Voici la suite de AFFRANCHISSEMENT – partie 1 (sans rire!). Il est indispensable d'avoir lu la première partie pour comprendre ce qui suit.

Concernant le rating je vous renvois à mon avertissement du début : c'est toujours du MA...

(public majeur supportant la description de scènes brutales)

Bonne lecture.

Le Home World Security était établi en plein centre du quartier d'affaires de Washington, et ressemblait davantage à des bureaux d'avocats ou de comptables qu'au siège militaire de la défense terrienne. Etablir le HMS au cœur d'une zone civile dans un gratte-ciels pouvait paraître absurde et risqué, mais il y a avait là une volonté d'ouverture politique aux alliés des Etats-Unis : la capitale était bien sûr le centre névralgique des relations qu'entretenait le pays avec ses partenaires, et le recours à un bâtiment non militaire permettait d'enrayer les soupçons que pouvait susciter la main mise de l'armée sur le programme Porte des Etoiles. Les délégations internationales étaient bien moins crispées dans un immeuble civil, et ainsi plus ouvertes au dialogue. Les Etats-Unis eux même se félicitaient de ce choix, puisque la Maison Blanche pouvait exercer un contrôle plus pressant.

Georges Hammond n'avait jamais été un citadin dans l'âme, et l'aspect très civil du HMS ne faisait pas écho aux valeurs militaires et traditionalistes du vieux général. Il n'avait donc jamais éprouvé un attachement particulier au lieu, contrairement au SG-C. Néanmoins il était énormément apprécié par ses collaborateurs civils et ses subalternes militaires, car il était d'une grande efficacité et probité dans son travail. Le général, conscient de cette reconnaissance, entretenait un respect mutuel avec les employés du HMS et se montrait toujours aimable malgré ses réticences à travailler dans un tel lieu.

Pourtant ce matin-là Hammond semblait d'humeur exécrable quand il franchit le portique de sécurité, et il se montra extrêmement froid avec les employés qu'il croisa. Il referma la porte de son bureau avec violence après avoir demandé à sa secrétaire qu'on ne le dérange sous aucun prétexte.

Il était seulement 3h du matin lorsqu'on l'avait contacté dans sa chambre d'hôtel pour lui révéler qu'une crise grave agitait le SG-C. En visite diplomatique au Canada, il avait sauté dans un jet-privé dans lequel il avait passé de nombreux coups de fils sur une ligne sécurisée. Informé durant le trajet des actes commis par le général O'Neill, il avait atterri à Washington et s'était rué au Home World Security avec un air de fureur.

Georges était hors de lui, et pour diverses raisons. En tant que commandant du HMS il était le supérieur direct du général O'Neill dont il s'était porté garant lors de sa nomination, sa violation du règlement constituait donc une forme d'affront. Ce n'était pas la première fois que Jack se permettait des largesses avec le règlement, voire des violations caractérisées pouvant le conduire devant la cour martiale. Mais ces entorses à la loi avait toujours étaient expliquées par une influence alien ou étaient motivées par la protection de la Terre. Cette fois-ci aucune excuse extra-terrestre et aucune nécessité de sauver la planète pour justifier sa « trahison » envers le général Hammond. Ce dernier éprouvait une affection paternelle pour Jack, mais à ses yeux, le respect de la hiérarchie, le dévouement à l'Armée de l'Air et la défense de l'intérêt supérieur de la nation (et de la planète) étaient des valeurs primordiales, voire sacrées. Il était de la vieille école, et bien qu'il ait toujours toléré la désinvolture de O'Neill, il ne pouvait accepter qu'on méprise sa fonction pour servir des intérêts personnels. Car Georges ne pouvait douter que cet incident était motivé par l'état du colonel Carter.

Par ailleurs, si jamais le commandant du SG-C était capturé par l'ennemi, la Terre était mise en grand péril à cause de toutes les informations sécurisées que Jack avait en sa possession. Franchir la porte sans l''appui de sa hiérarchie était totalement irresponsable pour un général. Et bien sûr le SG-C avait été laissé sans commandant alors que la base était en première ligne sur le front du combat contre les goau'lds c'était inacceptable et très inquiétant. D'autant que le commandant en question s'était enfui en agressant ses propres hommes...

Mais en dépit de toutes ces considérations militaires et stratégiques, Georges était également furieux car il ne pouvait s'empêcher d'être très inquiet pour Jack et ses compagnons. Il ne pouvait être certain de quoi il retournait exactement, mais il s'agissait certainement d'une entreprise extrêmement dangereuse, sinon O'Neill serait passé par la voie officielle. Il avait les nerfs à vif et était véritablement désemparé depuis qu'il avait appris la mort des militaires et l'état préoccupant de Sam. Savoir O'Neill et ses complices partis en croisade pour aider la jeune femme avait définitivement plongé le général Hammond dans un abîme d'angoisse. Il en voulait terriblement au commandant du SG-C de lui imposer une nouvelle source d'inquiétude.

Empêtré dans ses pensées, tour à tour furieux contre l'attitude irresponsable et irrespectueuse de Jack ou inquiet de le savoir lui et le reste de son groupe en danger de mort, Georges Hammond passa plusieurs heures au téléphone avec le Pentagone, le SG-C ou la Maison Blanche dans un état de stress et de colère intenses.

Le Président ne tarda pas également à mettre en lien cette mutinerie avec la mission sur P9X-834 et l'état du colonel Carter. Le mot « sarcophage » fut prononcé plusieurs fois. Le chef d'Etat avait dépassé le stade des hypothèses sur les motivations du général O'Neill. Il était acquis à ses yeux que le commandant du SG-C avait violé la loi et mis en danger la planète pour tenter de sauver son ancien second et amie. Hammond ne pouvait pas le contredire sur ce point. Il se reprochait de ne pas avoir deviné que Jack pourrait agir de façon inconsidérée : le général était assez adepte des... dérives. Le terme « pétages de plomb » était sans doute approprié.

Au cours de cet entretien présidentiel Jack O'Neill essuya des critiques acerbes jusqu'à faire figure de tête brûlée à la gâchette facile. S'il revenait sur Terre, il serait emprisonné et jugé pour trahison.