Disclamer : Les personnages ainsi que les lieux ne m'appartiennent pas ; ils sont la propriété de J.K Rowling. L'illustration en cover de Serpentard & Serpentine est l'oeuvre de alexzoe qui m'a gentiment autorisé à lui emprunter (et à la modifier). L'illustration ne m'appartient donc pas.

Warning : Cette histoire contient des relations amoureuses et sexuelles entre hommes.

Note de l'auteur : Ceci est ma première fanfiction, alors toutes vos remarques ou critiques constructives sont les bienvenues. =)


Serpentard & Serpentine


Prologue

Ron regardait avec lassitude les gouttes d'eau perler le long des vitres, affalé dans un siège en cuir. Le mois de Février venait de tirer sa révérence et le temps capricieux de Mars avait déjà rempli les pluviomètres. La pluie diluvienne faisait danser les parapluies qui fuyaient dans de longues valses et, de sa fenêtre, l'ancien Gryffondor se disait qu'à défaut de lui plaire, son métier avait néanmoins l'avantage de le garder au chaud. Bien que, finalement, il aurait peut être préféré courir sous l'averse, le long des trottoirs, sauter dans les flaques de boue et éclabousser les passants.

Comme un gosse.

Ne plus se soucier de rien ne plus avoir de responsabilités… Croquer la vie avec la candeur de ses jeunes années.

Mais la guerre lui avait pris son innocence.

« M. Weasley ? »

Ron tourna vivement la tête, honteux de s'être fait prendre dans un de ses moments de paresse. Gêné, il sourit doucement à la personne qui attendait dans l'encadrement de la porte. C'était la jeune secrétaire du service des archives, celle au port altier et à la poitrine généreuse. Une belle femme, se dit l'auror en la regardant avancer dans son tailleur rouge... Une très belle femme.

« M. Weasley ? »

« Oui ? », répondit un peu bêtement l'ancien Gryffondor, la concentration encore un peu volante.

« J'ai quelques papiers pour vous. », annonça-t-elle calmement en agitant le dossier qu'elle tenait entre ses doigts. « Je peux ? »

« Oui, oui ! Excusez-moi… » Ron rangea avec empressement quelques dossiers qui trainaient sur son bureau. « Les lundis ne me réussissent décidément pas… Regardez-moi ce bazar ! Il y en a partout ! »

« Oh ! Ne vous inquiétez pas… », répliqua la blonde avec complicité. « On est tous pareil ! Le vendredi, on quitte son bureau à 19h tapante et on laisse tout en plan. Vous êtes fait comme tout le monde, M. Weasley, malgré vos antécédents d'héro de guerre. »

Ron eut un sourire désabusé. Elle était gentille et polie. Mais il fallait voir la vérité en face… Des papiers s'amoncelaient aux quatre coins de la pièce et les archives tapissaient le sol comme un deuxième revêtement. Son bureau lui rappelait souvent le dortoir des Gryffondors lorsqu'il était encore scolarisé à Poudlard.

« Alors qu'est-ce qui vous amène ? », demanda l'auror alors que la jeune femme s'asseyait dans l'un des sièges en face de lui.

« Je suis venue vous apporter ceci. » répondit-elle en faisant glisser un dossier bleu sur son bureau du bout de ses doigts manucurés. « Mais j'ai bien peur que cela ne vous réjouisse guère. »

« Des nouveaux dossiers à corriger, je suppose ? »

« Malheureusement.»

Ron soupira et saisit le nouveau dossier, résigné. Encore une histoire de vol de parapluies ? Ou allait-il être chanceux et tomber sur un braquage à Honeyduck ? L'auror le feuilleta furtivement puis le déposa sur le dessus d'une pile de dossiers.

« Et bien Merci Mlle euh… »

« Pomtil, Mélinda Pomtil »

« Oui, c'est ça. Merci beaucoup Mlle Pomtil. Cela m'a au moins évité un déplacement. », ajouta-t-il, poliment.

« Tout le plaisir était pour moi. ».

Le roux la raccompagna docilement jusqu'à la sortie de son bureau et referma la porte à clef. Il se laissa ensuite tomber contre la lourde en soupirant.

« Boulot de merde, vie de merde… » Avec ces six mois d'administration, enfermé entre quatre murs moroses, Ron en venait presque à oublier les belles affaires qu'il avait traitées. Celles qui avaient faites bondir son cœur et faites suer son front ; celles qui avaient malmenées ses nerfs... Il en avait eu plusieurs, pourtant, dans sa courte carrière d'auror... Mais l'atmosphère stérile des bureaux avait brulé toutes pensées positives, ne laissant dans les coins de sa mémoire que le relent putride de l'amertume. Ron avait goûté au meilleur et devait désormais se contenter de l'insipide, de la platitude de l'ennui. Il passait ses journées à corriger, remplir, améliorer ou refaire des centaines et des centaines de rapports. Chaque seconde de son temps était consacré à ces formulaires

Et l'autre con qui est en congé…

Les malédictions qu'il chantonnait malicieusement dans sa tête furent soudainement interrompues par les gongs vrombissant de l'horloge murale.

Il était 14 h 00. L'heure du courrier.

Il le savait pourtant… Ron savait qu'à la seconde où le dernier coup de pendule s'évanouirait, la porte s'ouvrirait puissamment et l'enverrait valser dans les roses. Toutefois, son ennui était tellement grand que même l'idée de se prendre une porte en pleine gueule n'était pas déplaisante.

Et la porte, il se la prit. Violemment. De même que la centaines de petits notes volantes de la Brigade qui vinrent noyer son bureau quelques secondes plus tard.

« Putain que j'en ai marre… »

Harry avait appelé ça le blues des emmerdes… Le regret de leur année de Poudlard, des prises de tête, des situations impossibles et du danger permanent… « On a besoin de notre dose d'emmerdes pour fonctionner. », lui avait une fois sorti Harry. « On carbure aux dangers. Moi, tu vois, je l'aime tellement que je l'ai épousé. »

Ron, lui, il avait épousé la rationalité. Et même s'il était possible de comparer les sermons d'Hermione à une douleur à la cuisse, le danger n'était pas bien grand… Soupirant d'ennui, l'auror claudiqua avec sa jambe valide jusqu'à son siège. Il lança ensuite machinalement un sort sur les avions volants afin qu'ils se rangent en fonction de leur importance et de leur urgence.

Alors qu'il s'apprêtait à déplier une note, une beuglante retardataire entra dans son bureau avec fracas.

« WEASLEY ! Dans mon bureau IMMÉDIATEMENT ! »

L'écho de la voix fit trembler les murs et les meubles, réduisant au silence les esprits et les pensées. Ron s'était arrêté de bouger et regardait bêtement les feuilles de ses dossiers dansées avec l'air. Et dire qu'il avait mis plus de quatre heures à les classer…

« Putain… »

Avait-il besoin de vociférer ainsi dans une beuglante ? Enflure ! Ron se gratta énergiquement l'arrière du crâne avant de se laisser porter par ses jambes. En chemin, il croisa Dean Thomas et d'autres collègues qui s'apprêtaient à partir en mission. L'auror les regarda avec envie et ce fut avec les idées moroses qu'il atteignit les portes du bureau du directeur. Même après cinq ans de service à la Brigade, Ron ne cessait de s'extasier devant la beauté de l'ouvrage... Des arabesques tribales blanchies à la chaux couraient le long des battants de la porte et semblaient se mouvoir au fil de temps. Elles encerclaient dans un anneau épuré un immense phœnix aux plumes grises et blanches qui déployait la grandeur de ses ailes en effleurant le marbre. Quand l'ancien Gryffondor ne fut plus qu'à quelques pas de la gravure, les deux rubis qui matérialisaient les yeux de l'oiseau soudainement bougèrent pour le darder avec méfiance. Après de longues interminables secondes, les orbes perdirent leur couleur rougeoyante et disparurent. Puis dans un grincement sinistre, les portes s'ouvrirent.

XxXxXxX

« Vous m'avez presque fait attendre, Weasley. »

La voix provenait d'un vieil homme, agressé par des années de services rendues à la nation. Il se tenait là, tassé dans son siège, le visage fermé crachant des remarques et critiques acides.

M. Samuel Dygals, directeur de la brigade des aurors, membre permanent du Magenmangot.

Toujours aussi con.

« Veuillez excuser mon retard, M. le directeur.»

« Dépêchez vous de prendre un siège, Weasley.»

Ron s'exécuta en lui adressant un sourire tellement faux qu'il aurait pu faire rougir Malfoy Sénior en personne.

« Il y a de cela cinq mois environs, les membres du Magenmagot et moi-même avons reçu des lettres anonymes qui nous priaient de rouvrir une affaires classées depuis plus de trois ans. Comme la plupart de mes collègues, je n'ai pas pris au sérieux cette requête. Mais les lettres se sont multipliées… Nous en recevions deux à trois par jours," expliqua-t-il en s'accoudant à son bureau.« Chaque lettre contenait des détails sur… sur une affaire. Des détails troublants qui nous ont obligés à rouvrir le dossier. Et nous avons en effet constaté qu'une erreur judiciaire avait été commise. »

« Quelle sorte d'erreur ? »

« Son procès ainsi que les conditions dans lesquelles se sont passés son interrogatoire restent confidentiels. Secret défense. », le coupa sèchement le directeur. « Cela ne vous concerne en rien. »

Ron se contenta de hocher bêtement la tête. Pas besoin de s'énerver pour autant. Ce n'était que de la curiosité professionnelle.

« Même si l'innocence du prévenu se trouve avérée, sa remise en liberté n'est pas envisageable. Laissez-moi finir Weasley ! », grogna le vieillard en voyant Ron rouvrir la bouche. « Il est trop dangereux pour être remis en liberté. L'ordre public doit être préservé à tout prix. C'est pourquoi le Magenmagot a décidé de placer le détenu en période d'isolement sous la surveillance d'un auror qualifié le temps que nous statuions sur les suites à donner au procès. »

Oh, non… Pas ça. Tout mais pas ça…

« Et c'est donc vous, Ronald Billius Weasley qui êtes chargé de cette mission. »

« Attendez ! Pourquoi ce n'est pas le département des protections qui s'en occupe ? » bondit l'auror. « Ce n'est pas mon boulot, c'est le leur ! J'ai une femme à la maison. Je suis pas tout seul ! Vous portez atteinte à sa sécu- »

« ALLEZ-VOUS CESSER ?! » tonna Samuel. « Vous n'avez pas le choix. On ne demande pas votre avis Wealey. Cette mission vous a été assignée par le Magenmagot et approuvée par le Ministre lui-même, même si j'aurais aimé personnellement une personne plus qualifiée et surtout plus compétente que vous… »

Ron se retint de grogner. Dygals était-il réellement en train de le traiter d'incompétent ? Vieux crouton...

« … Mais M. Potter n'étant pas disponible et étant son second, cette tâche vous revient. Quant à votre femme, vous n'aurez qu'à lui donner les moyens de se défendre. Les pouvoirs magiques du prisonnier lui ont été retirés donc… avisez.»

À court d'argument, Ron se tut. Il avait demandé une mission. Merlin avait peut-être été un peu trop à son écoute. La prochaine fois, il tâcherait de se taire.

« Le transfert aura lieu dans trois heures. », confirma le vieillard avec un rictus dégouté. « Je vous donne donc une heure pour prévenir votre femme. Ensuite vous me rejoindrez à Azkaban. »

Dygals se recula dans son siège. « Vous pouvez disposer. »

Une heure pour annoncer à Hermione qu'un prisonnier potentiellement dangereux allait venir habiter chez eux. Génial…

Sans plus attendre, Ron quitta les bureaux mais avant de franchir la porte, il s'arrêta.

« Monsieur ? » demanda-t-il en se retournant. « Comment s'appelle le prisonnier ? »

« Oh… Je ne vous l'ai pas dit ? », s'étonna le directeur. « C'est Draco Malfoy. »


À Suivre...


Voilà pour cette petite mise en bouche. =D

N'hésitez pas à me laisser votre avis. \(n.n)/

Patatement vôtre,

The Last Day.