S'il est un personnage dont on ne sait rien, c'est bien la mystérieuse Anthea. Comment a-t-elle rencontrée Mycroft Holmes ? Comment est-elle devenue son assistante ? Mais surtout, puisqu'elle ne se nomme pas Anthea, quel est son véritable nom ?

Tout a été supposé, tout a été écrit sur la belle Anthea. Et comme je ne pouvais pas résister d'y mettre mon grain de sel, voici donc ce que j'ai imaginé.

Cette courte histoire se présentera en deux chapitres. Anthea n'apparaîtra que dans le deuxième que j'éditerais assez vite. Dans ce premier chapitre, je raconte pourquoi Sherlock ne failli jamais devenir le détective consultant du DI Lestrade.

Une petite note avant de commencer : comme je l'ai fait dans " Lorsque l'enfant paraît " pour Mark Gatiss et Benedict Cumberbatch, j'ai décidée de respecter la date de naissance de Lisa Mcallister (l'interprète d'Anthea) et de l'attribuer a son personnage. Ainsi donc, Anthea est née le 21 novembe 1980.

Avertissement : je ne possède pas Sherlock. Il appartient a Sir Arthur Conan Doylet a messieurs Gatiss & Moffat.


- LA MAIN TENDUE -

oOo

2002.

Mycroft Holmes savait que ce jour qu'il redoutait entre tous finirait par arriver. Il avait pourtant tout fait pour le protéger contre lui-même, de tenir éloigné toute tentation de son petit frère qui s'était réfugié dans l'univers destructeur des drogues. Et il ne savait toujours pas pourquoi. Sherlock n'avait jamais donné de réel explication, disant simplement que " c'était comme ça ".

Mycroftl avait donc tout fait pour éloigner les tentateurs, allant jusqu'à les menacer des pires représailles si ils lui vendaient quoique ce soit. Mais rien à faire Sherlock trouvait toujours le moyen de se procurer son bonheur quotidien. Dieu seul sait comment. Leurs parents, à bout de patience, avaient fini par lui couper les vivres en espérant que, peut-être... Mais, non. Sherlock arrivait quand même à acheter la diabolique poudre blanche, la cocaïne. Comment ? Mycroft aurait préféré ne l'avoir jamais appris mais il avait fini par le découvrir. Son petit frère se vendait, il vendait son corps.

- Il faudra que cela finisse un jour, se disait souvent Mycroft.

Et ce jour avait fini par arriver lorsque le téléphone avait sonné, lorsqu'une voix lui avait annoncer que son petit frère se trouvait au service des urgences du Saint-Bartholomew Hospital. Ce même hôpital où Sherlock été né vingt-six ans plus tôt.

Sherlock avait disparu depuis six mois. Il avait échappé a toute surveillance et avait réussi à disparaître. Totalement. Comme si le néant l'avait entièrement absorbé. Et puis voila que Mycroft le retrouvait allongé sur un lit d'hôpital. Et dans quel état, mon Dieu. Inconscient, relié a ces machines qui le maintenait en vie. Son corps fin et élancé aux grâces de danseuse était devenu d'une maigreur effrayante. Sa peau était si pâle qu'elle semblait transparente. Ses bras décharnés portaient bien sûr les preuves de sa toxicomanie. Toutes ces marques d'injection. Tant de marques, beaucoup trop de marques.

- Sherlock, espèce de petit con ! murmura Mycroft, désespéré de voir l'état lamentable de son petit frère adoré.

Puis vint la fureur. Car sur les poignets délicats, les marques d'ecchymoses étaient nettement visibles. Ce qui n'avait été jusqu'alors qu'un soupçon était devenu une certitude et il n'avait plus qu'une seule envie. Retrouver ceux qui lui avait fait subir cela et les mettre tous en pièces. Mais Mycroft savait qu'il ne pouvait pas laisser éclater sa rage, là, dans cette chambre d'hôpital, face a ce lit où son petit frère agonisait. Car il n'était pas seule. Il y avait cet inconnu qui se trouvait déjà là lorsqu'il était entré dans la chambre et qui l'observait silencieusement.

- Ainsi c'est vous le grand frère ? lui demanda enfin l'inconnu.

Mycroft hocha la tête sans un mot.

L'homme alla jusqu'à lui. Mycroft l'observa en se disant que, ma foi, il était plutôt séduisant. De haute taille et larges d'épaules, il avait de beaux yeux bruns dans un visage sympathique. Ses cheveux bruns commençaient à grisonner bien qu'il devait être plus âgé que lui d'à peine quelques années.

- Son état est moins grave qu'il n'y paraît, continua l'homme. Les médecins ont provoqué un coma artificiel afin d'éliminer toute trace de narcotique de son sang. Et pour répondre a la question que vous vous posez, des tests ont été effectués et il n'y aucun risque de MST. Ah, je ne me suis pas présenté... Détective inspecteur Gregory Lestrade.

- Scotland Yard ? demanda Mycroft soudain inquiet. Est-ce que mon petit frère...

- Non, non, rassurez-vous. Je n'étais pas de sercive lorsque je l'ai trouvé et j'avais plus urgent à faire que de signaler la découverte d'un jeune toxicomane victime d'une overdose de cocaïne. Et je ne tiens pas à le faire.

Et comme Mycroft le regardait sans comprendre.

- Je connais ce jeune homme depuis déjà un certain temps. Il venait roder près de nos scènes de crime, semblant porter un grand intérêt a notre travail. Ce qui me sembla plutôt étrange. Les garçons dans sa situation ont plutôt tendance à fuir la police. J'ai fini par aller jusqu'à lui pour lui parler et tout de suite, ne me demandez pas pourquoi, j'ai voulu lui venir en aide. Mais ce fut quasiment impossible. C'était comme vouloir apprivoiser un animal sauvage. Si s'avait été un adolescent en fugue, je ne dis pas. Mais un jeune homme. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, je ne sais pas pourquoi il s'est réfugié dans la rue mais c'était en train de le détruire, cela se voyait. J'ai au moins une fois réussi à l'emmener chez moi pour qu'il puisse prendre une douche, manger un véritable repas et dormir quelques heures dans un véritable lit. Je lui ai dit qu'il pouvait rester aussi longtemps qu'il le voulait, qu'il y était en sécurité mais le lendemain il avait disparu.

- Il ne serait jamais resté, dit Mycroft. Mon frère est un drogué. Tout a été fait pour lui venir en aide mais il a toujours refusé toute aide. Je ne sais pas ce qu'il peut trouver dans le monde des drogues. Il est sans doute plus sécurisant pour lui que le monde réel. Vous n'auriez rien pu faire pour le retenir.

- Pourtant il s'est souvenu de moi lorsqu'il en a eu besoin. Peut-être parce que je ne lui ai rien imposé, que je n'ai pas été moralisateur avec lui. J'ignore ce qui lui ai arrivé mais je l'imagine. Lorsque je l'ai trouvé inconscient la nuit dernière, il se trouvait non loin de chez moi. Ses vêtements étaient déchirés. Il avait été battu, c'était visible. Et sans doute pire si on en croît les ecchymoses sur ses poignets. La situation était urgente. Appeler le 999 et attendre l'arrivée des secours aurait été trop long. Je l'ai emmené moi-même jusqu'à St Bart. Et lorsqu'on l'a déshabillé au service des urgences, on a trouvé sur lui un bout de papier bien plié sur lequel était inscrit un nom et un numéro de téléphone.

- C'est ainsi que vous m'avez contacté. Il avait donc garder ça sur lui pendant tout ce temps ? Mais pourquoi est-ce auprès de vous qu'il a été chercher du secours ? Et maintenant, que devons-nous faire de lui ? Comment pouvons-nous l'aider ?

- Il ne faut plus lui laisser le choix. Il faut le sortir de la rue et faire en sorte qu'il n'y retourne jamais. Car la prochaine fois, ce n'est pas sur un lit d'hôpital que vous retrouverez votre petit frère mais sur une table de la morgue. Je ne peux pas me mettre a votre place ni a celle de vos parents, je ne suis pas son père. La seule chose que je peux faire, c'est ne pas signaler le fait pour que son nom n'apparaisse pas dans les fichiers de Scotland Yard. C'est la seule chose que je peu faire pour lui venir en aide.

Mycroft hocha la tête. Il savait que c'était vrai et qu'il n'avait pas vraiment le choix et a Sherlock non plus il ne laisserait pas le choix. Il ne lui laisserait pas l'occasion de se détruire un peu plus. Ses parents ne supporteraient d'aller s'incliner sur une tombe.

- Il va certainement me détester, dit-il en regardant le corps inanimé allongé sur le lit. Mais vous avez raison, nous ne devons plus lui laisser le choix. Et puisqu'il ne reste que cette seule solution...

La seule solution, la dernière solution sans doute, il le savait, c'était une cure de désintoxication.

oOoOo

Et lui ? Lui, Mycroft Holmes ? Il allait continuer comme avant, tenter de protéger son petit frère contre lui-même et le tenir éloigner de toute tentation. Que pouvait-il faire d'autre. Il n'avait jamais eu que ça. Son petit frère était sa vie. Il n'avait jamais eu rien d'autre ni personne.

Qui d'ailleurs voudrait de lui ?

Il ne savait pas que quelqu'un quelque part l'attendait déjà. Quelqu'un qui ignorait encore tout de lui mais qui prendrait bientôt une place importante dans son existence. Quelqu'un a qui il donnerait une vie, quelqu'un à qui il donnerait un nom