Ceci est ma réponse finale au sondage du centaur club "Les héros sont-ils éternels ?". Parce que peu importe le nombre de scénarios tragiques que je pouvais imaginer, aucun n'était entièrement satisfaisant.
Partie 1 : La 4eme formule du professeur Satô
C'est un jour de mars comme un autre, vraiment, avec son lot de routine. Il faut dire que depuis qu'ils ont tous les deux pris leur retaite, Blake et Mortimer ne vivent plus au même rythme qu'auparavant. Ces derniers temps, on pourrait même dire qu'il ralentit encore. Depuis combien de temps ne sont-ils pas partis en séjour à l'étranger ?
La vieillesse est un naufrage. Mortimer a l'impression qu'ils ont déjà accroché les écueils. Comme c'est dommage ! Mortimer regrette un peu ce début de la fin, mais après tout son corps se fatigue déjà plus vite, son esprit se fait plus lent.
Aujourd'hui ils sont de sortie, tous les deux, en centre ville de Londres, et à un carrefour de Picadilly, alors que Blake traverse, un objet insolite dans une vitrine attire l'attention de Mortimer qui s'attarde sur le trottoir.
Soudain un crissement de freins se fait entendre et Mortimer lève la tête.
Une grosse voiture américaine noire s'est arrêtée au niveau du passage piéton, les portières grandes ouvertes, à hauteur de Blake qui la regarde, médusé, depuis le trottoir. Déjà, deux silhouettes noires s'approchent du capitaine pour l'empoigner tandis que la troisième reste derrière le volant.
Blake se débat et Mortimer, ignorant les éventuels véhicules qui pourraient arriver, s'élance pour lui prêter main forte.
Mais déjà, le capitaine est réduit à l'impuissance malgré ses années d'entrainement. Tout juste parvient-il dans un dernier geste défensif, alors qu'on l'assomme, à arracher sa cagoule à l'un de ses agresseurs.
Mortimer se fige en plein élan, soudain pétrifié.
Il connait ce visage.
Encore de temps en temps, lorsqu'il est fatigué, il s'attend à le voir dans le miroir malgré toutes les aventures qui ont eu lieu depuis, malgré tout le temps qui a passé.
Ce visage qui le nargue, avec peut-être un demi siècle de moins...
... c'est le sien !*
* Eh non, pas Olrik.
