Hey !
Je vous retrouve avec une fanfic (encore une) un peu spéciale aujourd'hui .
En effet, ceci est une réécriture du livre Le Comte de Monte-Cristo.
Je voulais vous faire (re)découvrir cette histoire que j'aime vraiment en remplaçant les personnages originaux par des youtubeurs, et en essayant de la rendre plus accessible au niveau vocabulaire/tournure de phrases.
Gardez en tête que rien ne m'appartient dans ce qui va suivre, l'histoire et le scénario appartiennent à Alexandre Dumas, les personnages s'appartiennent à eux-même,... Je n'ai fait qu'un effort de réécriture.
PS : Si quelqu'un souhaite refaire une couverture plus adaptée, dites le moi ^^
Bref, je vous laisse, j'espère que ça vous plaira :3
La foule s'amassait sur les quais de Marseille. Plus d'un venait observer l'étranger spectacle qui se jouait devant les yeux de tous.
En ce 24 février 1815 entrait dans le port de Marseille le navire Pharaon, revenant d'un voyage de trois mois au cœur de la Méditerranée. Cependant, une étrange ambiance régnait sur le bateau, et d'aucun aurait pu dire qu'il s'était produit une tragédie. Les plus attentifs avaient noté que le navire ne possédait aucun dégât physique et que, par déduction, c'était auprès de l'équipage qu'un voile de tristesse s'étendait.
Depuis le pont, un jeune homme observait d'un œil vif et habile les manoeuvres des matelots apparemment sous ses ordres. Une barque se rapprochant rapidement du navire qui glissait doucement sur les flots apaisés du port attira son attention. Il s'accouda aux haubans et attendit que la barque s'arrête à sa hauteur. La barque à l'arrêt, l'homme à son bord s'adressa au jeune homme sur le bateau.
- Antoine ! S'écria-t-il. Vous voilà enfin revenu de ce voyage, heureux de vous revoir !
À ces mots, le jeune homme sourit.
- Moi de même, monsieur. Attendez-moi, je vous apporte une échelle.
Il alla chercher une petite échelle de corde qu'il fixa au hauban et déroula jusqu'à la barque. L'homme de la barque saisit l'échelle et commença à la grimper avec dextérité.
Une fois à bord, il serra la main du jeune homme.
- Alors, dit-il, comment s'est passé le voyage ? Pourquoi cette ambiance pesante, est-il arrivé malheur à mon bateau ?
- Eh bien, répondit Antoine, si la cargaison est en bon état, ce n'est pas le cas du moral de mes camarades.
- Et pourquoi cela ? Mais dites-moi, où se trouve ce bon capitaine...
-Là est bien le problème, monsieur Baud, le capitaine nous a quitté il y a quatre jours, pris d'une terrible fièvre qui l'a terrassé.
- Je suis bien désolé de l'apprendre...
Même s'il avait voulu le faire croire, il était facile de deviner que Patrick Baud, armateur et propriétaire du Pharaon, s'inquiétait autant, si ce n'est plus, de l'état de son navire que du sort du pauvre capitaine.
- Veuillez m'excuser, monsieur, mais je dois vous laisser, je dois superviser les dernières manoeuvres, et je vois d'ailleurs monsieur Bonnefoy qui sort de sa cabine, je suppose que vous voudriez lui parler.
- Allez-y, Antoine, je ne veux pas vous gêner.
Le jeune homme s'éloigna en criant quelque ordre aussitôt exécuté par les matelots. De son côté, Patrick Baud alla rejoindre Victor Bonnefoy, un jeune comptable d'environ 25 ans engagé pour le voyage, qui sortait en effet de sa cabine. L'armateur lui serra la main et dit :
- Bonjour mon cher, comment vous portez vous ?
- Aussi bien que j'espère que vous vous portiez, monsieur Baud. Je viens de terminer les comptes et je viens vous remettre les documents.
- Parfait, répondit l'autre, un sourire joyeux sur le visage. Votre voyage s'est-il bien passé ?
- Oh, se contenta de répondre le comptable, je dirais que je n'ai pas à me plaindre, si ce n'est du regard qu'à l'équipage sur moi.
- Que dites-vous donc ? Qu'est-il arrivé pour que vous soyez vu d'un mauvais œil par ces matelots ?
- Rien de bien méchant, je vous rassure, je me suis juste quelque peu querellé avec monsieur Daniel car il nous a fait perdre deux jours en nous faisant rester à Elbe pour je ne sais quelle raison, mais ce ne sont que des disputes futiles.
Patrick jeta un regard vers Antoine qui donnait toujours des ordres.
- Bah, dit-il, je suis certain que ce brave Antoine n'avait pas l'intention de vous attirer une mauvaise réputation parmi l'équipage. Et puis, j'imagine, au vu de la façon dont ils obéissent à ses ordres, que ces marins sont plutôt admiratifs de lui.
Victor lança un regard noir en direction d'Antoine.
- Ça, pour donner des ordres... lacha-t-il avec une amertume mal dissimulée. Depuis que le capitaine nous a quitté, monsieur Daniel passe son temps à diriger les autres matelots comme s'il était lui-même le capitaine de ce navire.
- C'est son rôle en tant que second. Et puis, le jeune Daniel a beau n'avoir que 19 ans, je trouve qu'il se débrouille aussi bien, voire même mieux que certains capitaines plus âgés.
Victor s'apprêta à répliquer lorsque Antoine réapparut près d'eux. Le comptable s'effaça non sans foudroyer Antoine des yeux, et alla se placer en retrait, écoutant aussi discrètement qu'il le pouvait la discussion qui venait de s'engager.
- Dites-moi, Antoine, l'on m'a rapporté que vous aviez séjourné plus longtemps que prévu à Elbe, comment se fait-il ?
- C'est vrai, monsieur, mais c'était-là l'une des dernières volontés de ce brave capitaine. Je devais rencontrer le Grand Maréchal qui m'a remis un paquet à faire livrer à Paris.
- Le Grand Maréchal ? C'est donc cela... Et... (il sembla hésitant) Et l'avez vous vu ?
- L'Empereur* ? Je dois l'admettre, j'ai été assez impressionné de me retrouver face à lui.
-Vous l'avez donc rencontré ? Que vous a-t-il dit ?
- Il m'a complimenté sur le navire et je lui ai répondu qu'il appartenait à monsieur Patrick Baud de Marseille.
- Merveilleux !' S'exclama l'armateur.
- Pardonnez-moi, interrompit l'un des matelots, mais la douane vient d'arriver...
- J'arrive, répondit Antoine. Monsieur Baud, si vous voulez bien m'excuser.
- Faites, faites...
Antoine repartit. Victor, quant-à lui, se rapprocha.
- Vois voyez, dit Patrick, Antoine avait une très bonne raison de rester à Elbe, il ne faut pas lui en tenir rigueur.
- À ce propos, vous à-t-il parlé de la lettre ?
- Une lettre ? Non, il ne l'a pas mentionné. Comment savez-vous qu'il y avait une lettre ?
Victor rougit.
- Ehm, je passais par hasard quand je l'ai vu se faire remettre cette lettre, la porte était mal fermée. Mais oubliez ce que j'ai dit à ce propos, je me suis probablement trompé.
Il se retira et Patrick observa pendant quelques instants Antoine qui veillait au bon ordre sur le bateau. Lorsqu'il revint, Patrick demanda :
- Au fait, Antoine, voudriez-vous venir déjeuner avec moi une fois le bateau ammaré ?
- Ce serait avec un grand plaisir, mais j'ai promis ma première visite pour mon père.
- Je comprend, répondit Patrick avec un grand sourire, d'ailleurs, il n'y a pas que votre père qui vous attend...
Les yeux d'Antoine s'illuminèrent.
- Justine ? Demanda-t-il avec une pointe d'émotion dans la voix.
- Tout juste, mon ami, et elle n'a pas arrêté de venir me voir pour demander si vous étiez revenu.
Antoine sourit.
- Allez donc rejoindre votre père, et profitez de ce séjour à terre pour prendre.
- Merci beaucoup, monsieur.
- Le Pharaon ne repart que dans un mois, mais je compte sur vous pour être de retour à ce moment-là, mon navire ne peut repartir sans capitaine.
À nouveau, les yeux d'Antoine brillèrent en entendant les mots de l'armateur.
- Faites attention à ce que vous dites, monsieur, vous risqueriez de me faire croire que vous me faites capitaine...
- Et pourquoi pas ? Je ne suis pas le seul à pouvoir vous faire capitaine, mais je ferai mon possible pour que vois le deveniez.
- Oh, monsieur, vous faites de moi l'homme le plus heureux du monde ! S'exclama le jeune homme.
- Bien, et si vous alliez voir votre père ? Je suis sûr que vous lui manquez.
- Encore merci !
Il descendit du bateau, prit la barque pour rejoindre les quais, et disparut dans la foule sous les yeux bienveillants de Patrick et le regard noir de Victor.
Marchant le plus vite possible, Antoine traversa les rues de Marseille, jusqu'à arriver à un petit bâtiment décoré de fleurs. Il entra et monta les étages pour finalement se retrouver devant une porte entre-ouverte.
De là, il pouvait déjà voir son père, de dos, assis sur une chaise, entrain de s'occuper de petites fleurs au balcon. Antoine s'approcha avec un sourire et l'étreignit. Le père sursauta et se retourna pour voir son fils.
- Antoine ?! Mon Dieu, je ne savais pas que tu étais revenu, je suis si heureux de te voir !
- Moi aussi, père. Oh, tu ne devinera jamais à quelle point je suis heureux, je vais peut-être devenir capitaine du Pharaon !
- Capitaine ? Mon fils, capitaine...
Le vieillard était blême.
- Père, tu vas bien ? Attends, je vais t'apporter un peu de vin, cela te fera du bien...
- Il n'y a plus de vin, répondit le père.
- Comment, plus de vin ? Mais je t'avais donné deux cent francs lorsque je suis parti !
- Tu avais oublié que tu avais une dette envers notre voisin, Bob Lennon, et lorsqu'il est venu demandé son dû, et que je lui ai dit que tu étais parti, il a décidé d'aller directement chez Patrick Baud. Je lui ai alors donné ce que tu lui devais, de peur que cela te fasse du tort.
- Et quelle était la somme de la dette ? Blêmit Antoine.
- Cent cinquante francs.
- Ce qui veut dire que tu as vécu trois mois avec seulement cinquante francs... murmura Antoine, toujours plus pâle. Mon Dieu, père, si j'avais su... Je suis tellement désolé, tiens, prends cet argent, va et achète toi tout ce dont tu as besoin !
Il déposa sur la table une bourse contenant une somme d'argent considérable.
- Ne t'en fais pas, Antoine, je n'ai besoin de rien maintenant que tu es là.
- Oh, père... se désola son fils.
À ce moment-là, quelqu'un toqua à la porte et entra sans attendre de réponse. Les deux Daniel se retournèrent pour apercevoir Bob Lennon sur le pas de la porte, sa veste d'un rouge flamboyant posée sur ses épaules comme à l'accoutumée.
- Ah, dit-il, je savais que je te trouverais ici ! Je souhaitais te souhaiter un bon retour, haha. J'ai vu ce cher Victor il y a de cela quelques minutes, on a un peu discuté et il m'a annoncé la bonne nouvelle.
- Oui, répondit Antoine en dissimulant du mieux qu'il pouvait son ressentiment envers son voisin, monsieur Baud m'a dit que je serai peut-être capitaine du Pharaon.
Bob lança un regard empli de convoitise vers la bourse qu'avait laissé Antoine sur la table.
- Capitaine, voilà une bien belle condition... Qui rapporte argent et femmes, à ce qu'on en dit.
Le visage d'Antoine se crispa à ces mots.
- Pour ce qui est des femmes, se contenta-t-il de dire, mon cœur est déjà pris.
- Ah, oui, la belle Justine, n'est-ce pas ? Une jolie maitresse que tu t'es choisi.
- Justine n'est pas ma maitresse, s'empressa de corriger Antoine sur un ton plus dur qu'il ne l'avait prévu, elle est ma fiancée !
- Excuse moi, excuse moi... Mais tu as tout intérêt à l'épouser le plus vite possible, une jolie fille comme elle est souvent fort convoitée, surtout par des hommes dans une situation plus élevée que la tienne.
- Ce qui voudrait dire que si je n'étais pas capitaine... s'inquiéta le jeune marin.
- Elle aurait probablement tôt fait d'aller voir ailleurs.
- Non, se ressaisit le jeune homme, je connais Justine, notre amour est pure et sincère et elle ne partirait jamais avec un autre que moi.
- À toi d'un juger, dit simplement Bob.
- D'ailleurs, et si cela ne te dérange pas, père, je m'en vais immédiatement la rejoindre.
- Va, mon fils, dit son père en souriant.
- Dans ce cas, ajouta Bob, je vous laisse également, passez une bonne journée.
Il sortit, bientôt suivi d'Antoine dont la mauvaise humeur était partie entre-temps.
Tandis que le marin allait rejoindre sa fiancée, Bob se dirigea vers une ruelle non loin de là d'où il sortait. Dans cette ruelle, il retrouva Victor qui l'attendait.
- Alors, dit ce dernier, l'as-tu vu ?
- Je l'ai vu, maugréa l'autre, et il parle déjà comme s'il était capitaine.
Le comptable eut un sourire mauvais.
- Tu ne l'aimes pas non plus, n'est-ce pas ?
- Je n'aime pas les gens arrogants, et l'avenir qui s'ouvre à lui ne me dit rien qui vaille...
- Si nous pouvions trouver un moyen pour qu'il ne devienne pas capitaine, il arrêterait d'être aussi vantard...
- Que dis-tu ?
- Rien, je parlais pour moi.
- Quoi qu'il en soit, reprit Bob, quelque chose me dit qu'il va avoir des problèmes du côté de Justine.
L'attention de Victor s'éveilla un peu plus.
- Quoi donc ?
- Je l'ai vue se promener à plusieurs reprises au bras du jeune Mathieu, le pêcheur.
Victor sourit à nouveau.
- Et si nous allions boire un coup à la Réserve ?
Il parlait évidemment de la petite auberge située près de là où habitait Justine.
- Pourquoi ?
- Quelque chose me dit que nous aurons du spectacle...
Bob ne prit même pas le temps de réfléchir.
- Très bien, allons-y, je ne dit jamais non à un petit verre ! Tu payes évidemment ?
- Mais bien sûr mon ami, répondit Victor en surjouant un peu trop sa joie.
Et ils partirent vers la Réserve.
Et voilà, c'est la fin du premier chapitre !
J'espère que ça vous a plu ^^
Review ? :3
