Solitude
Le pouvoir doit se définir par la possibilité d'en abuser.
André Malraux
Des yeux confiants, des mains pressées, les genoux contre le bois dur de la table. Ils le regardent tous avec la dévotion que l'on réserve aux rois et aux dieux. Lui n'est qu'un homme, mais il ne le comprennent pas. Il ne supporte plus cette idôlatrie épuisante qu'il a pourtant lui-même exigée à demi-mots. Quel plaisir sauvage a contaminé son remord, s'insinuant en lui à la manière d'un serpent, lorsqu'il a admis être responsable de la mort de Sirius ! Quelqu'un, enfin, qui jamais plus ne pourra nier que le grand Albus Dumbledore n'est qu'un homme, un vulgaire homme qui se trompe et tue et assassine ! Qulequ'un, enfin, qui se souviendra à tout jamais qu'il ne peut se fier entièrement à Dumbledore, qui lui retirera sa foi aveugle !
Dumbledore ne veut pas des fidèles, des serviteurs, des admirateurs naïfs et crédules, presque pitoyables. Il veut des amis. Ce pouvoir qu'il a voulu et qu'il a construit, il en a payé la rançon. Cette domination infinie qu'il a chérie et bâtie, il y a sacrifié sa vie. Il est seul. Solitude éternelle et agonisante, qui est sienne à jamais. Il abhorre ce pouvoir qu'il a poursuivi, pourchassé à travers les années et les décennies, il exècre cet exil qui le hante et l'habite. Et pourtant jamais il ne pourra y renoncer.
AN : ce drabble sur le thème du pouvoir est à mettre en relation avec Rien, qui traite du même sujet mais à travers le prisme de Voldemort. Review ? Siouplait, ça prend 3 secondes, le temps d'écrire "sympa" ou "bof" ! :-)
