Avant toute chose :

Coucou c'est Asuka (Fanfic-fr), FicAndRea Illusion (usuellement) à la plume !

Voici la réécriture de ma fanfiction « Au-delà des Apparences ». Et oui, je suis toujours en quête d'améliorations et de perfections et pour célébrer ma reprise sur cette histoire, je me suis dit autant faire qu'elle soit la mieux possible. J'espère que ce qui suivra vous plaira à vous qui ne connaissez pas l'histoire et à vous qui la redécouvrez peut-être.

Je reprécise donc encore une fois que l'idée m'a été donné par Adeline et que je lui dois toute mon inspiration ! Ma reconnaissance envers toi est grande et donc, j'espère te rendre le retour avec cette histoire.

Bon, sortez vos 9mm, vos bazookas ou je ne sais quoi et dés que j'arrête momentanément d'écrire, n'hésitez pas ! Non, non pas sadique pour un sou

Par contre, n'ayant pas de bêta lecteurs pour cette histoire, je risque de laisser des erreurs sur mes pages et j'espère qu'elles seront minimes voir inexistantes !

Et dire qu'il y a des jeunes gens de 4 ans de moins que moi qui ont un niveau d'écriture bien meilleur que le mien -.-'

BREF, je ne vous embête pas plus avec mon blablatage à la noix et vous laisse découvrir cette introduction !

Tay, tay, tay !

Au-delà des Apparences

-Introduction-

« Les sanglots longs

Des violons

De l'automne

Blessent mon cœur

D'une langueur

Monotone. »

Paul Verlaine. Poèmes saturniens, Chanson d'automne.

Je m'étais levée ce matin là comme je me levais tous les jours depuis très longtemps déjà. C'était un matin banal. Une journée qui s'annonçait aussi monotone que les autres. Je pouvais d'ores et déjà prédire chaque événement qui allait m'accompagner jusqu'au lycée. Je savais déjà que mon chat viendrait me laver le visage de sa langue râpeuse sans oublier de mêler ses griffes acérées dans mes cheveux. Je savais avec quelle maudite énergie il tenterait de se défaire tandis que je me bagarrerai avec les noeuds qui s'enrouleraient autour de ses pattes. A force, je ne ressentais presque plus la douleur, mon cuir chevelu s'était tellement habitué qu'il en était devenu de pierre, ou presque. Si bien qu'il était inutile de penser à les coiffer.

Sans regarder le réveil, je savais qu'il était cinq heure et demi, et que j'avais devant moi deux heures et demi pour me préparer et me rendre au lycée.

Je me levais par simple dépit. Un soupir inutile s'échappa de ma bouche. Un soupire que j'aurais la joie de refaire le lendemain. Je me préparais sans hâte en prenant soin de ne plus regarder dans le miroir. Je savais ce que j'allais y trouver. L'image impropre d'une fille aux cheveux bagarreurs, à la mine trop pale et affreusement laide. Je savais que j'allais y voir toute ma lassitude. Autant ne pas se décourager d'avance. La journée venait à peine de commencer.

Quand je suis sortie de la douche, ma mère, à son habitude, se levait et venait me saluer. Gentiment, je la renvoyais se coucher tandis que j'allais préparer un bon déjeuner pour nous trois. C'est à dire ma mère, mon petit frère, Jérémie, et moi. Mon père n'était plus. Mort il y a de là 14 ans. Il paraît que je lui ressemble beaucoup. Il ne devait pas être bien beau alors. Ma mère, elle, était très belle. Elle avait une grâce naturelle même lorsqu'elle semblait triste ou malade. Elle gardait ce quelque chose qui la rendait magnifique. C'était une véritable reine.

Nous étions une famille solidaire bien que nos liens étaient plus ou moins étroits. Mon frère ne l'était que par ma mère. Son père s'était marié avec ma mère, mais leur idylle fut bref et ils se séparèrent quatre ans après la naissance de Jérémie. Il se nommait Aiden Fancford. C'était un macho de première classe. Un être que je détestais. Du temps où il vivait encore avec nous, il avait été un véritable poids pour tout le monde. Il buvait et était souvent violent. Il traitait ma mère comme une chienne. Mais il gagnait bien sa vie. C'était un fait. Il nous assurait de pouvoir vivre convenablement. Alors, docilement, ma mère s'est efforcée de ne rien dire jusqu'à ce qu'elle n'en puit vraiment plus. Je me rappelle encore aujourd'hui le jour où, les larmes aux yeux, elle était venue s'excuser auprès de Jérémie et moi pour ce qu'elle s'apprêtait à faire. Et je me souviens comment Jérémie s'était approché d'elle et lui avait souris. Avait-il compris la situation ? Mystère. Mais ce mystère a convaincu ma mère que c'était la seule chose à faire. La bonne chose à faire.

Dans le couloir qui menait à la cuisine, il y avait un miroir que je ne pouvais éviter. Il me narguait, me torturait avec plaisir. Il ne voulait pas que je le rate. Face à lui, je perdais tous mes moyens, le peu que j'avais. Je restais parfois dix bonnes minutes face à lui à contempler son reflet qui n'était d'autre que le mien. C'était avec amertume que je le quittais et allais faire le déjeuner. Des toasts pour maman, des corn-flakes pour Jérémie et du simple pain pour moi avec du lait.

Une fois le petit déjeuner prit, je me dirigeai vers le lycée. Il n'était pas tellement loin de ma maison et j'aimais marcher le matin. Surtout en hiver. Malgré le froid, c'était un délice d'être réveillé avant la nature ! Je pouvais profiter pleinement des changements de couleurs que le ciel abordait, des premiers rayons de soleil, et même des premiers chants des oiseaux. Mais, ce n'était pas encore tout à fait l'automne, et je devais me contenter d'écouter seulement les premiers aboiements que je provoquais insoucieusement, non mécontente d'éveiller, à mon tour, leurs maîtres paresseux. De plus, je ne me sentais pas la force d'aller en bus. Affronter encore les regards des autres... Non merci.

Une fois sortie, après deux, trois rues, je parvenais à un grand parc. Il séparait les quartiers riches du mien. Là, j'avais le choix. Soit je parcourais le parc, soit je le contournais. Je choisis de le contourner. Perdre le plus de temps possible, c'était nécessaire pour moi. Je ne souhaitais pas attendre devant le lycée. Il fallait arriver pile à l'heure, avant tous les autres mais au moment même où les premiers surveillants entrer pour réveiller les bâtiments. C'est à ce moment-là qu'ils acceptaient de laisser entrer des élèves. Après, il faudra attendre la première heure d'ouverture et ce sera trop tard pour moi.

Dix minutes passèrent et j'arrivais enfin de l'autre côté. La rue était déserte. Seules quelques voitures passaient de temps à autres, faisant gronder leur ronflement et trembler les vitres des maisons. Cinq minutes me suffirent pour terminer ma course. Bingo. J'étais arrivée pile poil. Félicitation, Isa.

Les surveillants ne faisaient plus attention à ma maigre silhouette. Je me demande même s'ils me voyaient. Quoi qu'il en soit, ce premier cap franchi était un véritable soulagement. Malgré l'habitude, j'étais toujours inquiète, soucieuse d'apercevoir d'autres élèves.

A l'intérieur, je me postais dans un coin discret, à l'ombre des regards. La tête baissée, j'attendais que le professeur arrive ou qu'un surveillant vienne ouvrir les classes.

Malheureusement, ce jour-là, quelqu'un allait rayer mon planning habituel.

Des bruits de pas m'interpellèrent. Jetant un bref coup d'oeil, m'attendant à voir le surveillant (ou bien le professeur), je fus surprise et inquiète de voir qu'il s'agissait d'un garçon de mon âge. Un garçon de ma classe. Je ne pouvais pas ignorer son prénom ni son nom vu sa popularité : Genzô Wakabayashi. Il venait du Japon. D'après les rumeurs, cela faisait déjà quelques temps qu'il était arrivé en Allemagne. Ce qui le rendait encore plus 'célèbre' était sûrement le fait qu'il jouait dans le club de football de notre ville. Aux dernières nouvelles, il était un bon joueur, un gardien de but. Mais, personnellement, je ne lui vouais aucune admiration. Je n'aimais pas le football, le sport en général ne m'intéressait pas. Je ne connaissais rien à ses prouesses et m'en moquais bien.

Mais voilà. Sa présence si tôt dans le lycée, juste à côté de moi, m'angoissais. Est-ce qu'il m'avait vu ?

Comme réponse à ma question, je l'entendis s'approcher de moi.

« Salut », me dit-il.

Je sentis mon coeur battre à tout rompre. Ce n'était pas tant sa personne qui me faisait chavirer mais plutôt le fait que l'on m'adresse la parole sans sarcasme, sans mesquinerie, à moins que... ? Non, non, non, pensai-je. Réponds-lui de manière intelligible.

« Bon- », hésitai-je. « Bonjour. »

Ce n'est pas trop mal, me dis-je à moi-même.

« Tu vas bien ? » persistait-il.

Ma gêne n'était-elle pas assez claire ? Voulait-il vraiment entamer une conversation avec moi ? Demander à quelqu'un s'il allait bien était pourtant un procédé usuel pour commencer à discuter avec quelqu'un. J'allais relever la tête, peut-être même que j'aurais osé lui répondre, mais quelque chose me retint. Sans doute était-ce la vue détestable de celui qui se trouvait juste derrière Genzô.

« Tiens, on fait causette avec le morse ? » fit-il.

Que c'était bas. Bienvenue dans le monde de Jonathan Einfren, l'abruti de première qui me vouait une véritable haine. Je ne sais pas pour quelle raison il s'était mis en tête de me rendre la vie impossible, mais c'était réussi, je l'avoue. Jonathan n'était pas du genre à prendre pitié, mais c'était un véritable crétin de première. Il restait toujours entouré de ses sous-fifres dont le cerveau était encore loin d'atteindre le sien (et encore, le sien n'était pas tellement développé). Genzô allait lui répondre quand la cloche sonna, les interrompant momentanément. Par chance, le professeur fit son apparition et me sauva d'une situation à laquelle je ne désirais pas être confrontée. J'entrais avec hâte dans la salle et je m'installais dans la plus inconfortable des places. Au premier rang, collé entre deux murs. Le tableau était difficilement visible, mais je m'en moquais. Il me suffisait d'écouter pour noter tout ce qui était inscrit dessus.

Notre professeur s'installait avec une lenteur abominable, laissant la salle se remplir d'un brouhaha infernal. Il était un jeune Anglais venu en Allemagne à la recherche d'un emploi stable, je suppose. Il nous enseignait sa langue de la meilleure manière possible. Du moins c'était ce qu'il semblait croire. Ce n'était pas un mauvais professeur, mais il n'était pas assez autoritaire et souvent hésitant dans ses propres cours. Malgré cela, il était très gentil et attentif bien que, comme tout le monde, il ne semblait pas savoir que j'existais.

J'adorais les cours d'anglais. La langue même était une chose que j'admirais. Ces sonorités m'étaient très plaisantes et la voix du professeur m'envoûtait lorsqu'il posait l'habituelle question : « What did you do this week end ? ». Par contre, l'accent des élèves était tout autre chose... Je l'aurais parié, parfois, même le professeur s'efforçait de dire que c'était bien alors que, probablement, il n'a pas compris un mot de ce qu'a tenté de dire l'élève. Il était bien trop intimidé pour oser nous contredire, du moins oralement, car il se révélait assez strict dans nos examens écrits.

En règle générale, j'étais une élève moyenne. J'étais une bonne élève dans le sens que je m'appliquai dans les études, mais mes résultats restaient moyens. Là encore, je restais une adolescente comme les autres. Je n'avais rien pour me démarquer, pas même un caractère solide.

Pour illustrer cela, en cette journée banale, alors que je mangeai tranquillement mon repas à l'abri des regards, j'eus encore affaire à la mesquinerie de Jonathan. Il était venu devant moi et il me regardait d'un air mauvais. Je savais d'ores et déjà qu'il allait faire quelque chose. Afin d'éviter tout conflit (dans lequel je ne me serais pas défendue), je me suis levée et je suis passée à côté de lui. Hélas, je n'ai pas pris assez de distance et un coude mal avisé me fit lâcher mon repas qui vint s'étaler à terre. D'un rire mauvais il s'était moqué de moi sans retenu et puis il était reparti comme il était venu. Sans rien dire, je ramassais mon panier repas et je repartais précipitamment me cacher dans un endroit, tentant de retenir mes larmes de honte.

C'était ainsi à chaque fois. Je n'avais pas la force de me défendre. Je savais que je n'avais pas les mots, pas la volonté. J'étais trop faible physiquement ou moralement. Et je n'avais rien à dire. Même l'idée de me plaindre me paraissait absurde. Peut-être parce que j'avais bien trop honte pour l'avouer. Peut-être que je persistais à penser que j'étais assez forte pour tout encaisser. Mais combien de larmes avais-je déjà versé à cause de cet énergumène ? Il est difficile d'admettre la fragilité de notre personnalité. Peut-être n'avait-elle pas eu le temps de s'épanouir et, d'une certaine manière, je le ressentais avec dépit.

L'après-midi se passait comme le matin. Seuls les cours changeaient, seul l'apprentissage évoluait. Le reste, je me sentais prise à un flot qui ne me conduisait nul part. A l'époque je n'avais pas vraiment de projet. Je voulais juste trouver un travail, gagner ma vie, avec de l'argent pour me payer un toit et de quoi manger. Je voulais soustraire à ma mère l'inquiétude de m'élever. Je voulais lui enlever ce poids.

Ainsi je rentrais chez moi. Cette impression d'avoir raté une magnifique journée. Moi qui voyais le temps si rapide, je le sentais fuir dangereusement, sans pitié.

J'arrivais chez moi assez tôt. Ma mère n'était pas toujours à la maison, souvent, elle rentrait tard. Mais cette fois, elle était là à m'accueillir devant la porte de la cuisine, son chaleureux sourire aux lèvres. Elle me demandait des nouvelles, je lui répondais que la journée avait été belle. Mon ventre se contractait. Cela faisait longtemps qu'il grondait face à ces mensonges obligés. Pourquoi irai-je l'inquiéter avec mes histoires d'adolescentes ? Je voulais qu'elle soit fière de moi. Pas qu'elle voit en moi la misérable, celle qui se laisse écraser par les autres, qui suit le mouvement de très loin.

Voilà en quelques mots brefs comment se passaient mes journées avant. Mais aujourd'hui tout a changé. Ma vie a pris un tournant plus difficile mais également plus motivant. J'ai appris à avoir un but, à décider par moi-même, à me défendre. Laissez moi vous conter l'évolution d'une Isa timide et triste vers celle que je suis à présent.

Laissez ces quelques brides de vie s'ajouter aux vôtres.

Que ce voyage vous soit agréable,

Ordinairement, moi.

-Fin de l'Introduction.-