Titre : Vivre

Chapitre : Renaître

Disclamer : tous les persos sont à J.K Rowling et à l'univers d'Harry Potter.

Avertissement : Cette fanfiction contiendra la mention d'un couple homosexuel, voir d'actes explicites donc, homophobes, s'abstenir. Je n'accepte pas les reviews du style : ce couple est improbable, mais j'aime pas le yaoi etc… Vous êtes prévenus, donc, si vous lisez cette histoire, ne venez pas vous plaindre après ! Regardez bien les ratings, merci !

Couple : lupin est dedans, bien sur !

Rating : T, voir M. (si je me décide à faire un lemon, pas sur, pas sur… voir même mal barré mais bon ! XD)

Genre : Yaoi / drame / angst

Spoiler : Spoiler sur le tome 6. L'histoire se place après le tome 6 et un hypothétique tome 7.

Mot de l'auteur : Bonne lecture !!!!

Ah ! et mon pseudo étant provisoire, ne soyez pas surpris si un changement de nom survient en cours de route !

Vivre…

Le froid, le silence, et leurs ombres qui courent sur les murs, redoutables prédateurs dévorant sur leur passage les espoirs, les rêves, et la liberté. Il faisait froid, ce soir là. Comme tous les soirs. Le soleil ne semblait jamais osé offrir un seul de ses rayons aux prisonniers de ce bien piteux endroit. Tout ce qu'il leurs restait, c'était leur douleur, leur peur, leur tristesse. Un châtiment digne de leurs péchés, mais pire que la mort.

Il frissonna.

Comme tous les soirs, comme tous les jours depuis maintenant quelque temps, il remonta ses jambes contre sa poitrine, tremblant et fermant les yeux en entendant l'un d'entre eux approcher, et dévorer sur son passage ses derniers espoirs. Il tenta de se rappeler du sourire d'un enfant blond, de son premier baiser, avec celle qui deviendrait sa femme, sa joie en apprenant la disparition de ses ennemis, et la chaleur du feu dans l'âtre d'un manoir, alors que la même petite tête blonde jouait à torturer un stupide elfe de maison, lui tirant les oreilles en gazouillant sous les regards attendris de ses parents. C'était bête. Mais c'était ses souvenirs. Des résidus de vie idiots, peut-être même irréels. Il n'était même pas capable de seulement deviner combien de temps s'était écoulé depuis qu'il n'avait plus vue les yeux de ce gamin qui voulait tant lui ressembler. De cet enfant à qui il n'avait jamais su dire combien il l'aimait… Combien il était fier de lui… et combien, finalement, il n'aurait pas voulu d'une telle vie pour lui… Ni d'une telle mort.

L'ombre s'approchait, il le sentait. Ses souvenirs changeaient. Ce n'était plus un sourire, mais des larmes. Ce n'était plus un rire, mais des cris. Ce n'était plus la vie, mais sa mort… à lui, à qui il tenait tant, et à qui il n'avait jamais montré l'affection qu'il méritait. Regret, peine, désespoir…Il ne restera donc rien d'autre de lui ?

L'homme baissa la tête. Il avait terriblement maigri. Il ne restait plus rien de ce qu'il était auparavant. Depuis qu'il avait su… Depuis que le premier ministre lui-même était venu le voir, un sourire aux lèvres, aussi hautain que ceux que lui-même affichait autrefois.

« Bien triste nouvelle… Il est mort, dans une bataille qu'il a perdu. Tout est fini à présent. »

Puis, il était parti. Et lui était resté dans sa cellule, avec un autre prisonnier. Il n'avait pas compris. Il n'avait pas voulu comprendre. Il s'y était refusé, mais… Le soir venu, lorsque les détraqueurs réintégrés à Azkaban eurent repris leur ballet incessant et douloureux, il n'avait eu d'autre choix que d'enfin comprendre, que jamais plus, il ne rencontrerait son regard emplit de joie, ces yeux qui ressemblaient tant aux siens. Son dernier espoir s'était éteint pour réaliser son rêve. Un rêve qui avait été anéanti en même temps que ce visage délicat. Il en avait souffert, oui, terriblement. Il lui en avait voulu aussi, de s'être laissé mourir ainsi, de n'avoir pas survécu, de n'être pas là. Il lui en voulait encore.

Il passa une de ses mains devenue squelettique sur son visage autrefois charmant, mais aux joues désormais creusées par la faim et la désespérance. Il songea à la chance de ce malheureux qui avait partagé la minuscule pièce dans laquelle il passerait sa vie. Il était mort hier, ou avant-hier. On avait enlevé son corps de la cellule, une heure ou deux après son décès. Lui, il n'avait rien dit. Il avait simplement regardé le corps désarticulé être traîné hors des lourdes grilles. Et là, il l'avait vu. Ce semblant de sourire apaisé. Ce sourire qu'il n'aurait jamais plus.

Il resta un moment prostré ainsi, se demandant pourquoi les détraqueurs ne partaient pas. Ils semblaient s'attarder dans le couloir. Il ne comprenait pas pourquoi. Par Merlin, leur présence était si douloureuse, qu'ils disparaissent, qu'ils disparaissent !

Mais ils ne partaient pas. Une voix s'éleva alors, une voix humaine, qui ne lui était pas totalement étrangère.

« Par ordre du ministère, vous êtes incarcéré selon le chef d'accusation suivant : lycanthropie. Cette incarcération est, bien sur, provisoire : vous serez libérez dès que les recherches pour retrouver les derniers partisans de… Vous-savez-qui, seront achevées. En attendant, nous nous devons de prendre les précautions nécessaires pour éviter toute propagation de la lycanthropie… Nous vous remercions pour votre coopération. »

Pour toute réponse, l'homme, au ton exagérément pompeux, n'eut qu'un semblant de rire désabusé. Des pas se rapprochèrent, de plus en plus près. Il ne voyait toujours les visages des quelques personnes qui parlaient en ce lieu. Mais il distinguait leurs ombres. Deux détraqueurs maintenait un homme qui, étrangement, ne semblait faire aucun effort pour se dégager de leur prise. Peut-être était-il déjà vaincu par le désespoir de leur présence… ? Ou peut-être pas. En effet, l'homme releva son visage, et s'adressa à l'autre silhouette sur un ton amical, où tremblait tout de même une once d'ironie et de désillusions :

« Mes amitiés à vos parents, Percy… et au ministre, bien entendu.. »

L'autre se recula un peu, avant de répondre d'une voix visiblement troublée, mais également, hargneuse, et emplie d'un dégoût qu'il ne semblait visiblement même pas prendre la peine de masquer.

« Ce sera fait… j'espère que la compagnie de votre cellule vous sera agréable le… court temps que vous resterez ici… »

Le prisonnier eut un petit rire. Court temps, voilà une jolie façon de désigner une vie entière. Une vie, passée entre des barreaux. Il n'était pas dupe. Jamais, il ne sortirait vivant d'ici. Jamais on ne le laisserait sortir. Azkaban était une jolie manière de désigner un mouroir. On ne voulait pas annoncer une traque massive des lycans, mesure impopulaire, alors, on les mettait quelques temps « en quarantaine » afin de les « répertorier » et de « retrouver les plus dangereux » dans un soucis évident de « limiter la propagation de la lycanthropie »… Or, le ministre ne voulait plus de lycans, et il n'en aurait plus. Ils pourriraient tous entre ces grilles, le temps qu'on les oublie. Le temps de s'éteindre, en silence.

Percy s'en alla d'un pas visiblement très pressé, laissant son interlocuteur aux mains des détraqueurs. Quelques pas de plus. Une clef dans un porte, et un visage, qu'il ne connaissait que trop bien.

Deux regards qui se croisent. Un surpris, un empli de haine. Et puis, un pantin, que l'on pousse dans une cellule.

L'ancien prisonnier eut un sourire hargneux devant le nouvel arrivant… Une immense chaleur envahi son corps malgré la présence des détraqueurs, malgré le froid, malgré la nuit. Elle le consuma, ses yeux brillèrent à nouveau, sa bouche se tordit en un rictus carnassier. Il se sentait revivre. Il ressentait de nouveau quelque chose, là, dans son corps mort, de ce cœur qu'il avait cru éteint, dévoré par les détraqueurs.

Oh oui, il ne le sentait que trop bien…

Ce sentiment unique, qui lui insufflait une nouvelle force, un nouveau désir de vivre…

Qui le faisait renaître de ses cendres, tel un phénix tout juste consumé.

Oui, il la sentait…

Cette haine mortelle…

Cette haine qui le ranimait…

Un nouveau rictus, un pas, et une voix moqueuse :

« Remus… »

Un autre regard, gris bleuté, tremblant de peur, peut-être, ou de tristesse… Une voix douce, celle du lycan… Une voix unique, qu'il voulait entendre hurler de désespoir… La voix de l'assassin de son fils… Une voix qui prononça son nom…

« Lucius… »


Et voilàààà ! Premier chapitre fini sur les trois prévus !

Une petite review pour me dire ce que vous en pensez ? ça motive toujours.