Ami du jour, bonjour ! Ami du soir, bonsoir !
Après quatre ans (ah ouais quand même…) de disette sur ce fandom, me revoilà ! Et quoi de mieux pour fêter que ma première vraie fic à chapitres ! (non parce que le recueil d'OS, c'est pas encore tout à fait la même chose). Après six ans sur ce site, c'est pas mal, non ?
À vrai dire, cette fic est un peu spéciale pour moi. Elle est en route depuis quoi… cinq ? quatre ans ? Bref, un sacré bout de temps. Elle est passée par toute les étapes, la réécriture, le hiatus, etc... Du coup, je suis un peu comme cette étudiante qui vient de rendre un travail qui l'a occupée pendant des jours entiers. Il y a des défauts, c'est vrai, mais je m'en fous parce que j'en suis hyper fier.
Il faut aussi préciser que je n'ai pas abandonné Saint Seiya pendant mes années sabbatiques ! Pendant ces quatre ans, j'ai complétement réinventé mon univers. Certaines choses sont restées, d'autres ont bien évolué. C'est pourquoi l'Âne d'or marque une rupture avec ce que j'ai écrit précédemment. À partir de ce moment, toutes mes publications seront ancrées dans le même univers, ce qui n'était pas le cas avant.
Une dernière petite précision technique : cet univers passe par pas mal l'OC's. Dans l'Âne d'or, ils seront principalement évoqués, mis à part quelques exceptions. J'ai énormément travaillé dessus, et j'espère qu'ils vous plairont. Néanmoins, bien plus sur eux que sur tout le reste, si vous avez la moindre remarque, positive ou négative (tant que constructive), n'hésitez pas !
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter una abonna pythie lecture !
Disclaimer : Aucun des personnages torturés ci-dessous n'est à moi, mais bien à Masami Kurumada. Quant aux OC's introduits ou évoqués dans cette fic, ils sortent de ma petite caboche… ou bien de certaines légendes. Saurez-vous toutes les reconnaître ?
« Milo est un âne. »
Combien de fois Aiolia n'avait-il pas entendu ces paroles dans la bouche du Verseau ? Des centaines au moins. Insulter le Scorpion était le sport préféré de Camus. Avec celui de congeler ses proches, évidemment.
Toutefois cette fois-ci, c'était différent. Quelque chose clochait. Non, plusieurs choses clochaient. Il y avait d'abord la voix du Français. Non pas polaire comme à chaque fois qu'il parlait de son ami (ou de son amant, il ne savait plus trop à la longue...). Mais neutre, qui trahissait une véritable inquiétude (c'est fou ce que quelques degrés pouvaient importer avec un Saint des glaces...). Puis, il y avait Hyoga, appuyé contre le mur et qui oscillait entre rire et désespoir (pour la soi-disant maîtrise des émotions, merci de repasser plus tard...). Enfin, minuscule détail non sans importance, Milo n'était pas au Sanctuaire. Il était parti en mission secrète sous l'ordre de Shion deux semaines auparavant. Aucune chance donc qu'une dispute ait (encore) éclatée entre le couple le plus tumultueux du Sanctuaire.
Et pourtant...
Il avait eu la désagréable surprise de trouver un messager au pas de son temple à un heure plus que matinale. Le Seigneur Verseau voulait le voir. Maintenant. Après quelques grognements, il dût se rendre à l'évidence. Pour que Camus se permette de le réveiller à neuf heures du matin un dimanche, il avait une bonne raison. Une très bonne raison.
Il avait traversé le plus discrètement possible le temple de la Vierge pour ne pas déranger Shaka dans sa sieste quotidienne, avait passé la septième et la huitième maison sans difficulté (leur propriétaire respectif étant parti en balade) et avait rencontré un peu plus de problèmes à sortir de chez Aioros. Shura, lui, ne prit même pas la peine de se déplacer. Cela n'étonna pas le Lion. On tombait rarement sur l'Espagnol quand il recevait une visite des Enfers.
Et, lorsqu'il atteignit enfin le temple du Verseau, ce fut Hyoga qui l'accueillit. À sa grande surprise, le gardien des lieux était absent. Du moins, le Grec le pensait-il.
Sans un mot et avec une gravité mêlée à un amusement certain qui inquiétèrent Aiolia, le Cygne l'avait conduit auprès de son maître. Sauf que Camus ne se trouvait pas dans le temple même. Il se trouvait dans ses caves.
Les caves, comme les ors se plaisaient à appeler les sous-sols de leur temple, étaient le fourre-tout des protecteurs d'Athéna. Ils y entreposaient leurs archives et, surtout, y dissimulaient tout ce qui pouvait déplaire à leur déesse bien aimée. Elles faisaient donc partie des lieux les plus secrets du Sanctuaire. Qu'il doive se rendre dans les caves du Verseau n'était donc pas ce qui était des plus rassurants. Qui savait ce qu'on pouvait y trouver ? Enfin, il préférait visiter les sous-sols du onzième temple plutôt que ceux du quatrième.
Camus l'attendait, son habituel air impassible au visage. Pourtant, quelque chose clochait. Les longues années à observer et à étudier les réactions de son glacial ami lui avaient appris à interpréter les moindres changements chez le Français. Ce dernier avait le front très légèrement plissé, signe d'une profonde inquiétude. Il lui fallut quelques secondes de trop pour s'apercevoir de leur arrivée, il réfléchissait donc intensément, et, lorsqu'il s'avança vers eux, sa démarche était un peu plus rapide que d'habitude. Camus était pressé de lui parler et de trouver une solution à un problème qui le préoccupait grandement.
C'est alors qu'il la prononça, la fameuse phrase.
« Milo est un âne. »
Aiolia allait lui demander plus d'explications, mais un braiment le prit de vitesse. Le Lion écarquilla les yeux avant de jeter un regard suppliant à son ami. Le Français le faisait marcher, pas vrai ? Avec un air désolé, Camus secoua la tête. Non, il ne plaisantait pas.
Nouveau braiment. Aiolia se précipita à son origine. Il y découvrit un âne à la robe dorée en train de protester vivement du manque d'attention du Verseau. Le cosmos et l'étrange queue de l'animal qui rappelait plutôt celle d'un scorpion ne laissait aucun doute quant à son identité.
Milo était un âne.
Et cette fois-ci, ce n'était pas qu'une métaphore.
SsSsSsS
« Comment est-ce possible ? »
La question d'Aiolia résumait assez bien la pensée générale. Les trois chevaliers étaient installés dans le salon du onzième temple et essayaient de comprendre comment leur ami avait terminé en animal à quatre pattes. Seulement, ils étaient un peu à court d'idées. Et les braiments mécontents de Milo en fond sonore n'aidaient pas.
« Une punition divine, peut-être. » Suggéra Camus, ignorant superbement les plaintes du Scorpion momentanément changé en âne. « Les dieux n'ont-ils pas l'habitude changer l'apparence des hommes pour qu'elle corresponde à leur véritable personnalité ? »
Aiolia roula les yeux.
« Je ne pense pas, non. Sinon, on aurait retrouvé un vautour au quatrième temple et une marmotte au sixième... »
« Et une hyène dans le lit de Saori... » Rajouta tout bas Hyoga, pensant que ses aînés ne l'entendaient pas.
« Une autre idée ? » Demanda le Lion avec un petit sourire amusé. « Une plausible, cette fois. »
Le silence lui répondit et tous les trois replongèrent dans leur intense réflexion. L'état de Milo était évidemment lié à la mission que lui avait confiée Shion. Sauf que la mission en question était classée top sécrète et que Milo, en bon agent, n'avait rien laissé filtrer. Et aucun des trois ne se voyait pas vraiment en demander plus au Grand-Pope...
Ils étaient donc dans une impasse.
Au bout d'un moment, Aiolia s'agita sur son siège. La patience et lui n'avaient jamais été très copains et le manque de résultat commençait doucement à l'agacer. Il se leva d'un bond et fit les cent pas. Il bouillait de l'intérieur (ce qui offrait un joyeux contraste avec la température ambiante du onzième temple). Bordel ! Milo avait besoin de lui et il était incapable de l'aider ! Ça le rendait fou !
« Lia, calme-toi. » Lui conseilla calmement le propriétaire des lieux.
« Comment veux-tu que je sois calme alors que mon meilleur pote est tout juste bon à porter des sacs de farines et à manger des carottes ! »
« On finira par trouver une solution... »
« Ah ouais ? Et comment ? En restant confortablement assis dans ton fauteuil ? Putain Camus, on dirait que tu te fous de ce qu'il lui arrive ! »
Le regard du Français se fit polaire et il sembla au Lion que la température avait baissé d'un cran. Toujours avec un calme olympien, le Verseau se leva et fit face à son ami dont la colère, à l'image de la chaleur ambiante, chuta brusquement.
« Crois-le ou non mais je suis aussi inquiet que toi. Mais ça ne sert à rien de foncer tête baissée ! Si mes soupçons se confirment, nous allons avoir besoin d'aide... »
Le Grec fut pris d'un fou-rire qui laissait plus transparaître sa nervosité que sa joie.
« De l'aide ? Mais où veux-tu qu'on en trouve ? S'il quelqu'un dans le Sanctuaire apprend dans quel état Milo se trouve, ou pire, qu'il a échoué dans sa mission, sa réputation est fichue ! Et tu sais autant que moi combien une réputation compte ici ! »
« Et c'est pourquoi j'ai demandé assistance à quelqu'un d'extérieur au Sanctuaire... »
Le Lion haussa un sourcil. Quelqu'un d'extérieur au Sanctuaire ? Il ne connaissait pas tellement de personne correspondant à cette description et en laquelle Camus avait confiance au point de l'appeler dans une telle situation.
« Pourquoi ai-je le sentiment de devoir craindre le pire ?
« C'est pas gentil ça, kotik ! » Intervint une voix grave aux accents russes que les chevaliers reconnurent aussitôt. « Moi qui me faisais un plaisir de te voir ! »
Tous les regards se tournèrent vers la table de la cuisine où une jeune femme à la peau pâle et aux cheveux blonds coupés en carré plongeant sirotait tranquillement un verre de vodka.
« Mais je t'en prie. Fais comme chez toi. » Ironisa Camus en désignant la bouteille d'un excellent alcool qui était censé être rangé dans sa cave et réservée pour une grande occasion.
La Russe leva son verre, comme pour boire à sa santé. Kira Ivanova dans toute sa splendeur.
« Qu'est-ce que tu fous ici Ivanova ? » Lui demanda Aiolia bien loin de se formaliser de la moquerie de la nouvelle arrivante. « Je pensais que tu n'avais pas le droit de mettre les pieds au Sanctuaire... »
Kira lui répondit avec un clin d'œil.
« Ce que la vieille chouette ne sait pas ne peut pas lui faire de tort... Et pour répondre à ta question, je suis ici parce que Camus me l'a demandé. Il a bien fait d'ailleurs. Ça pue la sorcellerie à plein nez ! »
« Sorcellerie ? Tu veux dire que Milo est victime d'une sorcière ? »
La blonde hocha la tête, distraitement, avant de boire son verre de vodka cul-sec.
« Exactement. Soit dit en passant, cette vodka est excellente, Camus ! J'ai fait un petit tour par les caves avant de vous rejoindre. C'est un excellent travail. Pire, c'est une magie de doyenne. Je vous préviens tout de suite, ça dépasse mes compétences ! Et de loin ! »
« Tu veux dire que tu ne peux pas nous aider ? »
La Russe secoua la tête, l'air désolé. Sauf que chaque personne dans la pièce savait très bien qu'elle n'était pas désolée du tout.
« Vy ne mozhete ? Ili vy ne khotite ? » Lui demanda le Verseau en russe afin de rendre leur conversation privée.
« Vy znayete, ya ne lyublyu yego. » Répondit la jeune femme sur un ton hargneux. « Pochemu ya dolzhen pomogat' ? »
« YA lyublyu yego ! » (1)
Hyoga, qui s'était fait tellement discret depuis quelques minutes que Camus avait fini par l'oublier, toussa violemment et manqua de s'étrangler. Son maître, qui prit conscience de son erreur, baissa la tête pour tenter (en vain) de dissimuler sa gêne sous le regard amusé de Kira et celui interrogatif d'Aiolia qui, son russe un peu rouillé (pour ne pas dire inexistant), n'avait rien compris du dialogue entre le Verseau et la blonde.
Cette dernière, un sourire en coin, claqua des doigts et un petit livre à la reliure argentée apparut dans ses mains. Elle consulta attentivement les pages du carnet en marmonnant des noms étranges et des quelques mots, certainement des jurons vu le ton employé, en russe.
« On peut savoir ce que tu fais ? » Lui demanda Camus qui, comme ses compagnons, avait un peu de mal à suivre la sorcière russe.
« Je capitule devant tes arguments indiscutables et cherche le nom de la jeteuse de sort. Médée, peut-être ? Non, ça fait quelques années qu'elle n'a plus remis les pieds en Grèce. Et puis, ce n'est pas vraiment son mode opératoire. Elle, elle préfère démembrer ceux qui l'importunent. Ou les faire rôtir encore vivant, au choix. »
« Je ne suis pas très doué avec ces trucs-là et j'avoue être complètement largué. » Intervient Aiolia. « En quoi savoir le nom de la sorcière qui a transformé Milo pourrait nous aider. Surtout si tu ne peux pas la contrer. »
Cette fois-ci, elle releva la tête et posa son carnet sur la table pour répondre au Lion.
« Je ne suis peut-être pas assez puissant pour contrer son sort seulement avec mes pouvoirs mais nous avons la chance d'être confronté à une sorcière grecque. »
« En quoi est-ce une bonne chose ? »
« Nous avons toutes nos petites manies pour lancer nos sorts. Les Grecques, elles, aiment utiliser des potions. Donc, je peux peut-être créer une espèce de contre-poison à partir de la potion en question... »
« Si j'ai bien compris, si on te procure un échantillon de cette potion, tu pourras rendre à Milo son apparence initiale ? »
« Malheureusement, oui. D'où l'intérêt d'identifier la sorcière et la potion qu'elle utilise ! Pourquoi pas Circé ? Transformer les hommes en animal, c'est tout à fait son genre ! Non, ça fait des siècles qu'elle n'a plus quitté son île, son retour aurait obligatoirement fait plus de bruit dans la communauté... »
Elle cita encore plusieurs noms et, à chaque fois, les réfuta aussitôt. Les chevaliers commençaient à désespérer quand la Russe jura et se traita d'imbécile.
« Mais quel con ! J'aurais dû commencer par-là ! Pamphise, évidemment ! »
Si Camus hocha pensivement la tête, semblant approuver ce choix, Aiolia et Hyoga échangèrent un regard interrogateur. Qui ?
« Pamphise ? » Répéta le Cygne en fronçant les sourcils. « Pourquoi ce nom me dit quelque chose ? »
Kira désigna du doigt l'immense bibliothèque du Verseau.
« Je peux ? » Demanda-t-elle à son propriétaire.
« À ta guise... » Lui répondit Camus, habitué depuis longtemps à cette manie qu'avait la sorcière russe de se servir dans les affaires des autres (au moins, cette fois-ci, elle avait demandé sa permission, pas comme avec la bouteille de vodka !).
Elle perdit plusieurs minutes à chercher le livre dont elle avait besoin parmi l'impressionnante collection du Français. Puis, s'énervant devant son incapacité à trouver un stupide bouquin et l'amusement à peine dissimulé d'Aiolia et de Hyoga (ainsi que celui de Camus, même si ce dernier avait la gentillesse de mieux le cacher), elle finit par recourir à la bonne vieille méthode et utiliser sa magie. En deux temps trois mouvements, le livre tant désiré vola jusque dans ses mains.
Elle le posa ensuite sur la table du salon, à la vue de tous.
« L'âne d'or d'Apulée... » Lut Aiolia. « C'est vrai que ça colle assez bien ! Je suppose que cette Pamphise fait partie de l'histoire ? »
« Tout à fait. Une vraie sorcière grecque ! Un rien rancunière et complètement nymphomane ! Apulée a parfaitement saisi le personnage ! »
Au vu du ton aigre que la Russe employait pour la décrire, les chevaliers comprirent tout de suite que les deux sorcières s'étaient déjà rencontrées... Et que cette rencontre ne s'était pas bien terminée.
« Je sais où j'ai déjà entendu ce nom ! » S'exclama brusquement Hyoga, surprenant tout le monde. « C'est Shun qui m'en a parlé l'autre jour ! »
« Shun ? » S'étonna Camus. « Qu'est-ce que le chevalier d'Andromède vient faire dans cette histoire ? »
« Elle tient une boutique dans le centre d'Athènes que Shun et Aphrodite fréquentent assez régulièrement pour... faire ce qu'ils font ! »
« Stop ! » Intervint Aiolia. « Rebobine deux secondes en arrière. Shun et Aphrodite ? Qu'est-ce que ces deux-là foutent ensembles ? »
Le Russe grimaça.
« Crois-moi, tu veux pas savoir... »
Puis, il se tourna vers son maître et Kira.
« Il m'a expliqué qu'elle vendait essentiellement des potions... »
Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la Russe.
« Ce serait une sacrée coïncidence... Cette histoire prend une tournure des plus intéressantes... Camus, je ne regrette plus d'avoir répondu à ton appel ! Quelle douce vengeance tu me proposes là... »
Ses dernières paroles ressemblaient aux ronronnements d'un félin qui venait tout juste de repérer sa proie. Aiolia en eut des frissons. Quel que soit le conflit qui opposait la sorcière russe à Pamphise et quelle que soit son ampleur, ils y seraient mêlés de gré ou de force. Et, si les dernières années lui avaient appris quelque chose, c'est bien qu'il n'était jamais bon de se retrouver coincé dans une bataille entre deux forces qui vous dépassaient...
SsSsSsS
« Et dire que j'avais rendez-vous avec Marine ce soir ! » Gémit Aiolia en franchissant le seuil du Treizième temple.
« Sûr que c'est dommage, pour une fois que tu oses l'inviter ! » Maugréa Hyoga sans réfléchir aux conséquences de ses paroles.
Il aurait dû.
« Eh bien ! » Siffla le Grec. « C'est un commentaire assez culotté de la part d'un garçon qui n'arrive pas à garder son petit ami près de lui plus d'une semaine ! »
Le visage du blond se décomposa et Aiolia admit que c'était un coup-bas peu glorieux. Tout le Sanctuaire était au courant des - comment pouvait-on qualifier ça ? - problèmes relationnels et de sédentarisation que connaissait Ikki du Phénix.
Officiellement, c'était Shion qui l'envoyait en mission aux quatre coins du globe. Officieusement, cette bourrique d'oiseau rôti se moquait pas mal de l'autorité du Grand-Pope, faisait ce qui lui chantait et se souvenait de temps à autre que, pour garder sa chère liberté, il devait donner un petit coup de main. Dans ces moments-là, il rejoignait un Or, souvent Shura ou Angelo, aidait à sa manière (comprenez : en n'écoutant rien de ce qu'on lui disait de faire), revenait en Grèce faire son rapport et repartait quelques jours plus tard.
Ces visites étaient courtes et avaient généralement un programme chargé. D'abord prendre des nouvelles de Shun – et de Seiya et Shiryu quand il était de bonne humeur – et passer le reste de son précieux temps à essayer de se réconcilier avec Hyoga qui menaçait de lui geler une certaine partie son anatomie pour avoir profité du moment de fatigue post-réconciliation d'un problème précédant pour se faire la malle.
Généralement ceux qui n'étaient pas au courant du retour d'Ikki s'en apercevaient très vite grâce à la chute soudaine des températures (ils avaient même droit à de la neige quand le Cygne était particulièrement bien remonté !). Néanmoins, la température remontait bien vite quand la fin des hostilités était actée sous les draps du onzième temple (bizarrement, les deux tourtereaux évitaient de pratiquer ce genre d'activés au sixième, où Ikki créchait normalement). Et, le lendemain, le Phénix avait de nouveau disparu et tout était à recommencer !
C'était tordu comme relation. Même pour le niveau du Sanctuaire. Aiolia avait déjà pensé à en souffler deux mots à Camus, histoire qu'il en discute un peu avec son ancien disciple. Mais, à chaque fois que l'idée lui traversait l'esprit, il se rappelait que la situation sentimentale du Verseau n'était pas dans un meilleur état.
Parfois, en voyant ces deux paires de crétins amoureux, il se disait que son incapacité à se révéler à Marine lui évitait pas mal de problèmes...
« Je n'aurais pas dû dire ça... » Murmura le Lion à l'encontre du plus jeune. « Excuse-moi. »
« Non, tu as eu raison. Ma remarque était déplacée... »
S'il y avait bien une chose que Hyoga avait hérité de son maître, c'était ce ton froid et détaché qu'il prenait lorsqu'il était en colère. Chez Camus, ça avait toujours eu le don de le faire frissonner. Mais celui du Cygne l'attristait profondément.
Heureusement pour eux, Shion apparut dans leur champ de vision, les ramenant à la raison de leur présence au Treizième temple. Lorsqu'il se tourna vers son cadet pour lui demander s'il était prêt, il remarqua que le blond n'en menait pas large.
« Tu sais, techniquement, c'est moi qui ai le boulot le plus dur... » Fit remarquer le Grec, espérant rassurer son compagnon de crime. « Tu ne devrais pas t'inquiéter autant. »
« Parce que tu penses que mentir au Grand-Pope, c'est une partie du plaisir ? »
Le Lion ouvrit la bouche pour répliquer. Et la referma aussi vite lorsqu'il réalisa que Hyoga n'avait pas tort. Il se contenta donc de le pousser vers l'Atlante en lui murmurant que tout allait bien se passer et de s'éclipser vers le bureau de Shion sans prendre la peine de vérifier si le Cygne s'en sortait.
Aiolia n'eut aucun mal à crocheter la serrure de porte. Il l'avait déjà fait tellement de fois, même du temps de Saga, qu'il aurait pu ouvrir cette porte les yeux fermés. D'ailleurs, la difficulté de sa mission ne résidait pas là-dessus.
Non, le problème était de trouver le dossier qu'il cherchait.
Si un détail avait pu trahir Saga du temps de son règne, ça aurait sans doute été celui-là. Le Gémeaux était ordonné, méticuleux et ne laissait rien au hasard. Bref, tout le contraire de Shion. Aiolia, qui n'était pourtant pas un maniaque du rangement, se demandait même comment l'Atlante pouvait s'y retrouver. Il n'y avait aucun emplacement déterminé, aucun classement établi.
Après de longues fouilles archéologiques, le Grec finit par pousser un cri victorieux. Il venait de tomber (tout à fait par hasard) sur le dossier tant recherché : celui qui contenait tous les détails de la mission de Milo. Puisqu'il avait miraculeusement mis la main sur ce qu'il était venu chercher, le bon sens lui aurait sans doute dicté de prendre ses jambes à son cou avant l'arrivée des problèmes. Seulement, la curiosité l'emporta. Il voulait savoir ce qui était arrivé à Milo. Et il voulait le savoir immédiatement.
Son impatience le perdrait un de ces jours...
« Shion, il faut qu'on parle ! »
Et peut-être plus vite qu'il ne le pensait. Le Lion n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste que Dokho apparut au seuil de la porte. Visiblement assez remonté contre le Grand-Pope, il ne remarqua même pas que ce n'était pas Shion qui se trouvait devant lui et commença à se plaindre des absences répétées du Grand-Pope et d'autres choses bien plus personnelles qu'Aiolia aurait préféré ne jamais savoir...
Tout à coup, le Chinois se tut, remarquant enfin que ce n'était pas sur Shion qu'il hurlait depuis qu'il était rentré.
« Aiolia ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
« Euh... Je me suis trompé de pièce ? »
Mauvaise réponse. Dokho avait beau être âgé de plus de deux cents ans, il n'était pas aveugle pour autant. Il n'avait pas manqué de noter le dossier qui n'avait rien à faire dans les mains du Grec.
« Eh bien, tu vas expliquer tout ça à Shion... » Fit la Balance avec une voix doucereuse dont il valait mieux se méfier.
« Ce n'est pas la peine, tu sais... Aïe ! »
L'aîné lui attrapa l'oreille et le traîna dans tout le palais à la recherche du Grand Pope. Décidément de très mauvaise humeur, la Balance !
De loin, il put apercevoir Hyoga, qui tentait désespérément de retarder un Shion assez pressé, se figer en remarquant leur arrivée.
Shion aussi avait repéré les deux chevaliers et avait haussé un sourcil. Un coup d'œil vers le Cygne qui s'était fait tout petit lui apprit que, comme Shion s'en doutait, le Russe était lui aussi impliqué.
« Je l'ai surpris en train de fouiller dans tes dossiers. » Expliqua Dokho à son amant en lui tendant le fruit des recherches du Lion.
Shion soupira tandis que le Grec lui offrait son plus beau sourire innocent. Le Grand-Pope ouvrit la bouche pour lui servir le sermon qu'il servait habituellement à Lion et au Scorpion quand il découvrait une de leurs magouilles mais il n'eut pas le temps de prononcer un mot.
« C'est ma faute, Grand-Pope... »
Trois paires d'yeux surpris se tournèrent vers Hyoga qui, arborant la bouille d'un chiot pris en faute, avait baissé la tête comme s'il n'osait pas faire face à la figure d'autorité du Sanctuaire.
« J'étais juste inquiet pour Milo... Ça fait des semaines qu'on a plus de nouvelles... Je voulais juste pouvoir rassurer Camus... »
Oh le sale petit manipulateur... Le pire dans cette histoire ? Les vieux étaient sur le point d'y croire !
« Rassurer Camus ? » Releva Shion qui cherchait à comprendre ce que le Verseau venait faire dans cette affaire.
L'instinct de survie du Russe s'était fameusement accru ces dernières années. Et là, il lui conseillait clairement de très vite développer son histoire.
Il se mordit la lèvre inférieure, hésitant sur la version qu'il allait raconter. Le plus simple était encore d'aller à l'essentiel. Son maître allait le tuer.
« Il ne le montrera pas, il a une réputation à tenir après tout... » Commença le blond, feignant (et ce ne fut pas très compliqué) la gêne d'aborder le sujet. « Mais je le connais, il est inquiet. Malgré leur relation, il l'aime. Avec Lia, on voulait juste jeter un coup d'œil pour s'assurer qu'il n'y avait rien de grave. On allait le remettre à sa place après, je vous jure... »
Les petits yeux de chiot innocent qui conclurent sa tirade eurent raison du Grand-Pope.
« Disparaissez avant que je ne change d'avis ! »
Ils ne se firent pas prier, conscients de l'avoir échappé belle, et coururent vers la sortie.
Ce ne fut qu'une fois en sécurité hors du Treizième temple qu'ils se permirent de respirer. Aiolia tomba assis sur les premières marches des escaliers sacrés, pas encore tout à fait remis de ses émotions.
« C'était moins une ! » Soupira le Grec avant de lever les yeux vers son cadet. « Je savais pas que tu étais si doué pour jouer les angelots innocents ! »
« J'ai Camus comme maître et Shun comme meilleur ami. » Expliqua Hyoga en prenant place à côté de lui. « On apprend beaucoup en les observant ! »
« Ça, je veux bien le croire... T'as jamais pensé à utiliser cette super technique pour empêcher Ikki de partir ? »
Les traits du Russe se raidirent une microseconde à la mention du Phénix.
« A ton avis, pourquoi se barre-t-il en pleine nuit, quand il est sûr que je dorme ? » Demanda-t-il, une amertume à peine dissimulée dans la voix.
Le Lion grimaça et préféra ne pas trop s'étendre sur le sujet.
« Quoiqu'il en soit, félicitations jeune padawan ! T'as réussi à mentir à Shion avec un aplomb remarquable ! Ton maître peut être fier ! »
« Si seulement j'avais menti... » Marmonna Hyoga pour que le Grec ne l'entende pas.
SsSsSsS
Même sous forme animal, Milo restait toujours Milo. Bavard et insupportable.
Camus avait essayé d'ignorer ses incessants babillages. Il avait pris un livre au hasard dans la bibliothèque (qui, comble de l'ironie, s'était avéré être l'Âne d'or), avait allumé sa chaîne hi-fi et avait dévoré le bouquin accompagné des classiques de la chanson française. Néanmoins, en plein milieu de La chanson des vieux amants de Brel, il avait craqué. Il avait posé le livre sans même marquer sa page, avait attrapé une pomme au passage et avait rejoint le Scorpion dans les caves.
L'âne s'était immédiatement calmé lorsqu'il avait aperçu Camus et avait même remué son étrange queue lorsqu'il remarqua le fruit que le Français tenait entre ses mains.
« Je crois me souvenir que tu as un jour dit que tu ferais n'importe quoi pour attirer mon attention... » Lui murmura le Verseau en caressant tendrement son chanfrein. « Néanmoins, je ne suis pas sûr que c'était ce que tu avais en tête. J'avoue que moi non plus... »
L'âne émit un braiment de protestation. Ce fut sans doute le fragment d'iceberg qui coulât le Titanic : le Français ne put retenir le rire qu'il contenait depuis qu'il avait compris l'identité de l'âne qu'il avait trouvé dans ses caves le matin même. Les protestations reprirent de plus belle.
« Désolé... » Fit le Verseau lorsqu'il fut certain de ne pas repartir dans une crise de rire en ouvrant la bouche. « Ce n'était pas très professionnel de ma part... »
Pour se faire pardonner, il lui offrit la pomme qu'il tenait dans les mains. L'animal la croqua avec bonheur en remuant la queue.
« Dans quoi t'es-tu encore embarqué ? » Demanda-t-il doucement.
« Il a sans doute était trop curieux et Pamphise l'a puni à sa façon... » Fit la voix de Kira dans son dos. « Ou alors elle a pété un câble en apprenant qu'il portait le même prénom que son mari. Je crois savoir qu'il ne lui a pas laissé un bon souvenir ! »
Même si le Verseau ne sursauta pas, il n'en fut pas moins surpris. La Russe avait la fâcheuse tendance à apparaître et disparaître en un clin d'œil, surtout dans les moments les plus privés. À croire qu'elle le faisait exprès.
Milo lança un regard noir à la sorcière. Peut-être parce qu'elle lui rappelait celle qui l'avait mis dans un tel état. Ou simplement parce que c'était Kira. Le Scorpion et elle ne s'étaient jamais vraiment appréciés. La Russe remarqua vite cette antipathie et sourit. Elle caressa à son tour l'âne et fut surprise de constater que son poil n'était rêche pas comme elle s'y attendait mais tout doux. Comme celui d'un lapin.
« Par les crocs de Baba Yaga ! » S'exclama-t-elle avec un sourire en coin. « Je ne comprends pas pourquoi on fait des pieds et des mains pour te retransformer en humain alors que tu es bien plus agréable en âne ! On dirait une peluche ! »
Milo se remit à braire des protestations, ce qui amusa beaucoup la jeune femme. Amusement qu'elle perdit bien vite lorsque l'âne lui pinça le bras pour lui faire ravaler son sourire. La blonde couina de douleur et s'éloigna aussitôt de la bestiole.
« Je ne comprendrais jamais ce que tu lui trouves ! » S'écria-t-elle en direction de Camus, mauvaise de s'être laissé aussi facilement piéger.
« Cesse de le comparer à son maître et tu comprendras. »
La sorcière eut un reniflement méprisant.
« Il n'égalera jamais Alessandro. »
« Tu l'idéalise trop. Lui aussi a fait des erreurs... »
Et beaucoup plus que Kira ne l'imaginait. La Russe avait toujours vu la plus belle face de l'ancien chevalier du Scorpion. Celle qu'il arborait lorsqu'il était en Sibérie, loin du Sanctuaire et de sa mauvaise influence.
Le Verseau ne put retenir un petit sourire qui, il l'espérait, ne laissait pas trop transparaître sa nostalgie. Évoquer le maître de Milo lui avait rappelé ces longues soirées à l'Isba avec les Scorpions mais aussi Aiolia et son maître, Aasir qui, avec Alessandro, avait été le chevalier le plus proche de Nikolai du Verseau. Ces soirs-là faisaient sans doute partie des plus beaux souvenirs de sa formation. C'était après un de ceux-là que, sous les couettes du petit lit qu'ils partageaient alors, Milo l'avait embrassé pour la première fois...
« Tu sais, Kira. » Fit-il en repensant à ce doux souvenir. « Ton père m'a dit un jour que c'était plus fort que nous, les Saints des glaces. Nous sommes attirés par ceux qui sont capables de nous enflammer le cœur... J'ai seulement compris ce qu'il voulait dire quand j'ai compris les sentiments que j'éprouvais pour Milo. »
Le Scorpion transformé en âne se mit à braire joyeusement. Les joues du Français prirent alors une petite teinte rosée quand il se rendit compte de la portée de ses paroles.
Heureusement pour lui, deux cosmos se firent sentir à l'entrée de son temple : Aiolia et Hyoga étaient de retour. Camus se précipita à leur rencontre, trop heureux de pouvoir échapper à ce moment gênant. Kira le suivit de prêt, un petit sourire aux lèvres.
« Alors ? » S'enquit Camus, dissimulant parfaitement son impatience d'en savoir plus.
« Alors ? On a failli se faire coincer ! » Grogna le Lion.
« Rectification : on s'est fait coincer ! » Le corrigea le plus jeune.
« D'ailleurs, en parlant de ça, si Shion ou Dokho te regardent bizarrement la prochaine fois que tu les croiseras, ne t'inquiète pas, c'est normal ! »
Le Cygne lança un regard noir à son aîné qui venait de mettre son maître sur la piste d'une information qu'il aurait préféré lui cacher. Si Camus venait à découvrir qu'il avait utilisé les sentiments qu'il avait pour le Scorpion pour se sortir d'une situation délicate, il était bon pour se la rejouer Blanche-Neige dans un cercueil de glace. Et pour au moins cent ans cette fois-ci !
Camus, quant à lui, haussa un sourcil, intrigué par les paroles de son ami. Puis, après réflexions, il se dit qu'il était encore plus préférable de ne rien savoir... Juste au cas où savoir l'obligerait à prendre des mesures radicales.
« Donc, si j'ai bien compris vos babillages, vous êtes rentrés bredouilles ? » Intervint Kira en s'installant sur le canapé du Verseau.
« Je te remercie, ta confiance en mes capacités me font chaud au cœur... » Répliqua aussitôt le Lion.
« Oh crois-moi ! Je ne doute absolument pas de certaines de tes capacités... Malheureusement, tes compétences d'espion n'en font pas partie ! »
« Eh bien, pour ta gouverne, nous ne sommes pas rentrés complètement bredouilles ! »
La Russe ne tenta même pas de cacher son étonnement.
« Ah bon ? »
Le Grec eut un petit sourire victorieux.
« Apparemment Milo et Angelo avaient pour mission d'approcher Pamphise pour venir en aide à un sanctuaire allié... »
« Quel sanctuaire ? » L'interrogea Camus.
« C'était pas mentionné dans l'ordre de mission. Mais, des sanctuaires alliés, on en a pas des masses... »
Le Français acquiesça pensivement.
« Reste à savoir quels problèmes peuvent pousser Poséidon à nous demander de l'aide... » Murmura-t-il en se tournant vers son disciple. « Tu as eu des nouvelles d'Isaak récemment ? »
Le blond secoua la tête.
« Pas depuis quelques semaines, non. Je ne comprends pas. Comment savez-vous qu'il s'agit du Sanctuaire marin et pas des Enfers ou d'Asgard ? »
Camus ne répondit pas, plongé dans ses réflexions, et ce fut Aiolia qui éclaira sa lanterne.
« Asgard est trop éloigné pour avoir eu affaire à une sorcière grecque. » Expliqua le Lion en haussant les épaules. « Quant aux Enfers... Je vois mal Hadès nous demander de l'aide et se placer dans une position de faiblesse. La guerre a beau être terminée et la paix déclarée, il est bien trop fier pour ça ! Euh... Camus, on peut savoir où tu vas ? »
Le Verseau, enfin sorti de sa réflexion, s'était en effet dirigé vers la sortie sans trouver pertinent d'annoncer son départ à ses camarades. Néanmoins, il stoppa sa progression lorsqu'il entendit la question de son ami et se tourna vers eux.
« Maintenant qu'on a la confirmation qu'il s'agit bien de Pamphise, il est temps de lui rendre une petite visite, tu ne crois pas ? » Expliqua le Français.
« Et il ne t'est pas venu à l'idée que ça pourrait être dangereux d'y aller seul ? » Lui demanda le Lion. « Ou que je voudrais t'accompagner ? »
Le Verseau lui offrit un petit sourire que les trois personnes présentes, qui comptaient parmi celles qui le connaissaient le mieux, n'auraient pas hésité à qualifier de malicieux.
« Pas sûr que Marine apprécie que tu reportes votre rendez-vous... Pour une fois que tu oses l'inviter ! »
Hyoga ne put retenir un gloussement de joie pendant qu'Aiolia pesta une malédiction quelconque à l'encontre des Verseaux. Puis, le Grec, peu enthousiaste de savoir son deuxième meilleur ami allait faire face seul à celle qui avait transformé le premier en animal à quatre pattes, jeta un regard explicite à Kira. La jeune femme leva immédiatement les bras en l'air pour se dédouaner.
« Je t'arrête tout de suite, c'est une très mauvaise idée ! » Protesta-t-elle. « Si je m'approche trop de la vielle, elle va repairer mon énergie. Et je n'ai pas une folle envie de me retrouver une nouvelle fois face à elle ! Je suis pas suicidaire ! C'est qui, cette Marine ? »
Aiolia leva les yeux au ciel.
« Je ne vois pas en quoi ça te concerne. On est plus ensemble à ce que je sache ! »
« Et alors ? Ça ne m'empêche pas de me préoccuper de ton bonheur, kotik ! »
« Je peux vous accompagner si vous voulez... » Proposa Hyoga, coupant court le début inutile qui se profilait entre la Russe et le Grec.
« Certainement pas ! »
« Tu restes au onzième temple ! »
Le Cygne s'enfonça un peu plus profondément dans son fauteuil sous les exclamations simultanées de son maître et de Kira. Il lança un regard suppliant à Aiolia mais ce dernier, pas fou, n'alla pas à l'encontre du désir du duo. Ces deux-là pouvaient être assez terribles quand il s'agissait de protéger leurs proches, surtout lorsqu'ils formaient une alliance.
« Mais pourquoi ? » Osa néanmoins demander le Russe.
« Trop dangereux. » Répliqua immédiatement Camus, catégorique. « On ne sait pas ce qui nous attend là-bas. »
Le blond allait répliquer que c'était un an auparavant qu'il aurait fallu s'inquiéter de l'exposer au danger (là c'était trop tard, il avait déjà connu quelques petits ennuis d'ordre divin) quand Kira intervint à son tour, de la rancune plein la voix.
« Pamphise est complètement nympho. Lorsqu'un jeune homme lui plaît, elle trouve un moyen de l'ensorceler pour qu'il couche avec elle. Et, ces derniers temps, elle a un faible pour les blonds. Mauvaise idée donc de lui agiter une proie potentielle sous son nez. »
Le Cygne soupira, s'avouant vaincu par le regard insistant de son maître et les explications de la sorcière. Cette dernière remarqua l'air dépité de l'adolescent et lui offrit son plus beau sourire.
« Fais pas cette tête ! Ça fait longtemps qu'on n'a pas passé une journée tous les deux ! Cuisiner des pirojkis avec la recette de la Baba, ça te tente ? »
Suite dans le prochain chapitre !
(1) J'ai pris le parti de ne pas traduire leur conversation parce que ce passage était exclusivement du point de vue d'Aiolia. Et comme le Russe de notre Lion adoré n'est pas très développé, il a dû en comprendre à peu près autant que vous. Néanmoins, ceux qui sont habitués au couple Camus/Milo doivent certainement reconnaître la dernière phrase…
Des remarques ? Des critiques ? Comment avez-vous trouvé Kira ? Et les autres ? Est-ce que Milo reprendra-t-il sa forme humaine ? Aiolia survivra-t-il à son rendez-vous ? N'hésitez surtout pas à me donner vos impressions !
Dans tous les cas, merci d'avoir pris le temps de lire cette histoire !
Pour la suite, j'avais prévu de la publier vendredi prochain. Sauf que je pars justement en vacances à partir de vendredi, donc je la publierais soit jeudi, soit lundi. On verra…
Dans le prochain épisode :
Camus 007 en action avec une James Bond girl digne de Monica Bellucci, la recette des pirojkis de la Baba et quelques invités surprises !
À très vite ! Et que la Pythie soit avec vous !
Nerya.
