J'avançais tranquillement la pluie rendant la route quasiment invisible. La tempête faisait rage depuis plusieurs jours maintenant. Les Urgences étaient remplies. Souvent des accidents… Mes doigts tapotaient le volant, et je sifflais l'air de la chanson qui passait. J'avais été bipé en urgence. L'hôpital manquait de personnel. Je regardais dans mon rétroviseur et soufflais. Un petit con collait au cul de la voiture depuis tout à l'heure. J'ai une envie de freiner un grand coup. Un sourire naissait sur mes lèvres. « Non tu n'as pas le temps Bella », disait cette voix dans ma tête. Puis sans réellement comprendre ce qu'il se passait un arbre s'abattit devant moi. Le réflexe était de freiner, ce que je fis, brutalement, mais je savais pertinemment que je rencontrerai le tronc devant moi. Je fermais les yeux, je sentis l'airbag se gonfler et frapper mon visage, j'entendis du verre se briser, et la voiture derrière percuta la mienne « qu'est-ce que j'avais dit… ». Ta gueule la voix, ce n'est pas le bon moment. L'airbag se dégonfla, je vis une jolie tache rouge sur le blanc immaculé de ce dernier. Merde. Ma main se porta sur ma tempe droite à la limite de mes cheveux. Outch. Je soufflais et ouvrait ma portière. La pluie martelait la route. Bon Dieu. L'autre conducteur sortit de sa voiture. J'allais le voir.
- Bordel, vous ne pouviez pas faire attention ? MERDE.
- Eh mon mignon, vu comment vous me colliez au cul…
Il me jeta un regard noir. Bah tu peux mon Coco. Conard ! Je scrutais les horizons. Aucune maison en vue. Juste une ancienne bâtisse qui avait servie de gare quelques années auparavant. Un gémissement me sortit de mes recherches.
- Putain, jura le jeune homme, Alice tu vas bien ?
- D'après toi, s'étrangla-t-elle, et arrêtes de jurer, ce n'est pas comme ça que maman t'as élevé.
- Vous avez besoin d'aide ?
-Vous en avez fait bien assez pour ce soir.
Qu'est-ce que je disais ? « Connard ». Parfaitement. Il me montait le bourrichon lui. J'allais vers la portière passagère, et je l'ouvris. Je vis une jeune femme, brune, et extrêmement enceinte.
-Je suis Bella.
-Alice.
-Enchantée Alice.
-Que faites-vous ?
-Je m'assure de vos signes vitaux, et de ceux de vos enfants.
-Comment savez-vous ?
-Interne en chirurgie pédiatrique.
-On peut se tutoyer, tu n'as pas l'air bien plus vielle que moi.
-Parfait. Bon niveau contraction, tu en es où ?
-Une toutes les 3 minutes, et ma poche des eaux s'est rompue. Et tu saignes.
-Ne t'inquiète pas.
Je soufflais. Bon ça n'allait pas être une partie de plaisir. Alice prit ma main, et la serra très fort, une contraction. Je regardais ma montre : 22h47. Bon Bella, tu as vu beaucoup plus grave. « Oui mais tu étais entouré de matériel médical ». Certes. Je pris mon portable. Du réseau Hallelujiah. Je composais le numéro de Jake.
-Oui mon Chou que puis-je faire pour toi ? A part de donner du plaisir au lit ?
-Jake, tais-toi. Une ambulance, maintenant à l'ancienne gare.
-J'vais pas avoir pour toi ma jolie.
-J'ai une femme enceinte, avec contractions, rupture de la poche, et on vient d'avoir un accident.
-J'vais voir ce que je vais faire.
-T'es un amour.
-Je sais, mais pas le tien.
-Bon Alice, il va falloir qu'on aille à l'ancienne gare, c'est à environ 500 mètres, est-ce que tu es OK ?
-QUOI ? explosa l'homme que j'avais si bien réussi à oublier ?
-Oh Edward, gémissait Alice, fermes là.
-Je ne suis pas d'accord.
-Ecoutez-moi bien, vous me chauffez drôlement là. Vous êtes médecin ? Non. Alors on va faire selon mes règles. Ce n'est pas pour vous, ni moi, mais pour Alice.
-J'ouvris le coffre de ma voiture, je sortais ma trousse : premiers secours, ainsi que mon sac. Je pris mon blouson.
-Avez-vous des couvertures, serviettes ou autres ?
-Oui, dit Alice, dans le sac de maternité.
Edward partit chercher le sac en grommelant des menaces. « Vas-y continue ». Je m'approchais d'Alice. Je l'aidais à sortir de l'habitacle. Je lui passais son blouson sur le dos. Je mis un bras autour de sa taille, tandis qu'elle passait son bras droit autour de mon cou. Le fameux Edward, fit de même de l'autre côté.
-Bon Alice, dès qu'une contraction arrive, on se stop ok ? Je ne sais pas à combien tu es ouverte, donc on va éviter de tenter le diable.
Elle hocha vigoureusement la tête. Edward portait plus Alice que moi-même. Nous nous arrêtâmes une bonne dizaine de fois. Nous avions mis 20 minutes pour faire 500 mètres. Comme je m'y attendais le bâtiment était fermé. Edward me laissa Alice, et donna un grand coup de pied dans la porte qui céda. Je le regardais un peu suspicieuse. Alice était gênée. Nous nous engouffrâmes à l'intérieur.
-Je vais voir s'il y a un générateur, dit Edward.
Alice gémissait. Puis marmonna quelque chose comme « prévenir Gasper ». Gasper ? Son mari, un ami ? Un ronronnement se fit entendre, et la pièce s'éclaira. Elle était grande, vide et poussiéreuse. Super.
-Faut prévenir Jasper, dit Alice à Edward qui arriva.
-Je n'ai pas emmené mon portable dans la précipitation.
-Tenez, dis-je à Edward en tendant le mien. Bon Alice, on va trouver un petit coin.
Nous marchâmes vers ce qui devait être l'ancien bureau pour la vente des billets. Je la laissais debout, et partais chercher son sac. Une fois devant elle, j'ouvrais, et cherchais dans le contenu.
-Tu es a combien de semaines d'aménorrhée Alice ?
-Trente et une.
Je grimaçais, c'était plus que courant d'avoir des prématurés quand ça concernait des jumeaux, m'enfin bon. Je posais mon blouson sur le sol, ainsi que le sien. Je l'aidais à s'allonger. J'enlevais son pantalon, ainsi que son shorty. Je cherchais dans mon sac, mon gel désinfectant. Je mis des gants. Je vis Alice se crisper en essayant de souffler. J'ouvrais ma trousse de secours. Je posais une serviette au sol, au niveau de son bassin. Une deuxième par-dessus. Il me faudrait plus de lumière. Je sentis bouger derrière moi. Edward venait d'arriver.
-Jasper est bloqué sur la route avec Emmett et Rosalie. Mais ils sont sur le chemin.
-Ah Jasper, et non Gasper. Je secouais la tête, et demandais, gentiment à Edward, s'il pouvait composer le dernier numéro que j'avais fait et mettre le portable à mon oreille. Chose qu'il fit.
-Oui Chérie ?
-Bon ton ambulance Jacob ?
-Pas avant quarante-cinq minutes minimum.
-Merde, attends deux minutes. Edward, s'il vous plaît.
Il décala le portable, j'écartais les cuisses d'Alice, Edward détourna le regard. Elle hocha la tête. J'insérai deux de mes doigts dans son vagin, pour voir à combien était ouvert son col.
-Edward, dites qu'elle est ouverte à 8 centimètres, et qu'il faudrait bien qu'il bouge son cul. Sinon il va avoir de très gros soucis. Et que la colère de son cher et tendre, sera bien pâle face à la mienne.
-Je crois qu'il a entendu. Dit Edward.
-Bon Alice, on va aller marcher un peu.
Je l'aidais à se lever, et je vis des escaliers, parfait. Je nous dirigeais vers ces derniers. Alice vit les marches, et ses yeux s'agrandirent.
-Tu ne veux pas que je… demanda-t-elle en hochant la tête vers les marches.
-Et si.
-Mais vous êtes folle ma parole.
-Bon Edward, tu me saoule franchement, je ne suis ni ton chien, ti na boniche, donc tu vas me faire le plaisir de me parler autrement. Je te rappel qu'ici de nous deux, celui qui devrait être le plus stressé c'est moi, et non toi. J'vais probablement devoir accoucher ta sœur. Donc maintenant tu la fermes et tu me laisse faire mon putain de travail, suis-je assez claire pour toi ?
Nous nous confrontâmes du regard, puis il baissa le sien. Je me retenais de sauter comme une folle en hurlant et mordais l'intérieur de mes joues. Alice était pliée sous la force d'une contraction.
-Bella je t'en supplie. Je sens que nous allons devenir de grande amie, mais tu ne veux pas la compromettre en me faisait monter ça ?
-Tu me remercieras plus tard Alice.
Nous avions monté et descendu deux fois les escaliers. Alice se plia une nouvelle fois sous la douleur. Elle ne pouvait plus marcher.
-Edward, pourriez-vous la porter ?
-On se vouvoie de nouveau maintenant ?
J'allais lui faire ravaler son sourire, avec son acte de naissance. Il prit sa sœur dans ses bras, et la porta vers le tas de linge que j'avais mis par terre. Je relavais mes mains avec le désinfectant. Je mis de nouveau des gants. Elle écarta d'elle-même les cuisses.
-Presque dix centimètres.
Ses contractions étaient environ toutes les minutes à ce stade-là. Bon Dieu, j'avais eu dans l'espoir que l'ambulance ou même ce fameux Jasper arrive avant l'accouchement.
-Edward derrière ta sœur, tu vas lui servir de dossier.
Il allait répliquer, mais se retint en voyant mon regard.
-Bon Alice, il va falloir commencer ok ?
Elle hocha la tête. Le portable se remit à sonner. Jasper à ce que je comprenais, Edward mis le téléphone au niveau de l'oreille droite de sa sœur.
-Je te jure Whitlock, si tu n'es pas là quand je vais accoucher, c'est-à-dire dans quelques secONDESSSSS…
-Pousses Alice, vas-y.
-AHHHHHH BORDEL DE MERDE.
Oh, elle a du coffre, la petite Alice, Edward fit une grimace, et j'espérais pour Jasper qu'il avait reculé sinon, leurs enfants auraient un papa sourd.
-Ok on relâche, respires Alice.
-J'fais quoi d'après toi Bella ? cracha-t-elle « si les regards pouvaient tuer » Jasper, tu magnes ton cul, c'est de TA faute si je suis comme ça, c'est de TA faute si je n'ai pas ma PERIDURALE.
Je sentais, son ventre se contracter, et demandais à Alice de pousser. Edward posa le portable sur le sol, et pris les deux mains d'Alice dans les siennes, elle serrait de toutes ses forces. Je croisais pour la première fois ses yeux. Un vert intense, envoutant. A vrai dire, il était magnifique. Je baissais le regard, et me concentrais sur Alice, qui n'avait, bien sûr, pas loupé notre échange.
-Bella, Edward. Edward, Bella.
-Je m'appelle Isabella, mais Bella me convient parfaitement.
-Il a 27 ans…
Je lui demandais de nouveau de pousser. Elle cria et jura. Je ne savais pas qu'autant de gros mots pouvaient sortir de la bouche d'une femme si jolie. Le portable sonna.
-Edward décroche.
Je sentais la tête du premier bébé engagé.
-Bon Alice, le premier est engagé. A la prochaine contraction, tu vas pousser le plus fort possible. Tu cries en même temps. T'es prête ?
Elle hocha la tête. Edward l'aida à se repositionner comme elle pouvait. Edward me regarda, et me fit un léger sourire. « Magnifique ». Merde Bella, reprends-toi. Alice commença à crier, elle poussait autant qu'elle pouvait. Elle reposa la tête sur le torse de son frère.
-Je suis fatiguée Bella.
-Je sais Alice.
-J'veux arrêter, laisses les bébés dedans, s'il te plait.
Les larmes perlaient. Edward enlevait sa veste, et chuchota des paroles réconfortantes. Je soufflais.
-Donne-moi ta main Alice.
-Quoi ?
Je prenais sa main de force, et la posait au niveau de son vagin. Son regard s'illumina. Elle touchait la tête de son enfant.
-Pousse maintenant.
Elle le fit de toutes ses forces. J'allais chercher le bébé sous son aisselle, et tirais légèrement dessus, en le tournant. Un cri se fit entendre. Je l'examinais rapidement. Je soulevais le tee-shirt de la jeune maman, et posais l'enfant. Elle profita du peau à peau. Et emmena son enfant à son sein droit. Edward était émerveillé.
-Alice ce n'est pas la fin.
-Je sais.
Je vis toute la détermination dans ses yeux. Je pris les ciseaux (spécifique) qui étaient sous vide, ainsi que la pince, et coupais le cordon ombilical. Le second bébé commençait sa descente. J'allais demander de pousser, quand les ambulanciers apparaissaient. Je soufflais de soulagement.
-Préma d'un mois et une semaine, premier un garçon, à l'air d'être en bonne santé. Le deuxième a entamé la descente. Accident de voiture avant.
-Hum. Le médecin n'est pas avec nous. Il va falloir que vous l'accouchiez.
Ils mirent Alice sur la civière et l'emmenèrent dans l'ambulance, aillant mis préalablement une couverture sur son corps et sur l'enfant. LA luminosité de l'ambulance était beaucoup plus importante. Un des ambulanciers me désinfectait ma plaie, pendant que je changeais de gants. Je plaçais les pieds dans les étriers, et m'installais correctement.
-Tu es la meilleure, Je t'aime Chérie.
-Moi aussi Edward. Tu es tonton.
Ils souriaient tous les deux. L'autre ambulancier prit le bébé et vérifiait ses constantes.
-Bon allez, c'est la dernière ligne droite.
-Bordel mais laissez-moi entrer.
-Jasper ?
-Oui Alice.
J'hochais la tête, et ils laissèrent entrer le mari. Il était ému en voyant son fils. Mais se reprit bien vite quand je demandais à Alice de pousser. L'enfant était mal engagée. Je grimaçais.
-Vous me préparer une ampoule de physio sous intraveineuse.
-Que se passe-t-il Bella ?
-Il faut que je retourne le bébé.
-Vas-y.
Je me levais, et commençais à palper son ventre, en essayant de pouvoir faire changer la position. Je me mis à califourchon sur son ventre, en ne posant pas mon poids, et je massais. J'espérais que l'enfant pourrait se mettre plus favorablement.
-Chut Chérie, ça va aller.
Alice gémissait. Elle souffrait. Je descendais, et constatais que c'était pareil. J'enlevais mon pull, demandait deux autres paires de gants. Je jetais celle qui avait touché mon vêtement. Je me désinfectais les avants bras. L'ambulancier avait écartés les gants, j'avais juste à passer mes mains. Il fit la même chose pour l'autre paire de gant. Je me mis face à Alice.
-Il va être en souffrance si je n'agis pas, tu comprends ?
-Oui.
-Dès qu'il est sorti, on roule directement vers les urgences.
Je mis un masque sur mon visage. Et me plaçais entre ses jambes. Ici il n'y avait pas de forceps. Je mis ma main, et demandais à Alice de pousser. L'enfant descendit. Ayant saisi l'aisselle gauche de l'enfant, je le tournais pour que ses épaules puissent passer correctement. Alice pleurait à chaudes larmes maintenant. Jasper lui chuchotait des mots doux. La félicitait.
-Tu pousses de toutes tes forces maintenant Alice.
Et elle le fit. Elle mit tout ce qu'elle avait. Elle était en position assise, les mains sur ses genoux.
-Ok respire.
La tête de l'enfant commençait à sortir, Alice poussa une nouvelle fois. Je lui demandais d'arrêter. Je pris ses mains.
-Ressens juste Alice.
Je plaçais les mains de Jasper par-dessus les siennes. Ils prirent l'enfant sous les bras, et le sortirent ensemble de l'utérus de sa mère. Jasper pleurait. Je pris l'enfant. Je mis un doigt dans sa bouche, dégageant ce qui le gênait, la gênait pour crier, et respirer. Ses pleurs retentissaient dans l'habitable de l'ambulance. Alice déposa sa fille sur son sein gauche, qui se mit à téter directement. Je demandais à l'ambulancier une pince et des ciseaux.
-Jasper, vous voulez couper ? demandais-je le sortant de sa transe.
-Bien sûr.
-Je demandais aux ambulanciers de nous conduire au plus vite à l'hôpital.
-Quels sont les prénoms de ces deux anges, demanda Edward.
-Hugo Mathéo Edward Withlock, et Eléa Eloïse Isabella Withlock.
J'étais bouche bée. Alice regarda son mari, qui hocha la tête.
-Nous aimerions que tu sois la marraine de cette petite.
-Mais…
-Tu m'as accouché, tu as sauvé Eléa. S'il te plait.
Elle me fit une moue. J'acceptais. Elle sourit. Jasper me serra dans ses bras, me remerciant. L'ambulancier, me demanda de m'asseoir pour qu'il puisse soigner ma plaie correctement.
-Oh Jasper, les vêtements, on les a oubliés.
-Ce n'est pas grave ma Chérie.
-Mais si ! Ils sont dans un endroit humide. Tu n'as pas vu l'intérieur de la bâtisse. Oh et je n'ai pas fini les présentations. Edward à 27 ans, il est célibataire, beaucoup trop amoureux de son travail. C'est mon frère, et Emmett est aussi mon frère, il est marié à Rosalie, et….
Jasper la fit taire pas un baiser. Edward me tendit la main.
-Enchanté Bella.
-Moi de même Edward.
Il prit ma main, la gardant quelques secondes. Ses yeux verts brillèrent. Son sourire en coin me fit tomber.
-Moi de même, murmurais-je.
Voilà. Fin de ce premier OS. Je n'ai pas eu le temps de vérifier les fautes DESOLE.
J'espère que ça vous plait.
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