Le Roi est mort
Par MiyAsuka

Disclaimer : Yu-Gi-Oh!, son univers et ses personnages sont la propriété de Takahashi Kazuki. Je ne fais que les emprunter à titre non-commercial.
Avertissement : Cette fanfiction est déconseillée à un jeune public. Elle contient de la violence, des situations érotiques et des relations entre personnes du même sexe.


Prologue

En apparence, il n'y avait rien. Juste des cailloux et du sable. Personne n'aurait pu croire que c'était ici que tout avait débuté et que tout commençait. Du sang avait coulé. Des vies avaient péri. La dernière avait rejoint l'au-delà il y avait de cela à peine quelques mois. Ce n'était que quelques grains de sable comparé aux millénaires qui s'étaient écoulés depuis le début. L'esprit malin né en ce lieu ne s'impatientait guère. Centimètre par centimètre, il s'extrayait inexorablement vers la surface, là où il pourrait enfin réclamer son dû, la contrepartie de ce sacrifice qu'on lui avait imposé.

Un vent nocturne balaya le décor de son souffle délicat. La Lune, depuis les cieux, éclairait le monde des hommes de sa timide radiance. Le monde ignorait tout du danger se préparant dans l'ombre. Mais même s'il savait, cela n'arrêterait ni le vent, ni la Lune. Toutefois seraient-ils seulement considérés d'une tout autre manière. Car ces choses, le mal les possèderait.

Le Bien, celui avec cette majuscule chère à ses défenseurs, venait de tirer sa dernière révérence, s'enfonçant à jamais dans un sommeil éternel, satisfait d'avoir éradiqué pour de bon le mal rongeant le monde. Mais le Bien est naïf dans sa puissance. Personne ne peut empêcher un autre pouvoir de régner sur le monde.

Le ver gagnant peu à peu l'air libre avait seulement fait semblant d'avoir été vaincu. Mais on ne peut véritablement exterminer la mauvaise herbe. Elle est toujours là, prompte à s'enrouler autour des piliers soutenant le monde, prenant possession de ses fondations, s'ancrant à ce qui est. Lente, elle sait attendre son heure.

Un peu, juste encore un peu...

Une simple fraction d'éternité et l'explosion se produisit. Aucune âme qui vive ne l'entendit. Un point lumineux s'éleva du nuage de sable et de poussière, accompagné d'une dizaine d'autres, certains plus éclatants que les autres. Ils restèrent longtemps en suspens dans l'air, se confondant presque avec les étoiles. Puis les brillances s'éparpillèrent en de nombreuses stries dorées. Seul l'objet contenant le mal demeurait.

Calme, il savourait sa victoire. Tout cela avait presque été trop facile. Mais il s'était amusé. Et il avait eu le temps de tisser quelques pans de sa toile. Il n'avait plus qu'à soulever un fil pour que tous ses patins se lèvent. Ensuite pourrait avoir lieu sa véritable célébration. Et sa figure de proue serait à ses côtés. Si le mal avait eu une bouche en cet instant, il aurait souri.

Sable et poussière étaient retombés, tout comme le calme de cette nuit d'été. Le monde tournait toujours, ignorant candidement ce qui l'attendait.

A la prochaine nouvelle Lune, décida le mal, il l'amènerait ici. Il érigerait le plus beau des palais en ce lieu. Et les gens se prosterneraient devant l'édifice et sa personne.

Le Roi est mort. Vive le Roi.