Héritiers
Et voilà, je me lance dans une looongue fanfiction, armée de mon courage, ou plutôt de ma folie. J'ai de nombreux chapitres de prêts, une goutte d'eau par rapport à ce que j'envisage… Bonne lecture !
Rating : K
Source : HP, I à VI
Chapitre 1/
Il faisait nuit. Il régnait une atmosphère sombre, en raison de l'absence de lune ce soir là. Elendil et Sirius avaient donc apporté des torches pour pouvoir s'orienter dans la forêt obscure.
« Nous y sommes » s'exclama l'elfe.
La faible lumière des deux hommes découvrait une clairière, entourée de rochers disposés en cercle. L'endroit semblait abandonné, car l'herbe avait envahi ce qui semblait être les vestiges d'une ancienne civilisation.
« C'est l'autel des dieux elfiques. L'endroit le plus propice à un enchantement. Continua-t-il. Tu es prêt ?
Sirius hocha doucement la tête, admirant le lieu, intimidé.
Cela faisait presque un demi-siècle que Sirius était tombé dans ce monde, suite au sort jeté par sa cousine, Bellatrix.
Suite à cela, il avait fait de nombreuses rencontres, et tout particulièrement celle d'Elendil, très jeune elfe à l'époque, dont il était devenu à la fois le père et le meilleur ami.
Comme le lui avait expliqué un astronome de la communauté elfique qui l'avait recueilli, différents mondes se superposaient dans l'espace-temps, et Sirius avait basculé de l'un à l'autre, fait rarissime.
« Nouvelle lune, Solstice d'été… Il me semble que c'est le moment où jamais, hein Firimar ? »
Firimar, autrement dit Sirius, acquiesça de nouveau, songeur… Il était parti un solstice d'été, aussi. Etrange coïncidence.
« Tu es bizarre, Firimar, tu n'as plus envie de le faire ?
- Si, bien sur que si… C'est …
- L'émotion ?
- Oui, mais pas seulement…
- Alors, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu devrais être heureux, non ?
- Oui, sûrement, je devrais… Mais j'ai comme de l'appréhension… Il me semble qu'entre le moment où je suis « parti » et le moment où je reviendrais, il se sera écoulé 40 ans, c'est ça ? »
- Peut-être… Mais pas sur… Je ne connais pas assez ce sort, ni même ton monde… Peut-être que tu reviendras au moment exact où tu es parti, peut-être 40 ans plus tard, ou peut-être…
- Peut-être quoi ?
-Tu sais, il me semble que le temps ne s'écoule pas de la même façon selon les mondes… Si ça se trouve, pendant ces 40 années, il s'est déroulé 3 jours dans ton monde…
- Ou 3 siècles…
- C'est aussi envisageable. »
La perspective de se retrouver dans un monde futuriste où tout ce qui reste de ses amis sont des tombes abandonnées ne réjouissait guère Sirius… Il avait désiré ce jour de tout son être depuis 40 ans, et désormais, il n'éprouvait qu'une crainte vicieuse, qui s'emparait de lui. Comme une peur d'être déçu, la peur que la réalité ne soit pas à la hauteur de ses fantasmes. De toute façon, il n'avait aucune illusion à se faire, les fantasmes sont toujours plus beaux que la réalité.
Il inspira profondément.
« On laisse tomber alors ? Risqua Elendil.
-El', regarde moi, fit Gravement Sirius. J'ai 76 ans, et ça fait 40 ans que j'attends ce jour. Même si j'ai une chance sur un million de retrouver ceux que j'aime en bon état, je le ferai… La seule chose qui me désole… C'est que Remus va devoir s'habituer à mon vieux corps… »
Ils éclatèrent de rire et posèrent dans un coin leurs torches.
Il est vrai, chose normale, que Sirius n'avait plus la beauté de ses vingt ans, voire même de ses quarante ans, mais il était loin du vieillard grabataire qu'il craignait de devenir étant jeune… Il était encore en assez bonne santé pour son âge avancé, et ses yeux bleus cernés de rides étaient encore envahis de la malice typique de l'ancien maraudeur qu'il avait été… Mais ses cheveux gris et sa barbe naissante lui donnaient un air sage insoupçonnable chez l'ancien Sirius.
« Et bien, allons-y ! » s'exclama Elendil.
Il sortit alors de sa besace un livre, qu'il ouvrit à la page indiqué par un vieux marque-page corné. Pendant ce temps, Sirius traçait un cercle en dispersant une poudre rouge au sol. Quand il eut terminé, il se plaça devant Elendil, qui commença à lire les incantations inscrites dans le livre. Sirius les répétait alors, tentant de suivre désespérément le rythme tourbillonnant des paroles de son « fils ».
Un mur de lumière rouge apparut alors, suivant le contour du cercle de Sirius. Tandis qu'Elendil débitait encore frénétiquement les incantations, et que Sirius le suivait, ils commencèrent à léviter, puis à tournoyer. Des éclairs éclatèrent violemment tout autour d'eux, et Sirius commença à se sentir étourdi.
La magie qui se dégageait semblait si importante qu'on aurait pu dire qu'elle était solide. Elendil hurlait presque pour couvrir le vent infernal qui s'était levé, et qui les entourait, comme une tornade. On aurait dit que toutes les anciennes divinités s'étaient éveillées et qu'elles rugissaient leur mécontentement.
Soudain, ce fut le noir complet, et pour eux deux la sensation de flotter dans le néant.
suis-je mort ? se demanda Sirius. Il n'eut pas le temps de se poser plus de question, car le néant laissa place au chaos : un brouhaha intense, dans lequel on reconnaissait cris de douleur, de rage, ou rires sadiques.
Il entraperçurent aussi différents éclairs de lumière : rouges, verts, bleus… C'était un véritable feu d'artifice, qu'ils apercevaient flou, comme derrière une cascade.
Sirius observa un peu mieux la scène. Il distinguait des sorciers, et malgré le peu de détails qu'il avait, il les reconnaissait presque tous : Tonks, Arthur et Molly Weasley, leur plus jeune fils Ron, son amie Hermione, Londubat junior… Mais aussi Harry, et Remus. Tous combattant avec ardeur. Il reconnu à leur démarches nombres de mangemorts : Malefoy, Nott, Rodolphus Lestrange…
Sa mémoire ne lui faisait aucunement défaut, et il reconnaissait parfaitement l'endroit : une grande salle ressemblant à un tribunal. Des gradins en marbre blanc… Le département des mystères.
Soudain, son regard s'attarda sur sa cousine, Bellatrix Lestrange. Il la vit pointer victorieusement sa baguette sur… Il détailla longuement l'homme en question, il était tout près… Brun, les cheveux mi-longs, un rire qui sonnait tel un aboiement… Alors il comprit. Il était derrière le voile, et il revoyait cette funeste scène… Il allait bientôt se voir traverser le voile.
Il vit le sort fuser de la baguette de Bellatrix, il se vit tomber, la peur se figeant sur son visage… La chute, si lente, comme dans un film au ralenti … Mais il ne se vit pas traverser le voile, il ne se vit que disparaître, partant vers cet autre monde, où il passera quarante ans. Il n'entendit que le rire odieux de son ennemie… Il vit le regard et les appels désespérés de son filleul… Remus tentant de le retenir…
« Il ne peut pas revenir parce qu'il est m…
- IL N'EST PAS MORT ! »
Il vit la fatigue et l'immense tristesse dans les yeux de Moony, la colère et le désespoir dans ceux de Harry… Ses yeux commencèrent à s'embrumer, et il commença à s'avancer. Il fallait qu'il les rejoigne, qu'il leur montre qu'il était là, qu'il n'était jamais parti. Elendil le retint.
« Je sais que tu veux les rejoindre, mais attends. Ils ne comprendraient pas. De plus, il me semble que le sort n'est pas terminé… »
Quoi ? Attendre ? Attendre et voir ses amis souffrir, alors qu'il pourrait simplement réapparaître devant eux et rejoindre la bataille avec son enthousiasme légendaire, prêt à faire tâter de sa baguette à sa maudite cousine, puis rigoler un bon coup après la victoire…
« Attends. Répéta l'elfe. Si tu traverses le voile maintenant, tu risques de disparaître dans le néant. Ecoute moi et attends, l'enchantement suit son cours, je te dirais quand ça sera fini. »
Comme le lui avait dit Elendil, le sort continua, et le film s'accéléra brutalement. Tellement qu'il n'arriva pas à distinguer l'issue de la bataille. Le département des mystères se vida en un éclair, et ils attendirent. Longtemps. Plusieurs heures. Parfois, une porte s'ouvrait, un homme entrait, puis sortait, le tout en un quart de seconde.
Sirius n'attendait qu'une chose, qu'Elendil lui dise que le sort était achevé.
Ce moment arriva enfin, et Sirius se leva, les membres ankylosés par leur longue attente.
« Il me semble que c'est terminé. Nous voilà dans ton monde, mon cher Firimar ! Reste à savoir combien de temps s'est écoulé pendant notre attente.
- Si tu pouvais m'expliquer deux secondes…
- La période qui vient de se dérouler super rapidement sous nos yeux, c'est la période que tu as manqué pendant que tu était dans mon monde, en accéléré. … 40 ans… Mais probablement quelques années ici, pas plus… Vu le peu de temps qu'on a attendu…
- Peu de temps qu'on a attendu ? s'indigna Sirius, qui tentait de se détendre les muscles.
- Bon, on n'a qu'à sortir d'ici… Et savoir quel jour de quelle année on est.
- Et être discret.
- Ah oui c'est vrai. T'es toujours recherché par les « aurors »…
- Oui, et je n'ai aucune envie d'être revenu ici pour revoir les jolies tours d'Azkaban… »
Il bailla longuement et ostensiblement, quand il remarqua qu'Elendil le dévisageait.
« Quoi ? fit-il d'un ton désinvolte et légèrement bourru.
- Si…Sirius ! C'est… »
Un sourire se dessina sur le visage du jeune elfe.
« Regarde toi ! »
Il jeta alors un coup d'œil à ses mains : elles étaient fines, blanches, sans aucunes rides. Il les porta à son visage, et ne senti que la peau lisse et imberbe d'un jeune homme.
« Je suis redevenu jeune ! » Son rire fut étouffé par un Elendil se jetant dans ses bras.
« Oui, fit-il, en s'éloignant, il semblerait que le moment passé chez moi n'ai pas eu d'influence ! Tu as donc 36 ans…
- Mais toi ? Comment ça se fait que tu aies la même apparence alors que…
- Mais moi je ne suis pas né dans ce monde… donc je pense que je vais garder mon apparence de presque-quinquagénaire…
- Tu sais que tous les hommes rêveraient d'être comme toi ? Tu as 49 ans , et l'apparence d'un jeune de 20 ans !
- 20 ans ?! Dis que je porte des couche culottes tant que tu y es !
- J'oubliais… Les elfes vivent plus longtemps que nous… Soupira Sirius.
- Beaucoup plus longtemps, pour être plus véridique ! Nous sommes quasi-immortels ! le taquina Elendil. »
