Voilà, il s'agit de ma participation au concours lancé par Asianchoose sur le thème de Contes et Légendes, sur le site HarryPotterFanfiction. Ce texte a été primé, puisqu'il est arrivé en... première place !
J'ai décidé d'exploiter, pour ce défi, le conte de Blanche-Neige, revisité à la sauce Luna Lovegood. On ne se prend pas du tout au sérieux, on se marre, on caricature les personnages, on parodie certains films et fan-fictions ; bref, la totale, que du bonheur.
Vous pourrez y retrouver un alpaga, un trône en nougatine qui récite des comptines, un miroir du Risèd plutôt loquace, un champ de carottes qui chantent, une patacitrouille empoisonnée et une baguette magique toute naze (liste non exhaustive).
Bonne lecture, amusez-vous bien, n'hésitez pas à laisser vos impressions sur ce délire géant qu'est ce texte.
Partie 1/3 : Le Miroir du Risèd aurait pu sauver Jack
— Maman, tu nous racontes une histoire ?
— Oh oui, maman, une histoire !
— Pourquoi pas… ! Seulement si vous me promettez qu'ensuite, vous irez vous coucher sans faire de chichis et sans dormir sous votre lit, comme la dernière fois.
— Mais… on cherchait des doxys, maman, c'était très important !
— Alors… Laquelle voulez-vous que je vous raconte ? Celle du Nargole amoureux ? Je l'aime bien celle-là. Je la trouve toujours très mignonne.
— Celle du gnome qui rêvait de devenir un géant ?
— Oh non, oh non, je sais, maman ! Raconte-nous l'histoire de Blanche-Neige ! Comme tu nous racontes tout le temps ! Avec Tatie Hermy !
— Oh oui ! Et le potager de carottes qui chantent ! S'il te plaît, maman !
— C'est vrai qu'elle est très sympathique aussi, cette histoire.
« Il était une fois, dans un Royaume très très lointain, beaucoup plus lointain qu'on ne l'imagine – il fallait voler pendant trois mois en balai de compétition pour l'atteindre, donc ça fait vraiment très très loin ! – où vivait une princesse. Ce n'était pas vraiment une princesse, en réalité. Il s'agissait au départ d'une petite sorcière, comme beaucoup d'autres. Et dans un incroyable concours de circonstances, impliquant un match de Quidditch, un alpaga et un chou-fleur, elle parvint à entrer dans la plus grande institution du Royaume pour apprendre la magie et à devenir une princesse. Un princesse, car en effet, le vieux directeur de l'école, qui était aussi le roi, trois-cent-cinquante-quatrième et demi depuis les premiers avènements de ce Royaume très très lointain, avait décidé que lui succéderait à sa tête l'élève le plus brillant de son école. Dans cette logique, on pouvait donc en déduire que tous les petits sorciers s'exerçant dans cette école étaient ainsi des princes et princesses potentiels, tous motivés pour mériter le trône du Roi. C'était un beau trône, fallait-il avouer. Tout sculpté dans de la nougatine qui chantait les comptines préférées de celui qui s'asseyait dedans, avec des accoudoirs rehaussés de Dragées Surprises de Bertie Crochue.
Cette jeune sorcière, au centre de cette histoire, se prénommait Blanche Hermione Neige Granger, car ses parents avaient un jour trouvé une hermine blanche dans une grange un jour de neige. C'était peut-être très mignon, mais on ne pouvait nier que c'était un nom à rallonge. Appelons-la Blanche Neige, pour la simplicité orale de ce conte… Et donc Blanche Neige s'avéra devenir une élève fort intelligente, pétrie de détermination dans ses études, douée dans les sortilèges qu'elle exécutait avec prouesse. Elle les épatait tous. Hormis l'un de ses professeurs… C'était une personne aigrie, avec un nez un peu crochu et des cheveux sales, comme toutes les bonnes femmes dans les contes et que l'on sait que ça sera elle la méchante. J'ai toujours trouvé que c'était de la discrimination, c'est plutôt joli de porter des serpillères en guise de robes, pourquoi les gens doivent-ils toujours amener leurs goûts au centre des débats pour décider que les vieilles femmes en haillon avec un nez crochu sont de vilaines sorcières ?
Oui et donc, il y avait ce professeur. Qui, en fait, était un homme. Son nom : Severus Snape. Et cet homme jalousait l'intelligence prééminente chez la jeune princesse. Cependant, il demeurait assez paisible quant à la succession peut-être prochaine au trône du Royaume très très lointain. Lui-même ancien élève, excellant dans bien des domaines, entre autres les potions et la concoction de baume anti-verrues de cheveux, il faisait partie de la cour des favoris du vieux Roi et bénéficiait d'une très belle place auprès de ce dernier. Il possédait alors toutes les chances d'être désigné comme son héritier.
Puis, vint le jour terrible qui précipita le Royaume dans le chagrin : le Roi s'étouffa en mangeant un Chocogrenouille. Après de funestes funérailles, il fallait donc décider d'un nouveau souverain à la tête du Royaume très très lointain. Serein de sa position privilégiée, il préféra cependant s'assurer de ses aubaines et alla consulter le miroir du Risèd. C'était un très beau miroir, très grand, même que deux survivants du Titanic auraient pu tenir dessus.
— Miroir, miroir magique, dis-moi qui est le plus illustre génie de cette école…
— Je ne suis pas un faiseur de miracle, j'ai toujours été nul en divination. Cependant, je peux vous montrer ce qui vous ferait le plus envie, ce dont vous auriez vraiment besoin… !
— Je n'ai pas besoin d'entendre tes sottises, sombre idiot… Réponds à ma question.
— Une bouteille de shampooing antipelliculaire vous ferait le plus grand bien !
— Faites donc preuve de plus de lucidité, dont vous semblez être foncièrement dépourvu, avant que je ne vous explose en mille morceaux qui me serviront à jouer aux fléchettes sur votre toile de fond, miroir de pacotille…
— Ou pourquoi pas un livre ne comportant que des pages 394 ? Ah non, je sais ce vous voulez… Un pack de serviettes hygiéniquesAlways !
Severus Snape se raidit, blêmit, et lâcha la pire insulte qu'il pouvait proférer sur l'instant, avec toute la véhémence du monde :
— Ta mère n'était qu'un miroir de poche en plastique !
Il s'apprêta à repartir, pivotant sur ses talons, quand le Risèd céda :
— Bien, bien, pas la peine d'en arriver à de tels extrêmes ! Et ma mère était une honorable petite glace à Quidditch ! Elle a vu plus de matchs que vous en cinq générations d'existence !
— Vas-tu donc te contenter de répondre à ma question initiale ?
— Le plus illustre génie de cette école, donc…
— Oui. Celui d'entre nous qui est le plus intelligent en ce lieu. S'agit-il de moi ? Suis-je en position de succéder au trois-cent-cinquante-quatrième roi et demi ?
— Négatif.
— Excusez-moi… pouvez-vous… répéter… ?
— Négatif. Ça veut dire que c'est faux.
— Je sais pertinemment ce que cela signifie, crétin de miroir !
— Vous n'êtes pas le plus intelligent de l'institution du Royaume très très lointain. Elle a les cheveux châtains mal coiffée, des dents légèrement en avant et des yeux bruns, tout ce qu'il y a de plus banal…
— Blanche Hermione Neige Granger… ragea Snape.
— … Je suis curieux de savoir comment vous avez deviné avec une description aussi médiocre ! Ça aurait pu être n'importe quelle fille ordinaire !
— Miroir, miroir magique, tu ne comprends vraiment rien au sens des contes… ! Ça devait être elle.
Epris de colère par cette affreuse révélation qui compromettait ses plans de pouvoir et d'acquisition du trône de nougatine, Snape se retrancha dans son bureau et décida de faire recours à l'un de ses meilleurs élèves : Draco Malefoy.
— Vous m'avez fait demander, professeur, le questionna le jeune sorcier à la chevelure platine et plaquée vers l'arrière en lui gratifiant son habituel sourire sournois.
— Malefoy, j'aimerais vous charger d'une mission de la plus haute importance.
Snape le toisait de haut avec une voix grave et monocorde, très attachée au personnage d'ailleurs.
— Vous devez vous débarrasser de Miss Granger, celle que l'on appelle communément Blanche Neige.
— Excusez-moi, professeur, peut-être ai-je mal entendu. Vous avez dit « débarrasser » ? Que cela signifie-t-il ? Que je dois devenir son elfe de maison et que je dois débarrasser les assiettes de petits déjeuners de cette Sang de Bourbe ?!
— Non. Mon pauvre Malefoy, au fond, vous ne valez pas mieux que toute cette bande de cornichons brailleurs, caractérisés par leur envie démesurée de prouver la prévalence de leur stupidité congénitale.
— Je vous suis à moitié, professeur…
— Malefoy, je vous parlais de vous débarrasser de Blanche Neige dans le sens « Couic ».
— « Couic » ?
— Tuez-la sans faire de concessions…
— Ah. Et qu'est-ce que j'y gagne ?
— 60 points pour Serpentard et je vous autorise à frapper Potter avec une batte de Quidditch pendant une soirée en toute légalité.
— Ca me paraît équitable. Bien… et comment suis-je censé m'y prendre ?
— Usez de la ruse, qui ne semble, certes, pas être de votre ressort à première vue. Charmez-la, invitez-la à vous promener dans la forêt interdite et l'affaire est réglée par un innocent petit Avada Kedevra.
— Sortir avec Granger ? grimaça Malefoy, comme une abomination. Vous n'êtes pas sérieux, professeur ! Je ne suis ni aliéné ni masochiste ! Comment diable pouvez-vous envisager que je puisse m'approcher à moins d'un mètre de Granger sans régurgiter mon déjeuner ?!
— Malefoy. 70% des jeunes filles en fleur estiment que vous et Granger formez le couple de l'année selon le récent sondage de Sorcière Hebdo. Ça passera comme une lettre au hibou.
— Vu sous cet angle, tout est possible, en effet.
— Bien. Amenez-la dans la forêt interdite, liquidez-la de quelle que manière que ce soit et ramenez-moi sa baguette magique comme preuve…
La suite... SOON !
