Hello tous et toutes.

Bienvenus pour cette nouvelle histoire qui, j'espère, vous plaira.

Aucun des personnages ne m'appartient.

Bonne lecture...

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Il essayait d'analyser.. Où l'emmenait-on ? Il avait bien tenté de suivre le trajet mentalement selon les virages, la vitesse mais dans son état il avait dû perdre le fil à plusieurs reprises. De toute façon c'était peine perdue car quand il s'était réveillé, il se trouvait déjà dans ce véhicule roulant à vive allure, à même le sol – ce devait donc être une camionnette – pieds et poings liés, un sac en tissus sur la tête.

La tête lui tournait et la conduite brusque de celui qui était au volant n'arrangeait rien. Il en était presque à regretter son shoot pris quelques heures auparavant. La nausée le guettait.

Qui étaient-ils ? Il tenta de rassembler ce qui pourrait lui servir d'indices mais ses seuls souvenirs n'étaient que cette aiguille dans son bras, cette sensation de douce lave coulant dans chaque recoin de son corps, cette euphorie quand les éléments de l'enquête en cours dansaient autour de lui, lui indiquant le cheminement qui l'amènerait jusqu'à la solution, puis plus rien. Le trou noir.

Il grogna de douleur quand son dos heurta la taule dans un virage trop serré. Si on devait le kidnapper, on pourrait au moins le ménager un minimum.

Réfléchir, réfléchir, réfléchir...

Tous les criminels des affaires passées se trouvaient sous les verrous et cette nouvelle enquête n'avait débuté que ce matin. Il était impossible que le malfaiteur le sache déjà sur le coup.

Mycroft bien-sur...

Cette procédure ne pouvait être organisée que par son frère. Même si la dernière fois qu'il l'avait trouvé dans cet état il lui avait juré de le laisser se débrouiller seul si cela devait se reproduire. Sherlock l'avait évidemment remercier d'enfin s'occuper de ses affaires. Les mots échangés ce jour là avaient été particulièrement durs une fois qu'il s'était réveillé dans un lit d'hôpital, dans une clinique privée particulièrement réputée, la meilleure.

- C'est pour ton bien, Sherlock..

Il détestait quand son frère insistait sur son prénom comme si il s'adressait à un enfant un peu limité.

- Je ne veux pas de ton aide, je ne veux pas de toi ici. Je ne veux même pas être ici. Je ne suis pas un toxico.

- Écoute..

- Non ! Toi écoute ! Ce que je fais ne regarde ni toi ni personne ! Bien compris ? Toi, ta pitié et ton petit air condescendant vous pouvez me laisser maintenant.

- Le Docteur Watson est là.

- Dehors j'ai dit ! Tous ! Je ne veux plus voir personne.

- Très bien.. Si il devait y avoir une prochaine fois je te fais la promesse de ne pas te sauver, même si cela me brisera le cœur. Alors fais attention à toi s'il te plaît.

- Toi ? Un cœur ? - son rire fut assez glauque – Mais en tout cas je te remercie de ton engagement à me foutre enfin la paix. Sur ce.. Je ne te retiens pas.

Un doute subsistait quand même. Mycroft n'était pas du genre à se rabaisser ainsi et non plus à ne pas tenir une promesse.

Le changement de revêtement de la route l'arracha à ses pensées. Le véhicule filait toujours presque à la même allure mais les secousses – les horribles secousses, n'allaient-elles pas s'arrêter ? - lui indiquèrent qu'ils conduisaient sur un chemin de terre.

Depuis quand était-il trimbalé comme une marchandise ? Il se fia au seul point de repère qu'il savait fiable: il était encore en plein trip, mais plus assez pour être inconscient. Cela devait faire donc à peut près trois ou quatre heures. Il pouvait savoir où il se trouvait, il le devait. Les cartes géographiques se dessinèrent dans son palais mental, puis se mirent à danser, le narguant presque, se moquant de lui et de son incapacité à les dompter. Il tendait les mains pour les attraper quand il les sentait assez proches mais les entendait rire quand elles se sauvaient après avoir effleurer ses doigts.

Non en fait il réalisa que cela devait faire qu'une heure tout au plus car là, il ne se sentait pas bien du tout. Il flottait maintenant au milieu des panneaux de signalisation, de coordonnées GPS de plus en plus flou, jusqu'au noir complet.

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Il rouvrit les yeux ne sachant pas si il s'était écoulé une minute ou une journée. Son corps était lourd et il mit quelques instants pour se remémorer. Ah oui.. Le kidnapping, la camionnette... La drogue..

Le véhicule semblait stoppé. Était-ce cela qui l'avait sortit de sa léthargie ? Il sursauta quand il entendit la porte arrière se déverrouiller. Ses jambes furent libérées puis on le saisit par le bras pour l'aider à se déplacer jusqu'à la sortie.

C'était bien-sur sans compter sur sa mauvaise volonté. Il se fit aussi lourd qu'il pu et entendit l'homme jurer. Analyse de la voix : aucune correspondance avec celles qu'il avait déjà entendu. Et ce n'était finalement pas Mycroft.

Sans savoir pourquoi, il fut presque déçu que ce ne soit pas lui derrière cette manigance car cela voulait dire qu'il était finalement peut-être en danger.

Il devait savoir qui étaient ses ravisseurs. Il se ravisa et décida de suivre le mouvement de l'homme à son bras pour lui signaler qu'il était bien conscient. De par ce fait il espérait qu'on lui enlève ce fichu sac qui puait littéralement le renfermé de sa tête. Il n'en fut rien.

Il écouta attentivement et en déduit qu'il se trouvait dans ou à proximité d'une forêt, au nord, peut-être, comme l'indiquait le chant de certains oiseaux et le bruissement spécifique des feuilles de certains arbres. Le sol, du gravier, donc aménagé. Puis une petite marche et un sol fait de planches grinçantes. Et toujours personne qui n'ose parler même si il sait que le nombre d'hommes l'entourant doit se situer entre huit et dix, des professionnels au son des des pas qui se voulaient furtifs.

Et l'odeur unique du bois qui chatouille ses narines.

Il se trouvait donc sur le seuil d'un chalet, dans les bois, entouré d'une équipe d'une dizaine de spécialistes surentraînés, à plus ou moins 250km au nord de Londres vu que cela faisait exactement trois heures qu'il avait pris son shoot. Ça il le savait parfaitement car c'était toujours à ce moment là qu'il se sentait au summum de ses capacités, euphorique. Impatient de découvrir qu'il avait raison et surtout impatient de faire son laïus de déduction à son kidnappeur.

Il trépignait, gesticulant sur ses pieds tel un enfant qui se languit le soir de Noël.

- Allez... Qu'on en finisse...

Il sentit une main agripper le tissus sur le dessus de sa tête, emmenant avec elle quelques boucles qui le fit grimacer Mais le douleur fut vite oubliée quand il vit le présumé responsable de toute cette mascarade face à lui, droit comme un « i ».

Son visage s'illumina d'un sourire victorieux. Il hurla presque.

- Mycroft ! Je le savait !

Il le pointait de son index accusateur alors que son autre main pendait inerte à son poignet comme le membre d'un pantin désarticulé, suivant le mouvement, prisonnière de ses menottes. Il jeta un œil autour de lui observant rapidement les hommes en uniformes noirs et cagoulés qui pour la plupart le tenaient en joue. Absolument pas impressionné si c'était le but recherché.

- Ah.. Onze.. J'y était presque..

Il attendait seulement un signe de son frère lui montrant qu'il avait gagné une nouvelle partie de leur petit jeu puéril de « C'est qui le plus fort ? » mais il remarqua seulement le coin de sa lèvre qui ne monta que d'un seul demi millimètre. Il fut le seul à le voir mais il était bien en train de se moquer de lui. Cela laissa planer un doute.

Il rabaissa les bras lentement, maintenant moins sur de lui.

- Tu m'expliques ?

Un mur de silence se dressa devant lui et l'impatience le gagna. Il serra la mâchoire de colère et articula difficilement.

- My-crof-t !

Ce dernier se décida enfin à lui répondre, prenant le temps de savourer chaque mot qui allait lui attribuer les points de la partie qu'il savait perdue d'avance pour Sherlock.

- Ne t'inquiète pas « mon frère », je ne me suis pas ramolli au point d'en oublier « La promesse ». Je ne suis pas là pour toi.

L'incompréhension gagnait le cadet. Rien ne collait dans ces propos. Ou était-il encore en train de planer ? Peut-être. Car la tête recommençait à lui tourner sérieusement. Ou c'était le décor. Garder le contrôle. Le flou. Et cette dernière phrase vaguement entendue avant de s'étaler de tout son long sur le moelleux tapis de l'entrée du chalet.

- Dans cette affaire, je ne fais qu'exécuter les ordres.