Disclamer : La série L'agence tous risques (The A-Team) ainsi que ses personnages ne m'appartiennent pas.
L'histoire se déroule pendant la saison 5, après l'épisode 11, Lame de fond et donc, juste avant l'épisode 13, Soirée de détente.
C'est la première fois que j'écris une fanfiction sur cette série, aussi j'espère avoir capturé correctement les caractères des différents personnages. N'hésitez pas à me laisser des reviews, qu'elles soient positives ou négatives : cela m'aidera de toute façon à progresser. Bonne lecture !
Relevant la tête, la jeune femme saisit son reflet dans le miroir et étouffa un soupir amusé. Ses longs cheveux bruns, trempés des racines jusqu'aux pointes, étaient collés tout autour de son visage. Quant au maquillage qu'elle portait, il avait coulé le long de ses joues et refusait de s'enlever malgré tous ses efforts.
Même s'il faisait définitivement plus chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur, elle était toujours gelée jusqu'aux os et continuait de grelotter tout en essayant vainement de se réchauffer les mains avec l'eau brûlante qu'elle faisait couler du robinet rouillé.
Le néon au-dessus de sa tête clignota pendant quelques secondes et malgré elle, elle se mit à frissonner. A son arrivée, la clinique lui avait semblé accueillante et chaleureuse mais à présent, une désagréable sensation l'envahissait, comme si quelque chose de grave était en train de se passer et qu'elle ne pouvait rien faire pour l'en empêcher.
Dehors, la tempête faisait toujours rage.
(...)
Quelques minutes plus tard, elle sortit des toilettes et se promena maladroitement dans le couloir blanc et glacé de la clinique. Elle n'avait rien à faire ici après tout, l'endroit était seulement l'unique refuge qui s'était trouvé sur sa route ce soir-là. Conduire par ce temps la rendait nerveuse et lorsque sa voiture avait failli dévier de la route à cause des flaques d'eau qui se formaient sous ses roues, elle avait décidé qu'il était temps de faire une pause.
La clinique était absolument déserte, ce qui n'avait rien d'étonnant puisqu'elle était au milieu de nulle part. Lorsqu'elle avait pénétré dans le hall, elle n'avait croisé qu'une secrétaire qui l'avait accueillie avec un sourire crispé. Passant ses doigts le long du crépis blanchâtre sur le mur, elle continua son chemin jusqu'à la minuscule salle d'attente dans l'espoir d'y trouver une machine à café.
Toute à son envie de boisson chaude, elle ne remarqua pas tout de suite l'homme assis sur une chaise en plastique, la tête entre ses mains. Au fond de la salle, deux autres personnes discutaient à voix basse mais elle ne pouvait pas voir leur visage car ils lui tournaient le dos. Ils n'étaient pas en meilleur état qu'elle : leurs vêtements semblaient humides et boueux et à nouveau, une boule d'angoisse se forma dans son estomac. Sans prêter attention à l'homme assis et visiblement abattu, elle passa devant lui, faisant claquer ses talons d'une façon particulièrement bruyante.
Au même instant, l'homme releva la tête, comme s'il remarquait seulement sa présence. Intriguée, elle se tourna vers lui et pendant une fraction de seconde, leurs regards se croisèrent.
La surprise manqua de la faire chanceler.
— Hannibal ?
C'est impossible, se dit-elle tout d'abord. Hannibal est mort il y a quelques mois, exécuté en même temps que le reste de l'équipe. Et pourtant, c'était bel et bien lui, il n'y avait aucun doute. Mais ce n'était pas le Hannibal, chef de clan et sourire sardonique en coin, qu'elle avait connu. Cet homme-là avait le regard vide et désespéré, comme s'il venait de vieillir de dix ans en une seule soirée.
Il ne lui répondit pas, comme s'il n'en avait plus la force mais esquissa un faible sourire, signe qu'il la reconnaissait et lui fit signe de prendre place à côté de lui. Le cœur battant, elle obtempéra tandis qu'un millier de questions envahissait son esprit.
— Mais... comment ? Je croyais que vous étiez...
Un brusque sentiment de culpabilité l'envahit. Ils avaient été arrêtés, emprisonnés et jugés. Pour un crime qu'ils n'avaient pas commis, elle le savait mieux que personne. Et où se trouvait-elle lorsque ses amis avaient eu besoin d'elle ? Elle s'était contentée de suivre le procès à travers les journaux mais elle n'avait pas bougé le moindre petit doigt pour leur venir en aide. Espèce de lâche ! lui souffla une petite voix dans sa tête.
— C'est une longue histoire, Amy, répondit finalement Hannibal en soupirant et l'arrêtant d'un signe de main alors qu'elle allait intervenir de nouveau.
Amy Allen, puisque que c'était bien elle, tourna alors la tête en direction du fond de la salle, là où les deux hommes qu'elle avait aperçu en entrant continuaient de discuter. L'un d'entre eux portait une casquette et une veste en cuir et Amy se maudit intérieurement de ne pas avoir reconnu le pilote plus tôt. L'autre homme lui était en revanche inconnu. Un grognement sur sa gauche attira son attention : avec sa délicatesse habituelle, Barracuda se dirigeait d'un pas lourd dans leur direction, son visage s'éclairant cependant lorsqu'il reconnut Amy. La jeune femme lui rendit son sourire mais n'osa pas s'avancer vers lui, se sentant soudain mal à l'aise. Toutefois, cette gêne était largement effacée par la joie de constater que l'équipe était en vie : maintenant qu'elle y songeait, c'était d'ailleurs assez logique. S'il y avait bien quelqu'un capable de défier la mort, c'était ces quatre-là, pas vrai ? Ces quatre-là...
Et soudain, elle comprit. Avalant difficilement, elle jeta un regard à Murdock et l'homme qui l'accompagnait tout en priant pour s'être trompée. Oui, elle avait forcément dû mal regarder et bientôt, elle allait se rendre compte que tout ceci n'était qu'un malentendu... Mais leur présence dans cette clinique, à ce moment précis, ne pouvait pas être anodine.
Elle surprit alors le regard d'Hannibal posé sur elle. Triste. Brillant de larmes qu'elle ne lui connaissait pas. Elle lui jeta un regard interrogateur, incapable de formuler la question qui lui brûlait pourtant les lèvres et attendit fébrilement qu'Hannibal éclate enfin de rire et la rassure. Au lieu de cela, il hocha tristement la tête et échangea avec Barracuda un regard tellement douloureux qu'Amy eut l'impression de recevoir un violent coup de poing à l'estomac.
A travers la fenêtre, la pluie torrentielle continuait de battre les carreaux.
Et brusquement, tout ceci lui parut insupportable. Les poings serrés de Barracuda. Looping qui, au fond de la pièce, évitait soigneusement de la regarder. Cet inconnu aux cheveux désespérément bruns. Le regard accablé d'Hannibal, comme s'il venait de perdre une bataille pour la première fois.
Elle venait de retrouver ses amis et ce qui aurait dû être des retrouvailles joyeuses était en train de se transformer en un véritable cauchemar.
— Bon sang, mais est-ce que quelqu'un va enfin m'expliquer ce qui se passe ? J'ai regardé votre arrestation à la télé, je vous ai cru morts ! Et je vous retrouve ici, au beau milieu d'une tempête et vous...
Elle attrapa fermement le bras d'Hannibal pour le forcer à la regarder.
— Où est-il ? Hannibal, où est Futé ?
Elle avait presque crié, cette fois. Les regards des quatre hommes se tournèrent vers elle simultanément et au beau milieu du silence de plomb, Amy crut entendre Murdock renifler.
Lentement, Hannibal porta la main à la poche de sa chemise, en sortit un cigare puis le remit à sa place comme s'il rappelait seulement qu'on ne pouvait pas fumer dans l'enceinte d'un hôpital. Amy savait pourquoi il avait fait ce geste. Tant bien que mal, il tenait de se raccrocher aux quelques éléments familiers qui lui restait et elle ne pouvait que le comprendre. Après tout, son monde à elle venait aussi de voler en éclat.
— Tu sais... Beaucoup de choses ont changé depuis ton départ, Amy, commença-t-il d'une voix étrangement rauque.
C'était inévitable, n'est-ce pas ? crut-elle lire dans ses yeux et elle hocha doucement la tête.
Et, alors qu'elle remarqua avec effroi que le jean d'Hannibal était maculé de sang, ce dernier prit une profonde inspiration et commença son récit.
