Les cornes de brumes sonnaient. Mais pourtant, il n'y avait aucun bruit.

Silence.

Silence précédant l'orage. Calme avant la déferlante. Et une tension palpable.

Et puis le chant.

Le chant, parmi les cornes et le silence.

Le chant, rauque, de plusieurs dizaines de gorges.

Le chant de ceux qui vont combattre.

Le chant de ceux qui croient.

Le chant des barbares, comme diraient les Romains.

Un chant de fraternité, comme eux n'en avaient pas.

Leur chant.

Et leur silence.

Et les arbres, qui n'oscillaient pas. Ils étaient bien trop robustes pour ça.

Et la neige. Neige blanche qui se trouvait là uniquement pour se colorer de rouge.

Mais avant, tous étaient là pour le chant. Ce chant, qui résumait leur vie entière. L'eau frémit. Le silence se tut. Et le chant resta, suspendu dans l'air.