Et bien voilà une nouvelle fic qui me trottait dans la tête. Je ne sais pas si elle sera longue ou non, mais en tout cas, elle sera basée sur nos deux agents de Pandora préférés. A savoir, Break et Reim ! Bien sûr, il y aura forcément quelques "interventions" de tous nos autres gaffeurs adorés... Enfin, presque tous. Bref, on s'en fiche !
DISCLAIMER: l'univers de Pandora Hearts et ses personnages ne m'appartiennent pas, l'histoire est de moi.
RATING: K+
Bonne lecture et laissez des coms s'il vous plaît, ça fait toujours plaisir !
Reim avait encore beaucoup à faire dans le manoir. Il lui restait aussi cette horrible montagne de paperasse qu'il était obligé d'étudier et de remplir à la place de son meilleur ami. D'ailleurs, quand comptait-il le remercier ? Il ne fichait jamais rien ! C'était facile de toujours refiler ça à Reim ! Et Reim par ci, Reim par-là… Oh, zut, alors ! Votre ami a encore fait des siennes ! Mais qui paiera les pots cassés ? Mais Reim bien sûr ! Encore et toujours Reim ! Mais vous ne saviez pas ? Reim rime avec larbin, voyons ! Raaah ! Il en avait plus qu'assez de tout ça. Et pourtant, il ne plaignait jamais. Même s'il y aurait eu fort à dire sur ce cas-là. De toute manière, il lui était bien impossible de crier sur Break, puisque ses reproches glissaient sur lui comme du savon. Parfois, il aimerait bien qu'on fasse un peu plus attention à lui. Lui, il pouvait tomber malade, ce n'était pas bien grave, mais quand c'était Break, tout le monde accourait à son chevet ! C'était assez étrange, étant donné que très peu de personne l'appréciait. Mais bon, il ne comptait plus les lèches-bottes qui cherchaient à obtenir ses faveurs. Et puis, son nom complet, c'était Reim Lunettes ! Pas « Reim, hé ça va ? ». Pourquoi tout le monde se permettait ces familiarités avec lui ? Il aurait pourtant juré qu'il ne ressemblait pas à un avorton, tout de même ! Ses mains gantées se crispèrent sur la montagne de papiers qu'il déplaçait et il s'efforça de garder son calme, comme d'habitude. Il avançait un peu à l'aveuglette dans le couloir, en croisant les doigts pour ne pas croiser une furie comme Alice ou encore son éternel ami. C'était la routine, bien évidemment, mais elle commençait à le lasser affreusement. Quand est-ce qu'on lui accorderait un peu plus d'importance après toutes ces années de bons et loyaux services ? Tout simplement parce que tout le monde avait bien mieux à faire. Il avait du mal à concevoir que Break ait reçu cette fichue promotion avant lui. Comment avaient-ils pu… ? Il se sentait excessivement frustré.
Enfin, il arriva à l'escalier et il posa un pied prudent sur la première marche. Il inspira un grand coup et tenta de maintenir en équilibre le tas de documents, tandis qu'il posait son deuxième pied sur la première marche. Hé oui, avec ce genre d'affaires délicates, il valait mieux monter marche par marche. C'était franchement long et fastidieux, mais au moins, il arrivait en un seul morceau en haut, pourvu que…
- AAATENTIOOOON ! cria une voix familière.
Oh, non…
PLAF !
Reim bascula en arrière tandis que tout son travail s'éparpillait autour de lui et qu'il retombait lourdement sur le dos, le souffle coupé. Il chercha ses lunettes, qui étaient tombés sur le sol, mais il ne les trouvait pas. Il laissa échapper un grognement de mécontentement quand une paire de doigts les lui tendit. Il les prit en marmonnant un vague « merci », tout en pensant très fort « merci d'avoir foutu en l'air mes papiers soigneusement empilés » puis il sentit un bras l'aider à se relever et il fut sur pieds très vite. Il essuya ses lunettes de la main droite puis les remit délicatement sur son nez. La netteté de sa vue fut enfin retrouvé et il put discerner un œil grenat qui l'observait avec une pointe d'amusement. Le visage pâle de Xerxes Break se fendit d'un large sourire.
- Salut, toi, commença t-il simplement, tout en gardant ce sourire aux lèvres.
- Bonjour, Xerxes, ronchonna Reim.
- Tu n'es pas content de me voir ? Tu pourrais au moins le cacher, petit impoli, le taquina l'albinos.
- Je n'ai pas que ça à faire, laisse-moi travailler.
Il se baissa pour récupérer les papiers désordonnés (c'était le moins qu'on puisse dire) et poussa un glapissement quand la main glacée de son ami caressa sa nuque.
- Que… qu'est-ce tu fiche, encore ? bégaya le pauvre brun.
- Pourquoi est-ce que tu t'acharnes à remplir toute cette paperasse inutile ? Viens plutôt avec moi, j'ai envie d'aller me balader !
Reim devint soudainement silencieux, venant aussitôt de comprendre la tactique de Break. Il resta de marbre et l'observa très attentivement. Ses soupçons furent confirmés quand il remarqua que son meilleur ami triturait nerveusement un pan de sa manche.
- Bon, tu viens ? le pressa t-il.
- Xerxes… je croyais que tu devais rester dans ta chambre te reposer, par ordre de mademoiselle Sharon ?
- Pff, ça va beaucoup mieux, maintenant ! Bon, tu viens ? répéta t-il, avec un ton plus pressant.
- Tu m'expliques ce que tu fais dans cette aile du manoir ? Tu ne t'es tout de même pas enfui ?
- Bon, tu viens où je te traîne par la peau des fesses ?
Reim soupira et s'assit sur une marche, la tête entre les mains. Break l'imita et se mit à observer ses chaussures avec beaucoup d'intérêt, les mains jointes dans une tentative pour essayer de paraître parfaitement détendu.
- Xerxes… tu es incorrigible. Comment peux-tu… ?
- J'ai besoin de toi pour faire croire que j'ai l'autorisation de sortir. Tu veux bien m'aider, s'il te plaît ? le supplia Break en plantant son iris rouge dans ceux ambrés de son meilleur ami.
Nouveau soupir de la part de Reim.
- Premièrement, tu dois te reposer. Une gastro, ce n'est pas rien dans ton… état.
- Quoi, mon état ? Mais je pète la forme ! La gastro, c'est la version officielle, mais la vérité, c'est que miss Sharon m'interdit de sortir car c'est tout simplement une punition.
- Ah, non, ce n'est pas vrai ! Qu'est-ce que tu as encore fait, triple buse ?
- Je… et bien en fait… rien du tout.
Break semblait gêné. Reim ne comprenait plus rien. Qu'est-ce que cette espèce de pitre avait encore derrière la tête ?
- Reim ? finit par l'appeler gentiment Break.
- Hmm hmmm ?
- Tu te rappelles, la porcelaine de miss Sharon ?
- Ah, oui, mince ! Je me rappelle… c'était bien sa préférée ? Celle que j'ai cassée ?
- Oui, oui. Tu avais cassé toute sa porcelaine.
- D'ailleurs, je m'étonne moi-même de ne pas avoir reçu de punit… oh mais, Xerxes, tu as… toi ?
- Heu… en fait, c'est que…
- Tu t'es dénoncé ? Oh mais, tu as de la fièvre ? Tu es tombé malade pendant la nuit ? Un esprit s'est emparé de ton corps ?
- Oh, arrête avec tes moqueries débiles ! s'empourpra son ami.
Reim était écroulé de rire. Ah, mais ça ! Si ce n'était pas beau ! Break qui se mettait à être charitable ! Mais où allait-on ? Il cessa de rire quand la main de Break lui glaça une nouvelle fois la nuque.
- Bon, tu m'aides, oui ou non ?
- Même pas en rêve ! Ahaha ! C'est trop beau ! Quand messire Gilbert va savoir cela !
- Mais… tu pourrais m'être reconnaissant ! Et si tu dis un seul mot à qui que ce soit, je te jure que…
Reim retrouva son sérieux et fixa son ami d'un regard dur.
- Je ne vois pas en quoi je te suis redevable, vu tout ce que je fais pour toi.
Break resta silencieux.
- Tu marques un point, je l'admets. Bon…
Il s'appuya sur ses genoux et se redressa, époussetant son uniforme excentrique de la main gauche, son œil unique figé sur Reim. Celui-ci s'inquiétait de la suite. Xerxes Break n'était pas de ceux qui abandonnent aussi rapidement. Il se leva lui-aussi et le retint par la manche, le regard interrogateur.
- Qu'est-ce que tu va faire ?
- Je vais te dénoncer, tiens ! Je suis également interdit de sucreries ! Ah, ça, non !
- Quoi ? Mais…
Et l'albinos s'enfuit en courant, riant candidement à sa mauvaise blague.
- Xerxes, reviens ici ! Espèce de… Je te maudis ! hurla Reim dans le couloir maintenant désert.
Mais, pour une fois, il voulait avoir le fin mot avec Break, d'autant plus qu'il avait une idée. Il remonta les escaliers au pas de course et se précipita dans les couloirs en sprintant jusqu'au salon privé, là où il savait mademoiselle Sharon. Il ouvrit la porte en trombe, et tenta d'articuler des excuses, tandis qu'il reprenait son souffle, les mains sur les jambes, le dos courbé. Sharon, Oz, Alice et Gilbert l'observait avec une vive curiosité.
- Qu'y a-t-il, Reim ? demanda Sharon.
- Je... il faut que je vous avoue quelque chose… han… han…
- Oui ?
- Je… pour la porcelaine… ce n'est pas Xerxes le responsable, c'est… moi… han...
Le quatuor avait des yeux gros comme des soucoupes.
- Quoi ? Mais Reim, voyons, tu n'es pas obligé de te dénoncer pour lui, c'est…
- Vous ne comprenez pas. C'est Xerxes qui s'est dénoncé à ma place.
Alice cessa de s'empiffrer, Gilbert hurla de rire, Sharon resta figée et Oz recracha son thé. Reim, un sourire victorieux aux lèvres, s'apprêta à recevoir son châtiment.
- Reim ? Toi ? C'est…
Mais Break fit son entrée en dérapant, interrompant sa maîtresse.
- Il raconte n'importe quoi ! C'est moi qui ai…
- Arrête de dire des mensonges, Xerxes, c'est moi qui ai cassé la porcelaine !
- Mais non, c'est moi !
- Puisque je te dis que c'est moi !
- La ferme c'est…
- Non, toi, la ferme, tu…
- TAISEZ-VOUS !
Interloqués, les deux compères observèrent miss Sharon, qui toussotait pour reprendre son timbre habituel, à savoir doux et poli.
- Puisque Reim a cassé la porcelaine, il sera puni. Mais ne fais pas cette tête-là, Xerxes. Ne t'inquiètes pas pour ça, toi aussi tu seras puni. Parce que tu m'as menti. J'ai une petite idée là-dessus…
Break gémit en se tenant le poignet, assurant que c'était une torture pour les articulations de remplir toute cette paperasse. Reim soupira, obligé d'écouter les jérémiades de son meilleur ami, tout en griffonnant lui aussi sur le papier, habitué aux formulaires et aux rapports.
- Combien est-ce qu'ils nous en restent ? gémit Break.
Tous deux se tournèrent vers l'énorme tas de feuilles derrière eux et poussèrent des lamentations en enfouissant leurs têtes dans leurs bras.
Les premiers rayons du soleil vinrent caresser les visages de Break et Reim, endormis l'un contre l'autre, entourés par une tonne de papiers remplis. Les lunettes de Reim avaient glissées sur son nez et il avait la bouche entre-ouverte, la tête penchée sur le côté, contre l'épaule de Break, qui, quant à lui, avait sa tête posée contre celle de son ami, ses cheveux immaculés enfouissant une bonne partie de leurs deux visages. Quelques pépiements d'oiseaux leurs parvenaient de l'extérieur, les berçant doucement. Mais ce fut le bruit de trop pour Break, qui sursauta en sentant Reim grogner dans son sommeil. Il ouvrit paresseusement son œil et jeta un regard alentours, se rappelant soudainement ce qui s'était passé la veille. Encore un peu groggy, il se dégagea doucement de l'étreinte de Reim, contre lequel il était appuyé, et s'étira en baillant, faisant jouer sa mâchoire engourdie. Il vacilla un peu, encore légèrement endormi. Puis il décida de se lever. Ce qui n'était pas une mince affaire. Puis, finalement, il revint se blottir contre son meilleur ami et se rendormit aussi vite, bercé par le tam-tam régulier de son cœur et la douce odeur de cannelle qu'il dégageait. C'était tellement rassurant de pouvoir enfin trouver la personne. De pouvoir enfin compter sur quelqu'un. De pouvoir enfin éprouver de la confiance, de l'attachement. Les mille et un coups fourrés qu'il lui faisait subir n'étaient en fait tout simplement que le refoulement qu'il avait encore à ressentir cette chaleur humaine oubliée. Sa peau si douce et si chaude était le reflet de ce qu'il cherchait. En fait, tout ce qu'il cherchait… c'était lui.
- Je ferais tout pour te trouver, murmura Xerxes en enfouissant ses mains froides contre celles chaudes et rassurantes de Reim.
C'est seulement deux heures plus tard que Reim ouvrit les yeux. Mais à peine sortait-il de son doux rêve, que de violents frissons le parcoururent. Sa source : mais son meilleur ami, tout simplement. Il détourna le regard du visage enfoui dans son torse et tenta de retirer les mains gelées de son ami de sous ses manches, où elles avaient trouvé refuge. D'accord, Reim avait la peau chaude, d'accord, ses manches faisaient une chouette couette pour les mains glacées de Break, mais ça lui donnait la chair de poule ! D'autant plus que ses doigts remuaient légèrement, tressautant pas moments. Il tira vainement sur les bras de son ami à la peau blanche. Il grogna et abandonna. De toute façon, ce n'était pas si désagréable que ça. Il posa de nouveau sa tête contre celle de Break et ferma les yeux, écoutant sa respiration et humant son parfum de cerise. Finalement, sa peau glacée avait quelque chose d'excitant. Ce n'était pas tellement la fraîcheur qu'elles dégageaient qui le faisaient frissonner. Plutôt le souffle de Xerxes qui venait s'échouer contre son cou.
Il rouvrit brusquement les yeux.
BOUM… BOUM… BOUM…
Pourquoi son cœur se mettait-il à battre aussi fort ?
Merci de m'avoir lue !
Bon, j'espère que ça vous donne envie de savoir la suite et que vous avez aprécié. Une ch'tite review ?
