Bonsoir tout le monde!
Ne vous fiez pas trop au résumé un peu recherché, je ne reviens qu'avec un nouveau recueil d'OS (comme si j'en n'avais pas assez sur le feu...) qui me tenait beaucoup à cœur, à savoir: extirper Sakura de son monde original pour la recaser dans d'autres fandoms. Amours, amitiés, relations familiales: Sakura aura tous les âges, et parcourra divers mondes et tout autant d'époques.
J'espère que ce concept vous plaira ~
Fandom : Black Butler/Kuroshitsuji
Personnages principaux : Kizashi et Sakura Haruno, Hana Kisetsu (OC), Vincent Phantomhive
Pairing : Les premiers pas d'un Sakura x Vincent
Les épousailles canines
« J'ai rencontré un charmant jeune homme cet après-midi, je suis sûr qu'il te plairait ma chérie ! », s'exclama un homme grisonnant à la curieuse coupe fleurie en se dirigeant vers sa fille, attablée dans le jardin aux côtés de sa grand-mère pour déguster l'afternoon tea. « Il a tout juste vingt ans mais il est déjà en bonne voie pour succéder à l'entreprise maritime de son père. Il est très intelligent, et ma foi sans doute bel homme d'après les dires des autres femmes. Il est vicomte, en plus ! »
Kizashi Haruno prit place en face de sa chair, sourire béat aux lèvres, tandis qu'il revenait tout juste d'un déjeuner entre hommes visant à causer affaires.
« La dernière fois que vous m'avez avancé pareils arguments, père, mon promis m'a négligemment jetée sur le bas-côté au profit d'une poupée bien plus belle et distinguée que moi », répondit négligemment sa progéniture, Sakura, en reprenant une gorgée de thé au jasmin.
« Un affront envers notre noble famille ! »
« Nous ne possédons pas de hauts titres de noblesse, père. Il faudrait un jour penser à vous y accommoder. »
« Je suis baron du domaine Haruno, ma chérie, ce n'est pas négligeable tout de même ! »
« Nous restons cependant tout en bas de l'échelle hiérarchique de la nobility, avec un mode de vie et des richesses relativement modestes qui ne nous permettent pas de proposer une dot suffisante à mon potentiel futur époux », exposa la jeune femme avec lucidité.
Sakura perçut le voile de tristesse qui recouvrât les pupilles rieuses de son précieux paternel à ces mots.
« Ne vous méprenez pas, père », soupira-t-elle, culpabilisée. « Vous savez que j'ai toujours apprécié notre vie éloignée des parades et du prestige malgré notre rang. Mais cela signifie également qu'un mariage avec un homme de la noblesse prestigieuse est presque inconcevable. »
« Il est hors de question que nous vous marions avec un noble issu de la gendry », commenta l'aïeule restée en retrait jusque-là. « Quelle honte ce serait encore pour notre famille déjà moquée de toute part que de marier notre unique héritière à un homme de rang social inférieur ! »
« Je pense qu'il faudra un jour que vous fassiez un choix, Hana », contra placidement sa petite-fille. « Entre le déshonneur de me marier à un gueux, et celui de ne pas me marier du tout. »
« Je pense que vous devriez déjà vous estimer heureuse que nous vous laissions le bénéfice du choix, jeune fille ! La grande majorité des jeunes femmes de votre âge se sont trouvées fiancées avant même qu'elles ne soient nées. »
« J'aurais eu droit au même traitement si seulement vous aviez trouvé une famille consentante à cette époque. Mais personne n'en a jamais voulu, et ce depuis dix-neuf ans maintenant. Faites attention, je serais bientôt trop vieille pour que vous puissiez prétendre à me présenter comme épouse. »
L'ironie suintant de cette dernière phrase fut loin de convenir à la veuve.
« Avec pareille éducation, pensez-vous donc que les prétendants ne se massent pas devant nos portes », rétorqua froidement cette dernière.
« Belle-maman, ne vous fâchez pas comme cela, je vous prie », intervint Kizashi afin de tempérer les deux femmes. « Je suis sûr que nous avons encore nos chances. Je présenterais Sakura à la soirée organisée par le Comte Burton. »
« Si vous souhaitez marier votre unique fille à l'un de ces hommes, faites donc. Les philanthropes ne sont que des gueux qui se cachent parmi les nobles et accueillent d'autres gueux sous leur toit. Ils entachent la noblesse de notre beau pays. »
« Ce sont des gens honorables sur qui beaucoup devraient prendre exemple », souffla Sakura.
« Faites comme cela vous chante », se vexa Hana dont les paroles ne semblaient pas être prises en compte. « Je suis de toute façon trop vieille pour m'inquiéter de cela. Je ne vivrais plus assez longtemps pour voir la famille Haruno s'écrouler. »
« Oui, bien sûr », sourit sa descendance avec une hypocrisie toute calculée. « Ce n'est pas la peine de vous aigrir davantage pour cela. Vous n'aurez de toute façon plus le temps d'assister à mon mariage. »
« Comment ai-je pu laisser feu mon époux marier ma fille au baron Haruno ? », se désola l'aïeule.
« Il a privilégié l'amour à la raison et a souhaité le meilleur pour son héritière. »
« Quoi donc ? Ce n'est pas l'argent ou le prestige qu'elle a gagné ! »
« Non. Juste le bonheur. »
« Je vous souhaite la bienvenue, baron Haruno », salua le vieux noble en serrant la main de Kizashi.
« Cela faisait bien longtemps, comte Burton », sourit ce dernier.
« Mademoiselle », fit ensuite le comte en baisant la main de la jeune fille.
« C'est une bien belle soirée qui s'annonce là ! », s'exclama le baron en parcourant l'assemblée animée de ses yeux pétillants. « J'ai hâte de discuter avec tous ces amoureux de la nature humaine. »
« Je n'en doute pas », rit son interlocuteur. « Je me souviens de votre belle passion pour la philanthropie. Mais laissez-moi d'abord vous présenter quelqu'un. »
Il balaya la foule des yeux avant de s'arrêter au fond de la salle.
« Ah, le voilà ! Comte Phantomhive ! »
L'homme désigné se retourna à l'appellation, une flute de champagne dans sa main gantée de noir. Il avait les cheveux d'un bleu peu commun tirant vers le gris, un visage fin orné d'un sourire de circonstance et un grain de beauté sur le haut de sa joue gauche. Il avait l'air jeune, dans le tout début de la vingtaine à n'en pas douter, et ses vêtements parfaitement coupés rehaussaient son charisme et sa stature noble. Toutefois, ce qui frappa le plus Sakura dans l'instant, ce furent ses prunelles innommables; à la fois par leur couleur, de l'ambre moucheté d'or, et par leur intensité, un mélange de lassitude, d'amusement et de bienséance - pour masquer la réalité d'une obscurité bien plus profonde, elle pouvait la percevoir tout au fond de l'iris.
La jeune Haruno frissonna – de malaise et de curiosité tout à la fois.
« Voici le baron Haruno », présenta le comte Burton tandis que les deux hommes échangeaient une poignée de mains virile, « et sa fille. »
« Sakura », précisa la jeune femme en tendant une main devant elle.
Phantomhive la happa pour y apposer ses lèvres. Le contact, aussi court fût-il, laissa son sceau sur la peau gracile. La sensation était éminemment différente qu'avec tous les hommes bourrus qui l'avaient jamais ainsi touchée. Le comte semblait bien plus élégant et distingué que n'importe quel autre noble dans ses gestes et dans son attitude.
« Enchanté », fit-il en se redressant, laissant s'échapper une voix au timbre grave, mais doux.
Le mot coulait comme du miel d'entre ses lèvres, tout aussi sucré et alléchant. Un véritable charmeur.
Néanmoins, quand bien même il souriait avec une politesse et un charisme savamment travaillés, il semblait n'éprouver aucune condescendance envers eux.
Sakura savait d'expérience que les gens jugeaient vite – nobles en tête. Son père était doté d'un physique avenant en plus d'un caractère chaleureux et d'une attitude franche. D'aucuns le pensaient naïf et niais, trop idéaliste et accessible – trop peu digne de son rang. Rares étaient ceux qui savaient le complimenter sur sa personnalité profondément bonne, tout en le taquinant au sujet de son éternel optimisme. Sakura l'admirait sincèrement pour sa bonhomie et son honnêteté. Elle était indéniablement fière d'être sa fille malgré les mauvaises langues – et sa bien-aimée grand-mère maternelle. Quand bien même elle ne trouverait jamais de mari à cause de son nom de famille; au moins elle aurait son père, et jouirait de sa liberté. Elle ne serait pas soumise à un imbécile orgueilleux et pédant qui ne la verrait que comme une poule pondeuse et un trophée à exhiber à l'occasion.
Ainsi, Phantomhive ne jugeait pas. Malgré son rang élevé, ses pupilles sombres et sa grâce quasi mystique, il respectait le petit baron Haruno.
« Malgré son jeune âge, Monsieur Phantomhive a embrassé la cause philanthrope également », expliqua le comte Burton. « Il permet d'ailleurs aux orphelins que j'ai recueilli de passer Noël et le Nouvel An dans son manoir. »
« Oh, je vois ! », s'exclama Kizashi avec admiration. « Une belle graine d'homme, que nous avons là ! »
« Je vous en prie, baron », rit le jeune homme avec une modestie calculée, « je ne fais que ce que je pense être juste. »
« Eh bien vous avez un cœur naturellement bon, c'est rare ! »
Kizashi lui accorda une tape complice dans le dos qui, loin d'offusquer le comte, le fit sourire avec amusement.
« Si vous voulez bien nous excuser, comte, je vais continuer les présentations auprès des autres convives », intervint Burton avec amabilité.
« Ravi de vous avoir rencontré, comte Phantomhive. »
« Moi de même, baron Haruno. »
Haruno père et Burton continuèrent ainsi leur chemin parmi les invités tandis que Sakura alla se chercher une flûte de champagne sur le buffet. Elle s'installa ensuite dans un coin de la grande salle de réception, et resta droite en observant le monde qui l'entourait.
Elle vit le comte Phantomhive qui circulait au hasard dans la pièce en admirant les peintures et autres ornements, comme pour tromper son ennui. A quelques pas de lui, des femmes de tout âge réunies en un conciliabule se mirent à glousser derrière leur main. Le jeune noble, à l'ouïe fine, se tourna en leur direction pour leur accorder un sourire qui frisait l'inconvenance accompagné d'un regard bien trop langoureux si les maris de ces dames regardaient dans cette direction. Les nobles ingénues rougirent violemment et se détournèrent pour s'éventer. Sakura ne put empêcher la commissure de ses lèvres de se retrousser face à tant de manières.
Plus loin, elle aperçut son père qui discutait vivement avec un autre homme. Elle reconnut son interlocuteur comme étant Hashirama Senju, noble de par son titre de duc - et surtout de par son cœur immense. L'on entendait beaucoup parler de son extrême bonté et de sa générosité sans faille. Cependant, contrairement à la bonne moitié des hommes – hypocrites – présents, lui participait à des œuvres de charité et finançait des associations par réelle ambition. A l'instar de Kizashi, on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Ses yeux agrandis par la passion reflétaient tout ce qu'il ne parvenait pas à exprimer à travers ses mots aux intonations joyeuses. Sakura se trouva heureuse que son père pût ainsi parler en toute liberté avec quelqu'un qui le comprenait aussi bien. L'étincelle qui brillait dans ses yeux assombris par l'absence de sa défunte épouse n'avait pas de prix.
Ses prunelles émeraude retombèrent sur le jeune comte. Il semblait à la fois partout et nulle part, se glissant comme une ombre à travers les convives et se faisant voir quand il en avait envie. Il furetait près d'elle le long du buffet, admirant les mets proposés avec une note de gourmandise qui amusa Sakura. Un homme dans la cinquantaine s'approchait de lui à petits pas timides, les yeux écarquillés sous ses lunettes rondes. Une ligne humide se dessinait depuis sa tempe jusqu'au bas de sa joue. Haruno ne pouvait entendre ce qu'ils se disaient, mais elle vit la main tremblante du vieil homme se soulever avec difficulté et atteindre celle du Phantomhive. Rustre et velu, l'appendice au bout de son bras semblait bien insultant envers la main longue et fine du comte. Sakura se plut à penser avec humour que le plus jeune devait être bien content de porter des gants. La bouche du quinquagénaire se tordit pour balbutier ce que la rose parvint à décrypter comme les mots « baron Kelvin ». Son homologue lui offrit un doux sourire de sa composition en se présentant à son tour, dégoulinant de joie factice et de condescendance à peine voilée.
Sakura rit sous son éventail de la transe dans laquelle s'était plongé le baron Kelvin à la tonalité envoutante de la voix de velours. Avec son physique un peu rondouillet et ses débuts de ridules, le rouge sur ses joues lui donnait l'air d'un enfant un peu trop grand pour s'extasier ainsi devant l'objet de son admiration. A vrai dire, si la rose n'était pas issue d'une bonne famille, elle pourrait même le trouver un brin pervers dans ses actes.
Phantomhive connaissait son pouvoir d'attraction et en jouait impunément.
« N'avez-vous donc jamais pitié ? », demanda Sakura au mystérieux noble qui passait devant elle pour se servir un amuse-bouche.
« Jamais », chantonna le comte avec un clin d'œil mutin bien inconstant.
« Nous avons reçu une lettre de la part du comte Phantomhive ! », s'exclama Kizashi Haruno en se précipitant dans le salon vers sa fille et sa belle-mère qui buvaient leur thé matinal.
Et dire que Sakura n'avait rien d'autre de mieux à faire de ses journées ! Cette invitation se présentait comme une aubaine.
« Un comte ? », demanda la vieille femme en arquant un de ses sourcils sévères, piquée par la curiosité.
« Nous l'avons rencontré la semaine passée chez le comte Burton », expliqua sa petite-fille avec un léger sourire triomphant aux lèvres.
Pouvoir se moquer de son aïeule à ses dépens était chose rare et elle ne manquait jamais d'en profiter – toujours à la limite de la décence, bien entendu. Bien qu'elle dût avouer être surprise par cette initiative inopinée de la part du comte. Ils avaient à peine échangé quelques mots, quelques regards à la volée qui s'étaient croisés.
« Que dit la lettre ? », interrogea l'ainée en trempant ses lèvres dans la boisson chaude, ignorant superbement l'œillade ô combien irritante de Sakura.
« Je ne l'ai pas ouverte », dit l'homme en tendant l'enveloppe à la rose. « Il est précisé qu'elle est adressée à Sakura Haruno. »
« Un homme qui ne passe pas par le père pour écrire à une femme ? », s'indigna Hana. « Quelle inconvenance ! »
« Ainsi, même les comtes peuvent agir comme des gueux », commenta la jeune femme en décachetant la lettre aux armoiries des Phantomhive.
Le papier noble, immaculé, était parcouru de peu d'écritures. Ses yeux glissèrent avec aisance sur les quelques lignes bouclées et aérées rédigées de la main du comte, jusqu'à s'attarder sur la signature en bas de page. Vincent Phantomhive. Ainsi, c'était là son prénom.
La demande, formulée avec convenance, lui proposait de venir prendre le thé au manoir ce samedi. Quoique, la formule était plus explicite; il lui offrait de venir le rejoindre autour d'une table pour déguster un thé sous les rayons du soleil de l'après-midi – c'était on ne peut plus familier que ce que la décence approuvait entre un homme et une femme qui ne s'étaient rencontrés qu'une fois. Cela plut beaucoup à l'espiègle Sakura.
« Alors, que dit-il ? », s'impatienta son père qui trépignait à ses côtés.
« Il m'invite à boire le thé dans son jardin ce samedi », répondit la rose en repliant soigneusement la lettre sur ses genoux.
« C'est merveilleux ! », s'enthousiasma Kizashi. « Vous voyez, belle-maman, vos craintes étaient infondées ! »
« Puis-je lire cette lettre ? », demanda cette dernière, les lèvres pincées.
« Ce ne sera pas nécessaire », refusa la jeune noble en refermant l'enveloppe. « Ce mot m'est adressé et ne contient rien de plus que cette proposition. »
« J'espère au moins que c'est un homme respectable », lâcha froidement la veuve, méfiante.
« Il est parfait ! », rassura le baron. « Il est jeune et bel homme, avec des manières qui feraient envie à plus d'un ! Il est déjà chef de sa famille qu'il dirige avec beaucoup d'aisance et il est de plus en plus reconnu dans le cercle de la nobility. »
Sakura laissa tout le loisir à son père d'exposer les nombreuses qualités du comte Phantomhive – de Vincent. Elle lui faisait confiance pour grossir le trait.
Elle leva les yeux vers le ciel nuageux qui se profilait derrière le verre de la fenêtre, et se fit la réflexion, le regard pensif, qu'il avait la même teinte que la chevelure du noble en cette journée pluvieuse.
La voiture contourna l'îlot central de l'immense jardin et s'arrêta juste devant le grand escalier qui trônait devant la double porte d'entrée du manoir Phantomhive.
Kizashi poussa la porte en bois et sortit le premier du véhicule, accueilli dans les règles par le majordome de la famille. Bien que l'invitation ait été toute adressée à Sakura, son père se devait tout de même de l'accompagner lors de sa première rencontre avec un autre homme dans des circonstances plus familières. La grand-mère, partagée entre sa curiosité et sa vexation quant au comportement triomphant et juvénile de sa petite-fille, avait finalement décidé de rester au domaine Haruno. Grand bien lui fasse, pensait Sakura, soulagée de son absence.
Elle s'aida de la main que lui tendait le majordome pour descendre de la voiture à son tour.
« Je vous souhaite la bienvenue au manoir Phantomhive », s'inclina-t-il face à ses deux invités. « Je suis Tanaka, l'intendant en chef du domaine. Votre hôte vous attend dans le hall, si vous voulez bien me suivre. »
Tanaka, avec son monocle, ses cheveux grisonnants et sa moustache, avait l'air bien sympathique dans la force de ses quelques soixante ans et Sakura lui offrit donc un sourire doux et sincère avant de lui emboiter le pas, relevant légèrement les pans de son habit pour ne pas le souiller de terre.
Pour l'occasion, elle avait revêtu une belle toilette - sans paraitre trop distinguée non plus. Sa robe, aux couleurs discrètes mais non moins chatoyantes, bien que restant coûteuse, ne compressait pas horriblement sa poitrine et ne mettait aucune partie de son corps réellement en valeur. Elle était ample et vaporeuse, le col sagement arrondi à distance respectable de ses seins, les manches longues finement travaillées pour donner de la noblesse à l'ensemble. Elle avait simplement noué une ceinture autour de sa taille pour la marquer et ne pas paraitre trop décontractée. L'atmosphère familière que tentait d'instaurer le comte lui seyait bien et elle ne souhaitait pas s'embarrasser des convenances en s'engonçant dans une robe hors de prix et inconfortable. Elle n'avait que faire de le séduire; s'il l'avait invitée, cela voulait bien dire qu'elle avait su retenir son attention lors de leur première entrevue.
Comme indiqué, le comte les attendait tandis qu'ils pénétraient dans le manoir. Le sourire courtois qu'il affichait semblait plus sincère – moins crispé – que l'autre soir. L'absence de la foule devait y jouer un rôle. Le comte Phantomhive n'invitait pas n'importe qui dans sa demeure. Il échangea une nouvelle poignée de main avec Haruno père en échangeant des paroles de circonstance. Kizashi alla jusqu'à taquiner son hôte au sujet de sa fille qu'il avait si gracieusement invitée.
« Vous me voyez navré de ne pas vous avoir demandé la permission avant de prendre contact avec votre fille », s'excusa Vincent avec embarras. « J'ai parfois tendance à agir au mépris des convenances. »
« Ne vous en faites pas pour ça », rit son homologue. « Je comprends tout à fait. J'ai moi-même bien du mal à me plier à certaines règles. »
« Vous m'en voyez soulagé. »
Vincent se tourna ensuite vers Sakura. Il prit galamment la main droite de la jeune femme dans la sienne et se pencha pour la baiser. Le contact fut plus appuyé cette fois-ci, loin du frôlement de la première fois, comme s'il gravait le sceau de ses lèvres sur la peau de pêche. Il darda également ses pupilles mordorées dans ses jumelles. Les longs cils qui bordaient ses prunelles lui octroyaient un regard langoureux diablement séduisant. Sakura le soutenait sans peine, les yeux mi-clos charmeurs et un rictus innocent peint sur son visage délicat. Ils étaient loin des politesses premières et s'adonnaient à présent à un jeu qui ne se jouait qu'à deux. Vincent ne manqua pas de laisser les doigts féminins glissés sur sa paume tandis qu'il relâchait son étreinte.
Il désigna ensuite d'un geste de la main la direction à suivre.
« Nous prendrons le thé sous le patio. »
Kizashi avança dans le couloir tandis que le comte proposa son bras à la jeune femme. Cette dernière accepta bien évidemment et ils déambulèrent jusqu'à destination au gré des indications du maître de maison. Ils traversèrent ainsi la grande salle à manger et empruntèrent un corridor qui les mena vers l'extérieur. Une table apprêtée se dessina sous leurs yeux, habillée d'une nappe blanche et surmontée d'un service à thé et de mets sucrés. Deux hommes y étaient déjà installés.
« Je vous présente Diederich von Wolf et Klaus, mes deux associés allemands », présenta Vincent. « Messieurs, voici le baron Haruno et sa fille, Sakura. »
Les présentations faites, chacun prit place autour de la table, la rose ayant été invitée à s'assoir aux côtés du comte. Son père prit place en face et amorça presque instantanément la discussion avec les deux allemands. Si ces derniers furent d'abord surpris par la gentillesse non feinte et le débit de paroles du baron, ils s'y accommodèrent vite avec le sourire. Kizashi était un homme d'une grande curiosité qui rêvait de pouvoir connaitre le monde. Ce fut donc tout naturellement qu'il s'intéressa de près à ce que ses interlocuteurs avaient à lui apprendre au sujet de l'Allemagne. Sakura suivait la conversation en savourant sa boisson parfumée à la bergamote, attentive à tout ce qui disait. Friande de lecture, elle pouvait modestement affirmée être une femme très cultivée, et elle aimait à enrichir ses connaissances dès que l'occasion le lui permettait.
« Monsieur Haruno », interrompit Vincent après quelques minutes de bavardages. « Me permettez-vous d'emmener votre fille se balader dans le jardin ? »
« Bien sûr, faites donc », sourit le baron avec un regard tendre pour sa chair. « Pensez juste à me la rendre avant la nuit », plaisanta-t-il.
« Ah, je ne peux malheureusement rien vous promettre », répondit Phantomhive en rentrant dans son jeu. « Tout dépendra de l'agréabilité de sa compagnie. »
« Vous me la rendrez bien vite, dans ce cas ! », s'exclama Kizashi en partant dans un grand rire sous l'amusement de ses nouveaux compères.
Sakura eut un sourire doux. Elle apprécia que leur hôte et ses amis fussent si aimables et décontractés, et qu'ils prenaient ainsi les remarques de son père avec humour.
« Si vous voulez bien nous excuser », s'excusa Vincent avant de partir.
Bras-dessus, bras-dessous, le bleu et la rose se mirent à marcher tranquillement sur le petit sentier qui serpentait entre la verdure du domaine. Tout était magnifique et impeccablement entretenu. Le temps, chaud et agréable, était également propice à leur promenade.
« Vos cheveux ont vraiment une couleur magnifique », complimenta Vincent pour briser le silence.
Interrompue dans sa contemplation, Sakura releva la tête vers son compagnon. Il la regardait, un sourire flottant sur ses lèvres, les yeux rendus brillants par l'éclat du soleil qui se reflétait dans le doré de ses prunelles. Il y avait également au fond de son regard une lueur de défi. Sans doute cherchait-il à deviner quelle réaction elle aurait. La rose se contenta d'un rictus poli et d'un regard ingénu. Mais ses joues ne rougirent point, et ses paupières mi-closes par la luminosité camouflaient en réalité une intensité bien plus enjôleuse à travers les cils recourbés.
« Je vous remercie », dit-elle simplement en détournant les yeux pour fixer l'horizon, feignant la décontraction face à l'éloge. « Les vôtres ne sont pas banal non plus. Ils me font penser à la couleur d'un ciel d'automne, au moment où les nuages s'amoncellent pour teindre le bleu de nuances de gris. »
« Vous semblez avoir un talent certain pour la poésie », fit remarquer le comte en regardant lui aussi droit devant. « Quel dommage que le rose du printemps soit si peu assorti au gris de l'automne. »
« Vous pensez que ces deux saisons sont inconciliables ? »
« Pas vous ? »
« Si nous avions été les extrêmes, l'été et l'hiver, sans doute que nous serions trop différents pour coexister. Mais le printemps et l'automne ont un point commun: ce sont des saisons bâtardes. En ce sens, elles devraient pouvoir se rapprocher. »
« C'est un point de vue intéressant. Vous nous comparez donc à des bâtards ? »
« Je tiens à préciser que c'est vous qui avez lancé le sujet. »
Vincent se mit à rire de bon cœur.
« Vous êtes très distrayante, mademoiselle Haruno. »
« Je ne suis pas sûre de savoir comment interpréter cette remarque. »
« Je pense que c'est un compliment. Je vous trouve intéressante, ce qui n'est pas un trait commun à toutes les femmes. »
« Vous n'avez jamais su trouver de partenaire de jeu ? », interrogea Sakura avec malice, démontrant ainsi au comte qu'elle avait cerné son caractère.
« Malheureusement », soupira exagérément celui-ci. « Mise à part ma jeune sœur, France, aucune femme n'a su trouver grâce à mes yeux. »
« Puis-je prétendre à ce rôle ? »
« Vous êtes en bonne voie. »
Leurs prunelles restèrent accrocher un moment, partagées entre le défi, l'espièglerie et le sérieux.
« Installons-nous ici », offrit le comte après quelques instants en désignant un banc d'un geste de la main.
Il se situait juste devant un petit étang fleuri de nénuphars et dont le mouvement de l'eau laissait apparaitre la couleur de poissons exotiques.
Sakura s'adossa confortablement contre le bois, puis releva la nuque afin de laisser les rayons du soleil inonder son visage. La présence de l'homme à ses côtés était plaisante tandis que leurs bras se frôlaient avec indolence.
« La chaleur ne vous incommode-t-elle pas ? », s'enquit Vincent. « Je peux vous faire apporter une ombrelle, si vous le souhaitez. »
« Surtout pas », sourit la rose en rouvrant ses émeraudes pour les glisser sur le visage du comte. « Le soleil est très agréable. »
Percevant l'éclat d'un bijou entre les mèches longues qui encadraient le visage masculin, Sakura fronça légèrement ses sourcils fins et porta sa main à l'oreille de l'homme. Soulevant les cheveux bleus avec délicatesse, elle vit alors la petite boucle noire qui ornait son lobe.
« Un homme de votre rang qui se perce les oreilles, voilà qui est étrange », commenta-t-elle alors avec une intonation curieuse.
« Cela est plus discret qu'un collier, vous en conviendrez », sourit Phantomhive, loin de s'offusquer d'un geste si familier.
« Un collier ? »
« Avez-vous déjà entendu d'un noble infâme que l'on désignerait comme étant le chien de garde de la reine ? »
La bouche de la jeune femme forma un joli « o » surpris.
« C'est vous ? », demanda-t-elle, oubliant momentanément toute convenance.
Vincent fut secoué d'un petit rire.
« Cela vous surprend-il à ce point ? », interrogea-t-il en retour, le regard malicieux.
« Une fois la surprise passée, pas tellement », répondit la jeune femme après réflexion. « J'en avais déjà entendu parler, et vous m'avez l'air de correspondre parfaitement au profil d'un tel homme. »
« Est-ce un compliment ? »
« J'insinue par-là que vous êtes bel homme et que vous en avez tout-à-fait conscience. Vous savez jouer habilement de votre charisme naturel afin de séduire les gens. Mais vous possédez également une lueur dans votre regard, selon la personne à qui vous vous adressez, hautaine, qui marque votre ennui vis-à-vis de gens que vous méprisez. Une fois même j'ai cru voir une nuance beaucoup plus sombre dans l'ambre de vos yeux. Vous vous parez de velours mais vous cachez quelque chose d'autrement plus cruel en vous. »
« C'est un compliment, donc », affirma le conte, un sourire énigmatique ourlant ses lèvres.
Sakura darda pourtant des prunelles sérieuses sur lui.
« En quoi cela consiste-t-il exactement ? Je connais la théorie, certes, mais qu'est-ce que votre statut implique réellement ? »
« Eh bien », soupira Vincent en laissant son regard se perdre dans l'onde. « Je reçois mes ordres directement de la Reine qui me charge des affaires… dérangeantes, dirai-je. Celles qui ont lieu dans les bas-fonds de la capitale et qui impliquent des personnes aux mœurs douteuses. Mon rôle est d'empêcher ces manigances de faire surface, et donc de toujours opérer en toute discrétion. »
La rose continuait de le fixer, cherchant à le sonder derrière le rictus qu'il semblait afficher en toute circonstance.
« Cela fait-il de vous un homme aussi impitoyable et insensible que les rumeurs le prétendent ? »
Vincent fit pivoter sa tête pour regarder la jeune femme.
« Je puis me montrer relativement cruel certes, mais j'estime que mes émotions sont restées intactes jusqu'à présent. »
Le froncement de sourcils de Sakura s'accentua.
« Arrêtez donc de sourire, dans ce cas ! Une telle hypocrisie me fait penser à tout sauf à un homme sensible ! »
Cette remarque n'eut que le mérite de renforcer le sourire du noble.
« Vous vous impliquez beaucoup trop, chère Sakura, et vous vous emportez pour des broutilles. Prenez-vous toujours les choses aussi à cœur ? »
« Aurai-je fait vibrer une corde sensible, mon cher Vincent, pour que vous détourniez le sujet de la sorte ? », cracha presque la rose, irritée par l'ironie flagrante dont faisait preuve le conte.
Elle avait l'impression désagréable d'être une minuscule souris face au cerbère de la reine prisonnière, même, de ses crocs acérés. Il jouait avec elle comme il l'aurait fait avec n'importe quelle autre de ses victimes, et Sakura avait le goût amer de la trahison qui lui collait au palais. Loin du charme et de la séduction des premiers temps qui lui avaient tant plu, il ne subsistait que la réalisation de s'être faite manipulée depuis le début.
Et Vincent, lui, continuait de sourire.
« Vous me voyez navrée, conte, de devoir dès à présent vous abandonner », lâcha subitement la rose en se relevant avec toute la dignité qui lui restait. « Mais je pense m'être lourdement fourvoyée à votre sujet et je ne pense pas que ma place soit ici. »
L'expression de l'homme se fana presque imperceptiblement tandis qu'il se mit à la hauteur de sa convive. Il n'eut pas le temps d'amorcer une parole ou un autre mouvement que la rose l'interrompit.
« Inutile de me raccompagner, je préfère marcher seule jusqu'à la voiture et y attendre mon père. »
Faisant volte-face, Sakura se dirigea d'un pas aussi rapide que le lui permettait sa toilette vers l'entrée du manoir.
« Sakura, attendez ! », la héla tout de même Phantomhive en se précipitant à sa suite.
« J'aime beaucoup jouer, comte, et j'ai notamment apprécié le faire avec vous », confia la jeune femme, se maudissant intérieurement d'avoir la gorge nouée par des sanglots de frustration. « J'ai également en mépris la plupart des convenances, mais je possède aussi une limite. Si vous vous comportez dans la vie comme vous le faites dans l'ombre, je ne pense pas que nos personnalités puissent être compatibles. »
« Sakura ! », répéta Vincent en lui attrapant fermement le poignet cette fois-ci.
La susnommée se retourna alors.
« Vous ne souriez plus », constata-t-elle simplement avant de se mordre la lèvre inférieure, les yeux humides.
« Personne ne me demande jamais d'arrêter de sourire, habituellement », soupira le conte en passant sa main libre dans ses cheveux, le regard détourné.
« Parce que les gens se laissent berner, et j'ai failli moi aussi. »
Le reproche dans sa voix parut toucher l'homme.
« Je ne cherche pas à me jouer de vous Sakura. Je vous apprécie beaucoup. »
« Je pense aussi aimer votre compagnie mais l'ambivalence de votre caractère ne me plait guère. Peut-être que c'est l'habitude qui vous dicte de vous parer à chaque instant de votre expression fausse, mais même ainsi je ne pourrais le supporter davantage. »
Vincent resta silencieux pour la première fois, incapable de trouver quoi répondre à cela.
« Laissez-moi partir maintenant, s'il vous plaît. »
Le conte ne desserra pas sa prise.
« Je sais faire la part des choses, je vous l'assure », souffla-t-il en plongeant ses prunelles dans celles face à lui. « Quand bien même j'éprouve du mal à le montrer, je sais accorder de l'importance à la vie – je sais lesquelles n'en ont que très peu, et celles qui méritent d'être chéries. Je me comporte de la même façon avec tout le monde, mais je fais une différence, croyez-le. »
Sakura le jaugea longuement.
« Vous êtes bien plus maladroit que je ne l'imaginais », fit-elle finalement en haussant un sourcil.
Ce fut un rictus penaud qui peignit les traits du conte à cet instant – plus authentique qu'aucun autre.
Posant sa main sur celle qui enserrait son poignet, Sakura reprit avec douceur : « Je peux comprendre que vos gants noirs de noble infâme soient sans doute imbibés de sang rouge. Mais vos mains telles que je les vois aujourd'hui, blanches et lisses, n'ont sans doute rien connu de tout ça. Ce sont elles que vous me montrez aujourd'hui, et à leur image, c'est cette partie de vous que je veux côtoyer et mieux connaître. »
« Mon rôle de chien fait également partie intégrante de moi-même et je ne puis m'en débarrasser complètement », posa Vincent, l'air désolé. « Si vous ne pouvez accepter cette part de ma personnalité, je suis disposé à vous laisser partir. »
La jeune femme se pinça les lèvres.
« Votre sarcasme, votre cynisme, votre humour douteux, votre talent pour la répartie – je ne souhaite pas que vous niez tout cela, parce que ce sont des traits que j'adore chez vous. Ce que je n'apprécie pas réside dans la manie que vous avez de vouloir tout contrôler – les gens, la situation, la conversation que vous tenez. Si j'ai une doléance à vous faire part, ce serait celle de ne pas laisser vos activités canines empiéter sur votre relation avec vos proches. »
« Mes activités canines ? », répéta le comte, un brin surpris par cette qualification audacieuse. « Comment suis-je censé prendre cette appellation ? »
« De la manière la plus normale qu'il soit, mon cher Vincent », répondit Sakura avec une fausse platitude. « Vous n'êtes rien de plus qu'un chien dans ces moments-là, après tout. »
Le noble rit franchement sous le regard adouci de sa compagne.
« C'est ainsi que je vous préfère », confia cette dernière avec sincérité.
Vincent se pencha vers elle pour amoindrir leur proximité et réaffirmer l'intimité qu'ils avaient tout juste su frôler plus tôt dans la journée. Il libéra enfin le poignet gracile afin de mieux glisser ses doigts sur la paume féminine jusqu'à happer la main toute entière dans une étreinte chaude.
« Seriez-vous ainsi prête à rester aux côtés d'un vulgaire chien de garde ? », murmura-t-il de sa voix velouté, son souffle soulevant quelques mèches rosées tant il s'était approché de Sakura.
« Je suis prête à devenir une noble du mal et à vous suivre dans les bas-fonds de Londres », assura celle-ci sur le même ton enjôleur.
« Je n'en demandais pas tant. »
« Moi non plus. »
A ces mots, elle rompit la courte distance qui les séparait encore et osa caresser les lèvres du comte Phantomhive des siennes. Le contact fut étonnamment délicieux tandis que les lamelles de chair, bien que masculines, se révélèrent agréablement pleines et satinées.
« Quelle frivolité ! », s'étonna fort peu naturellement Vincent en se redressant. « Embrasser un homme dès votre deuxième rencontre avec lui, avec en plus votre père non loin. Vous n'avez vraiment pas froid aux yeux, miss Haruno ! »
« Ne jouez pas les prudes, comte Phantomhive », susurra la jeune femme, le regard langoureux sous ses cils recourbés. « Ou bien était-ce là votre premier baiser ? »
« Prenez garde, Sakura », la prévint son interlocuteur avec tout autant de zèle. « Il suffit que je fasse preuve d'un peu plus de charme et je me glisse dans votre couche avant même nos fiançailles. »
« Mais de quelles fiançailles parlez-vous donc ? », questionna Sakura en haussant un sourcil circonspect qui se voulait hautain. « Vous allez bien vite en besogne. Il n'a jamais été question de mariage, mon cher. »
Vincent dévoila le blanc de ses dents dans un rire clair tandis qu'il enroulait son bras autour de celui de sa compagne afin qu'ils puissent reprendre leur chemin ensemble.
Voilà, voilà ~ En espérant que ce premier OS vous aura plu! Vincent est sans doute un peu OOC sur la fin; mais il a beau être charmant, il est aussi ultra difficile à exploiter!
Je préfère ne pas vous donner de date précise quant à la prochaine publication, mais le second OS concernera sûrement un fandom un peu moins connu: celui de Rokka no Yuusha qui est récemment paru en anime ~ Je mettrais plus particulièrement en scène le sauvage Hans Humpty que j'adore! (et ce dans un petit pairing avec Sakura, si vous me le permettez ;-) )
N'hésitez surtout pas à me laisser votre avis!
