Bonjour, bonsoir, salut ! Me revoilà, avec ma seconde fiction. Après le désastre que fut la première (merci à vous de m'avoir aidé à ouvrir les yeux ! Lilinke, si tu me lis, sache que ton commentaire m'a vraiment fait plaisir et que j'essaie de prendre en compte ce que tu m'as écris !), je me risque à nouveau, en espérant avoir progressé.

Je compte sur vous pour pointer du doigt ce qui ne va pas et appuyer dessus pour que je m'en souvienne ! On ne le dit pas assez, mais les reviews sont le moteur des auteurs, alors ne soyez pas timides !

Blablatage concernant la fic et son avancée :

Cette fic comptera 5 chapitres. Ce chapitre est le nouveau 1er chapitre, les 2 que j'avais déjà postés lui faisant suite.

Remerciements :

Je tiens à remercier Swangranger pour sa review concernant le 3ème chapitre, ainsi que Mileminia d'avoir ajouté mon histoire à ses favorites et Ivy Cassiopeia Black et CarlaMalefoy de la suivre.

Je remercie encore Pink CherryHime et fan de fictions de n'avoir pas ajourné leur propre abonnement !

Disclaimer (je crois que c'est le mot) :

Alors bien sûr, il faut maintenant que je vous dise (bien que vous vous en doutiez) que je ne possède aucun des personnages de la saga Harry Potter, et que je ne prévois pas de me faire d'argent sur leur dos. Et que si je le voulais, ça ne marcherait pas, donc comme ça...

Bonne lecture !

Posté le lundi 2 mai 2016, vers 23h.


Bonjour, bonsoir, salut ! Je... Je sais que je suis très très TRES en retard sur le calendrier que je m'étais fixé... Je suis sincèrement désolé pour ceux qui attendaient la suite ! Je tiens donc à me faire excuser auprès de Fan De Fictions, Maxine3482 (que je remercie également pour sa gentille review), Mileminia, Pink CherryHime, nickos0123, CarlaMalefoy et Swangranger (qui continue de me faire savoir ce qu'elle pense de mon travail) qui me montrent leur soutien et ne méritent en aucune façon que je les oublie. Pour ma défense, je dirai seulement que j'ai dû préparer mon concours, le passer et chercher une solution de repli maintenant que je l'ai raté... Mais me revoilà, toujours motivé pour aller au bout de cette histoire.

Je mets donc à jour les 3 premiers chapitres, comme promis, et vous donne un avant-goût du prochain, sur lequel je travaille encore.

Comme d'habitude, je vous invite à me faire part de votre ressenti et de vos suggestions.

Mis à jour le jeudi 7 juillet 2016, vers 11h.


Une journée comme tant d'autres

Matin

« Bon, il semblerait que vous vous en sortez plutôt bien. Veillez tout de même à vous exer-

- DRIIIIIIIIING ! »

Ron grommela un vague « Entrez… », pas réveillé pour une Noise. Si on lui proposait un Gallion, ce serait une autre affaire, cependant.

« Les garçons, levez-vous immédiatement ! débarqua Hermione, les cheveux en pagaille à l'accoutumée. Une nouvelle journée de cours s'annonce, et nous ne voudrions pas rater nos ASPICs pour quelque chose d'aussi trivial qu'un manque de sommeil injustifié, n'est-ce pas ?

- Mais Hermione, c'était la fin du cours de Sortilèges : on allait bientôt manger !

- Que nous racontes-tu là ? Nous avons une heure de pause entre la fin du cours de Sortilèges et l'heure du repas ! le raisonna-t-elle.

- J'ai jamais dit le contraire. Mais j'aurais pu finir les bonbons que j'ai achetés chez Honeydukes à notre dernière sortie à Pré-au-Lard, tout en écrasant Harry aux échecs…

- Je t'entends, Ron…

- Mais enfin Ron, reprends-toi, ce n'était qu'un rêve !

- Ah ouais, c'est vrai : je dormais avant que t'arrives. »

Sur ce, le cadet des Weasley se rendormit aussi sec. Hermione, qui s'était tournée vers Harry à sa grincheuse réaction, ne le vit pas. Elle vit cependant les autres garçons continuer à dormir à poings fermés. Elle se devait de les secouer. Elle poussa alors Seamus qui salua le carrelage du dortoir avec une certaine réticence, enleva le pouce de la bouche de Dean qui se mit à pleurer à chaudes larmes, ouvrit les rideaux du lit de Neville pour le découvrir dans une position compromettante avec son Mimbulus Mimbletonia et Trevor, et chuchota à l'oreille d'Harry qui se cachait sous son oreiller qu'il était l'heure pour le grand garçon qu'il était de se lever. Mais le grand garçon qu'il était ne semblait pas de cet avis, puisqu'il ne réagit pas. Dans ce cas, se dit Hermione, à problème extrême, solution finale.

Et elle partit pour le dortoir des garçons de Quatrième Année. Harry en conclut que le danger était écarté et sortit sa tête de sous son oreiller et la reposa dessus. Il fut alors sonné par un flash qui l'aurait ébloui s'il avait eu les yeux ouverts. Il décida donc de se rendre compte de ce qui se passait dans le monde et ouvrit un oeil qui distingua une masse noire, blonde et floue.

« Malefoy ? Qui t'a donné le mot de passe ? l'interrogea-t-il en bâillant.

- Tu as le droit de mettre ta main devant ta bouche… Personne, j'ai dû user de mes charmes pour que votre cantatrice m'ouvre. Et se taise au passage, répondit sa voix traînante. Heureusement que personne n'a assisté à cette démonstration, j'avais la douloureuse impression que je me prostituais…

- Ah… J'ai raté un évènement, donc.

- Il n'est pas nécessaire que tu penses une telle chose…

- En tous cas, ce n'était pas la peine de tenter de m'aveugler pour me réveiller. Un petit mot gentil aurait suffi.

- Tu es à Gryffondor, Potter, pas à Poufsouffle. Et puis ce n'est pas moi que tu dois blâmer, mais plutôt ton photographe attitré…

- SALUT HARRY ! » couina une voix décidément trop enthousiaste pour ses oreilles de si bon matin.

A ces funestes mots, Harry attrapa frénétiquement ses lunettes et les mit tout aussi frénétiquement sur son nez pour voir une Hermione à la mine victorieuse derrière Draco et un Colin au sourire éclatant, tenant dans ses mains sa précieuse arme de destruction massive de crédibilité, au côté de ce même Draco au regard douteusement innocent. Cette vue l'éveilla et l'énerva plus efficacement que le plus serré des cafés sans sucre, et il invectiva le trio cependant qu'il se vêtait. Une fois prêt, il descendit dans la Salle Commune, pestant toujours après eux.

« Oh, Harry ! Tu m'as tellement manqué ! Je me demandais quand je te reverrais ! s'extasia Ginny, qui l'avait attendu dans un fauteuil, en lui sautant au cou sous l'oeil furieux de Dean. Tu as bien dormi ? Tu as fait de beaux rêves ? Tu…

- Ginny, tu m'as parlé hier encore, et tu me pompes déjà l'air de bon matin ! tempêta-t-il en la jetant dans un canapé, hermétique à ses discrètes avances.

- Il a déjà une belette de compagnie, Mini-Weasmoche, se moqua Draco tandis qu'ils s'engageaient dans le couloir.

- Eh ! protesta la belette de compagnie en question qui sortait enfin du dortoir.

- Oh, ce n'est pas grave Harry, j'avais oublié que tu n'es pas du matin. » fit la délaissée rouquine depuis son canapé avant que le tableau ne se referme.

Zacharias Smith sortait du couloir menant à la Salle Commune des Poufsouffle quand le groupe de Gryffondor assorti d'un Serpentard arriva au bas des marches de l'escalier de marbre. Il décida de leur rappeler à quel point il pouvait être agaçant :

« Eh, Potter ! Tu nous as toujours pas donné une bonne raison pour avoir arrêté l'AD. Et si tu admettais tout simplement que tu faisais ça juste pour te faire encore remarquer à jouer les martyrs en sortant des retenues d'Ombrage et que…

- Cela nous fera 20 points de moins pour Poufsouffle, Mr Smith. Et quand vous aurez fini de faire le cornichon… vous libérerez l'entrée de la Grande Salle, les élèves… ont certainement plus d'appétit pour leur petit-déjeuner que pour vos mesquineries », s'interposa le magnanime Severus qui voyait d'un mauvais oeil qu'un autre que lui tourmente le filleul de feu le cabot.

Et la voie pour la Grande Salle fut libérée en hâte par le Blaireau qui ne tenait plus vraiment à tenter sa chance en risquant de nouveau les points de sa maison pour les beaux yeux de Potter. Ron, ravi de la maturité de son camarade, put se diriger sans se précipiter - enfin si, un petit peu… Bon d'accord, en se précipitant - vers sa place habituelle : au milieu de la table Rouge et Or au fond de la salle, face aux autres tables. Hermione le suivit de près, espérant pouvoir un jour tempérer sa voracité qui ne présageait rien de bon pour ces pauvres elfes de maison, et s'assit face à la place qu'occuperait Harry à la droite de Ron.

Draco fit des adieux larmoyants à son nouvel ami avant de se diriger vers sa place attitrée - à la table des Serpentards, la première en entrant, face à Harry - en donnant l'impression que tous les maux de la Terre s'étaient abattus sur sa parfaite tête blonde, ce qui, en toute objectivité, n'était peut-être pas le cas… Harry, après s'être séparé à regret de sa fouine préférée, traîna les pieds jusqu'à sa place où il fut accueilli par une énième crise d'Hermione qui ne comprendrait jamais comment se pouvait-il que l'Homme soit assez insensible pour vivre au détriment des autres espèces, prenant inlassablement comme exemple de son raisonnement le pauvre…

« RONALD BILIUS WEASLEY ! Ferme la bouche quand tu mâches, veux-tu ?

- Mômon ?!

- Bien sûr que non, grand benêt…

- Ouais, ben tu defrais faire pluch ôttenchion Hermione, lô rechemblonche est frôpponte ! Ch'est que che chuis côrdiôque, moô !

- C'est ma main qui sera bientôt frappante si tu continues de parler la bouche pleine ! Comment oses-tu manger autant ?

- Gulp! Mais Hermione…

- IL N'Y A PAS DE MAIS ! Tu arrêtes de manger, tu te tais et tu m'écoutes ! Il est inadmissible…

- Hermione, un instant…

- Plus tard Harry, il y a plus urgent ! Je disais donc, Ronald…

- Plus urgent que mon livre sur lequel une chouette s'est oubliée ? Regarde-le trembler de hont… »

Le plafond enchanté de la Grande Salle se couvrit de nuages d'un noir plus noir encore que les regards de l'aimable Severus pour le fils de sa chère Lily pendant que les conversations mourraient parmi le corps étudiant sous le regard inquiet des enseignants et tous les yeux se tournèrent vers la table des Gryffondor. Hermione se leva avec une lenteur insoutenable, ses cheveux et sa robe animés par un vent qui n'affectait qu'elle, le visage impénétrable. Elle ouvrit la bouche, ses congénères frissonnant à l'odeur qui s'en dégagea, et tonna :

« QUI A OSE SOUILLER CET INNOCENT OUVRAGE, MUTILER CE MALHEUREUX LIVRE, ATTENTER A L'INTEGRITE DE CETTE SOURCE DE SAVOIR ? QUI S'EST PERMIS DE L'OFFENSER D'UNE FIENTE ? QUI A BAFOUE SON HONNEUR ?

- Vous ne trouvez pas qu'elle exagère un petit peu ? Un petit sortilège de nettoyage et on n'en parle plus… chuchota Filius à l'oreille de Minerva qui ne se risqua pas à acquiescer.

- C'EST UN SCANDALE ! VOUS CAUTIONNEZ CETTE AVANIE ? déversa-t-elle sa furie sur l'insolent qui fit un bond spectaculaire sur sa chaise tandis que sa voisine se faisait discrète.

- Bien sûr que non, loin de moi l'idée d'excuser l'auteur de ce crime… murmura le tremblant Professeur de Sortilèges.

- RECURVITE ! »

Et la profane déjection n'entachât plus la couverture outrée des Arbres Carnivores du Monde. Hermione rangea sa baguette, se rassit et reprit son petit-déjeuner où elle l'avait laissé, n'entendant pas le remerciement que Ron souffla à l'oreille de son meilleur ami.

Les conversations recommencèrent à déchirer les délicats tympans du Professeur Firenze sous le regard dangereusement pétillant du Directeur. Le sus-nommé centaure était d'ailleurs inconsciemment le sujet des gloussements assidus de deux jeunes filles qui laissaient occasionnellement échapper des mots-clefs tels que « plan », « ce soir » ou encore « Crivey » parmi leurs chuchotements empressés. Un « Scrouitch! » peu appétissant suivit d'un « Mince ! Je ne l'avais pas vu, ce pauvre insecte… » les détourna de leur conversation et elle virent Hermione essuyer d'un air grandement satisfait sa Gazette sur le rebord de la table, laissant voir les restes d'un scarabée sur une Plume à Papote…

Pendant ce temps, Pansy grognait dans son bol de thé, au grand amusement de Blaise qui appréciait à sa juste valeur le spectacle des bulles qu'elle produisait. Il ne saura sans doute jamais qu'en ce moment-même, la jeune fille fomentait un complot pour rétablir la haine qui séparait jadis son Drakichou de Saint Potter de la Balafre. Pas qu'il manque grand-chose à vrai dire, puisqu'on aurait pu le résumer à "Je vais comploter contre cette hérétique amitié, ils vont rien comprendre ! ».

Albus interrompit finalement ses meurtriers projets, jugeant opportun d'enfin prévenir ses élèves de sa nouvelle grande idée :

« SILENCE LES ELEVES, MAINTENANT CA SUFFIT ! CA FAIT DEUX FOIS QUE JE VOUS DEMANDE DE VOUS TAIRE, IL N'Y EN AURA PAS DE TROISIEME ! s'impatienta-t-il.

- Mais… c'est pas vrai… C'est la première fois qu'il nous le demande… murmura un élève parfaitement anonyme à son voisin tout aussi anonyme.

- J'ai menti ! » s'écria alors le joueur Directeur en enlevant brusquement ses lunettes en demi-lunes pour un effet dramatique exacerbé.

Un silence perplexe accueillit sa plaisanterie et Minerva secoua sa tête dans une expression désapprobatrice.

« Hum… Bien… Je voulais donc vous annoncer que… » Et le Directeur de faire son annonce dans l'indifférence générale, à l'exception bien entendu d'Hermione.

Une fois son petit discours terminé, Albus ne recevant pas l'ovation à laquelle il s'était attendu congédia ses ingrats élèves. Les Sixième Année de Gryffondor et Serpentard se dirigèrent donc vers les Serres pour leur premier cours de la journée, débordant d'enthousiasme pour certains. Neville notamment gambadait, faisait la roue, sautillait, se prenait les pieds dans sa robe, s'étalait…

Sur le chemin, Harry fut apostrophé par Hagrid qui leur proposait de passer chez lui avant le dîner pour une tasse de thé. Il accepta à condition que Draco l'accompagne pour qu'ils repartent enfin sur de bonnes bases. Hagrid verdit quelque peu mais ne trouva rien à redire.

Entrés dans les Serres, les élèves eurent la surprise de trouver sur leurs paillasses de vieilles souches toutes rabougries. Pomona leur apprit que le cours du jour serait consacré aux Snargaloufs, le bras d'Hermione se dressant plus vite que son ombre pour être celle qui débiterait ses connaissances théoriques concernant la plante. Le Professeur Chourave lui demanda alors de décrire le spécimen :

« Le Snargalouf est une plante carnivore dont l'aspect est celui d'une souche aux branches noueuses qui sont en fait des tentacules, qui s'hérissent d'épines lorsqu'il se sent en danger et protège sa cavité qui renferme des gousses vertes et élastiques. Ces gousses lui sont indispensables, puisqu'elles maintiennent ses tentacules vivants : une fois qu'on lui a retiré ne serait-ce qu'une gousse, les tentacules se figent et disparaissent, la plante devenant inoffensive. Les gousses de Snargalouf doivent être percées avec un objet pointu et libèrent des tubercules ressemblant à des asticots verdâtres.

- Très bien, 20 points pour Gryffondor. Votre but sera donc de retirer ces gousses, les percer et collecter les tubercules dans les bols que je vous ai mis à disposition. Allez, au travail ! »

Pendant que Pomona passait derrière les paillasses, Draco et Harry bataillaient avec leur plant. Draco le mit en joue pendant qu'Harry plongeait bravement sa main gantée dans l'ouverture, tentant d'en décrocher une gousse sans y laisser son bras. Après plusieurs tentatives et quelques écorchures, ses doigts se refermèrent sur une gousse et, avant que le Snargalouf comprenne ce qui lui arrivait, Harry retira sa main, l'éventrant sans considération aucune. Les tentacules se ratatinèrent aussitôt, se figèrent et devinrent progressivement transparents jusqu'à disparaître complètement. Une danse de la joie plus tard, ils tentèrent à tour de rôle de percer la gousse au moyen d'un déplantoir.

« Franchement Potter, tu trouves ça pointu, un déplantoir ? ronchonna Draco après sa quatrième tentative infructueuse.

- Ouais, comme ma…

- Non ! C'est faux ! Et je t'interdis de finir cette phrase ! »

Harry, qui trouvait sa boutade très amusante donna un coup boudeur à la gousse qui décolla sans préavis en direction d'une paillasse à l'opposé de la Serre. Elle choisit d'atterrir dans l'oeil concentré de Daphnée qui poussa un hurlement déchirant de cochon qu'on égorge avant de réciter toutes les injures que son vocabulaire comptait. Et il en comptait beaucoup. Le Professeur désigna alors Hermione en sa qualité de Préfète pour l'accompagner à l'Infirmerie, laissant un Ron terrifié face à leur souche.

Des gloussements se firent entendre à une paillasse occupée par deux demoiselles de Gryffondor qui ne pouvaient se retenir bien longtemps de commérer. Seulement leur plant de Snargalouf supportait mal l'injustice qui le contraignait à supporter en silence ce supplice, aussi prit-il les choses en mains. Ou plutôt en tentacules. C'est ainsi que Lavande et Parvati se mirent à piailler de terreur quand elles virent le truc tout moche engouffrer ses propres tentacules épineux et lacérer ses trucs verts. Ils s'immobilisèrent bientôt, disparaissant pour laisser voir des restes verdâtres et visqueux au creux de feue la souche. Elles furent grandement soulagées de voir que le Castor n'était plus dans la Serre, sans quoi elle n'aurait pas attendu longtemps avant de monter une association de soutien aux Snargaloufs en détresse psychologique…

Un peu plus loin, Neville était au prises avec son propre plant, esquivant ses assauts et l'assaillant lui-même. Un moment d'inattention lui fut fatal, puisqu'il se retrouva avec les tentacules de la souche autour du cou, prêts à sortir leurs épines. Voyant cela, Pomona accourut pour décrier l'intolérable comportement de la plante avant d'y plonger férocement sa main nue qu'elle ressortit presqu'aussitôt, deux gousses entre les doigts. Le plant succomba instantanément. Un autre pied de Snargalouf, alerté par les bruits de la bataille, assista au massacre de son ami. Il décida de rallier tous les autres présents dans la Serre, et l'armée végétale mit toute sa puissance dans le combat acharné pour le territoire qu'elles revendiquèrent. Les élèves se défendirent comme ils le purent, armés de leurs livres, de leurs déplantoirs, de leurs baguettes, mais c'était perdu d'avance et Pomona en prit conscience. Elle leur cria de sortir au plus vite et n'eut pas à le répéter. Quand tous furent dehors, elle se rua à leur suite et barricada l'entrée à grands renforts de sortilèges, évitant de peu que les tentacules ne la retiennent.

« Le cours est fini pour aujourd'hui… Rentrez bien… » les remercia-t-elle, à bout de souffle.

Les élèves commencèrent donc à se diriger vers la Cour de Récréation en attendant le début du cours suivant, discutant avec animation et émotion des évènements : ce n'est pas tous les jours que Crabbe et Goyle mangent des céréales au petit-déjeuner ! L'heure passant, ils prirent le chemin du premier étage, accompagnés de Daphnée et Hermione qui revenaient de l'Infirmerie, la première avec un oeil au beurre noir qui commençait à s'atténuer, la deuxième avec un bleu à la jambe qui semblait plus récent. Il est pourtant de notoriété publique que Madame Pomfresh n'aime pas les visiteurs… Une fois devant leur salle, ils patientèrent encore.

« Ne faites donc pas les cornichons et entrez, jeunes gens, murmura Severus qui avait ouvert la porte en silence et surpris ses élèves qui se retrouvaient à présent écroulés de stupeur. Prenez place en silence et rangez-moi-ce-livre-Granger, souffla-t-il encore en se dirigeant vers son estrade avant de se retourner pour faire face à ses… élèves… Aujourd'hui encore… vous vous entraînerez à pratiquer vos sortilèges SANS. Emettre. Le moindre. Son. Au premier bruit que j'entends le contrevenant gagnera une semaine de retenue, JE. constituerai les binômes. Mr Crabbe. Avec Brown, Finnigan. Avec Miss Lapophène* (un prénom ne serait pas de refus, sama-66, de même pour les autres), Mr Goyle. Avec Jaronère*, Granger. Avec Mr Nott, Miss Greengrass. Avec Londubat, Morisson*. Avec Miss Orneuil*, Mr Malefoy. Avec Weasley, Patil. Avec Miss Bullstrode, Potter. Avec Miss Parkinson, Thomas. Avec Mr Zabini. Commencez. »

Des protestations commencèrent à s'élever du côté de Pansy qui appréciait avec parcimonie cette aléatoire répartition. Pas que Harry apprécie beaucoup plus, seulement son temps libre était en jeu…

« Le Directeur nous demande de promouvoir la paix entre les maisons… ainsi que l'égalité des sexes… se justifia Severus avec beaucoup de patience. Des raisons que je vous tairais, comme la mort imminente du Professeur Dumbledore m'amènent… à me montrer complaisant… dans la mesure où cela pourrait le distraire, son stock… de bonbons au citrons étant bientôt nul, il n'aura plus d'autre plaisir avant la fin du mois, aussi… Si vous voulez bien vous soumettre… à mes consignes… L'heure. Tourne. »

Pendant que le Bouledogue se pliait finalement à la volonté de son professeur en grognant et se plaçait face à Harry qui fulminait en silence pour entamer leur duel, Ron appréhendait sa propre confrontation avec Draco. Lorsque celui-ci leva sa baguette, suggérant qu'il allait passer à l'attaque, le rouquin pâlit brusquement avant de prendre progressivement une teinte violacée. Le jeune Malefoy ne s'en inquiéta pas : il s'agissait là de l'expression physique de sa concentration pour ne pas émettre un mot. Non, ce qui l'inquiéta fut justement qu'il se concentre… Le blond choisit alors de ne pas le pousser dans ses derniers retranchements d'entrée de jeu et lui lança dans sa grande mansuétude un sortilège de Silence. Dorénavant, Weasley pourrait se défendre le plus convenablement possible sans risquer l'asphyxie. Inconscient de ce fait, Ron passa du violet au bleu. Draco comprenant qu'il n'en avait plus pour longtemps à ce rythme, lui envoya un violent Sortilège de Désarmement qui le fit reculer de plusieurs pas. Surpris, vexé puis passablement irrité, le miséreux oublia la menace du Prince des Bâtards qui se faisait appeler professeur et hurla sa fureur sur la Fouine mal peignée. Enfin, c'était son intention avant qu'il ne se rende compte que ses cordes vocales ne produisaient pas un son. Etonné, il jeta un regard perplexe à Draco qui le toisait de son habituel air supérieur. Enervé par cette vision qui le poursuivait jusque dans ses cauchemars, il lui envoya une flopée de maléfices qu'Harry avait enseignés l'an passé. Leur duel put se poursuivre en toute sérénité.

Severus déambulait parmi ses… élèves… se félicitant de la judicieuse initiative qu'il avait eue de placer Miss Parkinson avec cet arrogant et incapable fils de son père, quand le misérable Londubat l'entraîna dans une danse effrénée, victime du Tarentallegra silencieux de Daphnée qui n'osait pas se montrer trop offensive. Après deux valses entrecoupées d'une polka, elle considéra que la vie de Neville ne tiendrait plus à grand-chose si elle les laissait entamer un tango et leva son sortilège sans un mot. Neville bafouilla des excuses au terrible professeur qui ne l'entendit pas de cette oreille :

« Il me semble avoir précisé… que ce cours devait se dérouler dans le silence le plus complet… Londubat. Ce sera une retenue tous les soirs pendant une semaine et 50 points… de moins… pour Gryffondor… »

Et sur ces mots, Severus s'éloigna en direction du groupe de Mr Zabini et Thomas, secrètement émoustillé par l'inattendue proximité qu'il venait d'expérimenter avec le pataud élève. Le duel paraissait équilibré, les deux garçons étant aussi inaptes l'un que l'autre à faire autrement que de murmurer imperceptiblement leurs maléfices. Quelques points de moins pour Gryffondor plus tard, il reprit sa promenade de santé parmi les groupes.

Alors que Millicent et Parvati s'étaient jointes à Miss Morisson et Miss Orneuil dans un coin de la salle pour feuilleter en silence le Hors-Série « Spécial Survivant : Survivrez-vous à l'Elu ? » de Sorcière Hebdal (une hebdal, des hebdo), Lavande et Vincent se regardaient dans le blanc des yeux peu sûrs d'avoir vraiment compris la consigne, pendant que Seamus et Miss Lapophène s'étaient bâillonnés, étouffant leur voix aussi sûrement que leurs poumons. Gregory et Miss Jaronère, de leur côté, s'étaient assis à une table et écrivaient des incantations sur des bouts de parchemin. Une fois qu'ils eurent érigé chacun une pile d'une dizaine de centimètres, G1 sortit une feuille pour rédiger sa déclaration de guerre. Quand ils eurent tous deux signé leur accord, l'affrontement débuta. Chacun leur tour, l'un jetait un de ses papiers à la figure de l'autre qui le ramassait, le lisait et mimait son effet…

Théodore n'osait pas se montrer trop offensif envers Hermione, craignant de passer pour un goujat s'il sortait vainqueur du duel. Officiellement. Le peu de résistance qu'opposait Nott agaça rapidement Hermione qui finit par s'en débarrasser en métamorphosant un crayon à papier en allumette. A la vue de l'instrument de torture, Théodore perdit toutes ses couleurs : il était l'image même de la photographie en niveaux de gris le montrant au côté de son père dans un article classé X (pour Xanthippus*, le prénom de son père, n'est-ce pas…) de la Gazette de ce jour. Ainsi, le potin dénonçant la peur irrationnelle de Nott était fondé, pensa Hermione. Ce qu'elle ignorait, c'est que cette peur n'avait rien d'irrationnel : une allumette, ça allume un feu. Et un feu, ça brûle un livre.

« Et encore 20 points… de moins… pour Gryffondor. Potter. Quel cornichon êtes-vous… pour être un tel incapable ? »

Sitôt arrivé au duo qu'Harry formait avec le Bouledogue que la Chauve-Souris Qui A Quitté Ses Cachots s'acharnait déjà sur lui sans raison apparente. Si ses sortilèges défensifs n'avaient pas la puissance qu'il savait leur donner avec sa voix, ils n'en étaient pas moins suffisants pour contrer les piètres offensives de son hargneux binôme. Excédé par tant d'injustice, Harry jeta un regard courroucé au professeur de ce qui fut sa matière préférée. Dans sa hâte à se montrer aussi venimeux que le Directeur de la Maison des Serpents, il ne vit pas que la grognasse continuait le duel. Il prit donc de plein fouet une joyeuse flopée de sortilèges qui le firent atterrir dos au parquet de la salle, pendant que 20 points supplémentaires remontaient dans le Sablier de Gryffondor. Etourdi, il se demanda sur quoi il avait pu chuter pour que sa jambe droite le lance à ce point. Il cligna des paupières pour chasser le flou qui obscurcissait sa vue et vit le reste de la classe se rassembler autour de lui, le regard plus ou moins inquiet mais invariablement dirigé vers son membre pelvien traversé de picotements. Curieux, il y jeta lui-même un oeil : sa jambe de pantalon le serrait plus qu'elle n'était supposée le faire, laissant deviner des bosses qui donnaient un aspect de chapelet de saucisses au tout. L'appréhension fit retenir son souffle au brave, qui d'un coup sec releva son vêtement comme on retire un pansement. Des exclamations étouffées de dégoût secouèrent les rangs d'élèves autour de lui à la vue de l'abomination. Sa jambe était vrillée comme si on l'eut faite pivoter sur elle-même plusieurs fois.

« 50 points pour Serpentard. C'est un travail remarquable que vous avez exécuté là, Miss Parkinson. » Conclut Severus au moment où retentissait la sonnerie.

Et les cornichons d'évacuer la salle en direction de la classe de Sortilèges.


* : Je suis adepte de la théorie selon laquelle il y 10 élèves par Maison et par Année, à raison de 5 garçons et 5 filles. Seulement Joanne est assez évasive sur le sujet, donc il y a des anonymes : G1 et G2 sont deux filles de Gryffondor, S1 et S2 deux filles de Serpentard. On dit merci à sama-66 pour ses propositions !


Vous avez sans doute remarqué que j'essaie de retranscrire la diction de notre regretté Alan Rickman, alias Severus Tobias Rogue... J'espère que ça reste lisible...


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