Disclaimer : pour leurs quelques apparitions, Albator, Toshiro, Clio, Doc, Maetel, les quelques marins de l'Arcadia, Warius Zéro, Tori-San ou encore Mi-Kun appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto

Les autres personnages sont à bibi

1.

Quand Doc entra dans l'appartement, Aldéran était au piano, poursuivant d'arrache-pied dans la maîtrise du concerto dont il avait emporté les partitions dans ses bagages.

- Tu progresses vite, remarqua-t-il quand le jeune homme s'interrompit.

- J'ai pas mal de temps libre, souligna alors Aldéran. On atteindra la Constellation des Abeilles dans une semaine et là je pense qu'on devra ouvrir l'œil et être sur le qui-vive ! Autant prendre des forces et nous reposer un max, pour le moment.

- Sage décision. Tu mènes bien notre petit groupe. Les inquiétudes que tu ressens ne t'empêchent pas de garder la tête froide.

- J'ai été formé pour ça ! rappela le jeune homme. Et, sur le terrain, Melgon fut un bon modèle ! Je n'ai vraiment aucun mérite sur ce point… mais c'est gentil de le dire ! Ton bar ne te manque pas ?

- Je sais que je le retrouverai, au retour. Et, je ne t'étonnerai sans doute pas si je te dis que je l'ai fermé avec soulagement, on s'y rongeait tous les sangs d'impuissance ! On pensait bien à ton Lightshadow mais on ignorait si tu aurais le cran de te lancer dans une telle entreprise, totalement inconnue, pour laquelle tu n'as pratiquement aucune expérience, aucune arme !


Aldéran remplit à nouveau les tasses de café.

- Au moins, ce que tu dis me conforte dans le fait que j'ai pris les bonnes décisions… Bien qu'elles m'aient déchiré le cœur et que j'en payerai sûrement les conséquences ! jeta-t-il soudain.

Ban approuva de la tête, quelque part étant venu le voir pour aborder ce sujet si sensible !

- Et, qu'as-tu fini par répondre ? risqua-t-il enfin.

Le jeune homme lui jeta d'abord un regard noir avant de se détendre légèrement, comprenant que le vieux médecin cherchait juste à partager son affliction, en ami.

- Bien qu'il soit épouvantable, inhumain, il n'y avait qu'un choix possible, dit-il. J'ai opté pour Ayvanère ! Ses parents partageaient cet avis… Mais ils ont très mal pris le fait que je n'aie pas fait immédiatement demi-tour pour courir au chevet de leur fille ! Ca risque de barder lorsque je reviendrai… Maetel avait raison : hormis Skyrone, on n'est vraiment pas fait pour le bonheur dans cette famille enfin, pour ce qui est du Mâle Alpha ne manquerait pas de glisser la charmante Saréale !

- Maetel t'a dit cela ?

- Non, mais elle l'a pensé tellement fort…

Il soupira ensuite.

- Au final, il n'y a eu aucune décision à prendre de la part du chirurgien : lors du transport en hélicoptère médical, la balle a bougé et le bébé n'y a pas survécu et on a dû le retirer par césarienne au cours de l'intervention… J'avais penché pour Ayvi, car des enfants, on pouvait en avoir d'autres – même si cela n'aurait jamais été celui qu'elle portait alors – mais cela est loin d'être possible, à l'heure actuelle. Il n'y a pas encore de diagnostic imparable, mais rien ne dit qu'elle pourra à nouveau être enceinte, sans risques mortels pour elle !

- J'ignorais… Je suis désolé.

- Ils ont plongé Ayvi dans un coma artificiel, le temps que son corps récupère, un minimum. Ses parents sont furieux, pour une fois d'accord et solidaires !… Je ne sais même pas s'ils me laisseront la revoir !

- Je ne crois pas que cela les regarde ! gronda Doc, poings soudain serrés.

Avec fatalisme, Aldéran haussa les épaules.

- Ayvanère les adore, elle serait profondément honteuse de leur faire du mal de par sa conduite, ses choix. Et puis, j'ignore comment elle prendra le fait que j'aie filé… Elle m'en voudra, c'est certain !

- Tu es bien dur envers toi-même…

- Je l'abandonne alors que c'est justement le moment où elle a le plus besoin de moi ! se récria le jeune homme.

- Ton père…

- Il est mon passé, alors qu'elle représente mon avenir ! Ma conduite en dit long sur les priorités de ma vie. Et, ce n'est pas reluisant !

- Tu ne pouvais faire autrement ! jeta une cinglante voix féminine.

- Maetel…


Aldéran secoua négativement la tête, ne cherchant même pas à éclaircir le fait que la jeune femme de noir vêtue soit toujours là exactement quand il le fallait, et ne se demandant pas davantage pourquoi l'Ordinateur ne l'avait pas averti de la proximité du 999 !

- Pourquoi affirmes-tu cela ? riposta-t-il cependant avec une certaine acrimonie dans la voix alors qu'elle prenait place dans le salon.

- Tout comme tu as pris instinctivement la tête de l'Unité lors de l'ultime coup porté aux vampires, ta place est aussi sur la passerelle de ce vaisseau. Il ne faut jamais s'attacher aux endroits, aux choses, car tout peut être remis en question d'un instant à l'autre !

- Oh, ça va, inutile de me rappeler qu'en une fraction de seconde une balle a tout fait basculer entre Ayvi et moi ! aboya encore le jeune homme. Si elle se remet, elle ne me pardonnera sans doute pas d'avoir sacrifié notre fils à naître… Sinon, oiselle de mauvais augure, qu'essayes-tu encore de me faire comprendre, à demi-mots ? !

- Les tiens ont toujours été sans attaches, car ça donne également prise aux ennemis. Et, si un temps le bonheur a été présent, il n'a jamais duré.

- Insinuerais-tu que la disparition de mon père serait le prélude à la fin de notre famille ?

- Pas à ce point de désastre, mais il en est fini des jours tranquilles. Je ne sais pas ce que tu vas découvrir dans la Constellation des Abeilles, mais cela sera certainement puissant, dangereux, et risque de ne pas s'en tenir à cette Zone Galactique !

- Et moi, je crois que je te préférais quand tu me réconfortais !

- C'est ce que je fais, en ne te dissuadant pas de ce voyage vers une zone quasi inconnue et qui abrite une forme de vie terriblement menaçante pour les Humains ou Non-Humains, qu'ils soient de l'Union ou pas ! Je te confirme donc que tu ne t'es pas lancé en vain dans ces recherches…

- Mais ? grinça Aldéran.

- L'avenir est encore nébuleux, je ne le distingue pas suffisamment. La seule chose dont je sois certaine est qu'il ne te faudra beaucoup de courage !

- Merci… grommela encore le jeune homme, mais avec un semblant de sourire à la perspective des difficultés qui se profilaient et qui le stimulaient !

Il se leva, pour se diriger vers son piano.

- Tu restes à déjeuner ? proposa-t-il.

- Non, mon voyage ne peut attendre. Je te retrouverai, le moment venu.

- A bientôt, Maetel, avec plaisir. En dépit de mon mauvais accueil !

- Je ne m'arrête jamais à ce genre d'impression, sourit-elle. Et tu es tellement inquiet ! Crois en moi, Aldéran, à défaut peut-être de me croire, conclut-elle ne déposant un baiser sur sa joue balafrée.

- Je n'aurai pu rêver une meilleure amie… même si tu demeures trop bizarre !


Insomniaque, Aldéran était revenu sur la passerelle, en état de veille vu que l'on était en pleine nuit.

- C'est quoi cet écho que nous laissons derrière nous ?

- La station-relai de communication AS-4, le dernier vestige de technologie avant la Constellation des Abeilles, informa Toshiro.

- Je vois… Toujours aucun écho de ta mémoire initiale ?

- Impossible d'entrer en contact avec le Toshiro du Grand Ordinateur de l'Arcadia. Je ne capte absolument rien de lui !

Le jeune homme soupira alors que le Lightshadow entrait dans la Constellation des Abeilles, un espace totalement inhospitalier et mystérieux.