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Bonjour à tous !

Alors après avoir écrit, effacé, réécrit, encore effacé, classé et fais des sous-dossiers voici ma nouvelle fiction !

J'attendais d'en avoir une qui s'écrive d'elle-même. Une histoire qui aurait un début et une fin mais absolument pas de milieu. J'adore quand je sais où je vais mais que je ne sais pas comment je vais y arriver -)

On voyage ensemble ? Notre couple fétiche est là, leur caractère plus ou moins les mêmes mais surtout nous ne sommes pas dans les Hunger Games de Suzanne Collins, non. Cette histoire se déroule de nos jours.

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Préambule

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Je pousse la grille de l'ascenseur d'une main et l'aide à se maintenir debout de l'autre. Nous passons devant le pas de la porte de mes voisins et j'espère sincèrement qu'il ne va pas se remettre à chanter à tue-tête dans le couloir. Ni dans la maison d'ailleurs, les cloisons sont minces ici. Arrivée devant ma porte, je l'appuie tant bien que mal au chambranle.

_ Attends, ne bouge pas, il faut que je sorte mes clefs.

_ D'accord, je ne bouge pas. Je reste droit comme un « i » !

Ce faisant, il se redresse du mieux qu'il peut et prend la position d'un soldat au garde à vous. Je me retiens de rire et profite de ce petit sursaut de lucidité de sa part pour ouvrir ma porte en vitesse. La clef tourne sans rechigner dans la serrure et je tourne la poignée. Au même instant, il chancelle et je dois le porter à nouveau jusqu'au canapé. Je n'ai jamais été aussi heureuse d'avoir un appartement aussi minuscule. Je l'assois sur le canapé et il s'y affale de tout son long avant de se remettre à fredonner une chanson qui parle de cookies et de cupcakes.

_Ne bouges pas, je vais te chercher de la glace.

Je m'avance vers mon coin cuisine et sort ma poche « spécial bobo » d'un des tiroirs. J'y mets une poignée de glaçons avant de me pencher au-dessus de l'évier pour y ajouter de l'eau froide. Je force un peu pour ouvrir le robinet récalcitrant et comme toujours, la tuyauterie vieillissante se met en branle, manquant de réveiller tout l'immeuble. Un mince filet d'eau froide finit par en sortir et je remplie progressivement ma poche. Est-ce que j'ai eu raison de le faire venir ici ? Je me suis mise en route sans vraiment prendre le temps de réfléchir… en même temps c'était ce qui me semblait le plus judicieux, sur le moment. Il n'avait plus son portefeuille, plus de téléphone, saignait et avait bien trop bu pour pouvoir allez où que ce soit tout seul. Entre une attente interminable aux urgences et mon appartement à deux minutes à peine, le choix était vite fait. Non, ma réaction avait été logique, je ne devais pas me prendre la tête avec ça. Il allait se reposer et après avoir dormi quelques heures, il pourrait se débrouiller tout seul et rentrer chez lui, voilà.

Je ferme le robinet et reviens vers lui, ma poche froide en main. Je m'arrête juste un instant, il regarde le plafond tout en continuant de chantonner. Mon canapé défoncé est à peine assez grand pour lui, ses jambes en dépassent d'au moins vingt centimètres mais qu'est-ce que j'y peux ? Je n'allais tout de même pas l'installer dans mon lit ? Ça aurait de loin dépassé mes prérogatives de bon samaritain.

En avançant, j'attrape une chaise et la cale près du canapé bien trop étroit pour me permettre de m'y asseoir aussi. Je me penche vers lui pour mieux observer ses blessures et il me regarde, son souffle est régulier me renvoyant une haleine aux notes de vodka et de menthe. Il aura une belle gueule de bois demain matin. Je me rends compte qu'il a une vilaine entaille au-dessus de l'œil droit qui s'est mise à saigner. Je me lève et vais chercher le nécessaire dans ma salle de bain. Je reviens avec ma boite de premier secours en remerciant silencieusement ma petite sœur et sors tout ce qu'il me faut pour faire un pansement.

_ Tu vas me sauver la vie ?

Je le regarde étonnée puis me penche vers lui pour nettoyer sa blessure.

_ Je n'irais pas jusque-là, ce n'est qu'un pansement.

Il grimace comme un enfant sous l'effet de l'antiseptique mais reprend sur sa lancée.

_ Oui, mais tu m'as sauvé tout à l'heure. T'es une sorte de superhéroïne, catcheuse le soir et infirmière dans la journée.

L'alcool lui fait vraiment dire n'importe quoi. Durant la soirée, il est passé de triste à enragé, enragé à guilleret et maintenant, il arbore un air de profonde réflexion tout en me parlant de superhéros.

_ Non, j'ai juste pris des cours de self-défense et pour la boite à pharmacie c'est ma petit sœur qui me l'a laissé, c'est elle l'infirmière.

Je place le pansement du mieux que je peux et je le sens très concentré sur ce que je viens de dire.

_ Donc pas de super pouvoir ?

_ Non, pas de super pouvoir.

Il réfléchit encore un peu puis son regard se fait soudain plus intense.

_ Pourtant tes yeux lancent des éclairs. Ils m'ont transpercé le cœur.

Je me sens rougir violemment. Je ne m'attendais pas à celle-là. Je reprends quelques cotons et poursuis mon travail.

_ Tu… tu dis des bêtises.

_ Non c'est vrai.

Je suis obligé de resté penché dans cette position pour bien désinfecter ses coupures. Il en profite et soulève sa main libre de façon à replacer quelques mèches qui me tombaient sur le visage, derrière mon oreille. Je baisse légèrement la tête vers lui et lui glisse un merci. Son geste se transforme en caresse le long de mon visage et je réprime un frisson de bien-être. Je ne bouge pas et il poursuit son avancée c'est seulement lorsque sa main entreprend d'avancer mon visage vers lui, que je réagis et reprends mes esprits.

_ Restes tranquille, ça vaut mieux. Tiens ça c'est pour ta tête, tu as une vilaine bosse. Et ça c'est pour tes mains, tu les a un peu égratignées sur le visage d'un de tes agresseurs. Il faudra te faire faire un check-up complet dès demain.

En me redressant, je lui applique la poche sur l'arrière du crâne avant de m'attaquer à ses articulations que je badigeonne doucement de crème cicatrisante. Il se laisse faire sans broncher et je sens que son regard ne me quitte pas. J'espère qu'il ne va pas revenir sur ce qu'il vient d'essayer de faire.

_ Tu viendras avec moi.

_ Où ça ?

_ A l'hôpital.

_ Non, je pense que tu pourras te débrouiller seul.

Un léger silence se fait avant qu'il ne reprenne :

_ Je ne crois pas, non.

J'ai ressenti comme une pointe de tristesse dans ses propos et mon regard s'est involontairement tourné à nouveau vers lui. Est-ce qu'il parlait toujours de l'hôpital ? Il plisse les yeux me renvoyant mon interrogation.

_ Tu es très belle, tu sais.

_ Arrête tu es saoul, c'est tout.

_ Pas tant que ça.

Et effectivement, je commence à me poser la question. La conversation a pris une tournure bien trop sérieuse depuis un moment déjà. Je me demande si je n'aurais pas préféré qu'il continue de chanter.

_ Bon, il est temps de se reposer un peu.

Je me lève, lui retire ses chaussures et reviens vers lui pour lui tendre un plaid.

_ Tiens une couverture.

Il l'attrape mais devant ses mouvements incohérents, je la reprends et entreprend de le border moi-même.

_ Merci… mmm. Je ne t'ai même pas demandé ton prénom ?

_ Katniss, je m'appelle Katniss.

_ Katniss. C'est joli. Moi c'est P…

_ Peeta, oui je sais.

Il semble surpris et je me pince les lèvres. J'ai répondu trop vite.

_ Je… je te l'avais dit ?

Je tourne mon visage vers lui, ses sourcils froncés montrent bien qu'il essaye de se souvenir à quel moment de la soirée il a pu me le dire, mais il ne trouvera pas. Il ne me l'avait pas encore dit, je le savais c'est tout. Son visage se détend et il soupire lourdement, sans doute vaincu par son mal de tête ou sa mémoire qu'il croit défaillante. Il me fait son plus beau sourire et me dit tout doucement et avec beaucoup de sérieux.

_ Merci Katniss.

Une légère onde de chaleur se répand en moi. Ses yeux d'un bleu profond me fixent avec intensité et je commence vraiment à me sentir mal à l'aise. Notre échange s'éternise un peu trop à mon goût et j'entreprends de ranger un peu autour de lui pour échapper à ce moment. Pourtant, je sens qu'il me regarde toujours. Je me tourne à nouveau vers lui et lui dit avec un ton un peu plus autoritaire qu'il devrait se reposer maintenant.

Il acquiesce, et sans ajouter un mot, il ferme les yeux, coupant net les sensations qu'il commençait à provoquer en moi. Je me redresse avec tout mon matériel et éteint la lumière du salon après un dernier regard sur lui. Je murmure un « bonne nuit » et me dirige vers ma salle de bain.

Une fois dans celle-ci, je jette cotons, pansements usagés et autres papiers dans la poubelle et range ma trousse de secours. Un œil dans le miroir en face de moi me permet de constater que je suis fatiguée moi aussi. J'ai même quelques traces de sang sur moi. Je me déshabille, soulève le couvercle du panier de linge sale et y jette mes vêtements souillés. Je tire le rideau de la douche et me glisse sous l'eau. Je retiens mon souffle car même si c'est le robinet d'eau chaude que j'ai ouvert, je sais qu'il lui faudra au moins 2 minutes – et deux minutes sous l'eau glacée c'est long - avant de se réchauffer enfin. Mais cette torture est assez efficace pour soulager les tensions dans mes muscles ou me permettre de me vider la tête. Et j'en ai besoin ce soir. L'eau commence à devenir moins froide et je me détends petit à petit. Tout en me savonnant, je repense aux évènements qui ont amené Peeta chez moi.

Je travaille tous les vendredis soirs dans un bar à la mode, plutôt select. La paie est intéressante et suite à quelques petits soucis personnels, j'ai besoin d'arrondir mes fins de mois. J'ai commencé là-bas comme serveuse mais ça me plaisait d'être derrière le bar. D'abord de temps en temps, pour donner un coup de main les soirs de forte affluence puis Thom, l'un des barmen, s'est pris d'amitié pour moi et a été plutôt ravie de me montrer deux, trois de ses trucs. D'après lui j'apprenais vite et bien, du coup, le jour où il a quitté son poste, il m'a recommandé au proprio qui aurait de toute façon plus de mal à trouver un bon barman qu'une bonne serveuse. Il a accepté et je suis passé de l'autre côté du comptoir.

Donc Peeta, je l'avais déjà vu. Plutôt discret comme garçon et toujours accompagné de son ami Finnick. Beaucoup moins discret que lui, c'est certain, mais correct tout de même. Ils viennent de temps en temps, boivent quelques verres, font un tour de piste, laissent généralement un bon pourboire et rentrent chez eux sans faire d'histoire. Des clients comme on aimerait en avoir plus souvent. Mais hier soir, il est venu seul. Ça m'a tout de suite mis la puce à l'oreille. Il ne vient jamais sans son ami. J'ai déjà vu sa bande de potes sans lui, mais jamais le contraire. Du coup, j'ai préféré le garder à l'œil.

Je soupire et referme l'eau de la douche. Tout en m'essuyant les cheveux, je me dis qu'il n'avait vraiment pas bonne mine. Il est resté dans son coin à regarder les autres danser et s'amuser pendant qu'il enchainait les verres. Il en boit rarement plus de trois et jamais les cocktails les plus forts mais là, il a dérogé à sa règle. Il a aussi éconduit quelques filles, ce qui m'a vraiment fait plaisir. Pas que ça me fasse quelque chose qu'il reparte avec une fille… il l'a déjà fait… deux fois. Mais les mecs bourrés qui repartent une fille à chaque bras je trouve ça dégradant, autant pour elles que pour eux. Donc au bout d'un bon moment, il s'est relevé pour partir. J'ai discrètement demandé à Vicky, l'une des serveuses, de s'assurer qu'on ne lui rendrait pas ses clefs mais qu'on lui appellerait plutôt un taxi et je suis retournée à mes affaires pensant l'histoire réglée. Je me trompais.

Je sors de la salle de bain, puis fait demi-tour. J'y rentre à nouveau, fouille dans le placard pour en ressortir une serviette et un gant que je vais poser sur la table de la salle à manger, puis dans le même temps, je vais dans la cuisine et prends une bouteille d'eau et de l'aspirine que je pose aussi sur la table, bien en évidence. Non sans avoir jeté un dernier regard à mon invité d'une nuit, qui semble profondément endormi, je prends enfin le chemin de mon lit.

Une fois allongée, je me surprends à me sentir vraiment bien malgré la soirée mouvementée. Pas du tout inquiète qu'un quasi inconnu soit dans la pièce juste à côté. Je sens le sommeil venir doucement, comme des vagues, des vagues à l'écume douce et légère surplombant l'océan d'un bleu profond, intimidant mais si envoutant par moment, je sens la chaleur du sable sous mes pieds et les rayons du soleil qui caressent ma peau. Je fini par m'endormir, me demandant ce qu'il se serait passé si je n'étais pas passé par là.


Bon eh bien, voilà, je me lance sans filet… J'espère que vous aimerez.

Je pense publier un chapitre par semaine et je n'ai aucune idée du temps qu'elle durera. Mais j'ai l'impression qu'elle sera longue… Si la force est avec moi -)

Biz