PROLOGUE
Je ne gagne pas d'argent en écrivant cette histoire, tout l'univers de Twilight est à Stephenie Meyer si ce n'est les personnages et les univers que j'ai crées.
Je respirais à plein poumons l'air de la nuit.
Cela me fit du bien. J'avais simplement trop bu.
Je relevais la tête et admirais les étoiles, scintillantes et présentes par milliers à cette heure avancée.
Mmhmmh, j'aimais les villes de bord de mer, le plaisir de contempler le ciel dans un silence quasi absolu.
Je regardais autour de moi, ce jardin était magnifique et paraissait sans fin.
Piscine immense, petits bancs en bois, arbres, arbustes, fleurs multicolores, petits chemins de pierre et même une fontaine agrémentée d'une statue.
Putain de gens riches!
Je m'étais volontairement éloignée de la baie vitrée du salon qui donnait sur l'immense terrasse afin d'échapper au son de la musique, bien trop forte à mon goût.
La vibration des basses se répercutait dans tout mon corps, jusqu'à mon cerveau, me rappelant combien j'avais picolé.
Après avoir emprunté les marches en marbre blanc desservant la terrasse, je m'enfonçais dans le jardin, remarquant au passage des tentes qui avaient été montées en prévision du manque de couchage.
Tu m'étonnes, une centaine de personnes étaient présentes afin de célébrer comme il se doit les 20 ans d' Alice Cullen.
Je l'adorais cette fille, je l'aimais même, elle faisait partie de ma vie depuis si longtemps qu'il m'était impossible d'imaginer qu'elle en disparaisse un jour.
Je me souviens encore combien elle avait bouleversé mon existence en s'installant, elle et sa famille, dans ma tendre ville de Forks, l'année de mes 16 ans.
Pourtant, elle m'avait entrainée dans un univers de gens friqués qui me rappelait au quotidien que je manquais cruellement d'argent et de famille.
J'étais de classe moyenne, mon père, flic, avait des revenus corrects, habitait une maison correcte, voulait me payer des études correctes, pensant qu'il n'y avait aucune honte à être un digne représentant de la middle-class.
J'avais effectivement longtemps éprouvé le désir de devenir professeur de littérature, dans un lycée public bien sûr et mon père, Charlie Swan, était très fier de ça.
Mais Alice, son amitié fusionnelle dès notre rencontre et son hystérie grandement accrue depuis, m'avait dissuadée de me contenter de cet avenir qu'elle qualifiait de tellement commun!
Sous la bénédiction de ses parents et après de nombreuses engueulades avec mon père, elle m'avait poussée à travailler d' arrache-pied pour pouvoir postuler pour de grandes universités, section journalisme, avec un possible financement Cullen à la clé.
Je ne l'en remercierais jamais assez d'ailleurs, j'avais obtenu une bourse pour aller à Columbia.
Mon diplôme obtenu, j'étais donc partie avec Alice à New York, elle avait été acceptée dans la même université et ses parents subvenaient à nos besoins quotidiens, nos logeant dans un immense loft de l'Upper East Side.
Ils compensaient leur absence par l'argent. Banal, d'accord, mais cette situation avait changé ma vie.
J'étais la meilleure amie d'Alice depuis nos 16 ans, alors je faisais partie de la famille. J'étais leur deuxième fille, promise à un avenir prometteur, donc ils lâchaient les billets. Alice leur avait demandé, Alice avait obtenu, comme toujours.
Mon père n'avait pas compris, refusant que les parents Cullen me payent quoique ce soit.
J'acceptais son point de vue, totalement, mais Alice m'avait fait entrevoir, en quelques mois, une vie que je n'aurais jamais pu envisager.
J'étais devenue droguée à cette existence douce et facile que me permettait l'argent des Cullen.
Je n'étais pas à ma place mais je m'en foutais, j'aimais Alice, j'aimais sa famille autant que je les enviais, j'étais dépendante.
J'avais délaissé mes amis d'enfance depuis déjà un moment lorsque j'avais bouclé mes bagages pour de nouvelles perspectives new-yorkaises.
Mon père, quelques jours avant mon exil pour la Big Apple, passait son temps au téléphone avec son meilleur ami, Billy, accessoirement mon père de substitution, dont la femme avait mis au monde mon ami de toujours, Jacob. Ils habitaient tous deux dans la réserve indienne de la ville, la Push.
Les murmures étouffés de Charlie au téléphone, ses cris, ses paroles définitives qu'il me lançait tandis que Billy tentait de me raisonner à travers le haut parleur du combiné, ne me firent pas flancher.
Ce que m'offraient Alice et sa famille était un échappatoire, une existence nouvelle et un pass, depuis déjà un an, pour une vie sexuelle et festive plus que satisfaisante.
Le jour de mon départ, Charlie pleura dans mes bras me répétant pour la énième fois qu'il n'aimait pas ce que j'étais devenue depuis que les Cullen étaient entrés dans ma vie. C'était la première fois que mon père pleurait devant moi, il me laissa néanmoins partir mais finit par refuser mes appels dès l'instant où j'avais mis un pied à New York.
Trois ans déjà!
De mon père ne me restaient que des mails plus ou moins espacés, des joyeux noëls et bon anniversaire à distance. Je n'avais plus qu'Alice et sa famille.
Mon Alice!, elle que je détestais parfois pour m'avoir enfermée dans cette situation, bien que totalement consentante.
La fête d'anniversaire pour ses 20 ans était belle, fastueuse et se déroulait sur quatre jours dans l'une des maisons secondaires bordant l'océan Pacifique de ses parents, « papa et maman Cullen », comme je me plaisais à les appeler.
Je me revois encore, peu de temps après l'arrivée d'Alice à Forks, en train de glousser comme une conne en racontant à ma mère, Renée, combien cette famille dégueulait le fric comme substitut à l'amour. On en pleurait de rire elle et moi.
Elle avait pourtant abandonné sa petite fille, loin de la crasse du quotidien de Forks comme elle disait, pour un baseballer professionnel riche et bien portant.
J'avais fini par complètement lui pardonner lorsque j'avais reçu mon premier cadeau d'Alice, un bracelet en or fin, qui fut le premier d'une longue liste. J'avais alors pour la première fois ressenti la puissance du pouvoir de l'argent.
L'apparition des Cullen dans ma vie m'avait ainsi permis d'avoir un semblant de complicité avec ma mère, même si c'était souvent sur le dos de ces derniers.
En réalité, ils avaient surtout creusé un fossé encore plus important entre elle et moi car je sentais bien que, derrière ces railleries, ma mère me jalousait.
Les parents d'Alice m'offraient la possibilité de suivre des études prestigieuses, cadeau que Renée n'osait pas demander à son nouveau mari, puisque, selon elle, n'étant pas sa fille, un tel sacrifice pour cet homme était impossible.
Néanmoins, Phil, mon beau-père, était gentil, transparent, me collant maladroitement, lors de nos rares retrouvailles annuelles, de beaux billets verts dans la poche, me permettant d'acheter de belles fringues pour concurrencer Alice.
Je n'avais donc pas beaucoup à faire pour que ma mère se moque des Cullen, même si elle avait fait comme moi, se soumettant au pouvoir de l'argent dès qu'elle l'avait trouvé et roucoulant au téléphone dès que le père d'Alice lui passait un coup de fil.
Je me dégoutais pour l'encourager dans cette voie, je me dégoutais pour jouer ce jeu-là.
Ma mère et moi étions pourries, ma mère et moi avions tué mon père, moi avec les Cullen, elle avec Phil.
Malgré tout, je restais fermement accrochée au bras d'Alice depuis notre rencontre, souriant de toutes mes dents.
Renée et Phil m'invitaient deux fois par an dans leur immense villa de Beverly Hills, me permettant, durant quelques jours, de connaître ce qu'Alice vivait au quotidien. Ils m'autorisaient également à me la péter chaque été en organisant une immense fête, tentant alors de regrouper mes nouveaux amis richissimes ET mes amis d'enfance: Angela, Ben, Jacob, Léa et le reste de la réserve indienne.
Ces derniers n'étaient venus qu'une seule fois, pour une soirée succédant la remise des diplômes du lycée, uniquement pour me faire plaisir semble t-il, nos rapports étant passablement distendus depuis qu'Alice avait pris une place importante dans ma vie un an plus tôt.
Ce soir là, je les avais à peine vu, ce soir là, je me faisais sauter par Mike dans un des nombreux et immenses placards de la maison tout en pensant à un autre. Ce soir là, Ben et Angela m'annonçaient leur départ dans deux jours pour l'université de Yell. Ce soir là, Jacob et Léa s'embrassaient pour la première fois pour ensuite décider de s'envoler pour Boston afin d'ouvrir leur propre commerce. Ce soir là, je ne savais pas que je n'allais plus avoir de contact avec mes amis de toujours pendant plus d'un an.
Les Cullen m'avaient tout pris et tout donné. Plus de père, plus d'amis d'enfance, une mère encore plus distante, si c'était possible, de merveilleuses études, de nouvelles amitiés et puis l'amour.
