Rien.
Rien n'allait comme elle l'aurait voulu. Elle n'avait pas peur pour son sort, mais plutôt pour celui des autres. Elle était enfermée avec une jeune fille dans une pièce sombre et sans fenêtres. Des bruits de pas s'élevaient dans les couloirs, près d'eux. Un mouvement contre son corps meurtrit lui arracha un rictus de souffrance. Une petite voix s'éleva, visiblement effrayée.
- Fenrir, j'ai peur …
- Tout ira bien, je te protège …
Elle serra un peu plus la jeune fille blonde tremblante contre elle, la calant entre ses bras et sa poitrine. Plus par habitude que par autre chose, Fenrir saisit son unique mèche de cheveux longue qui pendait à son côté droit et la fit tourner entre ses longs doigts fins. Ce geste était complètement inutile, mais il l'aidait à évacuer le stress qu'elle emmagasinait.
- Je veux revoir Zame ... fit-elle avec une voix faible
- écoutes, Mura, je ne sais pas quand on nous laissera sortir d'ici. Zame est en sécurité avec Masamune, ne t'en fais pas.
- Fenrir ...
Mura se mit à pleurer contre Fenrir, qui soupira: séparer des jumelles aussi fusionnelles n'était vraiment pas une bonne idée. Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus. Fenrir aperçu plusieurs ombres distinctes dans le rai de lumière que laissait passer la porte au niveau du sol. Celle-ci s'ouvrit sur trois ombres. Fenrir ne put pas voir tout de suite à qui elle avait à faire à cause de ses yeux trop longtemps habitués à l'obscurité. Quand ils furent enfin acclimatés à la luminosité, elle vit deux silhouettes pousser violement la troisième dans la pièce avant de refermer la porte violemment. Fenrir ne voyait plus rien mais entendit la chute du corps ainsi qu'un râle douloureux. Mura se déroba à l'étreinte de Fenrir pour aller voir l'étendue des blessures du nouvel arrivant en se servant de ses mains éclairées par un soin curatif.
- Masamune, tout va bien ? demanda Fenrir en regardant l'homme étendu contre le sol, une main crispée sur son ventre couvert de sang.
- Zame ... ils ...
- Ne parle pas, je vais te soigner, fit précipitamment Mura.
Alors qu'elle s'affairait à refermer la blessure profonde de Masamune, il retrouvait progressivement une respiration normale et pu enfin s'expliquer:
- J'ai voulu les empêcher ... d'emmener Zame ...
- Où l'ont-ils emmenée ? fit Fenrir avec un ton menaçant.
- Je ne sais pas ... elle avait peur ...
- Non ...
Masamune sentit sa chemise noire s'humidifier au fur et à mesure que Mura pleurait tout en le soignant. Il posa une main qu'il voulait rassurante sur l'épaule de la jeune fille qui releva ses yeux bruns rougis par les larmes vers lui.
- ça va aller, Mura, je suis là pour vous protéger toute les deux...
- Tu n'a même pas été capable de protéger Zame, comment veux-tu nous protéger tous les trois ! Cracha Fenrir, les bras croisés sur son imposante poitrine.
- J'aurai bien aimé t'y voir, toi !
- J'aurais bougé mon gros cul et je l'aurais protégée !
- Ils nous sous-alimentent, ils nous stressent, ils nous poussent à bout ! Si tu crois que c'est forcément de ma faute qu'ils aient embarqué Zame, tu te trompes !
Le jeune homme s'était redressé malgré sa blessure. Ses longs cheveux bancs courraient sur ses épaules larges alors qu'il se tenait le ventre pour tenter d'endiguer la vague de douleur. Les yeux gris de Fenrir fixaient les bleus de Masamune avec un air de défit malgré l'obscurité quasi-totale de la pièce.
- Tu aurais au moins pu ne pas te blesser !
- Parce que tu crois que j'ai choisi de me faire passer pour un incapable bon qu'à se faire blesser ?
- C'est pourtant le cas, non?
Mura s'était mise en position foetale, les mains couvrant sa tête, contre le mur: elle n'aimait pas quand Masamune et Fenrir se disputaient. Elle ressentait toute la tension dans l'air et elle se mettait pleurer.
- Masamune ... Fenrir, arrêtez de vous crier dessus ...
- T'es content de toi, tu a réussi à effrayer Mura !
- C'est toi qui as commencé à me gueuler dessus !
- Arrêtez !
Elle avait crié. Ses nerfs craquaient les uns après les autres. À travers le lien télépathique construit avec sa soeur, elle ressentait toutes ses souffrances, ses peurs, son déchirement. Soudainement, elle se figea, sentant l'esprit de Zame lui échapper. Elle était terrorisée.
- Ils vont venir nous chercher ... bientôt ...
A peine elle eut prononcé le "bientôt" que des hommes entrèrent dans leur cellule, les prenant de force, sans les ménager. Masamune grimaça de douleur quand un des hommes lui donna un coup de pied dans le ventre pour l'obliger à les suivre. Ils marchaient en silence vers une pièce très éclairée. Sur le chemin, Mura tentait désespérément de renouer le contact avec Zame, sans succès. Ils pénétrèrent dans la salle incroyablement lumineuse et les hommes les attachèrent à des objets imposants.
Masamune eut les poignets noués à la garde d'un katana planté dans le sol. A force de se débattre en vain, il avait rouvert sa blessure qui saignait abondamment. Il avait finit par abandonner ce combat perdu d'avance, se concentrant sur la douleur combinée des poignets et de son ventre. Il avait baissé la tête à défaut d'avoir pu le faire avec ses bras.
Mura était attachée à la garde d'une épée plantée dans le sol, elle aussi. Elle avait sentit que Zame était là, mais elle ne répondait plus à ses appels mentaux. Pourquoi ? Elle avait baissé la tête pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux, se sentant affreusement abandonnée.
Fenrir se débattait si furieusement qu'ils n'eurent pas d'autre choix que de l'attacher en lui écartant les bras au maximum aux deux roues d'une grande moto noire. Elle leur criait des injures, sans comprendre exactement le pourquoi du comment de leur incarcération.
- Nous pouvons y aller, fit une voix désagréablement traînante.
Les hommes en blanc acquiescèrent et commencèrent à incanter dans une langue oubliée. Les lumières s'éteignirent et de grands cercles d'invocations couleur vert Mako apparurent sous Masamune, Fenrir et Mura ainsi que sous trois armes plantées dans le sol en formant un triangle. Une légère lumière provenait des cercles.
- Bon sang, Masamune, débats-toi un peu ! Ils ne vont pas gagner comme ça ! Cria Fenrir.
- Je ne sais même pas ce qu'ils nous font ... avoua le jeune homme, honteux de lui même.
- Ils scellent nos âmes ...
Masamune et Fenrir regardèrent Mura avec un air étonné. Elle releva la tête vers eux, les yeux vides de toute émotions.
- Ils ont scellé ... Zame dans les trois armes là-bas. Ils font pareil avec nous ... nous allons mourir ...
- Mais bon sang, pourquoi ? À quoi ça peut servir de sceller l'âme des gens ? S'énerva Fenrir.
- Un sort pire que la mort ! Vous ne serez jamais vraiment morts, mais une fois scellés dans des objets, votre vie ne sera plus que souffrance et désolation ! Ricana l'homme qui avait fait débuter la cérémonie.
Sur ces mots, la luminosité des cercles s'accentua. Ils hurlèrent de douleur, sentant des milliards d'aiguilles leur traverser le corps en même temps que leurs âmes se détachaient. Ils s'évanouirent quand ils furent presque totalement vidés de leurs esprits.
Cette fiction n'est pas à prendre au sérieux, j'ai eu cette idée de fiction en discutant avec le Nuggets KFC (alias Nyny). L'humour viendra plus tard, pour l'instant c'est plus un truc déprimant et intrigant qu'autre chose … Le prologue a été écrit en cinq heures … oui, vous avez bien lu, il m'a fallu cinq heures pour sortir un navet pareil.
Je l'ai enfin sorti ma fiction sur ton Chocobo préféré … alors, contente le poulet ?
