Le Piano
Bonjour, je me prénomme Tifa. Je suis ici pour vous raconter un drame qui s'est passé il y a déjà un an.
Tout commença un soir de juillet à la fin des cours, les vacances étaient enfin arrivées. Ce jour là, avec Charlotte, nous décidâmes de faire un tour en ville. La journée se passa très bien. En rentrant, nous passâmes devant le collège, de là nous entendîmes un air de piano qui provenait de la maison abandonnée derrière le collège. Cette maison était appelée « la maison des Usher » . Cet air nous intrigua.
- Tu viens Tifa ? On va voir qui joue au piano. Je suis sûr que çe doit être un superbe pianiste
- Mais Charlotte, il va bientôt faire nuit.
- Arrête de râler, allez viens trouillarde.
Elle en rêvait Charlotte de rencontrer un prince charmant. Nous entrâmes dans la maison, et nous fûmes surprises de voir que la maison était si bien entrenue à l'intérieur. De l'extérieur, la maison était en ruine, mais de l'intérieur, la maison était très propre, tous les tableaux étaient dépoussiérés, le carrelage était d'un marbre noir luisant comme un lac, le salon était sur le modèle d'une maison japonaise. Tout était magnifique et ordonné.
- Tifa! Viens, on monte à l'étage. La musique vient du premier.
- Ok! J'arrive.
En montant à l'étage, un mouvement se fit au niveau du hall. Une ombre avait bouger, j'en était sûr.
- Charlotte, attend, j'ai vu quelque chose bouger.
- Mais non! Tu délires ma veille, c'est rien.
Arrivées au premier, le décor de cet étage était de style chinois, très beau mais très lourd avec une dominante de rouge et or. Une des portes était ouverte. Charlotte entra, je la suivit de près. Nous entrâmes dans une chambre peu éclairée, où en son centre se tenait un énorme piano. En m'approchant de l'instrument, je vis un garçon me regarder. Je fut surprise de le voir me fixer intensément avec un grand sourire.
- Bonsoir jeunes demoiselles. Je suis ravi de vous rencontrer. Que faite vous là ? C'est rare que j'ai des visiteurs.
- Bonsoir. Je me nomme Charlotte et voici mon amie Tifa. Nous sommes rentrées car nous avons entendu de la musique.
Soudain, le sourire du garçon s'effaça. Il montrait de la colère et de la peur à la fois.
- Vous devriez partir jeunes filles. C'est dangereux. Si Il vous trouve, Il va … Il va…
-Qui ça Il ? Et Il va nous faire quoi ? Demandais-je.
- Il va … Il va…
- Vous égorger !
La voix de l'inconnu était grave, Charlotte et moi nous nous retournâmes pour voir un homme tenant une corde à piano dans ces larges mains.
- Vous n'auriez jamais dû rentrer dans la maison car maintenant vous allez partir dans l'Autre-Monde.
L'homme attrapa Charlotte d'une telle force qu'elle ne put résister. Il la souleva pour la jeter plus loin. La tête de mon amie frappa un coin du piano avant de s'écraser au sol. Le sang coulait à flot de sa blessure, elle était morte sur le coup sans avoir pu courir.
- Et maintenant c'est ton tour.
Je vis le visage du petit pianiste ravager par les larmes, il regardait Charlotte morte dons le sang se répandait sur le tapis de soie. Cette vision me fit bouger. Je bousculais l'inconnu et je descendit les marches des escaliers quatre par quatre. Les murs qui étaientt si bien décorés il y a encore un quart d'heure, n'étaient maintenant que des murs sales couverts de sang.
En sortant de la maison, je me retourna pour voir si je n'étais pas suivie, et je remarquais une énorme fissure rouge sang qui partait du toit jusqu'à sa base.
Cette nuit là, je courut aussi vite que je le put, courir pour oublier, courir pour Charlotte. Dans ma tête j'entendit la voix du petit pianiste réciter les vers d'une étrange poésie :
Le rayonnement de la pleine lune rouge sang
Qui court le long du bâtiment
Se couchait alors sur une vie.
Ne t'inquiète pas ma jolie
Je veillerais sur le corps de ton amie.
Depuis cette nuit là, je joue du piano pour me souvenir de mes peurs, pour le petit pianiste et pour toi… Charlotte.
