Bonjour à toutes (et à tous?) ! Voila mon modeste écrit, j'espère que mes personnages ne seront pas OOC et que l'histoire vous plaira. Bonne lecture, et n'hésitez pas à donner votre avis, c'est toujours agréable et en plus, ça motive !

Avec sa petite taille, ses adorables yeux bleus, ses poils encore tout duveteux et sa petite langue rose qu'il laissait souvent pendre négligemment hors de sa minuscule bouche, Tetsuya Numéro Deux correspondait parfaitement à la définition du mot ''mignon''. Même de caractère, le chiot était une perle : Gentil, un peu maladroit, enthousiaste mais pas trop bruyant... Vraiment, l'animal était irrésistible. D'ailleurs, il avait su conquérir tout le monde dans l'équipe, tant par sa délicieuse petite bouille que par ses yeux turquoises, si semblables à ceux de son propriétaire et qui avait déclenché une hilarité collective.

La plus enthousiaste à son sujet était probablement Aida Riko, la coach, qui avait aussitôt craqué pour lui, et qui poussait des petits cris surexcités chaque fois qu'il tentait d'escalader une balle. Cependant, elle n'était pas la seule : Le chien était en effet choyé par toute l'équipe, plus ou moins discrètement. Dès qu'il passait près des jambes d'un joueur, il était presque assuré de recevoir des caresses et des paroles bienveillantes. Le moindre de ses aboiements le plaçait au centre de l'attention générale, et il n'était pas rare que Kuroko surprenne un de ses coéquipiers à glisser en douce une friandise à la mascotte de l'équipe.

Pourtant, il en était un qui résistait encore et toujours à cet engouement unanime, un qui fuyait l'animal dès qu'il le pouvait. Et cette personne c'était Kagami Taiga, la lumière de Kuroko. Kagami était un excellent joueur de basket, très grand, au corps sculpté au fil d'entraînements épuisants. C'était une montagne de muscles, et rien ne paraissait capable de l'ébranler.

Pour toutes ces raisons, Kuroko avait été particulièrement surpris de découvrir, en même temps qu'une équipe incrédule, que ce géant au corps façonné par le feu des épreuves avait en réalité peur... des chiens. Même d'une créature aussi frêle et clairement inoffensive que le chiot ! Le passeur fantôme, une fois l'étonnement passé, avait trouvé ce trait de caractère très amusant... et avait au passage déniché un moyen de taquiner son impulsif partenaire. C'était facile : Il suffisait d'arborer un air triste et/ou innocent en tendant l'animal vers le cynophobe pour que celui-ci s'enfuit à toutes jambes en insultant copieusement son ombre, pas dupe une seconde de son visage attristé.

C'était en pensant à ces réactions si distrayantes que Kuroko Tetsuya promenait le chien en question par cette froide matinée de Février. L'hiver avait clairement pris ses marques et le froid était si fort qu'il en devenait piquant. Kuroko souffla, laissant échapper un nuage de vapeur et, tout en contemplant le ciel gris, le garçon se demanda s'il allait neiger. Un courant d'air glacial le frappa soudain de plein fouet et il enfouit son visage dans son écharpe. Il était frigorifié et s'apprêtait à faire demi-tour quand un éclair rouge, sur sa droite, le figea sur place.

Il se trouvait devant l'entrée d'un terrain de basket de rue et ce qui avait attiré son attention était bien évidemment Kagami, qui s'entraînait seul. Le passeur se fit la réflexion qu'il n'y avait que lui pour prendre le temps de faire du street basket par un temps pareil et cela amena un sourire amusé sur ses lèvres. La couleur rouge vif des cheveux de sa lumière obnubilait l'œil dans tout ce gris, seule chose à se démarquer par ce jour cendré et morose, et Kuroko eut du mal à en détacher le regard. Cependant, lorsque ce fut fait, son regard parcouru le terrain et enregistra une foule de petits détails :

D'abord, il nota que son ami n'était vêtu que d'un pull noir. Il aperçu son blouson, qu'il avait dû ôter pour avoir une liberté de mouvements plus importante, à côté de son sac à bandoulière, tout deux posés sur le seul banc du terrain encore intact. Ensuite, il vit l'anneau accroché à une chaîne d'argent que son comparse portait sans cesse autour du cou. L'objet suivait les brusques mouvements de son porteur, puis revenait heurter la base de son cou. Il captait parfois un improbable rayon de soleil, qu'il reflétait, et il devenait alors éclatant avant de se ternir à nouveau. Kagami ne semblait pas souffrir du froid ambiant, malgré la température basse, mais ce n'était guère étonnant. D'ordinaire déjà, le scoreur dégageait une chaleur étonnante, rassurante. Et là, le garçon s'agitait beaucoup, bougeait dans tous les sens, reculait, faisait mine de feinter, avançait, sautait, dribblait, tirait, le tout sans aucun répit, il devait donc être particulièrement échauffé. De là où il se trouvait, Kuroko ne pouvait pas voir les gouttes de sueur dévaler son visage et glisser dans son cou avant d'être absorbées par le tissu de son pull, juste les deviner. En revanche, il entendait parfaitement les halètements rauques que produisait l'américain, témoin des efforts fournis et de sa fatigue.

Comme d'habitude, la présence du passeur était passée totalement inaperçue et il eut donc tout le temps pour observer son camarade à loisir. Ce fut Numéro deux qui le trahit. En effet, l'animal jappa, sans doute exaspéré par l'immobilité de son maître alors qu'il souhaitait se dégourdir les pattes. Ce faisant, il attira l'attention du garçon sur le terrain. Ce dernier jeta un œil dans leur direction, reconnu l'animal qui avait émis ce son si redouté et recula précipitamment de plusieurs pas. Concentré sur la menace potentielle représentée par le chiot, le rapatrié mit quelques secondes à se rendre compte de la présence de son camarade, qui avançait d'ailleurs dans sa direction... entraînant son foutu cabot à sa suite ! Retenant à grand peine un glapissement horrifié qui aurait définitivement détruit ce qui restait de sa dignité, le cynophobe ne put que lâcher un pitoyable :

- Kuroko, enfoiré, t'approche pas ! Recule avec ta bestiole !

L'interpellé fit la moue, l'air accablé et, saisissant l'animal dans ses bras, lâcha avec une voix profondément malheureuse :

- Kagami-kun, ne l'appelle pas comme ça tu va le blesser...

- Comme si ce truc pouvait me comprendre ! Qui s'en soucie d'ailleurs ? L'approche pas de moi !

Et Numéro deux, qui trouvait décidément les vociférations de l'humain qui lui faisait face très amusantes, aboya gaiement avant de laisser pendre sa langue. Kagami frissonna d'horreur puis leur lança un regard noir et Kuroko, avec un léger sourire qui en disait long sur le fond de sa pensée, daigna aller attacher le chien à un des poteaux. Ensuite, il parti s'asseoir sur le banc, où son coéquipier le rejoignit. Pendant un moment, aucun des deux ne parla, goûtant simplement le plaisir d'être ensemble dans un autre contexte que l'école ou le basket. Ils laissèrent cet apaisant silence s'exprimer à leur place. Finalement, Kuroko ouvrit la bouche :

-Pourquoi n'apprécie-tu pas Numéro deux, Kagami-kun ? Il est pourtant très mignon, demanda-t-il, une lueur espiègle perceptible au fond de l'œil malgré son visage impassible.

-C'est vrai qu'il a les mêmes yeux que toi, mais c'est pas une raison suffisante pour que je l'accep...

Se rendant brusquement compte de ce qu'il venait implicitement d'avouer, Kagami se tut et devint écarlate, presque autant que ses cheveux. Posant sa large main sur sa bouche décidément bien trop gaffeuse, il détourna la tête, fixant obstinément le bitume sous ses pieds.

Dans l'esprit de Kuroko, toute envie d'embêter son ami disparut, remplacée par de la surprise, puis la lueur taquine s'éteignit et la tendresse envahit son regard. Son visage cependant resta imperturbable, et il fallait être un observateur soit très doué, soit expérimenté pour remarquer à quel point ses yeux s'était adouci. Et Kagami, après tout ce temps passé ensemble, était devenu expert dans l'art de décrypter les émotions de son ombre. Aussi, lorsqu'il osa relever la tête pour dévisager son vis-à-vis, étonné par son silence, cela ne put lui échapper. Il se figea et déglutit, incapable d'articuler un mot. Apercevoir une telle expression sur le visage de son partenaire était aussi rare que touchant, et il prit le temps de savourer cette vision. Puis, pris d'une pulsion subite, Kagami écrasa ses lèvres sur celles, gelées, du passeur fantôme, en un geste rude et maladroit qui trahissait son embarras. D'ailleurs, il se releva aussitôt d'un bond et, récupérant ses affaires à la volée, s'éloigna à grand pas, les oreilles rougies, ce que ne pouvait expliquer à lui-seul l'aboiement sonore d'un Numéro deux impatient.

Kuroko resta un instant assis, se passant un doigt sur la bouche, le sourire aux lèvres. Kagami ne cessait de le surprendre. Allant détacher le chiot qui n'en pouvait plus d'attendre, il repartit.

Sur le chemin du retour, il songea qu'il aborderait pas ce sujet avec Kagami. Pas tout de suite. Pour l'instant, cette relation ambiguë et incertaine lui convenait, et il aurait juré que c'était la même chose pour l'autre. Dans l'immédiat, avec la Winter Cup qui battait son plein, ils n'avaient de toute façon pas le temps de se pencher sur la question d'une éventuelle évolution de leurs rapports. Ils devaient tous deux progresser, chercher un moyen de devenir plus fort, et cet objectif prenait déjà toute leur énergie. Mais un jour, sûrement...

Et puis, qui sait, Kagami pouvait toujours être pris d'instincts subits et entreprendre des actions spontanées comme il venait de le faire !

Voila voilà! J'espère sincèrement que vous avez passé un bon moment à la lecture de ce petit écrit. J'écrirais peut-être une suite, et j'augmenterai peut-être le rating cette occasion, mais cela dépendra de ma motivation et, surtout, de mon inspiration ! Merci de m'avoir lue, et peut-être à une prochaine fois ! Encore une fois, n'hésitez pas à laisser une review !