison et ce, peu importe à quel point Bella voulait l'autre option. "Ça l'est," ajouta-t-il en lançant un regard noir à Alice.
"J'ai déjà promis de ne pas la transformer," répliqua Alice, en lui lançant le même regard noir. 'Mais ça ne veut pas dire que je dois être d'accord avec toi...surtout dans ma propre tête.'
"Tu as raison," soupira Edward. "Désolé."
Las ! Edward était fermement opposé à tout avenir impliquant ma transformation. Il refusait que je devinsse comme lui – immortelle. Il qualifiait notre situation d'impasse. Très franchement, je ne comprenais pas son obstination.
"Je devrais lui l'expliquer plus clairement," remarqua Edward, songeur. "Peut-être que si elle comprenait mieux, elle ne le désirerait plus autant...ou en tout cas, elle arrêterait d'être aussi obstinée."
Qu'est-ce que l'état de mortel avait de si formidable ? En comparaison, une existence de vampire ne paraissait pas si terrible, en tout cas pas quand on observait les Cullen.
"Elle idéalise tellement les vampires," dit Edward en secouant la tête. "Elle n'a aucune idée d'à quel point c'est dur pour nous ne serait-ce que de s'asseoir à côté d'un humain...la douleur constante."
"Voilà une autre chose que tu devrais lui dire si jamais elle te dit vouloir devenir une vampire après votre rencontre," lui dit Jasper. "Plus elle en saura, moins elle voudra devenir l'une des nôtres."
"Certes, mais j'espère vraiment ne jamais avoir à aborder le sujet," lui répondit Edward. "En plus, je sais pas vraiment si je veux qu'elle sache à quel point je souffre en sa présence."
— À quelle heure seras-tu chez nous ? poursuivit Alice en changeant de sujet.
Rien qu'à son expression, je devinai qu'elle mijotait précisément ce à quoi j'avais espéré échapper.
— Parce que j'y suis attendue ? Première nouvelle.
— Oh, s'il te plaît, Bella, tu ne vas quand même pas gâcher notre plaisir, hein ?
"Notre plaisir," rigola Edward. "Ce ne serait pas ton plaisir?"
"Probablement," sourit Alice, sans vergogne. "Mais je suis sûre qu'Emmett au moins s'amuserait aussi."
"Définitivement," dit Emmett. "Surtout en voyant à quel point elle en a horreur."
— Je croyais qu'aujourd'hui, c'était moi qui décidais de ce que je voulais ou pas ?
— Je passerai la chercher chez Charlie après les cours, intervint Edward comme si je n'existais pas.
— Je bosse, protestai-je.
— Non, non, non ! Me détrompa Alice, très contente d'elle. Je me suis arrangée avec Mme Newton, et elle a accepté d'échanger ses heures de vendredi au magasin avec toi. À propos, elle te présente tous ses vœux.
— Et puis, je... je n'ai pas le temps, bégayai-je en me creusant la tête pour trouver une excuse.
"Quelle qu'elle soit, abandonne," rigola Emmett. "Rien ne peut arrêter Alice quand elle est comme ça."
Je n'ai pas encore regardé Roméo et Juliette pour le cours d'anglais.
— Tu connais la pièce par cœur ! rétorqua Alice.
— Oui, mais M. Mason nous a conseillé d'en voir une représentation afin de l'apprécier pleinement. C'est ce que voulait Shakespeare.
Edward leva les yeux au ciel.
Edward leva les yeux au ciel.
— Tu as déjà visionné des adaptations, insista sa sœur.
— Pas celle des années soixante. M. Mason soutient que c'est la meilleure.
"Elle croit vraiment que cette excuse va marcher?" rigola Emmett.
Alice finit par perdre patience, sa mine satisfaite s'effaça, et elle me toisa avec dureté.
— Écoute, Bella, tu as le choix entre deux solutions, maugréa-t-elle. La facile et la difficile. Quoi que tu...
"Tu ne la traîneras pas de force ici," dit Edward en lançant un regard noir à Alice.
"Non," répondit Alice. "J'irai la chercher et je la porterai jusqu'ici..."
"Alice..." grogna Edward.
— Du calme, l'interrompit Edward. Si Bella a envie de regarder un film, à sa guise. Après tout, c'est son anniversaire.
À son tour, Alice lança un regard noir à Edward.
— Exactement ! Renchéris-je.
— Je l'amènerai à la maison vers dix-neuf heures, continua-t-il.
"Ça me va," dit Alice en souriant.
Cela te laissera plus de temps pour les préparatifs.
Le rire argentin d'Alice résonna une nouvelle fois.
— Très bien, dit-elle. Tu n'y échapperas pas, Bella ! Je te garantis qu'on va s'amuser !
Elle m'adressa un sourire radieux qui dévoila ses admirables dents luisantes, puis m'embrassa sur la joue et s'éloigna en direction de son premier cours d'une démarche dansante.
"Pourquoi je suis toujours en train de danser?" demanda Alice, amusée. "C'est vraiment comme ça que je marche ou c'est juste Bella?"
"Tu as une certaine fluidité dans tes pas qui te donne une démarche dansante," lui dit Carlisle. "Mais je ne pense pas que quiconque d'autre que Bella - et nous bien sûr - ne le remarque."
— Je t'en prie, Edward..., commençai-je.
— On en discutera plus tard, me coupa-t-il en posant un doigt sur ma bouche. On va être en retard.
C'est dans l'indifférence générale que nous nous assîmes à nos places habituelles, au fond de la classe. Nous sortions ensemble depuis trop longtemps pour continuer à susciter les ragots. Même Mike Newton-
Edward fronça les sourcils à la mention de Mike.
-avait cessé de m'accabler de ses regards lugubres qui, au début, m'avaient quelque peu culpabilisée.
"J'espère qu'il a aussi cessé de penser à elle," marmonna Edward.
Il me sourit, et je constatai avec plaisir qu'il avait l'air d'avoir accepté que nos relations se limitent à de l'amitié. Mike avait changé, durant l'été. Son visage avait perdu ses rondeurs, rendant ses pommettes plus proéminentes, et il arborait une nouvelle coiffure. Les cheveux courts et hérissés avaient laissé place à des mèches blondes plus longues et artistiquement enduites de gel afin de donner une impression de désordre décontracté.
"Je pense qu'il essaye de t'imiter, frangin," rigola Emmett.
Si sa source d'inspiration était évidente, l'allure d'Edward était toutefois de celles que l'on n'imite pas.
Au fil des heures, j'échafaudai différentes stratégies pour éviter la soirée qui se préparait chez les Cullen. Je n'étais pas d'humeur à faire la fête. Qui plus est, la surprise qu'on me réservait comprendrait forcément beaucoup d'attention.
"Sans aucun doute," sourit Alice. "Et tu ferais mieux de t'y faire si tu veux devenir un membre de notre famille."
"Elle fera partie de cette famille qu'elle s'y fasse ou non," lui dit Esme. "Bien que ce serait agréable qu'elle accepte les cadeaux que nous voulons lui donner."
Or, les maladroits enclins aux catastrophes (dont je suis) s'arrangent pour éviter d'être le centre du monde. Qui apprécie d'être sous les feux de la rampe alors que le ridicule (se casser la figure par exemple) menace, telle une épée de Damoclès ?
Emmett éclata de rire à ça.
Il y aurait aussi des cadeaux, alors que j'avais très spécifiquement demandé – exigé, plutôt – qu'on les évitât cette année. J'avais l'impression que Charlie et Renée n'étaient pas les seuls à avoir décidé d'ignorer mes ordres.
"Elle est si gentille que c'est facile de l'ignorer," sourit Alice.
Je n'avais jamais roulé sur l'or, ce qui m'indifférait. Renée m'avait élevée sur son salaire d'institutrice en école maternelle quant à Charlie, ce n'était pas son boulot – chef de la police de la minuscule bourgade de Forks – qui l'enrichissait. Mes uniques revenus personnels, je les devais à mes trois jours de travail par semaine dans la boutique de sport des parents de Mike. Je m'estimais d'ailleurs heureuse d'avoir décroché un job dans une ville aussi petite. Le moindre centime de mon salaire allait grossir les économies microscopiques destinées à mes études universitaires.
"Qu'elle refuse que je paye, j'en suis sûr," grogna Edward.
La fac, c'était le plan B. Je m'acharnais à croire en la réalisation du plan A, en dépit de l'entêtement d'Edward à vouloir que je reste humaine.
"Elle semble être le genre de fille à avoir toujours voulu aller à l'université," dit Carlisle, les sourcils froncés.
"Je parie qu'elle l'est," soupira Edward. "Elle s'est juste convaincue qu'elle veut être un vampire à la place."
Lui avait énormément de moyens, ce à quoi j'évitais de trop réfléchir. L'argent ne signifiait presque rien pour les Cullen. C'était juste une chose qu'on accumulait quand on disposait d'un temps infini et de quelqu'un (Alice) qui jouissait d'un talent surprenant pour prédire les fluctuations boursières. Edward ne saisissait pas pourquoi je m'opposais à ce qu'il en dépensât pour moi, pourquoi j'étais mal à l'aise lorsqu'il m'invitait dans un restaurant cher de Seattle, pourquoi il lui était interdit de m'acheter une voiture rapide ou pourquoi je refusais qu'il paie mes frais de scolarité (il débordait d'un enthousiasme ridicule pour le plan B).
"Bien sûr," ricana Edward alors qu'Emmett rigolait plus franchement.
Selon lui, j'étais inutilement chichiteuse. Mais comment aurais-je pu l'autoriser à me donner quoi que ce soit quand je n'étais pas à même de lui rendre la pareille ?
"Mais l'argent ne signifie rien pour moi, tu te rappelles?" soupira Edward. "Et tu m'as déjà donné tellement. Je ne pense pas pouvoir te rembourser un jour...et je ne t'ai même pas encore rencontré."
Pour d'insondables raisons, il désirait ma compagnie, et c'était déjà trop. Tout ce qu'il y ajouterait ne ferait que renforcer le déséquilibre qui nous séparait.
"Tu sais, c'est vraiment drôle," dit Alice, en rigolant ridiculement fort. "Vous semblez tous les deux penser la même chose au sujet de l'autre sans même vous en rendre compte.
"Trop drôle," grommela Edward en lui lançant un regard noir. Oh, oui, c'est vrai que le fait qu'il ne pouvait pas entendre ses pensées étaient tabous."
La matinée passa ni Edward ni Alice ne revenant sur le sujet de mon anniversaire, je me détendis un peu. À midi, nous nous installâmes à notre table habituelle. Y régnait un statu quo étrange. Maintenant que les aînés, et les plus effrayants (Emmett)
"En fait, c'est moi le plus effrayant," dit Jasper, d'une voix égale, mais un peu honteuse - comme à chaque fois qu'il pensait faire preuve de faiblesse. "Ils réalisent que je suis le plus potentiellement dangereux et ils restent encore plus loin de moi que des autres."
des Cullen avaient quitté l'école, Edward, Alice et moi nous asseyions à l'une de ses extrémités, cependant que mes autres amis, Mike et Jessica (qui traversaient une phase de relations gênées après avoir rompu), Angela et Ben (dont la liaison avait survécu à l'été), Eric, Conner, Tyler et Lauren (je me contentais de tolérer cette dernière) en occupaient l'autre bout, comme séparés de nous trois par une ligne invisible.
"Voilà qui est différent," dit Edward.
"Je suppose qu'avec Bella entre nous, nous ne les effrayons pas trop," dit Alice, avec scepticisme, mais ce n'était pas comme si c'était très important.
Celle-ci se dissipait aisément les jours de soleil, où les Cullen séchaient systématiquement le lycée, et j'étais alors incluse dans les conversations sans que cela posât la moindre difficulté.
"Apparemment, nous ne serons pas les seuls à être attirés vers Bella," dit Jasper en souriant.
"Ben c'est une fille géniale," sourit Edward. "Qui ne voudrait pas être près d'elle?"
Edward et Alice s'accommodaient de cet ostracisme mineur, alors que, à leur place, je l'aurais sans doute trouvé bizarre et blessant. Eux s'en apercevaient à peine. Les gens étaient toujours mal à l'aise en compagnie des Cullen, comme pris d'une frayeur qu'ils ne s'expliquaient pas pour autant j'étais la seule exception à la règle.
"Dieu merci," sourit Edward.
Parfois, la décontraction dont je faisais preuve avec lui inquiétait Edward,-
"Oui, je peux comprendre," rigola Edward. "Tout ce qu'elle fait est toujours bon et mauvais pour moi...mais je ne voudrais rien y changer."
-qui se jugeait dangereux pour moi – une opinion que je réfutais avec véhémence sitôt qu'il l'exprimait.
L'après-midi défila rapidement, les cours s'achevèrent, et Edward me raccompagna à ma camionnette – la routine. Sauf que, cette fois, il m'ouvrit la porte passagère. Alice devait avoir pris la Volvo, une façon de s'assurer que je ne me défilerais pas ce soir-là.
"Je me demande si j'ai eu une vision de ça," rigola Alice.
"Nan, elle ne ferait jamais quelque chose comme ça," dit Edward alors qu'Emmett rigolait. "Je ne peux juste pas me passer d'elle."
Je me plantai sous la pluie et croisai les bras.
— C'est mon anniversaire, je conduis, décrétai-je.
"Apparemment, elle a encore un problème avec ta conduite," rigola Emmett.
— Ah, mais je t'obéis et je me comporte comme s'il s'agissait d'un jour ordinaire.
— Dans ce cas, je n'irai pas chez toi tout à l'heure.
"Tu ferais mieux de ne pas lui céder," dit Alice en lui lançant un regard noir.
— Tu veux jouer à ce petit jeu ? S'amusa-t-il. Très bien.
Sur ce, il m'entraîna du côté conducteur.
— Bon anniversaire ! claironna-t-il.
— Chut !
Bon gré mal gré, je m'installai derrière le volant, regrettant déjà qu'il n'eût pas choisi l'autre solution.
— Cet appareil est nul, se plaignit-il en tripotant la radio tandis que je quittais le parking.
"Estime-toi heureux que ce tas de ferraille ait une radio," dit Rosalie.
Je fronçai les sourcils, vexée qu'il s'en prît à ma vieille Chevrolet. Pour moi, elle était géniale. Elle avait de la personnalité.
"Je commence à voir pourquoi elle aime cette camionnette," rigola Emmett. "Elle aussi a une sacré personnalité."
— Si tu veux de la bonne musique, tu n'as qu'à te servir de ta voiture, ripostai-je.
J'étais si nerveuse à la perspective de ce qu'Alice me concoctait que je me montrai plus sèche que je n'en avais eu l'intention. D'ordinaire, la présence d'Edward me rendait d'humeur égale et sereine. Il réprima un sourire.
Lorsque je me garai devant chez Charlie, les mains d'Edward, tendres et prudentes, enveloppèrent mon visage. Seul le bout des doigts exerçait une légère pression sur mes tempes, mes pommettes, ma mâchoire, comme si j'étais d'une fragilité particulière.
"Ben, tu l'es," soupira Edward.
Ce qui était le cas, comparé à lui du moins.
— Tu devrais être heureuse, aujourd'hui plus que jamais, murmura-t-il, et son haleine douce me chatouilla les narines.
— Et si je n'en ai pas envie ? Répondis-je, le souffle court.
— Alors, c'est vraiment dommage, dit-il en me vrillant de ses iris dorés et incandescents.
Lorsqu'il se pencha et colla ses lèvres de glace aux miennes, j'avais déjà la tête qui tournait. Tombant dans le piège qu'il m'avait délibérément tendu, j'oubliai mes angoisses et me concentrai pour ne pas oublier de respirer.
Sa bouche s'attarda sur la mienne, froide et lisse et délicate, jusqu'à ce que j'enroule mes bras autour de sa nuque et lui rende son baiser avec une passion un peu trop débordante.
"Comme toujours," soupira Edward.
"Ça ne te dérange probablement pas," sourit Jasper.
Je le sentis sourire, puis il me relâcha et déverrouilla mon étreinte.
Edward avait posé de nombreuses limites à notre relation physique, dans l'unique but de me garder vivante. Si, en général, j'observais la règle exigeant que je maintienne ma peau à une saine distance de ses dents aiguisées comme des lames de rasoir et enduites de venin, j'avais tendance à négliger ces détails triviaux lorsqu'il m'embrassait.
"Argh," grogna Edward. "Elle est si inconsciente parfois."
— Sois sage, chuchota-t-il.
Il déposa un ultime baiser sur ma bouche, puis s'écarta en prenant soin de croiser mes bras sur mon ventre. Les battements de mon cœur m'assourdissaient. Je portai une main à ma poitrine, sentis la chamade sous ma paume.
— Crois-tu que j'arriverai un jour à me maîtriser ? Demandai-je à voix haute, plus pour moi que pour lui, d'ailleurs. Que mon pouls cessera de s'emballer chaque fois que tu me touches ?
"J'espère que non," sourit Edward avant de soupirer. "Bien que ça ne doit pas être très bon pour elle tout ça."
— J'espère bien que non, plastronna-t-il.
— Bon, allons voir comment les Montaigus et les Capulets s'exterminent, décidai-je en lui lançant un coup d'œil irrité.
— Vos désirs sont des ordres, mademoiselle.
Edward se vautra sur le canapé, cependant que je chargeais la vidéo et faisais défiler le générique en mode accéléré. Lorsque je me perchai à l'extrémité du divan, il enserra ma taille et m'attira contre son torse. Celui-ci n'était pas aussi confortable qu'un coussin, vu sa dureté, sa froideur, sa perfection statuaire, mais je le préférais de loin. Attrapant le vieux plaid qui dissimulait le dossier du sofa, il m'enveloppa dedans pour éviter que je gèle à son contact.
— Roméo m'a toujours tapé sur les nerfs, m'annonça-t-il d'emblée.
"Edward, elle connaît la pièce par cœur. Je parie qu'elle aime beaucoup Romeo," lui dit Alice.
"Je sais," dit Edward avec un sourire en coin.
"Argh," grogna Alice en levant les yeux au ciel.
— Que lui reproches-tu ? Répliquai-je, quelque peu offensée car c'était un de mes personnages préférés. (Jusqu'à ce que je rencontre Edward, j'avais eu une sorte de béguin pour lui.)
"Comment peut-on avoir le béguin pour un personnage fictif?" renifla Edward, peut-être un peu trop fort.
"Oh, ça arrive," sourit Alice.
"La question la plus importante, c'est comment peut-on être jaloux d'un personnage fictif?" le taquina Jasper.
"La ferme," dit Edward en levant les yeux au ciel.
— Eh bien, pour commencer, il est amoureux fou de Rosaline, ce qui ne l'empêche pas de s'enticher très vite de Juliette. Tu ne trouves pas que ça lui donne des airs d'inconstant ? Ensuite, quelques minutes à peine après son mariage avec Juliette, il tue le cousin de celle-ci. Pas très malin. Il accumule les erreurs, ce type. Il aurait voulu détruire son bonheur tout seul qu'il ne s'y serait pas pris autrement.
Sans savoir pourquoi, Edward frissonna à ça.
— Tu préfères que je le regarde seule ? Soupirai-je.
— Non, répondit-il en promenant ses doigts sur mon bras, déclenchant mes frissons. De toute façon, c'est toi qui m'intéresses, pas le film. Tu vas pleurer ?
— Si je suis attentive, sûrement, admis-je.
— Alors, je ne te distrairai pas.
Malgré cette promesse, il effleura mes cheveux de ses lèvres, geste qui ne pouvait m'inciter à rester appliquée. L'œuvre finit néanmoins par me captiver, d'autant qu'Edward murmurait les vers de Roméo à mon oreille – en comparaison de son irrésistible ténor, la voix de l'acteur paraissait faiblarde et grossière. À son grand amusement, je fondis en larmes quand, à son réveil, Juliette découvre son époux trépassé à ses pieds.
— J'avoue que je l'envie un peu, ce Roméo, commenta Edward en séchant mes larmes avec une de mes mèches.
— Juliette est très jolie.
"Comme si je m'intéressais à cette fille," renifla Edward. "Ne lui ai-je pas déjà dit qu'elle est la seule fille qui m'intéresse?"
— Pas à cause d'elle, se récria-t-il, vaguement dégoûté. À cause de la simplicité de son suicide. Vous avez vraiment de la chance, vous les humains ! Il vous suffit de boire d'un trait un petit mélange d'extraits de plantes, et hop...
Tout le monde regarda Edward avec incrédulité.
"Est-ce que tu penses souvent à ça?" lui demanda Carlisle d'une voix tremblante; ce qui ne lui ressemblait absolument pas. Esme, assise à côté de lui, semblait sur le point de pleurer - ils en savaient tous les deux bien plus sur le suicide que n'importe quel autre membre de la famille.
"Je n'y pense pas du tout," répondit Edward, aussi choqué que le reste de la famille.
"Oh," dit Carlisle en poussant un soupir de soulagement.
— Pardon ?
— Bah, c'est juste qu'il m'a fallu un jour considérer cette solution. Connaissant l'expérience de Carlisle en la matière, je savais que ce ne serait pas simple. Je ne suis même pas certain de connaître le nombre exact de fois où il a tenté d'en finir, lorsque... Après qu'il eut compris ce qu'il était devenu... Or, il est toujours en excellente santé, ajouta-t-il, sur un ton plus désinvolte.
"Est-ce que tu as perdu la tête?" lui demanda Alice. "Tout d'abord, tu ne devrais jamais penser à ça..."
"Mais je n'y pense pas," lui dit Edward, apparemment effrayé lui aussi.
"Et ensuite, comment as-tu bien pu lui balancer ça comme ça?" lui demanda Alice. "Parler de ta mort comme si c'était quelque chose de trivial, alors que tu sais à quel point elle tient à toi!"
"Euh..." Edward ne savait pas vraiment quoi répondre à ça.
"Tu es vraiment un idiot," grogna Alice.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ? M'indignai-je en me dévissant le cou pour le toiser. Qu'est-ce que ça signifie « il m'a fallu considérer cette solution » ?
— C'était au printemps dernier, quand tu as... failli être tuée...
"Aah," dit Edward. "L'idée de la perdre a été horrible...encore pire pour lui...je peux voir pourquoi j'aurais pensé à ça..."
"Edward," grogna Alice. Ce n'était pas un grognement de colère, mais un grognement de douleur, et Edward releva la tête pour voir toute sa famille complètement terrifiée. "Est-ce que c'est ce qui va se passer...est-ce que tu vas te suicider lorsqu'elle sera morte?"
"Je n'en sais rien," lui répondit-il honnêtement. "Probablement pas...tant que ce ne sera pas de ma faute."
'Est-ce que tu dis ça juste pour-' songea Alice, en regardant avec insistance Esme, qui semblait folle de désespoir 'nous rassurer?' Son regard noir lui fit penser que non...mais c'était toujours difficile à dire avec Edward.
Il s'interrompit, respira profondément et s'efforça de reprendre un ton badin.
— Bien sûr, ma priorité était de te retrouver vivante. Pour autant, j'ai dû envisager d'autres éventualités. Et, je te l'ai dit, ce n'est pas aussi aisé pour moi que pour un humain.
Un instant, le souvenir de mon dernier voyage à Phœnix me submergea avec une telle force que j'en eus le vertige. Les images étaient d'une clarté effarante – le soleil aveuglant, les vagues de touffeur montant du sol bétonné tandis que je me précipitais dans les pattes du vampire sadique qui avait l'intention de me torturer jusqu'à ce que mort s'ensuive James, à l'affût dans la salle aux miroirs, tenant ma mère en otage – du moins, c'est ce que j'avais cru alors, n'ayant pas deviné qu'il s'agissait d'une ruse. Mais, de son côté, James n'avait pas pressenti qu'Edward se ruait à mon secours. Il était pourtant arrivé à temps, même si je l'avais échappé belle.
Edward frissonna à la mention de ce qui s'était passé dans le premier livre.
Inconsciemment, mes doigts caressèrent la cicatrice en forme de lune sur ma main, toujours plus froide que le reste de ma peau. Je secouai la tête pour me débarrasser de ces désagréables réminiscences et, le cœur au bord des lèvres, revins aux implications de ce qu'Edward avait sous-entendu.
— D'autres éventualités ? Répétai-je.
— Enfin, voyons ! S'exclama-t-il, abasourdi par ma naïveté. Il était évident que je ne comptais pas vivre sans toi ! Mon seul problème, c'était la façon dont j'allais m'y prendre. Inutile d'espérer l'aide d'Emmett ou de Jasper.
"Bien sûr que non!" crièrent Emmett et Jasper, complètement horrifié et toujours inquiets.
Alors, j'ai songé à me rendre en Italie pour provoquer les Volturi.
"Tu es vraiment sérieux...ou en tout cas, tu le seras à l'avenir," dit Carlisle.
"C'est un avenir qui n'arrivera pas, Carlisle," lui dit Edward, d'une voix un peu plus convaincante qu'il y a une minute à peine. "Si je ne l'a mets jamais en danger comme ça...en danger de mort...je ne ressentirai pas ce besoin."
"Et dans soixante-dix ans, quand Bella mourra d'une mort naturelle...que feras-tu?" lui demanda Carlisle. "Tu n'es déjà plus prêt à vivre sans elle et ça ne fait que quelques mois..."
"Écoutez," soupira Edward. "Je ne connais pas l'avenir...Mais si j'ai ces soixante-dix ans avec elle, sans qu'elle soit blessée ou en danger - ça devrait suffire à me rendre heureux."
"Il semble être sincère," dit Jasper en lançant un regard suspicieux à Edward.
"Ah," dit Alice, en souriant soudainement. "Si Bella lui demande de rester en vie, lui fait promettre de continuer sans elle, il le fera."
"Tu sais, il pourrait très bien lui mentir," lui dit Jasper.
"C'est vrai," soupira Alice. Puis une autre idée lui vint et elle pensa immédiatement, 'Edward, je t'ai promis de ne pas essayer de transformer Bella parce que nous voulons tous qu'elle fasse partie de ta vie - oui, je veux qu'elle fasse aussi partie de ma vie, mais vraiment, je sais qu'elle rendra ta vie meilleure. Cela étant dit, c'est facile de voir que tu risques d'essayer de te suicider après sa mort, alors j'ai une proposition pour toi.'
"J'écoute," dit Edward, semblant parler à tout le monde, mais Alice savait qu'il n'en était rien.
'Si je te promets de ne pas transformer Bella, alors tu dois me promettre de ne pas te suicider après sa mort,' pensa Alice et Edward fronça les sourcils. 'Je sais à quoi tu penses - pas besoin d'être un télépathe pour ça. J'ai déjà promis de ne pas la transformer, mais c'était avant de savoir que tu te suiciderais après sa mort, et ça c'est inacceptable. Je pourrais te suggérer de ne jamais la rencontrer...mais même maintenant...c'est probablement déjà trop tard pour toi. Je détesterais te perdre sans que tu n'ais jamais connu la joie d'aimer quelqu'un...quelqu'un que tu peux voir et toucher. En plus, je ne veux pas perdre Bella non plus...Je veux la connaître pour aussi longtemps que possible. Donc, si tu ne me donnes pas cette option...je n'aurais pas d'autre choix que d'essayer de la transformer.'
"Je refuse," dit Edward, en colère...mais il semblait toujours parler aux autres.
La réponse était claire...il refusait de laisser ça arriver. 'Est-ce que tu penses que je veux que ça arrive comme ça?' Lui cria Alice dans sa tête. 'S'il n'y a pas d'autre solution, elle ne saura même pas ce qui se passe...et même en sachant tout ça, elle t'aimerait quand même...elle accepterait la transformation, mais elle ne serait jamais qui elle était pour moi. Mais même en sachant ça, ça vaut toujours mieux que ta mort! Edward, je t'aime bien trop pour te perdre comme ça. S'il te plaît, promets-moi que tu ne te feras pas de mal!'
"Tant que Bella a une longue vie, je jure de ne pas me suicider après sa mort," dit Edward, les yeux plongés dans ceux d'Alice.
'Bien, et Edward, je le saurai si tu changes un jour d'avis,' lui dit Alice, la menace bien réelle. "Okay, Jazz, tu l'as entendu, tu peux reprendre la lecture."
"Est-ce ça vaut la peine de demander?" demanda Jasper, clairement amusé.
"Nan," sourit Alice, et le reste de la famille sembla comprendre qu'Edward tiendrait parole.
Il plaisantait ! Pourtant, ses prunelles dorées étaient graves, concentrées sur un lointain qui ne lui parlait que de sa propre fin. Tout à coup, je cédai à la colère.
"Tout comme nous, frangine," dit Emmett, avec humeur.
— C'est qui, ces Volturi ? Aboyai-je.
— Une famille, répondit-il d'une voix absente. Un clan très ancien et très puissant de notre espèce. Ce qui, pour nous, se rapprocherait le plus d'une famille royale, j'imagine. À ses débuts, Carlisle a brièvement vécu avec eux. Avant qu'il décide de gagner l'Amérique. Tu te rappelles ?
— Oui.
Je n'étais pas prête d'oublier la première fois où j'avais mis les pieds chez les Cullen, une immense villa blanche isolée dans la forêt, près de la rivière. Ni la pièce où Carlisle, le vrai père d'Edward à plus d'un titre, avait aménagé tout un mur de tableaux qui racontaient son histoire personnelle. La toile la plus remarquable, aux couleurs les plus vives, la plus grande aussi, représentait la période italienne de sa vie. Je revoyais sans peine les quatre personnages aux visages séraphiques installés sur un balcon, observateurs du chaos bigarré qui régnait sous eux. En dépit des siècles, Carlisle, l'ange blond, n'avait pas changé. Je me souvenais également des trois autres, les premières relations de celui qui deviendrait par la suite le docteur Cullen. Edward n'avait jamais employé le nom de Volturi pour désigner le trio magnifique, un homme aux cheveux blancs et ses amis bruns. Il les avait appelés Aro, Marcus et Caïus, les ténébreux protecteurs des arts...
— Bref, on n'irrite pas les Volturi, reprit Edward, interrompant ma rêverie. Sauf à souhaiter mourir... ou, du moins, à subir le sort qui nous est réservé, à nous autres vampires.
"S'il te plaît, arrête de parler de ça," demanda Esme. Elle semblait terriblement souffrir rien qu'en pensant à ce qui pourrait arriver. "Edward, ne réalises-tu donc pas à quel point ces mots nous blessent?"
"Si," soupira Edward.
"C'est encore pire pour elle," dit Esme dans un filet de voix. "Autant que je t'aime...je sais que c'est pire pour elle."
"Je n'arrive pas à croire que je suis un tel idiot," lui dit Edward, dans un grognement... Il grognait sur son alter-ego.
Ma fureur tourna à l'effroi. Prenant son visage marmoréen entre mes mains, je le serai très fort.
— Je t'interdis d'avoir pareilles idées à l'avenir ! Quoi qu'il puisse m'arriver, je t'interdis de te détruire.
"Je savais qu'elle dirait quelque chose de ce genre," dit Alice, avec un sourire triste.
— Je n'ai pas l'intention de t'exposer à de nouveaux dangers, alors le sujet est clos.
— M'exposer ? Je croyais que nous étions d'accord là-dessus – la malchance qui me poursuit relève de ma seule faute ! Que tu oses penser différemment est intolérable !
J'étais de plus en plus furieuse. L'idée qu'Edward cessât d'exister m'était insupportablement douloureuse, quand bien même aurais-je été morte.
— Comment réagirais-tu à ma place ?
— Ce n'est pas pareil.
Il ricana.
"Ricana!" répéta Alice, à travers ses dents serrées, et Edward tressaillit, mais pas à cause de la colère d'Alice.
— Si c'était à toi qu'il arrivait quelque chose ? Suggérai-je en blêmissant à cette perspective, voudrais-tu que je me suicide ?
"Non," répondit immédiatement Edward. "Je ne voudrais jamais que tu te fasses le moindre mal.
Une vague de tristesse traversa ses traits.
— Je comprends ton point de vue... un peu, avoua-t-il. Mais que ferais-je, sans toi ?
— Ce que tu faisais avant que je débarque dans ta vie et te complique les choses.
— Ainsi formulé, ça paraît tellement simple, soupira-t-il.
— Ça l'est. Je ne suis pas très intéressante, tu sais.
Il faillit protester, renonça.
— Ce sujet-là est clos lui aussi, conclut-il.
Brusquement, il se redressa, adopta une position plus formelle et m'écarta de façon à ne plus me toucher.
— Charlie ? Devinai-je.
Il sourit. Quelques instants plus tard, j'entendis la voiture de patrouille crisser sur le gravier de l'allée. Je pris la main d'Edward dans la mienne et m'y agrippai fermement. Mon père était capable de supporter au moins ça. Charlie entra, chargé d'une pizza.
— Bonjour, les enfants ! Nous salua-t-il. Je me suis dit que tu apprécierais être débarrassée de la cuisine et de la vaisselle le jour de ton anniversaire, précisa-t-il à mon intention. Vous avez faim ?
— Bien sûr. Merci, papa.
Charlie ne fit aucun commentaire sur le manque d'appétit de mon compagnon. Il avait l'habitude.
— Puis-je vous emprunter Bella pour quelques heures ? demanda Edward, le dîner terminé.
Je guettai la réaction de mon père avec anxiété, ignorant s'il était de ceux qui considèrent que les anniversaires sont une affaire strictement familiale.
"Vaut mieux pas pour lui," grommela Alice.
"Te connaissant, tu en as déjà parlé à Charlie," lui dit Jasper pour essayer de la calmer...puisqu'il savait qu'elle ne voulait pas qu'il utilise son moyen habituel.
C'était le premier que je fêtais à Forks, où je m'étais installée après le remariage de ma mère Renée et son déménagement en Floride.
— Pas de problème, répondit-il, me condamnant ainsi à la soirée chez les Cullen. Il y a un match Mariners-Sox,
"Ou il y a un match de baseball à la télé," rigola Emmett.
Je ne serai pas de très bonne compagnie... Tiens, n'oublie pas ça.
Et il me lança l'appareil qu'il m'avait offert sur les conseils de Renée, histoire de justifier l'achat de l'album, j'imagine.
Il aurait dû se rappeler que, question coordination, j'ai toujours été handicapée.
"Heureusement qu'Eddy est là," rigola Emmett.
L'objet effleura le bout de mes doigts puis tomba, et seule la promptitude d'Edward empêcha qu'il s'écrase au sol.
— Bien joué, commenta Charlie. Tu connais ta mère, Bella, elle trépigne à l'idée de voir tes photos.
— Bonne idée, renchérit Edward en me tendant l'engin.
Je cadrai son visage et réalisai mon premier cliché.
— Il fonctionne.
— Super ! Bon, amusez-vous bien, les enfants.
Voilà qui était une façon claire et nette de nous congédier. D'ailleurs, Charlie avait déjà gagné le salon et la télé.
Devant ma camionnette, Edward m'invita de nouveau à m'installer côté passager. Cette fois, je ne protestai pas. Dans l'obscurité, j'avais toujours du mal à ne pas rater le chemin conduisant chez lui.
"Mais je croyais qu'elle remarquait tout," dit Emmett, en essayant de bouder, mais son rire gâcha un peu l'effet.
"Je suppose que ses capacités d'observation ne sont qu'humaines quand il fait nuit," rigola Jasper.
Il prit la direction du nord, et nous traversâmes Forks. Mon chauffeur était visiblement irrité par la vitesse réduite que lui imposait ma Chevrolet préhistorique. Le moteur gronda encore plus fort que d'ordinaire quand il dépassa les quatre-vingts kilomètre-heure.
— Doucement, l'avertis-je.
— Tu sais ce qui te plairait vraiment ? Un joli petit coupé Audi. Puissant et très silencieux.
"S'il te plaît, écoute-le pour une fois," dit Rosalie.
— Ma voiture me convient parfaitement. Et à propos de dépenses inutiles, si tu tiens à la vie, tu as intérêt à ne rien m'avoir acheté pour mon anniversaire.
— Je n'ai pas déboursé un sou ! me jura-t-il, la vertu incarnée.
— Bien.
— Tu me rendrais service ?
— Ça dépend.
"Ah, elle s'améliore à ça," sourit Alice. "Elle n'accepte plus avant de savoir ce que c'est."
"Je préférais avant," grommela Edward.
— Bella, soupira-t-il, soudain sérieux, le dernier vrai anniversaire que nous avons célébré a été celui d'Emmett, en 1935. Alors, je t'en prie, laisse-nous un peu de mou et fais un effort. La famille est super-enthousiaste.
Les réflexions de ce genre me désarçonnaient toujours un peu.
— Je vais essayer, promis-je.
"Ah, tout ce qu'il faut, c'est dire que c'est pour quelqu'un d'autre et elle accepte," sourit Jasper.
— Il faut aussi que je te prévienne.
— Oui ?
— Tout le monde est à la maison.
— Pardon ? M'étranglai-je. Emmett et Rosalie sont revenus d'Afrique ?
"Pourquoi sommes-nous en Afrique?" demanda Emmett, presque triste.
"C'est probablement de ma faute," soupira Rosalie.
"C'est pas grave," lui dit Emmett. "On a ces livres."
La population de Forks, elle, croyait les aînés des Cullen à l'université de Dartmouth.
— Emmett souhaitait être présent.
— Et... Rosalie ?
— Ne t'inquiète pas, elle saura se tenir.
Je ne relevai pas. À quoi bon ? L'appréhension était là et ne me quitterait pas. Contrairement à Alice l'autre « sœur » d'Edward, l'exquise et blonde Rosalie, ne m'appréciait guère. Une litote. Pour elle, j'étais une intruse dans le secret des Cullen,
Edward lança un regard noir à Rosalie.
"Je ne connais pas ses pensées, Edward," lui dit Rosalie. "Si je savais à quel point elle tient à notre famille, je me comporterai mieux."
"Mais tu ne l'apprécies toujours pas," lui dit Edward.
"Tu sais que j'ai mes raisons pour ça," lui dit Rosalie, d'une voix légèrement menaçante. "Principalement parce qu'elle veut devenir vampire alors qu'elle pourrait...Ça n'a pas d'importance."
"Alors tu ne l'apprécieras jamais," soupira Edward.
"Je ne dirais pas jamais," répondit Rosalie. "D'une certaine façon, je l'apprécie déjà... Je sais pas Edward."
"Okay," soupira Edward avant de sourire. "Tant que tu gardes l'esprit ouvert, ça me va."
-et je me sentais coupable de l'absence prolongée du couple. Emmett, plaisantin aux allures d'ours, me manquait.
"Elle m'aime bien," dit Emmett, fou de joie.
"Elle l'a déjà dit à la fin du premier livre, non?" lui demanda Edward avec un petit sourire en coin.
"Ça fait toujours plaisir," bouda Emmett.
De bien des manières, il évoquait le frère aîné que je n'avais jamais eu... en beaucoup, beaucoup plus terrifiant, certes.
— Si je n'ai pas le droit de t'offrir l'Audi, reprit Edward en changeant de sujet, n'y a-t-il d'autre cadeau que tu accepterais ?
— Est-il nécessaire que je te répète ce que j'attends de toi ? Contrai-je à voix basse.
"Il fallait qu'elle dise ça," grogna Edward.
Il fronça aussitôt les sourcils, regrettant de ne pas s'en être tenu aux difficultés que soulevait Rosalie.
— Pas ce soir, s'il te plaît, Bella.
La dispute n'était pas nouvelle.
— Tant pis. Alice sera peut-être d'accord, elle.
"Ce n'est plus une option," soupira Alice et Edward sourit.
Un grondement sourd et menaçant s'échappa de la gorge d'Edward.
— Ne rêve pas ! riposta-t-il. Ceci ne sera pas ton dernier anniversaire !
— C'est injuste !
Il serra les mâchoires, et j'entendis presque grincer ses dents. Nous arrivions chez lui. Toutes les fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage étaient illuminées. Une longue guirlande de lanternes japonaises était suspendue à l'avant-toit du porche, éclairant d'une lumière douce les immenses cèdres qui entouraient la maison. De grandes vasques de roses étaient alignées de chaque côté des larges marches menant à la porte d'entrée.
"Tu t'es lâchée," rigola Emmett.
"Ben, celui-là est vraiment important," sourit Alice. "On dirait que je vais pouvoir organiser plein de fêtes à l'avenir."
Je gémis.
— C'est une fête, me rappela Edward après avoir soufflé un bon coup pour se calmer. Tâche de jouer le jeu.
— Compte sur moi, marmonnai-je.
Il fit le tour de la camionnette et m'offrit son bras.
— J'ai une question.
Il se raidit, sur le qui-vive.
— Si je donne la pellicule à développer, apparaîtras-tu sur les photos ? Demandai-je en agitant l'appareil.
"Oh, Bella," rigola Edward.
Il s'esclaffa, m'aida à descendre de voiture et m'entraîna vers le perron. Il riait encore quand il ouvrit le battant et s'effaça devant moi.
Tous les Cullen étaient réunis dans l'immense salon blanc, et c'est un chœur de félicitations bruyantes qui m'accueillit. Embarrassée, je baissai les yeux. Alice – qui d'autre ? – avait couvert chaque surface disponible de bougies et de vases en cristal remplis de centaines de roses. Près du piano à queue d'Edward, sur une grande table nappée de blanc, il y avait un vaste gâteau au glaçage rose, d'autres fleurs, une pile d'assiettes en verre et un petit tas de cadeaux enveloppés de papier d'argent. C'était cent fois pire que ce que j'avais imaginé.
Emmett éclata de rire à ça alors qu'Edward grognait, "C'est moi qui vais devoir la calmer après."
"Encore mieux," sourit Alice.
Devinant ma détresse, Edward enlaça ma taille et déposa un baiser encourageant sur le sommet de mon crâne.
Ses parents, plus jeunes et plus beaux que jamais, étaient tout près de l'entrée. Esme me serra prudemment contre elle, et ses cheveux soyeux couleur caramel effleurèrent ma joue quand elle embrassa mon front. Carlisle me prit par les épaules.
— Désolé, Bella, me chuchota-t-il en aparté. Nous n'avons pas réussi à réfréner les ardeurs d'Alice.
Derrière venaient Emmett et Rosalie. Cette dernière avait le visage fermé, mais elle n'était pas hostile.
"C'est...un bon début," dit lentement Edward, mais les coins de sa bouche tressaillaient donc il était amusé.
Emmett, lui, arborait un grand sourire. Ne les ayant pas vus depuis des mois, j'avais oublié la beauté de Rosalie, si extravagante qu'il était presque douloureux de la regarder.
"Je l'apprécie déjà plus," sourit Rosalie.
Quant à son compagnon, avait-il toujours été aussi... imposant ?
— Tu n'as pas changé, se moqua-t-il, faussement déçu. J'espérais une différence perceptible, mais tu rougis toujours autant.
"Génial, Emmett, rappelle-lui ça," grogna Edward.
— Merci beaucoup, dis-je en m'empourprant encore plus.
Il pouffa.
— Je dois m'absenter une minute, ajouta-t-il avec un clin d'œil ostentatoire à sa plus jeune sœur.
"Quoi que ce soit, pourquoi ai-je demandé à Emmett de le faire?" demanda Alice en secouant la tête.
"Peut-être que tu voulais que Bella le vois," suggéra Jasper.
"Ou tu savais qu'elle le remarquerait même si c'était discret alors pourquoi ne pas laisser Emmett s'amuser," rigola Edward.
"C'est probablement ça," répondit Alice, en se joignant à son rire.
Attendez-moi pour commencer à vous amuser.
Abandonnant la main de Jasper, Alice, aux anges, s'approcha de sa démarche sautillante. Son compagnon mince et blond souriait lui aussi, mais il gardait ses distances, appuyé au pilier soutenant la rampe de l'escalier qui conduisait aux étages. Durant les jours que nous avions passés ensemble, enfermés dans un hôtel de Phœnix, j'avais cru qu'il avait surmonté sa répulsion à mon égard. Cependant, sitôt libéré de l'obligation de me protéger, il avait renoué avec son ancienne attitude, qui consistait à m'éviter le plus possible.
"Tout va bien, mon amour, tu t'y feras," murmura Alice à Jasper, en remarquant qu'il semblait un peu déçu.
"Je sais," répondit Jasper. Elle n'avait pas besoin de lire dans ses pensées pour savoir que ce n'était pas seulement parce qu'il gardait ses distances avec Bella qu'il déprimait, mais aussi parce qu'il était incapable d'être en présence d'humains...qu'il n'avait pas encore surmonté ça.
"Je suis encore surprotecteur," dit Edward. "Ça doit être la raison pour laquelle..."
"Peut-être," l'interrompit Jasper, lui faisant clairement comprendre que le sujet était clos avant de reprendre sa lecture.
Sachant que ça n'avait rien de personnel, qu'il s'agissait juste d'une mesure de précaution, je m'efforçais de ne pas y accorder trop d'importance. Jasper avait plus de mal que les autres à respecter la diète des Cullen il lui était bien plus difficile de résister à l'odeur du sang humain, dans la mesure où il était le plus jeune de leur espèce.
"Voilà qui me fait me sentir mieux," dit sarcastiquement Jasper, mais il souriait aussi, donc ça semblait l'avoir un peu aidé.
C'est l'heure des cadeaux ! décréta Alice.
Me prenant par le coude, elle me conduisit à la table.
— Alice, marmottai-je avec des airs de martyre, je t'avais dit que je ne voulais rien...
— Et je ne t'ai pas écoutée, me coupa-t-elle, ravie d'elle-même.
"Ça te ressemble," marmonna Edward, les lèvres pincées.
Déballe celui-là, m'ordonna-t-elle ensuite en me débarrassant de l'appareil photo et en fourrant un paquet carré dans mes mains.
L'objet était si léger qu'il paraissait vide. L'étiquette annonçait qu'il venait d'Emmett, de Rosalie et de Jasper. Gênée, je défis le papier argenté et contemplai le carton. Il s'agissait d'un machin électronique dont le nom comportait des tas de nombres. J'ouvris la boîte, espérant un indice susceptible de me renseigner sur la nature du présent... elle était effectivement vide.
— Euh... merci.
"Ouais, on s'est dit que t'aimerais recevoir une boîte vide," rigola hystériquement Emmett et le reste de la famille rigolait aussi. Après tout, tu ne voulais pas qu'on dépense d'argent pour toi."
Jasper éclata de rire, et même Rosalie se fendit d'un rictus amusé.
— C'est une stéréo pour ta camionnette, m'expliqua Jasper. Emmett est en train de l'installer. Comme ça, tu ne pourras pas la refuser.
Décidément, Alice savait toujours précéder mes réactions.
— Merci, Jasper, Rosalie, lançai-je.
Je me souvins des plaintes d'Edward à propos de ma radio, dans l'après-midi. Apparemment, c'était un coup monté.
— Merci, Emmett ! Ajoutai-je, plus fort.
"Elle n'avait pas besoin de faire ça," rigola Emmett.
"Mais ça va t'amuser qu'elle le fasse," rigola Edward.
Son rire explosif et communicatif me parvint de l'extérieur.
— À notre tour, à Edward et à moi,
"Ah, alors Eddy ne lui a même pas offert un cadeau tout seul," dit Emmett en secouant la tête. "Tu me déçois beaucoup, gamin."
"Elle ne veut rien," répliqua Edward en lui lançant un regard noir. "Je n'ai fait que lui obéir."
"Tu ne devrais pas toujours croire ce que te disent les filles," lui dit Emmett, plus sérieux cette fois - c'était probablement la seule perle de sagesse qu'il possédait au sujet des filles.
"Ne t'en fais pas, Edward, je pense que Bella est le genre de fille qui est sincère quand elle dit ce genre de chose," sourit Alice.
-me pressa Alice d'une voix aiguë en me tendant un petit rectangle plat.
Je me tournai vers Edward pour le fusiller du regard.
— Tu avais promis !
"Hey, je suis pas encore revenu," bouda Emmett. "Je veux voir le regard noir de Bella.
Avant qu'il ait eu le temps de répondre, Emmett bondit dans l'entrée.
— Tip top au bon moment ! Brailla-t-il.
Il alla se poster derrière Jasper qui, une fois n'est pas coutume, s'était rapproché pour mieux voir.
— Je n'ai pas dépensé un sou, m'assura Edward.
"Ouais, il a dit à Alice de tout payer," rigola Emmett.
"Je ne pense pas avoir fait ça," rigola Edward.
Il écarta une mèche de mes cheveux, et je frissonnai à son contact.
— Très bien, cédai-je.
Emmett rigola, amusé. Je m'emparai du cadeau et, adressant une mimique agacée à Edward, glissai mon doigt sous l'emballage pour décoller celui-ci.
— Zut ! Ronchonnai-je, lorsque l'arête du papier entama ma peau.
Je retirai mon doigt pour inspecter les dégâts. Une unique goutte de sang perlait d'une minuscule coupure.
Un silence de plomb s'abattit sur la pièce; plus personne ne bougeait un muscle...tout le monde savait que quelque chose de terrible - quelque chose de bien pire que ce qui s'était passé à la fin de l'année dernière - était sur le point de se produire.
Au bout d'une minute, il devint évident que Jasper ne continuerait pas la lecture. Il ne pouvait pas. Donc Alice lui prit le livre des mains, agrippa sa main dans la sienne et la serra dans l'espoir de le réconforter avant de reprendre sa lecture.
Soudain, tout se passa très vite.
— Non ! Rugit Edward.
Il se jeta sur moi, me précipitant en travers de la table, qui s'écroula, envoyant au diable gâteau, présents, fleurs et assiettes. Je tombai dans un éparpillement de cristal brisé.
Edward grogna à ça, bien conscient qu'il venait juste de faire empirer les choses.
Jasper heurta Edward avec un bruit sourd qui évoquait un éboulement de rochers.
"Je suis désolé..." dit Jasper, d'une voix agonisante.
"Non," lui dit Edward. "C'est moi... Je n'aurais pas dû."
Alice n'aimait pas la direction qu'il prenait, n'aimait pas les émotions de Jasper non plus, mais elle savait qu'elle devait finir la lecture avant de pouvoir s'occuper d'eux; ça ne les rendrait que plus agité si elle s'interrompait maintenant.
Un grondement sinistre monta de sa poitrine, et il tenta de repousser son aîné. Ses dents claquèrent à quelques centimètres du visage d'Edward.
Jasper se tendit encore plus à ça et son expression s'assombrit.
Aussitôt, Emmett l'attrapa par-derrière et l'immobilisa dans l'étau de ses bras impressionnants. Jasper se débattit, un éclat sauvage allumant ses iris fixés sur moi.
Après le choc initial vint la douleur. Je m'étais affalée près du piano et, d'instinct, avais tendu les mains pour amortir ma chute. De ce fait, elles avaient plongé droit dans les débris de verre. Tout à coup, je sentis une souffrance irradiant mon avant-bras, du poignet au coude.
"Et je lui ai fait mal," marmonna Edward, d'une voix à nouveau dénuée de toutes émotions. "Ça n'a fait qu'empirer la situation."
Désorientée, ahurie, je me détournai du sang rouge vif qui dégoulinait. Je découvris alors le regard fiévreux de six vampires brusquement assoiffés.
"C'est la fin," dit Alice en reposant le livre. Tout le monde semblait terrifier.
"Je ne peux pas être avec elle. Jamais," dit Edward, et contrairement à la dernière fois, il semblait bien décidé.
"Non," lui dit Jasper, d'une voix si pleine de dégoût de lui-même qu'Edward se tourna vers lui. "Tu ne peux pas faire ça...pas à cause de moi."
"Ce n'est pas à cause de toi, Jasper," lui dit Edward. "C'est moi...ce monde...elle n'en fait pas partie."
"Edward," lui dit Jasper d'une voix clairement suppliante. "Je trouverai un moyen de résister..." Il s'interrompit une minute - clairement en train de penser quelque chose à l'attention d'Edward.
"On a tous été affectés, Jasper...n'importe lequel d'entre aurait pu la blesser," lui dit Edward, déterminé.
"Je te jure, Edward, que je ne laisserai jamais ça arriver," lui dit Jasper, en le regardant droit dans les yeux. "Je ne ferais jamais de mal à Bella."
"Jasper..." dit Edward, une pointe d'hésitation dans la voix.
"Et ne t'en fais pas pour les autres," continua Jasper. "Je suis le seul à avoir attaqué..."
"Mais," essaya de l'interrompre Edward.
"Et je m'assurerais que ça n'arrivera jamais, même si je dois passer des centaines d'heures assis à côté d'humains pour me désensibiliser," poursuivit Jasper, avec détermination.
"Edward, s'il te plaît, écoute-le," le supplia Esme. "Cette famille ne fera pas le moindre mal à Bella..."
"Je vais y réfléchir," dit Edward, et c'était le mieux qu'ils pouvaient espérer avoir pour le moment.
Et voilà le premier chapitre de ce tome II! J'espère que cette histoire vous plaît toujours autant!
Une review pour me le dire?
Prochain chapitre : Stitches
[Mode Saw-v2 ON]
Vous voulez la suite ? Moi, je veux des reviews... Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
[Mode Saw-v2 OFF]
