Aurais-je dû attendre l'été pour le publier? Mdr, enjoy...
Summer Ice-cream (Glace d'été)
Il faisait chaud dans les rues de New York à cette époque de l'année. Ou était-ce le réchauffement climatique qui déréglait visiblement —mais surtout une fois de plus— la température universelle?
Non. D'après leur cher président —ironie détectée—, le changement climatique ne serait qu'un canular de plus des chinois afin de nuire à la compétitivité industrielle des États-Unis.
Sans blague. Il peut se mettre sa pensée dans le col de l'utérus de sa m***. Et ensuite *** le *** et *** de son propre ***.
Oui, il faisait aussi chaud ce jour-là.
Sakura sortit des parois sécurisées de son lieu de travail, la grande entreprise de cosmétique Chanel TM. Elle avait été engagée en tant que stagiaire sous l'aile d'une célèbre chercheuse de Biologie moléculaire dans leur laboratoire de New York. Son travail consistait à regarder et à apprendre le plus rapidement possible comment travailler efficacement. Mais son mentor était un monstre du travail et il faisait si chaud actuellement que tout le monde avait juste envie de s'étaler sur une plage. Heureusement que la climatisation les boostait à l'intérieur du bâtiment.
Une bouffée de chaleur faillit la terrasser sur le champ. Elle ouvrit immédiatement le premier bouton de sa chemise. Quelle idée aussi de porter une chemise aussi lourde en été, se réprimanda-t-elle. Elle suffoquait littéralement. Sakura ouvrit le second bouton. Elle voulait du froid. Et maintenant.
C'est alors qu'elle le vit, les cheveux sombres auréolés de lumière. Il portait un chandail léger et semblait vivre un enfer —vu la lassitude transpirant par tous les pores de son visage—. Il se faisait dévisager par pratiquement tous les passants, hommes comme femmes. Mais aucun ne s'arrêtait pour acheter la marchandise qu'il semblait proposer. Étaient-ils timides? Peut-être était-ce ce qui l'ennuyait profondément. Mais il n'avait pas l'air de se rendre compte qu'il était scruté par tous ces gens... Il avait juste l'air fatigué et complètement blasé.
Elle prit conscience de ce qu'il vendait.
Des glaces?
Oui. Des glaces feraient l'affaire.
Sakura se précipita devant le stand et le bel homme se redressa lentement en sentant son ombre obscurcir sa vision. Il cligna des yeux.
― Une glace s'il vous plaît!, s'exclama-t-elle en ignorant le groupe de filles assises à proximité, et qui l'oeillait à présent méchamment.
― Laquelle?, demanda-t-il d'une voix enrouée par l'inactivité.
― Je ne sais pas... vous me proposez quoi?, demanda-t-elle en regardant avec émerveillement les dizaines de saveurs exposées à l'arrière du comptoir.
Il sembla se figer et elle reporta son attention sur lui. Qu'avait-elle dit? Il la contempla prudemment et elle se contenta de le regarder également, en silence.
Au final, il attrapa un énorme bocal dans lequel il façonna petit à petit, sous ses yeux écarquillés, la plus belle glace du monde. Il lui rajouta une cuillère en plastique couleur arc-en-ciel au dessus et un coulis au chocolat qui fit grogner son ventre d'anticipation. C'était la vision la plus satisfaisante qu'elle ait jamais eu.
Parce qu'il faisait chaud. Très chaud. Et cela le fut encore plus après qu'elle lui eut remis la somme demandée. Il lui tendit sa monnaie, lui ajouta un paquet d'Oreo TM, et s'inclina poliment en lui demandant de revenir le plus souvent possible.
En dégustant les premières cuillérées de sa glace, Sakura lui répondit innocemment qu'elle reviendrait définitivement s'il la gâtait de cette manière. C'est alors qu'il commit l'acte.
Il lui sourit gentiment, puis lui tira une joue sans aucune once de gêne.
En se levant ce matin là, Itachi sentit que sa journée serait remplie d'évènements qu'il n'aimerait pas forcément. Il n'était pas et n'avait jamais été un optimiste de la vie, loin de là même. Il préférait largement anticiper tout, jusqu'à la date exacte de l'achat de sa future maison.
Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était d'être appelé par un Deidara paniqué lui demandant d'effectuer un geste de bonté en travaillant deux mois dans son stand de glace personnel. Deidara s'était une fois de plus cassé le pied, conclut-il en écoutant ses explications excitées sur la nouvelle bombe qu'il avait testé au nom de son laboratoire... sans prendre la peine de s'éloigner du bâtiment de test.
L'une des choses qu'Itachi ne saurait jamais approximer avec précision était bel et bien la longévité de son camarade blond. Cela relevait du miracle qu'il soit toujours en vie.
En entendant la proposition, Itachi fit ce que tout humain aurait fait dans ces circonstances. Il raccrocha et ne décrocha plus pendant des jours. Enfin, jusqu'à ce qu'un blond plâtré et en colère ne toque à sa porte en hurlant à tous les voisins les bienfaits de l'investissement de cette activité vu le changement drastique de température.
Mais Itachi savait qu'il y'aurait un problème. Il y'en avait toujours un quand il était à l'extérieur pour quelques motifs que ce soit. Mais il avait accepté. Parce que Deidara semblait désespéré. Parce que Deidara était mignon quand il était désespéré. Et parce qu'il avait un faible pour les choses mignonnes et désespérées.
Une semaine d'essai plus tard il n'avait vendu qu'une dizaine de glace... la majorité étant pour de vieilles dames qui passèrent des minutes et des minutes à essayer de le draguer. La dernière en date était clairement une cougar qui ne se gêna pas pour lui faire des avances très déplacées qu'il prit une heure à décliner le plus poliment possible.
C'est ainsi qu'il se retrouva, la tête sur le comptoir entrain de débattre sur le pour et le contre de la continuation de cette mascarade. Il pensa à sortir définitivement son téléphone pour contacter Deidara lorsqu'il sentit une ombre le dominer. Il se retint de soupirer et se redressa le plus lentement possible, prêt à fermer le magasin si la cougar était revenue pour insister.
Un bonbon rose?
Il cligna des yeux.
― Une glace s'il vous plaît!, s'exclama-t-elle avec engouement.
Il lui demanda laquelle et elle regarda les choix proposés d'un air tellement émerveillé qu'il aurait presqu'eut envie de lui tirer les joues comme il le faisait encore à son petit frère de 20 ans. C'est alors qu'elle prononça ''la phrase".
― Je ne sais pas... vous me proposez quoi?, demanda-t-elle.
Il se figea. C'était la phrase prononcée par toutes les vieilles, et surtout par la cougar folle avec un air plus que suggestif. Itachi la fixa prudemment, et elle le fixa en retour de ses grands yeux verts. Elle semblait sans défense, un peu curieuse de son comportement peut-être. Mais rien de plus a priori. Il décida de lui faire confiance. En plus, quelle fille aux cheveux roses digne de ce nom serait en réalité une perverse âgée de 57 ans?
Itachi lui fit une composition spéciale qu'il avait appris pendant les heures libres où il était livré à lui même, dans l'attente d'un client. Elle ouvrit la bouche et laissa inconsciemment échapper un « Oh~~ » plus que ravi. Il eut à nouveau l'envie de lui tirer les joues, mais cette fois-ci, si fort qu'il se pencha imperceptiblement vers sa jeune cliente. Il se reprit rapidement et se redressa à temps avant qu'elle ne le remarque.
Il lui donna le prix et elle paya en liquide. Elle lui fit signe de garder la monnaie et pour faire bonne mesure il lui remit un paquet d'Oreo TM en lui demandant respectueusement de revenir faire ses emplettes sucrées dans le stand. C'était un pari lancé dans le vide, mais il avait le pressentiment qu'elle aimait beaucoup trop le sucré pour son propre bien. Et il eut raison car son expression satisfaite quand elle prit les premières cuillérées lui donna une autre pulsion qu'il eut du mal à contrôler.
― Je vais revenir, ne vous inquiétez pas! Putain, c'est bon.
Itachi a une explication du pourquoi du geste qui suivit. Elle avait les joues pleines d'Oreo TM et elle ressemblait à un Chipmunk rose.
Personne ne résistait aux Chipmunks... encore moins aux Chipmunks roses.
Alors il se pencha, lui sourit et lui tira une joue d'un air parfaitement détendu.
Juste un petit O.S pour la détente...
Merci d'avoir lu.
