Chapitre 1 : Ses yeux
Bonjour/Bonsoir,
C'est la première fanfiction que j'écris (soyer indulgent s'il vous plaît ;))c'est une histoire sur le couple Lexa et Clarke (Clexa).
N'hésitez pas à m'envoyer vos avis (bons ou mauvais, il faut de tout pour s'améliorer ^^), conseils et me faire savoir si vous voulez que je poste la suite.
Il se peut qu'il y ai des fautes d'orthographes et/ou d'inattention je m'en excuse donc si vous en voyez !
L'histoire et les personnages de The 100 ne m'appartiennent pas. Je me suis également inspirée du livre « Frisson » de Maggie Stiefvater.
enjoy :3
Clarke :
Je me souviens être étendue dans la neige, petite tache de chaleur rouge se refroidissant peu à peu, entourée de loups qui se bousculaient pour me lécher, me mordiller, me harceler. Leurs corps serrés les uns contre les autres m'encerclaient, interceptant le peu de chaleur que le soleil avait à offrir. La fourrure de leur cou scintillait de glaçons, leurs souffles traçaient des formes opaques qui flottaient dans l'ai alentour. L'odeur musquée de leur poil me rappelait celles, agréables mais terrifiantes, de chien mouillé et de feuilles brûlées dans le jardin. Leurs langues râpeuses m'écorchaient la peau, leurs crocs indifférents déchiraient mes manches, s'accrochaient à mes cheveux, se pressaient contres mes clavicules, contre le pouls battant à mon cou.
J'aurais pu crier, mais je ne l'ai pas fait. J'aurais pu me débattre, lutter, mais non. Allongée là, je me suis abandonnée en regardant au-dessus de ma tête le ciel blanc d'hiver virer au gris.
L'une d'eux a enfoncé son museau dans le creux de ma main, puis l'a frotté contre ma joue. Une ombre s'est projetée sur mon visage. Et, tandis que les autres me poussaient de toute parts, elle a plongé ses yeux dans les miens.
J'ai soutenu son regard aussi longtemps que je l'ai pu. Vus de près ses iris verts étaient pailletés de toutes la gamme de nuances qui vont du Jade à l'opaline. Je ne voulais pas qu'elle se détourne, et elle ne l'a pas fait. Je voulais tendre la main pour agripper la fourrure de son collier, mais mes bras restaient gelés, recroquevillés contre ma poitrine. Je ne me souvenais plus ce que c'était que d'avoir chaud.
Puis elle s'est éclipsée. Elle parti, les autres ont refermé le cercle, plus près, trop près, étouffants. J'ai senti que quelque chose palpiter dans mon de soleil. Plus de lumière. J'allais mourir. J'avais oublié à quoi ressemblait le ciel.
Mais je ne suis pas morte. Je me suis égarée longuement dans un océan de glace, avant de renaître dans un monde de chaleur.
Je me souviens de ceci : ses yeux verts. Que je croyais ne plus jamais revoir.
Lexa :
Ils arrachèrent la fillette du pneu accroché à l'arbre du jardin où elle se balançait et la traînèrent dans les bois. Son corps traça un léger sillon dans la neige, de son monde jusqu'au mien. Je les vis faire. Je ne fis rien pour les arrêter.
Cela avait été l'hiver le plus long et le plus froid de ma vie. Jour après jour luisait un soleil pâle impuissant. Et la faim – une faim qui vous brûlait et vous rongeait, tel un maître insatiable. Rien ne bougeait ce mois-là, le paysage restait figé, comme un diorama incolore et sans vie. Depuis que l'un de nous avait été abattu d'un coup de fusil alors qu'il fouillait dans les poubelles derrière une maison, le reste de la meute ne quittait plus les bois, où nous dépérissions lentement de faim, à attendre le retour de la chaleur et de nos corps d'antan. Jusqu'au moment où ils découvrirent la petite fille. Où ils l'attaquèrent.
Tapis autour d'elle, grognant, jappant et claquant de mâchoires, ils se disputaient qui serait le premier à déchiqueter leur proie.
Je vis toute la scène. Je vis leurs flancs parcourus de frissons affamés. Je les vis traîner le corps de l'enfant de côté et d'autre en balayant la neige, découvrant la terre nue au-dessous. Je vis leurs truffes maculées de rouge. Et je n'y mis toujours pas fin.
J'étais haut placé dans la hiérarchie de la meute – Gustus et Titus s'en étaient assurés – j'aurais donc pu m'interposer immédiatement, mais je restai en arrière, frissonnant de froid, les pattes enfoncées dans la neige jusqu'aux chevilles. De la fillette me parvenaient de effluves de chaud, de vivant, et par-dessus tout d'humain. Qu'est-ce qui clochait chez elle ? Pourquoi ne se débattait-elle pas, si elle était vivante ?
Je sentais l'odeur de son sang, une odeur chaude et vive dans ce monde glacé et mort, et je vis Quint frémir convulsivement en lacérant ses vêtements. Mon estomac se contracta douloureusement – je n'avais pas mangé depuis si longtemps ! Je voulais me frayer un passage entre les loups pour rejoindre Quint. Je voulais feindre d'ignorer l'humanité de l'enfant, faire la sourde oreille à ses gémissements étouffés. Elle semblait si menue face à notre sauvagerie, à la meute qui se pressait de toutes parts, la pressait d'échanger sa vie contre la nôtre.
Un grondement découvrit mes crocs et je m'avançai. Quint grogna en retour, mais, malgré mon jeune âge et mon corps amaigri, ma stature lui en imposait. Gustus lança un aboiement menaçant pour me soutenir.
J'étais tout près d'elle à présent. Elle gisait , face à l'immensité du ciel qu'elle fixait d'un air détaché, morte, peut-être. J'enfonçai ma truffe dans la paume de sa main ; elle fleurait bon le sucre, le beurre et le sel, me renvoyant à une autre existence.
Puis je vis ses yeux.
Éveillés. Vivants.
Elle les plongea au fond des miens et me dévisagea avec une atroce franchise.
Je reculai, frissonnant encore – mais, cette fois, ce n'était pas la colère qui ébranlait ma carcasse.
Ses yeux dans mes miens. Son sang sur mon museau. Je me sentais écartelée, au-dessus comme au-dehors.
Sa vie.
Ma vie.
La meute, méfiante, me céda la place. Ils grognèrent contre moi, qui n'étais plus des leurs, et retroussèrent leurs babines en direction de leur proie. Je songeai que c'était la plus belle des enfants, un tout petit ange ensanglanté dans la neige, et qu'ils allaient la détruire.
Je le vis. Je la vis, elle, comme je n'avais encore jamais rien vu.
Et j'y mis fin.
Verdict, la suite ?
