Bonjour à tous !
Encore un update de correction, mais cette fois-ci c'est la bonne. Il restait encore quelques fautes à corriger...
Et à ce propos, je voudrais remercier Lololitaoe qui a très gentiment proposé de me bêta-reader. Et encore mieux, elle recorrige la fic entière au fur et à mesure des mes avancées, et c'est pas mal de boulot!
Merci Lololitaoe, tu es juste géniale !
CHAPITRE 1
Le soleil brillait sur la rue déserte, et la chaleur était écrasante en cette fin de juillet. Aucun souffle de vent n'animait les herbes jaunies. Privet Drive était étrangement calme et vidée de ses habitants, qui se protégeaient comme ils pouvaient de cet été caniculaire en se barricadant dans leurs maisons.
Derrière une fenêtre, la seule de la rue avec les volets ouverts, un jeune homme était installé. Il observait les alentours d'un air triste et résigné.
Assis sur son bureau, les genoux contre la poitrine, Harry Potter se sentait bien seul. Cela faisait près d'un mois qu'il était rentré, et il ne s'était que rarement senti aussi mal. Il ne pouvait même pas écrire à ses amis, car on lui avait fait comprendre que c'était trop dangereux. Il comptait les jours qui lui restaient à passer ici avant qu'on ne daigne venir le chercher. Un rayon de soleil brûlant tombait directement sur le visage soucieux de l'adolescent. Le garçon n'avait jamais été bien épais, mais ces trois dernières semaines, son visage s'était considérablement émacié. Des cernes noires apparaissaient sous ses yeux d'émeraude et son teint était maladif, malgré son bronzage, ou plutôt ses brûlures.
Son oncle et sa tante n'avaient jamais montré la moindre affection pour lui, et avaient toujours eu la main plutôt leste. Mais la situation s'était empirée cette année. Il avait su dès le départ que quelque chose clochait quand il avait senti l'haleine chargée d'alcool de Vernon Dursley lorsqu'il était venu à la gare. Son visage était plus bouffi et rouge que jamais. Sa tante, elle, semblait aveugle aux coups que son mari donnait au plus jeune, et elle se montrait particulièrement cassante dans ses propos. A croire que ces deux-là avaient impatiemment attendu de pouvoir se défouler sur lui. Le jeune sorcier avait tenté de se réfugier à dans le petit parc, à chaque fin de journée, mais son cousin Dudley s'était vite rendu compte de l'état de déprime de celui ci, et en avait profité pour relancer la chasse au Harry. Le jeune homme s'était donc cantonné à faire les tâches qui lui étaient imposées, tant dans le jardin que dans la maison, sans jamais dire quoi que ce soit, essayant autant que possible de se faire oublier.
Sa sixième année avait été plus calme que d'habitude. En quelque sorte. Pour une fois personne n'était mort, ce qui était un bon point. Il s'était encore beaucoup battu avec Malfoy, qui lui semblait de plus en plus distant, de plus en plus froid. Le jeune blond n'avait pas sa verve habituelle, et Harry s'en était presque inquiété, allant jusqu'à chercher la bagarre avec lui. D'ailleurs un de leurs conflits avait failli très mal tourner. A chaque fois que le brun s'en rappelait, il éprouvait une honte cuisante. Puis il avait commencé à récupérer les Horcruxes avec Dumbledore, arrachant son souvenir à Slughorn. Le désastre avait été évité à la fin de l'année, et une attaque avait apparemment été déjouée, mais il ne savait pas comment. Il avait enfin eu la sensation de faire quelque chose d'utile. C'était le fait de se retrouver ici, seul, livré à lui même qui le faisait être aussi triste. Il s'était rappelé que la dernière fois qu'il était venu, l'été précédent, il pleurait Sirius, et depuis il n'arrivait pas à se le sortir de la tête. Et par extension, Cédric s'était immiscé dans ces pensées. De toute manière, les vacances avaient très mal commencé.
Il se remémora sa première nuit ici.
Flash Back
-Ne reste pas planté là, garçon ! Débarrasse cette table ! cria Vernon Dursley. Lorsque Harry passa près de lui avec la vaisselle du dîner, il l'attrapa par le col de son t shirt, et l'attira à lui.
-Il va falloir que tu prennes plus d'initiatives... et au moindre faux pas... voilà ce qui arrivera !
Il lui décrocha un coup dans l'estomac, lui coupant le souffle. Il ne s'attendait pas à ça, d'autant plus qu'il n'avait absolument rien fait pour provoquer la colère de son oncle. Il tomba au sol, brisant par la même occasion les trois assiettes qu'il avait dans les mains. Le teint de Vernon passa au violet et il se leva.
-C'est un avertissement, espèce de monstre! Il n'y en aura pas d'autre ! Tu ne sais rien faire d'autre que de briser des choses qui ne t'appartiennent pas ! cria-t-il en lui assénant cette fois un coup dans les côtes, avant d'entraîner sa femme et son fils hors de la cuisine.
Sous le choc, Harry se releva difficilement et nettoya les dégâts. Il se traîna ensuite à sa chambre, en faisant le moins de bruit possible, le bras enroulé autour de lui. Contre toute attente, il s'endormit rapidement, roulé en boule, presque heureux de n'avoir rien mangé ce soir là.
Plus tard dans la nuit, le jeune homme commença à s'agiter. Il secoua la tête et gémit doucement, les rêves à nouveau obscurcis par un Mage Noir, un cimetière, un garçon et un chien. A partir de là, les cauchemars hanteraient à nouveau toutes ses nuits.
Un ronflement sonore venant de la chambre voisine fit sursauter Hedwige, qui somnolait dans sa cage. Ses yeux d'ambre firent un rapide état des lieux et s'arrêtèrent quelques instants sur la forme endormie de son jeune maître, dont le sommeil était de plus en plus agité. Elle pépia doucement, comme pour l'apaiser, avant de refermer les yeux. Dehors, un chien hurla dans le clair de lune pâle. Un tombeau, un éclat de rire glacé et un éclair vert. Une salle, dans le département des mystères, au Ministère de la Magie. Un homme, une femme au rire fou, un voile. Un combat. Des éclats de voix. Une douleur alors que Voldemort entrait dans son esprit. Des rires. Des images de Dumbledore lui parlant des horcruxes. Retour au voile. L'homme tombe lentement en arrière, dans une arcade sans fond, le regard apeuré. La femme sourit, d'un air victorieux…
Sirius….
Harry s'éveilla en sursaut, le corps en sueur, tentant tant bien que mal de ravaler son hurlement. Il avait appris à ses dépens qu'il valait mieux ne pas hurler la nuit sous le toit de son oncle et de sa tante, s'il ne voulait pas s'attirer leurs foudres. Et encore plus maintenant.
Le jeune homme s'assit dans son lit, en secouant la tête, essayant désespérément de ralentir le rythme effréné des battements de son cœur. Il passa une main tremblante sur son front encore humide. Il s'arrêta un instant sur la cicatrice en forme d'éclair qui lui barrait le front, et doucement, en suivit les contours du doigt. Il repoussa une mèche de cheveux, et ramena ses genoux vers lui. Ses yeux le brûlaient. Lentement, il entoura ses jambes de ses bras, et se mit à sangloter sans bruit, dans le secret de la nuit agonisante.
Décidément, les vacances commençaient vraiment bien.
.
Harry soupira et se leva de son bureau, le corps endolori par les nombreux coups qu'il avait reçus tout au long de l'été. Il s'étira doucement, tentant d'ignorer la douleur de protestation de ses côtes. Il décolla lentement son t-shirt de son dos, que la sueur avait plaqué contre les plaies qui l'ornaient. Il ne les avait pas regardées, et de toutes façons il n'avait rien pour se soigner. Il espérait juste qu'il tiendrait jusqu'à ce qu'on vienne le chercher. Si on venait le chercher. Le soir commençait à tomber, lorsque la petite trappe de sa porte s'ouvrit, laissant passer un plateau contenant un bol de soupe froide et un morceau de pain sec. Il le prit en soupirant et le posa sur son bureau, sans pour autant y toucher. Il n'avait plus mangé dans la cuisine depuis au moins deux semaines. Dès qu'il avait finit son travail, il était renvoyé dans sa chambre. Et tous les deux jours, il avait droit à une douche froide. Évidemment, son oncle coupait l'eau chaude à chaque fois, et sa tante lui faisait récurer la salle de bains entière dès qu'il l'utilisait, pour qu'ils ne soient pas « contaminés par sa monstruosité ». Comme si la Magie était une maladie mortelle et contagieuse. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas le soleil se coucher. En se rendant compte que la nuit était tombée, il se décida à se coucher, plus malheureux et seul que jamais.
Au bout d'un moment, il s'endormit d'un profond sommeil. L'avantage de ses travaux quotidiens était qu'il était bien trop fatigué le soir venu pour ne pas pouvoir dormir. L'inconvénient, c'était qu'à chaque fois qu'il dormait, il rêvait. Il avait bien tenté de se réveiller en faisant biper sa montre toutes les deux heures, mais il était bien trop épuisé, et souvent il n'entendait même pas la faible sonnerie. Après quelques heures ou rien n'avait troublé la quiétude de la maison, Hedwige hulula doucement dans sa cage, d'un air inquiet. Du haut de son armoire, elle pouvait apercevoir son jeune maître commencer à s'agiter dans son lit. Il se mit à gémir. Encore.
Des pas lourds.
Une porte qui claquait.
A ses pieds, un énorme serpent.
-Tu as commis une erreur fatale, ce soir. Endoloris !
L'homme hurlait à ses pieds.
-Je vous en prie, Maître... Je... je ne savais pas... Je suis désolé... Je ne referai jamais plus une telle erreur.
-Non, effectivement. Jamais plus, ce sont des mots parfaitement choisis. Avada Kedavra !
Harry s'éveilla en sursaut, le visage baigné de larmes, tremblant et en sueur. L'écho de son hurlement lui résonnait encore aux oreilles, de même que le rire de Voldemort. Retenant à grand peine un nouveau cri, il porta les mains à son front en gémissant. Sa cicatrice le brûlait atrocement, et il avait l'impression que son cerveau allait sortir de sa boite crânienne. Heureusement qu'il n'avait pas mangé la soupe... Cette fois-ci, ce n'était pas un rêve...
La porte de sa chambre s'ouvrit brutalement, claquant contre le mur. Vernon Dursley se tenait sur le seuil ; plus rouge que jamais, rapidement suivi par Petunia et Dudley.
-Qu'est ce qu'il te prend, espèce de fou ! Vociféra le gros bonhomme. Tu veux réveiller tout le quartier, ou quoi ?
L'homme s'approcha lourdement du lit de son neveu, et lui attrapa le bras. Dans le même temps, avant que Harry ne le vit venir, il lui décrocha un solide coup de poing dans la mâchoire. Sous le regard amusé de son cousin, qui suivait avidement la scène depuis le pas de la porte, Harry, incrédule, essuya le sang qui coula de sa bouche et de son nez. Vernon évitait de le frapper au visage habituellement, histoire que les traces ne soient pas trop visibles, surtout que Mrs Figg avait une tendance bizarre à passer devant chez eux à chaque fois que Harry travaillait dehors. Lorsqu'il vit son oncle relever le bras, Harry se dégagea de la main qui le retenait toujours, et se recroquevilla sur son lit, contre le mur, protégeant sa tête de ses deux bras. Brusquement, il sentit comme une énorme décharge électrique parcourir son corps, et eut l'impression qu'on lui arrachait quelque chose. La sensation n'était pas réellement douloureuse, mais restait très désagréable. Plusieurs choses se passèrent alors simultanément. Son oncle sembla repoussé et tomba au sol, faisant trembler tout le premier étage, une espèce d'alarme se déclencha, et trois « pop » caractéristiques se firent entendre.
Harry n'avait absolument rien compris de ce qu'il se passait. Perdu dans une espèce de brouillard, il entendit sa famille crier et se dit qu'ils étaient attaqués. Il ne pouvait absolument rien faire, son oncle avait encore pris sa baguette au début de son séjour. Il était complètement sans défense, ne pouvant utiliser la magie, et physiquement incapable de se battre. Il entrouvrit difficilement un œil et vit trois silhouettes lui tourner le dos. L'une d'elles, qu'il reconnaissait bien, avait pointé sa baguette sur l'oncle Vernon. Un écho lointain de la voix de son oncle lui parvint, et il se laissa aller contre le mur en soupirant.
Soulagé, mais à bout de forces, et complètement sonné, l'adolescent s'évanouit.
