Bonznour !

Me revoilà avec un nouvelle fic dons le résumé traîne depuis une éternité sur mon profil ^^ La voilà enfin !

Elle est publiée en l'honneur de mes notes de bac de français (qui sont sans surprise, je m'attendais à ces résultats en sortant de la salle d'examen). Mais aussi parce que j'ai eu mon code !

Bref, ce sera une fiction plutôt courte.

Je remercie Moira-chan pour la correction de ce chapitre !

Seule l'histoire est de moi, pas les personnages.

Bonne lecture !


Mon réveil sonne. Encore.

Mon dieu, ce que je hais le matin !

Je frappe l'appareil pour qu'il se taise mais sa foutue sonnerie retentit encore dans mes oreilles. Je grogne, me retourne dans mon lit. Trop tard, je sais que je ne vais pas me rendormir. Bon, il ne me reste plus qu'à me lever...

Argh... Choc thermique avec l'extérieur. J'étais bien, moi, sous ma couette !

Je crois que j'ai posé le pied gauche en premier en sortant du lit. Mon père dit toujours que ça porte malheur, ou du moins que ça a un effet négatif sur la journée à venir. Je n'y crois pas, à ce genre de trucs.

Je rase le mur à la recherche de la porte de ma chambre. J'évite tous les miroirs de la pièce.

Je touche la poignée et ouvre la porte. Le soleil du couloir m'aveugle et me force à plisser les yeux. Je regarde avec dépit les marches que je dois descendre pour rejoindre l'origine de la bonne odeur qui règne dans la maison. Allons, courage !

Je pose mon pied sur la première marche et mon courage s'évanouit d'un coup.

-Taiga, je sais que tu es là, descends !

Zut, j'ai été repéré.

J'arrive en bas des escaliers et vais saluer mon père.

-Bien dormi, pa' ?

-Oui, et toi ?

-Oui, mais j'ai été réveillé trop tôt.

-Je n'y peux rien, ce n'est pas moi qui ai fixé tes horaires de cours.

Je lui souris avant de m'asseoir et de me servir du bacon, des tomates, des œufs et des toasts. J'en mange plus que nécessaire pour mon âge mais je m'en fiche, j'ai des muscles à nourrir.

-Prends ton temps pour manger, Taiga.

-J'ai pas le temps le matin, pa'.

-Alors réveille-toi plus tôt, dit-il en débarrassant son assiette.

J'ai des frissons rien qu'en imaginant mon réveil sonner plus tôt.

-Je préfère manger vite.

Il rit légèrement avant de monter se préparer pour le travail.

Je finis à toute vitesse mon petit-déjeuner et monte à mon tour m'habiller.

Je mets, comme d'habitude, un jean, un t-shirt et des baskets. Je n'ai besoin de rien d'autre. En allant dans la salle de bains pour me brosser les dents, je fais l'erreur de me regarder dans le miroir.

Il est encore là.

Je le fixe.

Ce n'est pas moi.

Ce n'est pas mon reflet dans le miroir. C'est quelqu'un d'autre. Qui est-ce ?

C'est la question que je me pose tous les jours, et je n'ai aucune réponse.

J'agite les bras devant le miroir, mais le reflet ne bouge pas. Il reste impassible. Son regard me fixe. Ce garçon doit avoir mon âge. Il a les cheveux rouges et les yeux hétérochromes, l'un framboise et l'autre doré. Cela le rend encore plus étrange. Il est là depuis six ans, inlassablement. Peu importe le miroir dans lequel je regarde, c'est lui que je vois. Mon propre reflet a disparu.

-Qui es-tu, bordel !? je demande encore une fois au miroir.

Mais il ne répond jamais, et il ne part pas. Il se contente de me regarder avec ses yeux bizarres. Je n'en peux plus – je ne sais pas qui il est, je ne sais pas ce qu'il fait là, et par-dessus tout, je ne sais pas pourquoi je suis le seul à le voir.

Je détourne le regard et pars dans la salle de bains. Le miroir au-dessus du lavabo est brisé, éclaté en centaines de morceaux. Je l'ai cassé un jour où j'étais en colère. Et son reflet m'avait agacé. Alors je l'ai frappé comme j'avais envie de le faire depuis six ans.

Je me brosse les dents à toute allure, je suis en retard.

Je ne regarde pas le miroir en retournant dans ma chambre. Je prends mon sac et pars en claquant la porte de l'appartement, sans un au revoir à mon père.

Je mets mes écouteurs sur mes oreilles et parcours les quelques centaines de mètres qui me séparent de mon lycée.

Tatsuya, mon quasi frère, m'attend devant le portail.

-Salut, Taiga !

-Salut.

Mon ton est toujours aussi froid. Comme tous les matins, je suis de mauvaise humeur. Ce mec dans mon miroir va me rendre fou. C'est presque un miracle que Tatsuya supporte mon caractère de cochon matinal.

J'aimerais bien trouver quelqu'un à qui en parler, mais je n'ose pas raconter ce qui m'arrive à qui que ce soit. On me prendrait pour un cinglé. Je préfère rester fou dans mon coin.

-J'ai reconsidéré la proposition de mes parents, commence Tatsuya quand nous arrivons devant nos casiers.

-Ah oui ?

Je fais semblant de me souvenir de quoi il parle.

-Oui, je pense que je vais accepter...

-C'est bien.

-Bien ? Je te rappelle qu'ils veulent que j'aille étudier au Japon ! Cela veut dire que tu resteras tout seul ici, et tu me dis que c'est « bien » ?!

Ah oui, là, j'ai merdé.

-Non, pas du tout, c'est juste que j'avais...

-C'est bon, arrête. T'avais oublié, c'est ça ? En fait, tu n'écoutes pas ce que je te dis. Sérieux, c'est quoi ton problème en ce moment ?

-J'ai rien.

-T'es de plus en plus bizarre. Tu ne t'en rends pas compte ?

-Je ne crois pas.

-Moi je le vois.

Toi, tu n'as pas un mec bizarre dans ton miroir !

La sonnerie interrompt notre discussion. Tatsuya monte furieux vers la salle de cours, tandis que je reste planté devant mon casier. Ce mec qui hante mon reflet va me rendre fou. Je sature.

Les cours sont plus que de la torture.

En premier, maths. Super. Contrôle surprise. 5 /20.

Ensuite, histoire. Super. Rendu des devoirs de la semaine dernière. 7/20. Puis un cours sur la guerre d'indépendance.

Pour finir cette matinée, japonais (oui, option japonais, la classe !). Au moins, c'est une matière dans laquelle je ne m'en sors pas trop mal – je parle japonais à la maison, alors j'ai souvent au moins la moyenne. Et aujourd'hui, rendu des devoirs d'il y a trois semaines (certains profs corrigent trèèèès lentement). 12/20, meilleur note du trimestre.

Mais cela ne change pas mon humeur qui reste massacrante.

À midi, je mange seul. Il n'y a plus de place au milieu du self, alors je suis contraint de me mettre à côté de la vitre. Je hais cette place. Aujourd'hui, encore plus qu'avant.

Ma tête se tourne vers la vitre. J'ai l'horreur de découvrir qu'il est là. Il ne s'était jamais manifesté dans les vitres. Pourquoi commencer maintenant ?

-Mais putain, t'es qui ?! dis-je.

Les élèves attablés aux alentours se retourne.

Je me fiche qu'on me prenne pour un fou, au stade où j'en suis. Ce que je veux, c'est qu'il disparaisse. Je ne suis pas narcissique au point que mon reflet me manque, c'est juste que c'est une situation stressante.

« Aide-moi »

Quoi !?

Qu'est-ce qu'il vient de se passer !? J'ai entendu une voix. Pas la voix d'une personne d'ici – c'était du japonais.

« Taiga »

Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

J'entends plusieurs fois encore mon prénom susurré par cette voix. Ma tête tourne, cette voix résonne dans ma boîte crânienne, je ne me sens pas bien. Je crois que je vais vomir.

Puis tout s'arrête, comme si rien ne s'était passé.

Je regarde la vitre.

C'est moi.

C'est mon reflet.

C'est un soulagement.

J'ai sans doute rêvé tout à l'heure. Tout semblait si réel... Mais mon reflet dans la vitre est revenu.

J'entends à peine une voix qui me dit que les cours vont bientôt reprendre et que je devrais me dépêcher de finir de manger. Mon esprit n'est concentré que sur mon reflet.

Quelque chose m'échappe.


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