La dernière traduction de Roving Otter, qui porte le titre original "A Darker Shade of Green"! Elle a fait une série de fanfictions relativement courtes autour de Gai et Lee qui sont toutes très touchantes.
Ces fanfictions de Gai et Lee peuvent être lues de manière indépendantes, mais elles ont un ordre chronologique, et vous êtes sur la dernière de cet ordre, la précédente étant "Plus Proche" et la toute première étant "Restez"!
Bon, qu'on se le dise tout de suite, par rapport au titre: Cette fanfiction existait AVANT la série des '50 nuances de Grey', et donc avant '50 nuances plus sombres'!
Bonne lecture!
Note de l'auteur: Contenu mature. Lisez seulement si vous êtes à l'aise avec les relations sexuelles entre deux hommes adultes.
-Gai-sensei, ils nous fixent du regard. Pourquoi les gens nous regardent tout le temps, maintenant?
Gai posa une main sur l'épaule de Lee.
-Ça n'a aucune importance, Lee. Ignore-les.
Un homme et une femme se tenaient dans la rue et chuchotaient en regardant les deux Jonin en vert passer devant eux. Gai entendit la femme chuchoter: "J'ai toujours senti qu'il y avait quelque chose d'anormal avec ces deux là."
-Je vois ce que tu veux dire, marmonna l'homme. Ils étaient toujours un peu trop proches pour un professeur et son élève.
Gai se crispa. Est-ce qu'ils réalisaient que Lee pouvaient les entendre? Est-ce qu'ils en avaient quelque chose à faire?
-J'ai entendu dire que ça dure depuis des années, chuchota la femme.
-C'est répugnant, vraiment. Ce sont des déviants, tous les deux.
-Ce n'est pas la faute du garçon. C'est cet homme qui l'a corrompu. Il a toujours été perturbé, tu sais. Et le garçon n'a jamais eu de père, ni même de famille. Bien sûr qu'il était vulnérable et exploitable–
-Cet homme me fiche toujours les jetons. La jeunesse ci, la jeunesse çà. Ça m'étonne que personne ne l'ai remarqué plus tôt, il porte pratiquement ses perversions dans la manche..
Lee s'arrêta et se tourna face à eux.
-Excusez-moi, est-ce que vous êtes en train de parler de nous?
L'homme regarda Lee, bouche bée.
-Et si c'était le cas? C'est vous qui devriez vous sentir gênés.
-Vraiment, dit la femme, c'est incroyable que vous soyez toujours autorisé à enseigner. Vous n'avez donc aucune honte? C'est déjà assez mal de séduire votre propre élève, mais vous voir déambuler à ses côtés avec désinvolture, comme si rien n'avait changé – comme si personne dans tout le village ne savait ce qui se passe–
-S'il vous plaît, de parlez pas de mon sensei comme ça.
Le ton de Lee était calme et poli, mais ses joues étaient rouges, ses yeux brillaient de colère.
-Il ne m'a pas séduit. Nous sommes amoureux. Je l'ai choisi. Il n'a rien fait de mal.
-Pauvre garçon, dit la femme en secouant la tête. Ce–ce fou t'a lavé le cerveau et tu ne sais même pas ce qui se passe.
-J'ai dix-neuf ans. Je ne suis ni un enfant, ni un idiot. Ne me traitez pas comme tel, dit-il en serrant les poings. Pourquoi est-ce que tout le monde nous juge? Qu'est-ce qu'il y a deux mal pour deux personnes à être amoureuses?
-Lee, ce n'est rien, dit doucement Gai. Rentrons chez nous.
-Mais ils–
-S'il te plaît.
Lee hésita, le regardant avec des grands yeux perplexes. Puis il soupira et baissa la tête. Ils firent demi-tour et s'éloignèrent.
-Vous devriez avoir honte! cria l'homme.
Lee se crispa et commença à faire volte-face, mais Gai posa gentiment une main sur son bras et lui chuchota: "Laisse tomber."
Lee serra la mâchoire et fixa le sol tandis qu'ils marchaient. Ses épaules tremblaient.
-Comment pourrais-je rester sans rien faire? dit-il d'une voix chargée de larmes. Ça me blesse de les entendre dire des choses aussi cruelles sur vous. Ils ne savent rien du tout sur vous – sur nous – mais ils font des ragots, répandent leurs mensonges et traînent votre nom dans la boue. Je ne peux pas le supporter!
Il haletait, des larmes brillaient au coin de ses yeux.
-Ce n'est rien, Lee. Je me fiche de ce qu'ils pensent. S'il te plaît, dit-il en frottant le dos raide de Lee. Ne te mets pas en colère pour ça.
Lee essuya ses yeux du dos de la main, prit une grande inspiration et acquiesça.
Ils retournèrent à l'appartement de Gai. C'était plus grand chez lui que chez Lee, c'est pourquoi Lee avait plus ou moins emménagé depuis qu'ils étaient amants.
Amants. Ce mot était toujours aussi bizarre, aussi étrange dans l'esprit de Gai. Il n'englobait pas tout ce que Lee signifiait pour lui.
Gai entra et ferma la porte derrière lui. Puis il prit Lee dans ses bras et respira son odeur. Ses mains glissèrent le long du dos de Lee, sentent le relief des muscles sous la fine combinaison de coton, chaude de se chaleur corporelle. Les bras de Lee passèrent autour de lui, et ses lèvres effleurèrent celles de Gai, envoyant une décharge électrique dans tout son corps. Gai frissonna et ferma les yeux.
-C'est tellement bon, chuchota Lee, pas vrai?
-Oui, répondit-il dans un murmure.
-Alors pourquoi tous les autres le voient comme quelque chose de laid et d'anormal? Je ne comprends pas. Au début, j'ai cru que c'était juste un malentendu.. que si je disais à tout le monde la vérité à notre sujet, si je pouvais leur faire comprendre ce que je ressens pour vous, ils nous accepteraient. Mais j'ai dit la vérité aux gens ces deux derniers mois, et ils disent toujours des choses affreuses sur vous. Qu'est-ce que je dois faire, Gai-sensei? Comment est-ce que je peux leur faire comprendre?
-Tu ne peux pas contrôler ce que je les gens pensent ou disent. Les gens croient ce qu'ils veulent croire. C'est un petit prix à payer, pour tout ce que j'y ai gagné.
-Vous ne devriez avoir aucun prix à payer du tout.
Il serra Lee plus fort.
-Quand j'ai découvert que tu partageaient mes sentiments, ça semblait trop beau pour être vrai, murmura-il. Même maintenant, parfois, j'ai l'impression d'être dans un beau rêve, comme si je pouvais me réveiller à n'importe quel moment. Je peux tout endurer, si ça me permet d'être avec toi.
-Sensei..
Les grands yeux sombres de Lee étaient humides.
Même maintenant, tout homme qu'il était, il était facilement ému aux larmes. Il ne s'était pas permis de devenir dur et froid, comme tant d'autres Jonin. Gai aimait sa sensibilité, comme il aimait tout de Lee.
Ses lèvres caressèrent la mâchoire de Lee, et il entendit le souffle de Lee se couper. Sa tête partit en arrière, dévoilant sa gorge, et Gai déposa un baiser sur son pouls. Le corps de Lee tremblait entre ses bras.
-Gai-sensei.. fit-il, sa respiration s'accélérant. Est-ce que nous pouvons aller dans la chambre?
-Tu ne veux pas te doucher avant? On s'est entraîné toute la journée.
-Je crois que je ne peux pas attendre. J'ai besoin de vous maintenant. S'il vous plaît.
Il ne pouvait pas résister. Il prit la main de Lee et le conduit vers la chambre. Lee s'assit au bord du lit et leva les yeux vers lui, en souriant, les joues rouges.
Lee était toujours tellement passionné, tellement enthousiaste à la perspective de faire l'amour – complètement innocent. Pour lui, le sexe était une joie, une expression de l'amour et de la confiance. Il n'avait jamais eu de raison de le voir autrement.
Gai voulait que ça reste ainsi. Il voulait conserver cet éclat innocent dans les yeux de Lee.. c'est pourquoi il était toujours très doux, très attentif d'éviter de lui provoquer de la douleur. Quand ils s'entraînaient ensemble, ils se mettaient des coups de poing et de pied dont la violence aurait suffi à briser la roche, mais là, ce n'était pas comme à l'entraînement. La douleur ici, dans la chambre, était différente de la douleur de l'entraînement ou de la bataille.
Gai le savait d'expérience.
Il embrassa doucement les lèvres de Lee tout posant la main sur la bosse entre ses cuisses. Lee laissa échapper un hoquet. Gai glissa une main sous le col de sa combinaison et retira lentement le tissu de sa peau brûlante et trempée de sueur, dévoilant la longueur de son corps mince. Un instant plus tard, sa propre combinaison rejoignit celle de Lee en tas à côté du lit. Nu, il s'agenouilla par terre entre les genoux de son élève.
-Sensei..
Gai leva les yeux.
-Je me demandais si nous pouvions essayer quelque chose d'un peu différent ce soir.
Gai hésita. Il avait une petite idée de ce que Lee était en train de suggérer. Un léger éclat froid de peur passa sur son cœur.
-Oui, Lee?
-Et bien.. En tout, nous avons seulement fait des choses avec nos mains et nos bouches, et j'aime beaucoup ça, mais.. il y a quelque chose d'autre, n'est-ce pas? Je veux dire, une autre manière pour deux hommes de faire l'amour. Je veux essayer.
Gai prit une grande inspiration et se leva.
-Qu'y a-il, Sensei?
Il hésita, essayant de formuler la question dans sa tête de manière à ce que ça ne sonne pas crasse.
-Quand tu t'imagines en train de faire ça, Lee – tu t'imagines au-dessus, ou..
-Je vous veux en moi.
Les mots traversèrent le corps et le cœur de Gai comme la foudre.
-Tu es sûr?
Il hocha la tête.
-J'en ai rêvé pendant longtemps, dit-il avant de s'interrompre. Sensei?
Gai baissa les yeux. Il réalisa qu'il tremblait.
-Tu ne sais pas ce que tu demandes, Lee. Ça – ce dont tu parles – ça peut être très douloureux si ce n'est pas fait correctement, et je ne l'ai jamais fait avant. Pas – je veux dire, je n'ai jamais – j'ai juste..
Il déglutit.
-Je ne veux pas te faire mal.
-Est-ce que c'est si affreux? demanda Lee en fronçant les sourcils. Je n'ai pas peur de la douleur, Sensei. Je me suis cassé plus d'os que je ne pourrais compter. Je me suis déchiré des muscles et des tendons et j'ai été blessé au combat encore et encore. Est-ce que vous êtes en train de dire que ça sera pire que ça?
-Non. Mais.. c'est différent.
-Est-ce que vous pensez à lui?
Gai se crispa. Il n'avait pas besoin de demander à Lee de qui il parlait. Le regard fuyant, il acquiesça.
Lee se leva et le serra fort contre lui.
-Ça me met tellement en colère que quelqu'un vous ait fait du mal comme ça, murmura-il.
-C'était il y a longtemps, dit doucement Gai, et cet homme est mort à présent. C'est du passé. Je ne veux simplement pas que tu passes par ça.
-Mais ça ne serait pas pareil. Pas avec vous. Vous seriez doux.
Gai hésita. Il savait que Lee avait raison, mais pourtant, il se sentait glacé de peur à l'idée – une peur qu'il ne pouvait pas entièrement expliquer, pas même à lui-même.
Une image lui traversa l'esprit: Lee à genoux, nu et rougissant, ses yeux aux paupières lourdes et au regard vague de plaisir.
Il déglutit, son pouls battant dans sa gorge.
-Si tu te sens prêt..
-Je suis prêt, Sensei.
Gai prit une grande inspiration et hocha la tête.
-Attends..
Il se tourna, ouvrit un tiroir et en sortit un flacon de lubrifiant qu'il avait acheté quelques semaines auparavant. Il avait voulu être prêt quand le moment serait venu. Il dévissa le couvercle, puis se tourna et regarda les yeux sombres de Lee, le guettant.
Lee se leva, les bras de part et d'autre, comme s'il attendait des ordres. Il tremblait d'anticipation, les yeux grands ouverts, le sexe dur.
Gai s'humecta les lèvres.
-Tu peux te mettre sur les genoux et sur les mains?
Lee se tourna, alla sur le lit, et jeta un œil par-dessus son épaule, comme s'il demandait s'il le faisait bien.
Gai caressa la cuisse de Lee.
-Écarte un peu plus les jambes.
Lee obéit.
Gai prit une profonde inspiration.. puis posa ses mains sur ces fesses fermes et les écarta doucement, dévoilant le petit orifice. Il l'avait déjà aperçu – se tête s'était trouvée entre les jambes de Lee plus d'une fois – mais l'avoir ainsi, offert à lui, c'était tout autre chose. Il le regarda, fasciné. Il se sentait émerveillé, étrangement ému par la confiance que lui accordait Lee, par sa volonté de laisser aller Gai dans son corps.
En retenant son souffle, il effleura du pouce ce petit bout de chair. Comme un bouton de rose..
La respiration de Lee s'accéléra lorsque Gai trempa un doigt dans le flacon de lubrifiant et étala la mixture froide et claire sur l'entrée de Lee.
Lee se tortilla et laissa échapper un gloussement haletant.
-C'est froid!
-Désolé. Je peux essayer de le réchauffer..
-Non, c'est bon.
Lee gigota son bassin, et cette vue étourdit momentanément Gai.
-Je suis prêt.
Gai hocha la tête. Son cœur battait à tout rompre.
-Je vais commencer avec juste un doigt.
Il appuya doucement. Il y eut une résistance, puis le doigt glissa à l'intérieur, disparaissant jusqu'à la deuxième phalange.
-Qu'est-ce que ça fait? Sois honnête. Si quoi que ce soit te met mal à l'aise..
-Ça fait un peu drôle. Mais pas dans le mauvais sens.
De manière expérimentale, Gai fit des va-et-vient avec le doigt. Lorsqu'il appuya à un certain endroit, Lee sursauta et laissa échapper un hoquet.
-Est-ce que ça t'a fait mal?
-Non. Ça faisait du bien.
Gai caressa doucement, et Lee gémit.
-Sensei.. Je ne sais pas ce que vous faites, mais c'est incroyable..
Le rouge lui monta aux joues et il ferma les yeux, la bouche ouverte, haletant.
-Gai-sensei!
Le son de la voix de Lee lorsqu'il criait son nom était la plus belle musique qu'il pouvait imaginer.
Gai glissa un autre doigt en lui et continua à caresser ce point sensible.
-S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, gémit Lee. S'il vous plaît, je vous veux en moi, Gai-sensei.. s'il vous plaît prenez-moi, prenez-moi, j'ai tellement besoin de vous, Sensei..
Sa voix monta de plus en plus dans les aigus, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une plainte, une requête désespérée.
En respirant fort, Gai retira ses doigts du corps de Lee, puis prit davantage de lubrifiant et l'étala sur son propre membre dur. Il se plaça au-dessus de Lee, jusqu'à ce qu'il sente le bout de sa virilité appuyer contre cet orifice étroit, et lentement, lentement, il s'enfonça de quelques centimètres en Lee. Un doux gémissement s'échappa de sa gorge.
-Oh, Lee.. tellement étroit..
Il sentait le corps de Lee bouger sous lui tandis qu'il regardait l'arrière des cheveux sombres de son élève, la peau tendre et douce de sa nuque, et s'enfonça davantage.
Lee laissa échapper un cri perçant.
Gai se figea.
-Tout va bien?
-O–oui.. ne vous arrêtez pas..
Gai prit une grande inspiration. Ses hanches partirent en avant, presque involontairement, faisant des va-et-vient. Il enfouit son visage dans les cheveux de Lee..
Puis un souvenir lui apparut d'un coup. Il était dans une petite chambre sale, sur un lit, et une silhouette sombre le surplombait. Il vit le rictus de l'homme, blanc dans l'ombre – il sentait des mains rugueuses le plaquer alors qu'il luttait, l'esprit embrumé par le vin – la douleur lorsque deux doigts calleux s'engouffrèrent dans son corps.
Non. Non, ce n'est pas comme ça! Je ne suis pas comme lui!
Deux yeux gris au regard dur et froid, vides et sans pitié – cette voix rauque qui se moquait de lui – "Ce n'est pas ce que tu voulais, Gai-kun?"
Les souvenirs se succédaient dans sa tête. Il n'arrivait pas à les arrêter.
"-C'est trop gros – ça fait mal –
-Tu te prétends ninja, et tu as peur d'une petite douleur? Prends sur toi. Ce n'est rien du tout.
-S–s'il te plaît – Kentaro – s'il te plaît, arrête, je ne suis pas prêt –"
Son estomac se serra, et son érection disparut tandis que la honte l'emplissait comme la bile, brûlante et amère. Lee se figea sous lui et le regarda d'un ait incertain.
-Qu'est-ce qui ne va pas?
-Rien, mentit-il. Je vais bien.
Il essaya de continuer à bouger, mis son corps n'était plus coopératif. Une partie de son esprit était toujours prisonnière dans cette chambre sale d'hôtel, cette nuit-là, seize ans auparavant.
-Sensei?
Gai baissa la tête, les larmes au coin des yeux.
-Je ne peux pas, murmura-il. Je suis désolé.
Il se retira, s'assit au bord du lit, dos à Lee, et enfouit son visage dans ses mains.
Lee rampa jusqu'à lui et posa une main sur son épaule.
-Gai-sensei, qu'est-ce qui ne va pas? dit-il en hésitant. Est-ce que c'est moi? Est-ce que j'ai fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas?
-Non, cher Lee, dit doucement Gai.
Il posa une main sur celle de Lee et la serra.
-Ce n'est pas toi.
Il essuya ses yeux de l'autre main et se leva.
-J–j'ai besoin d'être seul quelques minutes. Je vais me doucher.
Lee était recroquevillé sur le lit, il avait l'air petit et misérable.
-S'il vous plaît, parlez-moi. Laissez-moi venir. Laissez-moi vous aider. Je ne supporte pas quand vous me rejetez comme ça.
-Je ne peux pas parler de ça. Pas maintenant. Pardonne-moi.
Il se retira dans la salle de bain, ferma la porte, alla dans la douche et alluma l'eau. Le flux chaud frappa son corps. Il resta là, laissant l'eau couler sur son dos, et ferma les yeux.
