Le terme phobie vient du latin phobia, qui signifie peur.

BLABLA : Une petite suite d'OS, vraiment, vraiment courts :) J'espère que vous aimerez (:

DISCLAIMER : Malheureusement, ces personnages ne sont pas miens (quoique, c'est peut être pas plus mal 8-) ). Ils appartiennent à Ohba & Obata.

ENJOY ;)


D'un geste peu assuré, Mail Jeevas abaisse les Goggles sur ses yeux clos. Juste au cas où. Il respire un bon coup et ouvre les paupières, percevant le monde à travers un voile orangé. Il se balance sur ses pieds, incapable de prendre la décision de bouger. Il prend de grandes inspirations sensées lui apporter l'assurance nécessaire à sa mission.

« Allez Matt, tu peux le faire » se dit-il. « Ce n'est pas si compliqué, pas vrai ? Un pied devant l'autre, toujours. C'est facile. Pense à Mihael. »

Il regarde à travers l'embrasure de la porte et, fermant brièvement les yeux, avance en la claquant derrière lui. Ses mains gantées se faufilent dans ses poches et, tête basse, Matt avance lentement. En silence malgré le martèlement rapide de son cœur contre sa cage thoracique. Sa respiration se fait de plus en plus prompt et l'air entre difficilement des ses poumons. Son pas s'accélère et c'est presqu'en courant qu'il parcoure les rues. Et plus il s'approche du centre, plus les regards se tournent vers lui.

Matt ne comprend pas pourquoi il a du mal à respirer. Il frissonne, commence à angoisser. Sérieusement. Il ralentit, sa respiration se bloquant, ses jambes refusant de le porter davantage. Il s'appuie contre un mur, essayant en vain de reprendre contenance. Des passants jettent des regards inquiets dans sa direction, mais pas un ne s'approche. Il fait peur le Mail, enfermé dans son monde d'angoisses et de peurs irréelles. Alors ils restent simples spectateurs de sa crise, sans prendre conscience qu'ils en sont la cause. Les mains de Matt tremblent de plus en plus fort et un sanglot étouffé sort de sa gorge, feu liquide qui le brûle à l'extrême.

Matt a peur.

Alors, rassemblant les dernières forces puisées au fond de lui-même, il se relève, et fait marche arrière. En courant, fatiguant ses poumons déjà consumés par la cigarette. Il court, court, court, à en crever. Jusqu'à sa bulle de protection.

Mail se réfugie dans la tiédeur rassurante de la planque, et se laisse glisser contre la porte, écoutant les battements affolés de son cœur, tentant de reprendre un rythme respiratoire stable et lent. Il se recroqueville sur lui-même, comme pour se protéger. Mais il n'y a plus d'obstacle ici. Il soupire de frustration, de rage et… de déception. C'est encore raté. Mello va attendre son chocolat longtemps ce soir.