Auteur : Shangreela
Correctrice : Ariani Lee
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Perception
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Les vampires doués étaient rares et précieux. Les plus vieux d'entre eux se souvenaient d'un temps où ils n'étaient qu'insolites et où posséder une habilité ne rendait pas son possesseur spécial, et puis les Volturi étaient arrivés, et s'étaient mis à collectionner, et ça avait changé.
Désormais, posséder un don rare et utile - puissant - était une malédiction et une bénédiction roulée dans le même papier de hasard.
Si certains pouvoirs, qu'ils soient offensifs, défensifs ou autres, facilitaient la vie, ils attiraient aussi le regard convoiteur des Italiens. Certains étaient exceptionnels - la prescience d'Alice, la télépathie d'Edward, le contrôle électrique de Kate, la manipulation neurosensorielle de Zafrina, et celle, mentale, de Jane, la maîtrise élémentaire de Benjamin, pour ne parler que de ceux-là.
La vie d'un vampire pouvait alors devenir très compliquée, et ses chances de survie ne se résumaient qu'à deux options : a) se rendre et rejoindre les Volturi, b) fuir et espérer soit qu'ils décident que ça n'en valait finalement pas la peine, soit qu'on était assez puissant pour les repousser indéfiniment.
Une vie vampirique étant bien souvent longue et solitaire on finissait souvent par se rendre.
Pour Jasper, son don était une malédiction et une bénédiction pour une toute autre raison.
Si l'on demandait poliment, on apprenait que Jasper manipulait les émotions. Ce qu'on n'apprenait pas, c'était que Jasper ressentait chaque émotion qu'il projetait et [pire] mieux, chacune de celles qu'il recevait.
Cette terreur viscérale et désespérée alors que la vie quittait son corps du fait de ses propres mains.
Cet amour violent et sincère qui lui déchirait le cœur et le ventre et le rendait incapable de tuer Charlotte.
Cet amour si intense pour l'enfant vigoureux qui grandissait en son sein et cette impuissance désespérée qui grandissait à mesure que la femme qui tenait sa vie dans ses yeux agonisait lentement sous les coups d'un monstre et ses yeux accablés.
Jasper ressentait tout et tout le temps. À jamais.
Mais récemment, quelque chose avait changé.
Jasper ne s'était jamais senti aussi bien.
Il savait pourquoi, ils savaient tous pourquoi : quelque chose de merveilleux était arrivé : Bella était morte.
Et.
Tout
Avait
Disparu
.
L'anéantissement de Jacob, le désespoir d'Edward, l'angoisse générale.
À leurs places, l'un des vampires les plus éblouissants qu'il ait jamais vu, et Renesmée.
Et la joie, le bonheur, un amour si puissant qu'il ne savait où ça s'arrêtait et où ça finissait, et par-dessus tout, la satisfaction la plus complète.
Jasper n'avait jamais connu pareille félicité. Du soir au matin, sans fin, il nageait dans le bonheur. Littéralement. Il lui fallut plusieurs jours pour arriver à reconnaître à nouveau sa droite de sa gauche et ses émotions à lui de ce bonheur si complet et si intense qu'il se demandait comment tout ça pouvait tenir en lui, dans son corps, dans sa tête, parce qu'il n'était pas si gros que ça et c'était partout, partout, partout.
Naturellement, il dérivait vers l'épicentre du phénomène - Bella et Renesmée - et ne s'en éloignait qu'à regret. Partir chasser était plus difficile, et il ne s'éloignait qu'à la promesse qu'il retrouverait cette euphorie aussi délicate que puissante à son retour.
Dans ces instants-là, où le sentiment de contentement parfait refluait comme une vague paresseuse qui léchait le coin de tout ce qu'il était, il n'arrivait à penser à son don comme à autre chose qu'une bénédiction.
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Second texte Twilight, j'espère qu'il vous a plu :)