Bonjour à tous !

Tout d'abord, honte à moi. J'ai pris un temps exagérément long pour arriver au bout de cette fiction. Une fiction qui n'est pas si longue que ça, par rapport aux autres. Pour tout vous dire, je l'ai commencé en août... Que s'est-il passé, je n'en sais rien...

Ensuite, merci à Jane Doe51, Katkitten4, Florale, Calypsoh, menthealys, Misskitty77, TheThruthIs et chou05 pour leur reviews sur le dernier chapitre de "Say it again", ainsi qu'à Marie pour sa review sur "Sous le feu des caméras" (ça fait plaisir de voir que des gens lisent encore cette fiction !)

Cette fiction en quelques chapitres est basée sur les spoilers que nous avons pu lire jusqu'ici, notamment sur le retour d'Erica Flynn lors du troisième épisode de la saison 7. Ca n'a vraiment pas été facile, il y a beaucoup de scénarios possibles à s'imaginer quant à la réaction d'Erica à propos du couple Jane/Lisbon. Evidemment, mon statut d'éternelle Jisbonneuse vous fera facilement deviner ce que j'ai bien pu faire de tout ça... pardonnez les excès de clichés ici et là.

Ah oui, et puis, bonne lecture !


1. The Intruder

Lisbon se souvenait bien d'i ans. Ce n'était pas une bonne année pour elle, psychologiquement parlant. C'était l'année où Jane avait tiré sur Timothy Carter. Premier coup bas pour elle. Il était donc bel et bien prêt à le faire, quoi qu'elle puisse lui dire. Ensuite, elle s'était aperçue que malgré tous ses efforts, elle n'arrivait pas à le considérer comme un criminel. Il était toujours Patrick Jane, son consultant et ami. Elle lui avait pardonné d'emblée, sans même que la question n'ai à se poser. Pire, elle appréciait la présence d'un meurtrier.
Lisbon avait médité là-dessus. C'était à cette période que l'idée qu'elle puisse être tombée amoureuse de lui l'avait effleuré. Bien-sûr, elle avait immédiatement balayé cette éventualité de son esprit. C'était ridicule. Mais malheureusement, cette pensée lui était revenue de plus en plus souvent. Quand elle s'apercevait que son cœur accélérait légèrement le rythme quand il lui souriait. Quand l'odeur du thé parvenait à lui arracher un sourire.
L'idée était revenue la frapper de plein fouet lorsqu'il avait failli mourir à la suite d'une tentative de noyade, et plus encore quand elle l'avait empêché de vivre le bonheur en lui faisant retrouver les souvenirs de sa femme et sa fille, de façon à ce qu'il reste à ses côtés. Elle avait commencé à être vraiment effrayée par ce sentiment qui prenait de plus en plus de place. Un sentiment qu'elle ne devait pas avoir. Elle avait essayé de le refouler tant bien que mal. Oh oui, elle avait essayé de tout son être.
Quand il était parti à Las Vegas, pour la première fois, elle avait pleuré à cause ce qu'elle ressentait envers Jane. Elle souffrait trop de son absence pour qu'il ne puisse représenter qu'un ami, encore moins un simple collègue. La vérité l'accablait, la déchirait de l'intérieur. Elle aimait Jane, et elle ne parvenait pas à stopper cela. Elle aimait l'homme le plus indisposé à lui rendre ses sentiments de la Terre. Et comme pour souligner sa douleur, c'était le moment qu'il avait choisi pour revenir et la chambouler entièrement en laissant échapper un « Je vous aime » sur le vif, lui prendre la main dans le désert et faire entrer Lorelei dans l'équation.
Une sale année.

Tout ça pour dire que Lisbon se souvenait parfaitement d'Erica Flynn, manipulatrice, séductrice et baratineuse doublée d'une criminelle rusée. Oh, elle l'avait détesté, cette femme. Et elle s'était détestée elle-même pour avoir ressenti de la jalousie à son égard. Durant la période où Erica avait fait équipe avec eux, Teresa se remémorait un détail particulièrement.

« Lisbon s'avance vers le canapé où est assis Jane, les yeux rivés sur des photos pour l'enquête.

- Où est Erica ? Coiffeur, manucure ? demande-t-elle d'un ton sarcastique.

- Comment le savez-vous ?

- Oh arrêtez, ça devient ridicule. Elle a rempli sa mission, il est temps de la ramener en prison.

- Non, on ne peut pas faire ça.

- Pourquoi ?

Jane lève les yeux vers Lisbon.

- J'ai besoin d'elle. »

A ce moment précis, elle s'était sentie blessée. Elle savait que c'était stupide, Jane n'avait pas voulu dire « j'ai besoin d'elle dans ma vie » ou quelque chose du style, il avait dit sa phrase sans y accorder une réelle importance. Mais entendre « J'ai besoin d'elle » avait été comme de se prendre une douche froide. De plus, à la fin de l'enquête, Wainright avait vaguement mentionné à Lisbon le fait qu'Erica aurait embrassé Jane, ce qui l'avait quasiment choqué étant donné qu'il n'avait embrassé aucune autre femme à sa connaissance depuis la mort d'Angela. Cependant, elle n'était sûre de rien à ce propos et n'avait pas osé demander à Jane. Mais elle ne pouvait pas nier qu'elle ressentait déjà de la jalousie à cette époque-là. Ne parlons même pas du fait que Jane n'ait pas voulu lui dire s'il était au courant du plan d'Erica pour s'évader…

Lisbon était calée sur le siège passager de la voiture, les jambes entièrement tendues devant elle, les fesses au bord du siège et les bras croisés. Une moue boudeuse se dessinait sur ses lèvres, et ses yeux regardaient la route. A côté d'elle, au volant, Jane ne cessait de lui lancer des regards, parfois accompagnés de léger rires.

- Honnêtement, je ne pensais pas que tu prendrais cette défaite aussi mal.

- J'ai vraiment été idiote de parier avec toi. Et de toute façon, ce n'est pas pour ça que je suis de mauvaise humeur, bougonna-t-elle.

- Tu sais bien que tu vas sortir vivante de cette voiture, je ne vois pas pourquoi tu râles comme ça.

- Ce n'est pas à cause de ça ! se défendit-elle.

Jane secoua la tête avec un sourire. Lisbon essaya de croiser encore plus les bras. Elle ne râlait pas vraiment parce-qu'elle était obligée de laisser le volant de SA voiture à Jane, mais vraiment, sa défaite d'hier soir lui avait déplu. Pourtant cette fois-ci, elle avait été sûre, sûre à 100% qu'elle allait battre Jane pour une fois. Elle s'en était vantée bien avant que le résultat ne tombe, et elle avait perdu toute fierté quand Jane avait fini vainqueur. Elle était mauvaise joueuse. Et puis, l'appel de Abbott ce matin qui annonçait qu'une « certaine » Erica Flynn allait faire équipe avec eux avait été la cerise sur le gâteau. Comment était-il diable possible que par le hasard le plus grand, il faille justement que cette femme se retrouve à collaborer avec le FBI ?

- Hey, Erica, c'est l'affaire de deux jours, tenta Jane pour essayer de la déglacer, faisait par la même occasion écho à ses pensées.

- Deux jours de trop, marmonna Lisbon. Je pensais qu'on était débarrassée de cette criminelle une bonne fois pour toute.

- Elle va être renvoyée en prison aussi vite qu'elle est arrivée au FBI.

- Tu sais aussi bien que moi qu'elle est bien trop maligne pour ça.

Le SUV de Lisbon passa la barrière de sécurité et Jane se gara sur le parking, puis ils sortirent. C'était d'habitude l'endroit du dernier câlin, du dernier baiser. Mais d'habitude, Lisbon ne faisait pas la tête.

- Bon, d'accord, je rends les armes, qu'est-ce que je dois faire pour voir un sourire sur ce visage ? demanda Jane en s'avançant vers elle, posant ses mains sur ses épaules.

Lisbon laissa tomber ses bras croisés et détourna les yeux en soupirant, le début d'un sourire se dessinant sur ses lèvres. Elle savait bien que son comportement était un peu idiot. C'était de sa faute si elle avait fait la bêtise de parier contre Jane, et il n'y était pour rien dans l'histoire du débarquement d'Erica au FBI. Non, il n'y était pour rien, n'est-ce pas ? Il n'aurait pas… Non, non, elle devenait vraiment stupide. Il n'aurait rien fait qui risquerait de nuire à leur relation, elle en était sûre.

Elle reporta son regard sur lui, posa ses mains derrière sa nuque et déposa ses lèvres sur les siennes. Elle le sentit caresser ses cheveux et lui sourit quand elle se détacha.

- Content ?

Il lui renvoya son sourire.

- Très.

Ils entrèrent ensuite dans le bâtiment et montèrent à leur étage.

- Il faut que j'aille voir Abbott, informa Lisbon.

Jane hocha la tête et entra dans l'open space. Il balaya la pièce du regard. Cho était sur son ordinateur et il le salua. Un peu plus loin, Abbott était en pleine conversation avec Erica Flynn.