Titre : Un amant à l'essai

Auteur : Darry-Myel

Genre : Amour, amitié….

Disclaimer : Les personnages sont à J.K.Rowling.

Couples : Hermione/Ron et Ginny/Harry

Avertissement : Univers Alternatif. L'action se déroule aux U.S.A.

Dédicace : Une spéciale pour mon petit frère, c'est pour toi que j'écris un Ron/Hermione. Alors profites-en bien.

Chapitre n°1 :

-Dis donc, Ron, s'exclama soudain Hermione, je réfléchissais à un problème qui me turlupine depuis un bout de temps, et je crois que je tiens enfin la solution : si on couchait ensemble ?

A ces mots, Ron eut un tressaillement imperceptible. Il posa sa fourchette sur le bord de son assiette, but une gorgée de vin pour déloger le morceau de gâteau qui venait de se coincer dans sa gorge, puis s'éclaircit la voix.

-Ici, tout de suite ?

D'un rapide coup d'œil, il balaya la salle de restaurant bondée avant de reprendre :

-Navré de te décevoir, Hermione, mais cela risque de poser un problème. Bien sur, nous pouvons toujours demander au serveur de nous installer dans un coin plus tranquille, mais je crains qu'il ne refuse.

-Ron, je t'en prie, arrête de jouer les imbéciles. Je parle sérieusement.

-Crois bien que je n'en doute pas.

-Ron, s'il te plait ?

-D'accord, je t'écoute. Car j'imagine que tu es en mesure de me fournir quelques éclaircissements. Sur la manière dont t'es venue cette idée lumineuse, par exemple.

-Eh bien, c'est très simple. Tu es mon meilleur ami depuis, voyons…….huit ans, c'est ça ?

-Exact.

-Et je suis, moi aussi, ta meilleure amie.

-Exact, là encore.

-Alors, voilà : j'ai longuement réfléchi….

-Je vois ça.

-Ronald ! Je disais donc que j'avais longuement réfléchi. J'ai vingt-sept ans, un métier passionnant, l'appartement de mes rêves, deux chats très affectueux, et j'apprécie mon indépendance. En revanche, je reconnais que j'ai cumulé au cours des dix dernières années un nombre d'échecs impressionnant côté cœur.

Ignorant le sourcil goguenard de Ron, Hermione poursuivit :

-Permets-moi de souligner par ailleurs que tu ne rajeunis pas, toi non plus.

-J'ai six mois de plus que toi, tu ne vas tout de même me dire que tu me trouves déjà bon pour le cimetière des éléphants ?

Hermione balaya l'argument d'un geste de la main.

-Es-tu heureux de la vie que tu mènes ?

-Plutôt, oui.

-Parfait. Donc je résume : tu es plutôt heureux de la vie que tu mènes, moi aussi, mais pour ce qui est du sexe, c'est le calme plat. En tout cas, pour moi. Et toi ?

Ron reposa son verre avec un soupir, conscient que, puisque Hermione l'avait décidé, il faudrait aller au bout de cette conversation.

-Idem.

Un sourire triomphant apparut sur le visage de son amie.

-Tu vois ! Alors maintenant, répond-moi franchement : pourquoi ne coucherions-nous pas ensemble ?

-Je…….J'ignorais que c'était une potion possible.

-Je ne te plais pas ?

-Je n'ai jamais rien dit de tel !

-Alors, je te plais ?

-Vraiment, Hermione, tu es sans pitié !

-Enfin, Ron, si l'on ne peut pas être honnête l'un avec l'autre après toutes ces années…..

Ron secoua la tête d'un air perplexe. Cette fois, il se sentait complètement dépassé par la situation. Certes, il avait l'habitude du caractère fantasque d'Hermione et de ses déclarations à l'emporte-pièce, mais, là, elle dépassait les bornes ! Le pire c'était qu'elle n'avait pas l'air de plaisanter.

-J'admet que tu me plais beaucoup. Es-tu satisfaite ?

Tout en parlant, Ron chercha dans sa mémoire quel évènement pourrait être à l'origine de cette conversation. Hermione lui avait bien raconté qu'elle avait dîné la semaine précédente avec un type d'une nullité affligeante, mais de là à …… Non, il devait s'agir d'autre chose. Peut-être s'était-elle laissée influencer par l'une des filles de la bande ? Ginny par exemple, qui ne pouvait s'empêcher de bombarder tout le monde de conseils depuis qu'elle avait repris ses études de psychologie. Ou Harry, le mari de celle-ci, qui avait toujours des types « fabuleux » à présenter à Hermione. En tout cas, ce ne pouvait pas être Luna, qui jurait que son récent divorce l'avait dégoûtée des hommes à tout jamais. Alors Seamus……

Ron secoua la tête. En fait, plus il y réfléchissait, plus il lui semblait évident qu'une idée aussi fracassante ne pouvait venir que d'Hermione elle-même.

La voix de cette dernière le tira de ses pensées.

-Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir, au moins ?

-Pardon ?

Elle lui agita la petite cuillère sous le nez de l'air réprobateur d'une institutrice rappelant à l'ordre un enfant inattentif.

-Tu viens de dire que je te plaisais. Je voulais être sûre que ce n'était pas par simple politesse.

Ron éclata de rire.

-Moi, poli ? Enfin, Hermione, tu sais bien que je ne prends jamais de gants avec toi.

-Bon tant mieux. En tout cas, moi je t'ai toujours trouvé très séduisant.

-Tu m'en vois ravi, commenta Ron.

Et il était sincère. Ce qui ne l'empêcha pas de demander avec un sourire suave :

-Mais cela ne m'explique toujours pas ta proposition.

-J'y arrive.

Hermione prit une bouchée de sa crème brûlée, qu'elle dégusta d'un air gourmand avant de poursuivre :

-Voilà : peux-tu me dire pourquoi nous vivons tout les deux comme des moines ? Après tout, il n'y pas de loi qui interdise à deux très bons amis de faire l'amour ensemble ? Cela ne changerait rien à notre amitié, et, surtout, cela n'entraverait pas notre indépendance. Du bon temps, pas de corde au cou …..Bref que des avantages.

-Je vois, fit Ron.

En réalité, il ne voyait rien du tout. Il était même complètement perdu.

Certes, Hermione était sa meilleure amie. Avec Ginny, Harry, Luna et Seamus, elle faisait partie du « gang », ce groupe de copains qu'il connaissait depuis la fac et continuait à voir régulièrement. Et bien qu'ils fussent tous les six très proches, Ron savait qu'Hermione avait toujours occupé une place à part pour lui. Une place privilégiée. Exclusive.

Elle était son roc……Mais, justement, il tenait bien trop à elle pour envisager de changer quoi que ce fut à cela.

Il la vit froncer les sourcils.

-Tu ne me sembles pas enthousiasmé outre mesure, fit-elle observer.

-Peut-être parce que j'ai l'impression d'avoir pris un coup sur la tête.

-Pourquoi ?

-Pour rien……Dis-moi, tu crois que ça peut avoir un rapport avec les enfants ? Plus précisément, avec le désir d'enfant ? Quelque chose comme ton horloge biologique…..

Hermione le dévisagea un instant en silence, en proie à une intense réflexion.

-Non, décréta-t-elle finalement. Du moins je ne le pense pas. Je n'ai pas rêvé de bébés ces derniers temps. Je crois que c'est purement sexuel.

-Ah, d'accord.

-Alors, qu'en penses-tu ?

Ron prit la tasse que le serveur venait de poser devant lui, et but une gorgée en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien trouver à dire : de toute évidence, Hermione attendait une réponse.

-Je ne sais pas, avoua-t-il enfin avec un haussement d'épaules, je dois avouer que je n'avais jamais envisagé une telle éventualité.

-Honnêtement ? Tu n'y avais jamais pensé ? Pas une fois ?

-Si, bien sûr, ça m'a déjà traversé l'esprit, mais nous sommes amis et ….

-Et alors ? Moi j'y ai pensé plusieurs fois.

Ron se redressa sur sa chaise.

-Vraiment ?

Hermione acquiesça d'un signe de tête. Une fine mèche de cheveux glissa de son serre-tête et coula sur sa tempe. Il faillit tendre la main pour la remettre en place, puis se ravisa, conscient que ce geste, auquel il n'aurait accordé aucune importance quelques instants plus tôt, risquait à présent de prendre un sens nouveau…..

Bon sang ! Se dit-il. Dans quelle galère Hermione était-elle en train de les embarquer ?

-Ron, reprit-elle d'un ton grave, je t'aime plus que n'importe qui au monde. Je te connais, je connais tes habitudes, tes manies. Je me sens merveilleusement à l'aise avec toi. C'est pourquoi coucher avec toi me paraîtrait si ……..naturel.

-Tu ne penses pas que si nous nous sentions aussi bien l'un avec l'autre, c'est justement parce que nous ne couchons pas ensemble ? Que faire l'amour risquerait de tout gâcher ?

-C'est un risque, sans doute, mais je n'y crois pas trop.

-Pourquoi ?

-Parce que si nous le faisions, ce sera en connaissance de cause, en pleine conscience. Toi et moi tenons trop à notre amitié pour la mettre vraiment en danger. D'ailleurs, quel problème pourrait de poser ? Je ne veux pas me marier, toi non plus. Nous n'avons aucune raison de nous fâcher.

Ron hocha la tête, l'air dubitatif.

-Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'on va au-devant d'un désastre.

-Je ne vois pas pourquoi. Ou bien ça nous plait et on continue, ce qui, conviens-en, améliorera notre humeur à tous les deux. Ou bien ça ne nous plait pas, et on arrête tout pour en revenir au statu quo. Que risque-t-on ?

-Tu sembles négliger un petit détail : combien l'intimité peut modifier une relation. Mais peut-être as-tu déjà oublié….. ?

-Cela n'a rien à voir. Je suis déjà intime avec toi.

-Pas du tout !

-Mais si ! Est-ce que je ne me douche pas chez toi tous les dimanches matin ?

-Sans doute, mais je ne viens pas te savonner le dos. De toute façon, mais plutôt à l'intimité « émotionnelle ». Tu sais, celle qui fait souffrir.

Un voile de tristesse traversa le regard d'Hermione, mais elle se reprit bien vite.

-Je ne crois pas que cela puisse nous concerner.

-Ah non ?

-Non. Je t'aime beaucoup mais je ne suis pas amoureuse. Et le fait de faire l'amour avec toi n'y changera rien.

-Tu crois ça ?

-Laisse-moi te poser une question : considères-tu que tu as été « intime » avec chacune des femmes avec lesquelles tu as fait l'amour ?

-Bien sûr.

-Menteur.

-Dis donc !

-Inutile de prendre la mouche, je sais que c'est faux. Tu te rappelles de Padma Machin, de Boston ? Elle ne te plaisait même pas tant que ça. Et cette autre blonde avec d'énormes sourcils ? Tu disais toi-même qu'avec elle c'était purement sexuel.

-D'accord, admit Ron à contrecœur, mais il y a toujours des exceptions aux règles.

-Eh bien ! Pourquoi ne serai-je pas une exception, moi aussi ?

-Mais aucune de ces filles n'était ma meilleure amie !

-C'est bien ce que je disais, cela me rend encore plus exceptionnelle. T vas voir : on va gagner sur tout les tableaux. Meilleurs amis et petits amis en prime. La Totale !

-Je n'en suis pas si sûr. En fait, le « statu quo », comme tu dis, me convient parfaitement.

-A moi aussi, bien sur.

Hermione mit un sucre dans son café et en but une gorgée avant de reprendre :

-Mais je suppose que je suis un peu……..

-En manque ?

-C'est ça, admit-elle avec un petit rire. Mais pas seulement. Il ne s'agit pas non plus d'un banal sentiment de solitude. En fait, ce que je ressens me fait penser à ce bébé singe avec sa poupée de chiffon.

-Tout s'explique, se moqua Ron.

Que diable venait faire un bébé singe et sa poupée de chiffon au milieu de cette conversation ? Il n'y avait vraiment qu'Hermione pour passer ainsi du coq à l'âne.

-Tu sais bien, cette émission du National Géographic qu'on a vu le moins dernier à la télévision, insista-t-elle. Avec ce bébé singe auquel on avait donner une poupée pour remplacer sa mère, et qui la trimbalait partout avec lui ?

-Je m'en souviens, en effet. Mais je ne vois pas le rapport…….

-C'est pourtant clair : j'ai besoin d'un lien affectif. Et je préfère créer ce lien avec un être humain qu'avec une poupée.

-Tu me vois enchanté d'apprendre que je me trouve sur le même plan qu'une poupée de chiffon.

-Arrête, tu veux ? Tu comprends très bien ce que je veux dire.

-En résumé, tu cherches un amoureux de substitution ?

-Exactement ! s'exclama Hermione avec un sourire ravi. Alors, tu me promets d'y penser ?

-Je doute que je puisse penser à quoi que ce soit d'autre pendant un bon bout de temps.

-Tu es tellement adorable quand tu es désemparé !

-Ravi de te plaire.

Hermione se pencha pour ramasser son sac sur le sol.

-Ce soir, c'est à mon tour de régler l'addition.

-Ah bon, parce que le conversation est terminée ?

-Oui. Tu as besoin de temps pour réfléchir. Et moi aussi.

-Y a-t-il une date butoir pour prendre une décision ?

-Non. On reprendra cette conversation quand tu te sentiras prêt. Ne stresse surtout pas.

-Merci, tu m'enlèves un grand poids.

-Les amis servent à ça, non ?

-Je commençais justement à me le demander.

Hermione lui prit la main par-dessus la table.

-Ecoute, Ron, on pose un axiome de base : l'amitié prime sue le sexe, d'accord ?

Ron hocha la tête, toujours aussi perplexe, le regard rivé sur leurs deux mains jointes. Elle avait vraiment de très jolies mains. Longues, fines et si douces. Il les imaginait déjà sur son dos………

Il secoua la tête pour effacer ces images de son esprit et retrouver les idées claires. Car, quoi qu'Hermione puisse en penser, il craignait fort que leur belle amitié résiste mal à l'épreuve du sexe.

Note de l'auteur : J'ai écris cette scène en me souvenant d'un souvenir similaire sauf que dans mon cas j'étais en train de faire un cour sexuel pour mon frère de la dédicace.