Titre : Night & Pain

Chapitres : 01/06

Auteur : Foxx

Genre : Yaoi/Lemon/SM

Disclaimer : Les GazettE appartiennent à leur maman.

Note : Cette histoire date de plusieurs années déjà, soyez indulgents...


Un corps long et mince était allongé sous les couvertures, bougeant sans cesse afin de trouver une position à peu près confortable. Reita avait chaud, beaucoup trop chaud, mais la fenêtre paraissait si loin et la fatigue était telle qu'il était presque impensable de se lever, même pour un peu d'air frais. Sur la table de nuit, le réveil indiquait minuit passés mais il ne parvenait toujours pas à trouver le sommeil, se mordillant nerveusement la lèvre comme pour faire passer la frustration de l'insomnie. Le bassiste s'apprêtait à se retourner dans son lit une nouvelle fois lorsque son téléphone sonna et le fit presque sursauter, le son d'une des chansons de leur groupe paraissant amplifié dans le silence environnant.

"Oui ?" murmura-t-il d'une voix rauque, en décrochant.

"Reita, c'est moi."

Le bassiste se leva au son de la voix de Ruki, marchant jusqu'à la fenêtre pour l'ouvrir et s'appuyer contre le rebord, jetant un regard circulaire aux rues calmes et désertes en contrebas. Le chanteur n'avait pas pour habitude d'appeler aussi tard, surtout pendant les jours de repos, il avait dû se passer quelque chose de grave.

"Tu sais où est Uru-chan ?" s'enquit la voix du chanteur, à la fois soucieuse et contenue, comme s'il essayait de montrer le moins possible son inquiétude. Reita se tourna dos à la fenêtre, laissant échapper un long soupir avant de répondre. Les états d'âme de Ruki concernant leur guitariste devenaient usants pour tout le monde, et en particulier le bassiste blond à qui le chanteur se confiait souvent.

"Aucune idée," dit-il le plus calmement possible, son ton légèrement sec trahissant malgré tout son agacement. "Tu peux pas l'appeler ?"

"Ca répond pas," murmura Ruki d'une voix angoissée, complètement indifférent à l'énervement du bassiste. Celui-ci fronça les sourcils et se mit à tapoter nerveusement contre le bord de la fenêtre; les heures passées à essayer de s'endormir l'avaient suffisamment agacé pour qu'il ai en plus à écouter le chanteur geindre des escapades un peu trop fréquentes d'Uruha.

"Je m'inquiète," reprit le chanteur et cette fois, Reita n'essaya même pas de dissimuler un long soupir d'agacement.

"Tu sais bien qu'il fait ça tout le temps," maugréa le bassiste en retournant près de la table de nuit, excédé et jaloux. "Si tu t'inquiètes tant pour lui, fais en sorte qu'il passe ses nuits avec toi et tout ira bien !" Il ne prit même pas la peine d'écouter la réplique de Ruki et raccrocha, jetant son téléphone sur le lit dans un mouvement rageur.

Uruha... C'était le bel apollon du groupe, l'inégalable, le petit génie de la guitare, l'adoré des femmes, et surtout, la personne pour qui Ruki se faisait du souci, l'homme que le chanteur semblait avoir besoin de voir en permanence. Reita donna un coup de pieds dans son lit et ouvrit son placard d'un mouvement vif, trop agacé pour pouvoir trouver le sommeil. Il s'habilla rapidement et prit un peu d'argent, ramassant son téléphone au milieu des couvertures pour aller faire un tour dans les rues de la ville, toujours animées malgré l'heure tardive.

A quelques centaines de mètres de là, dans un petit appartement, quelqu'un d'autre n'arrivait pas à trouver le sommeil.

Il attendait.

Aoi avait les yeux fixés sur la porte de sa chambre, un petit sourire aux lèvres, ne sachant que trop bien ce qui allait venir. Le guitariste ne portait plus qu'un boxer, il n'avait même pas prit la peine de se démaquiller et avait gardé le piercing qui ornait ses lèvres et celui au creux de son nombril. Assis sur son lit à peine défait, il semblait attendre la venue de quelqu'un avant de se laisser emporter par la fatigue de la journée qui se lisait sur son visage.

La porte s'ouvrit alors timidement et le sourire d'Aoi s'élargit, satisfait de voir sa longue et pénible attente se terminer.

"Entre," ronronna le guitariste, les yeux mis-clos.

Deux bottes noires recouvertes de jambières violettes apparurent dans l'encadrement de la porte, immédiatement suivies de deux longues et fines jambes qui se terminaient par un court short noir. Après un instant d'hésitation, un visage à la fois innocent comme celui d'un enfant et beau comme celui qu'une femme apparut dans la pièce.

"Ne sois pas timide, Ruwa-chan..." murmura Aoi, son regard dévorant sans complexes le corps qui s'avançait désormais vers lui à pas tremblants.

L'intéressé referma finalement la porte et s'approcha du lit sans risquer un seul regard vers Aoi, avant de s'agenouiller au pieds de celui-ci. Le guitariste brun passa lentement ses doigts dans les cheveux doux qui s'offraient à ses caresses, comme pour féliciter Uruha de son obéissance, puis il inclina doucement mais avec une certaine fermeté la tête du blond et écarta les jambes en un mouvement gracieux, de manière à approcher de son boxer noir les lèvres pulpeuses de l'androgyne.

Le guitariste agenouillé sentit le rouge lui monter aux joues, ses paupières se fermant comme par réflexe dans un acte qu'il avait répété maintes et maintes fois. Il avait honte, mais les sentiments qui brûlaient en lui le poussaient à mordre l'élastique du sous-vêtement de son ainé et à le faire glisser le long de ces hanches si désirables, pour entendre Aoi gémir de désir, et espérer encore une fois se satisfaire de leur relation purement charnelle.