Je crois en l'amour.
Disclaimer: les personnages ne m'appartiennent pas ; ils sont à JK Rowling.
NdT: il s'agit de la traduction de « I believe in love » d'Occasus, qui est la companion-piece de « Standing face to face », sur laquelle je travaille aussi. Á priori, la majeure partie de l'histoire se passe du point de vue de Harry, au moins en ce qui concerne les premiers chapitres. Vous avez ici la version FFnet. L'autre sera sur hpfanfictionorg. Désolée si il y a des coquilles dans la traduction et dans l'accord des verbes, mais le passé simple, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas utilisé sur un texte aussi long.
Chapitre 1.
Je sortis de l'appartement, en colère contre lui mais encore plus en colère contre moi. Ses paroles me faisaient mal mais elles n'avaient rien de nouveau. Je suppose qu'elles glissaient sur moi à chaque fois que je les entendais.
Descendant le trottoir avec colère, j'ignorai les bouffées blanches venant de ma bouche et ne fis pas attention à mon souffle laborieux. J'avais oublié de prendre mon manteau quand j'étais parti et le rude air hivernal me fit regretter le simple pull que je portais.
Des flocons de neige commencèrent à fondre sur les verres de mes lunettes, rendant la visibilité difficile, et quand le vent se leva, j'abandonnai le froid et me glissai dans un café tout proche.
L'air chaud me frappa durement quand j'entrai et l'odeur du cappuccino fraîchement passé m'assaillit tout aussi violemment. Frissonnant à cause du changement extrême de température, j'enlevai les gouttes mouillées de neige fondue de mes cheveux toujours en désordre et m'approchai du comptoir.
- Un chocolat chaud, commandai-je de mon Français pitoyablement rouillé malgré le fait que j'aie vécu ici depuis un an maintenant.
Payant rapidement, je me glissai sur un siège près du comptoir et attendis ma boisson.
La serveuse me l'apporta en un temps presque record et avalant une gorgée bienvenue, je lui souris.
- Merci, dis-je de ma voix rauque et fatiguée par les cris que j'avais poussés et les pleurs.
Agrippant ma tasse fermement, je permis à la maigre chaleur de me calmer tandis que j'étais assis seul. Qu'allais-je bien pouvoir foutre ? J'étais hors de mon pays, hors de mon foutu élément. Je n'avais pas de travail pour le moment, j'avais presque terminé l'université quand je m'étais enfui, désobéissant à ma famille, juste pour être avec ce petit voyou blond, et maintenant regardez où j'étais.
Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils avaient tous eu raison.
Merde.
J'aimais Draco, je l'aimais vraiment. Je ne pouvais pas m'en empêcher mais que Dieu le maudisse, lui ne m'aimait pas. Il n'y avait rien qu'il puisse faire pour me convaincre du contraire. Je l'avais surpris avec quelqu'un d'autre dans notre lit bien trop souvent, et j'en avais assez.
Tandis que je boudais et que je réfléchissais sur ce que j'allais faire concernant ma situation, le petit carillon au dessus de la porte indiqua que quelqu'un d'autre venait d'entrer. Je savais foutrement bien que Draco ne partirait pas à ma recherche par un temps pareil alors je ne me donnai pas la peine de lever la tête.
Je sentis un effluve de cannelle quand la personne passa doucement ma table et qu'une voix riche commanda un expresso. Sur un mouvement de tête morose, je m'étais apprêté à me lever et à sortir quand ledit étranger s'adressa à moi.
- Ça vous dérange si je partage votre table ?
Au son de la voix anglaise, je repris du poil de la bête et levai la tête vers l'homme. Il était grand, pas particulièrement attirant même si son visage était distinct. Ses traits étaient vifs, son nez juste un peu trop grand et légèrement crochu. Ses cheveux étaient portés longs et libres, même si il les gardait derrière ses oreilles. La chose la plus surprenante à propos de lui, c'était ses yeux. Ils étaient noir charbon et perçants.
L'étranger était vêtu tout en noir, le pantalon et une chemise à manches courtes complétés par un long trench-coat noir. Il avait l'air extrêmement élégant vêtu de cette manière et il émanait de lui une présence qui était… et bien, intrigante.
- Euh, pas du tout, dis-je finalement, réalisant que je le regardais et que je devais lui donner une réponse.
Je m'abstins de prêter attention à toutes la tables vides dans la pièce quand il s'assit et attendit patiemment sa boisson. La même femme lui apporta son expresso mais avant de partir, elle lui lança un clin d'œil, roulant un peu des hanches tandis qu'elle retournait au comptoir.
Je me couvris la bouche pour étouffer un petit rire devant le flirt flagrant et je secouai la tête.
- Ça vous arrive souvent ?
L'autre homme leva les sourcils tout en avalant une lente gorgée.
- Je ne peux pas dire que ça se produise souvent, même si j'ai l'impression d'être bien plus apprécié dans ce pays que dans le mien.
Je ne pus réprimer le sourire sur mon visage.
- C'est difficile à imaginer, commentai-je, avant de rougir promptement devant l'audace de ma constatation.
L'homme me lança simplement un petit sourire.
- Ainsi vous n'êtes évidemment pas originaire de France. D'où venez-vous ?
- East Sussex, mais je vis ici en Normandie depuis un an maintenant.
- Effectivement…Et puis-je vous demander ce qui vous a amené si loin de chez vous ?
- Une erreur très stupide, répondis-je amèrement. Mais c'est terminé, maintenant.
- Une femme ? demanda-t-il, l'hilarité colorant sa voix.
Je rougis.
- Pas exactement.
- Un homme, alors. Un amant secret ?
Je rougis encore plus et baissai les yeux sur ma tasse de chocolat tiède.
- Il n'était pas secret, mais il n'était pas apprécié.
- Votre famille désapprouvait votre relation, alors ? demanda-t-il avec légèreté.
- On peut dire ça.
- Parce que c'était un homme ?
Je secouai la tête.
- Parce que c'était un enfoiré et que j'étais trop têtu pour le voir.
L'homme gloussa.
- Vous avez l'air de l'être.
Il avala une autre gorgée lente de son café fort et puis il tendit une main longue et mince.
- Mon nom est Severus Snape.
Je clignai des yeux. Pourquoi diable ce nom m'était-il si familier ?
- Euh, Harry Po…, commençai-je, mais je fus soudainement coupé quand la porte du café s'ouvrit à la volée et que Draco se rua à l'intérieur.
Ses joues normalement blanches étaient teintées de rose et ses yeux argent brillaient de furie.
- C'est quoi, ce bordel ? » demanda Draco quand il se précipita vers ma table. « Espèce de petit crétin, ça ne va pas dans ta tête, de t'enfuir par un temps pareil ?
Je serrai les dents et détournai le regard. Je détestais attirer l'attention sur moi plus que tout au monde mais Draco sembla s'en délecter. Il adorait provoquer des scènes et un de ses passe-temps favoris était de se disputer avec moi en public.
- Dégage, Draco, marmonnai-je. Je ne vais pas recommencer. C'est terminé entre nous, tu ferais bien de t'y habituer. Je rentre chez moi et tu pourras retourner aux réconforts de ton lit. Je suis sûr que Blaise est encore là-bas à le tenir au chaud.
Draco rougit.
- Comment oses-tu ? Comment oses-tu l'impliquer là dedans ?
- Oh ! Je crois que c'est toi qui l'as fait, commentai-je d'une voix très basse, quand tu l'as amené dans notre lit…à plusieurs reprises. Va te faire foutre, Draco, c'est fini.
Je ne m'étais pas attendu à la réaction de Draco, si bien que quand il se pencha sur la table et me gifla, je ne fis rien. Ma peau brûla sous la force du coup et le contact de sa paume me fit me mordre la lèvre entre les dents. Le goût cuivré du sang dans ma bouche me ramena à moi et je me levai. Pressant la manche de mon pull sur ma blessure, je regardai Draco, la furie étant évidente dans mes yeux.
- Si tu me touches encore une fois, je te tuerai, sifflai-je et, faisant demi-tour, je me ruai hors du café.
Juste avant que la porte ne se ferme, j'entendis la voix soyeuse de Severus Snape disant à Draco de ne pas m'approcher mais sur le moment, je n'y pensai pas. L'air était toujours aussi glacial et le vent avait forci, fouettant brutalement la neige contre moi.
Á mi-chemin dans la rue, mes dents commencèrent à claquer et j'étais certain que j'allais mourir de froid. Je savais qu'il y avait un petit hôtel quelque part par là, mais j'étais trop hébété et gelé pour penser clairement.
Clignant des yeux contre la neige, je trébuchai et fut surpris quand un bras chaud me rattrapa. Secouant la tête, je levai mon visage et vis la silhouette sombre de Severus me surveillant.
Sans un mot, il retira son grand manteau et m'en enveloppa les épaules. Me prenant par le bras, il m'aida lentement à descendre le trottoir jusqu'à ce que atteignîmes un grand bâtiment.
Quand nous entrâmes à l'intérieur, je reconnus l'hôtel que j'avais cherché et je le regardai vivement.
- Comment savais-tu que je cherchais cet endroit ? demandai-je à travers mes dents serrées.
Severus gloussa un peu tandis qu'il me conduisait vers les escaliers.
- Je ne le savais pas. C'est là que je séjourne.
« Oh » fut la seule chose que je parvins à dire alors que nous montions deux volées de marches. Je ne dis rien bien que je n'eus aucune idée de la raison pour laquelle je suivais cet homme dans sa chambre d'hôtel.
La chambre était très petite mais pittoresque et chaleureuse. Il y avait deux lits de tailles différentes, le plus grand se trouvant sous la fenêtre craquante de neige. Il y avait un petit appareil de chauffage au gaz dans un coin qui diffusait une chaleur agréable, et une table avec une petite lampe installée dans un coin. Une autre porte, je présume, menait aux toilettes.
Severus retira rapidement ses chaussures et les plaça soigneusement sous le lit le plus petit.
- Mets-toi à l'aise, dit-il après que je sois resté près de la porte.
D'un léger haussement d'épaules, je fis glisser le manteau de Severus et m'assis sur le bord de l'autre lit, me sentant légèrement mal à l'aise.
- Euh…désolé que tu aies vu tout ça, avançai-je après un moment de silence gênant. Et merci pour avoir été là.
Severus fit un geste brusque de la tête et je regardai quand il chercha dans une petite caisse et qu'il en sortit une bouteille de vin. Prenant deux verres, il m'en offrit un silencieusement.
- Ça devrait t'aider à te réchauffer, commenta-t-il très calmement.
Prenant place près de moi, il leva son verre vers moi et je répondis de la même façon avant d'avaler une gorgée.
Le vin était chaud et sec mais il était doux.
- C'est bon, dis-je après un moment.
- Je suis au courant, répondit-il.
Je clignai des yeux à ses paroles, incertain de savoir si j'avais été inconsciemment insulté, mais je décidai de ne pas faire de commentaire. Au lieu de ça, je pris une autre gorgée avant de dire :
- Alors pourquoi fais-tu ça ?
Severus prit une profonde inspiration et expira très lentement.
- Il se trouve que je connais les Malefoy, » fit-il avant de hausser faiblement les épaules. « Intimement, » acheva-t-il.
C'était encore une grosse surprise venant de cet homme étrange et je laissai échapper un souffle brusque.
- Tu connais les Malefoy ? répétai-je.
- J'en ai bien peur. Je suis aussi au courant de ce que tu viens juste de traverser et je sais quel voyou mon filleul peut bien se montrer.
- Ton filleul ? répétai-je d'une voix blanche. Tu es le parrain de Draco.
- Malheureusement. J'ai été choisi comme parrain il y a plusieurs années, une erreur que je souhaiterais pouvoir rectifier, je t'assure.
- Est-ce que toi et Lucius étiez…euh.., dis-je, espérant que le silence trahirait ce que je voulais demander.
Severus gloussa.
- Il y a bien longtemps, fit-il dans un petit soupir. Bien avant que Narcissa soit entrée dans sa vie. Ça ne me surprend vraiment pas que Draco ait marché dans les traces de son père.
Je soupirai, stupéfié par l'intensité de la coïncidence et incertain quant à savoir quoi faire de cette nouvelle information. Je vidai le reste de vin et ne protestai pas quand Severus remplit le verre. Avalant la moitié du liquide en une gorgée, je me penchai un peu en arrière et savourai le sentiment de vertige que le vin me donna tandis qu'il me montait à la tête.
- Est-ce que ta lèvre te fait beaucoup souffrir ? demanda-t-il après un autre long moment de silence.
J'avais oublié ma lèvre et touchai la blessure de ma langue.
- Pas beaucoup, dis-je en haussant les épaules. J'ai souffert pire que ça.
- Sous ses mains ? me demanda brusquement Severus.
- Oui, mais pas quand nous étions ensemble. Nous avions l'habitude de beaucoup nous disputer quand nous allions à l'école ensemble.
Severus me regarda vivement pendant un moment avant de rire doucement.
- Et bien ça ne me surprend pas. Draco, si il ressemble en quoi que ce soit à son père, se débrouille en utilisant l'intimidation, la peur et la convoitise. Ce n'est pas quelque chose que j'apprécie chez mes amis ou mes amants.
- Moi non plus, répondis-je en inclinant la tête. Je suppose que c'est juste que je n'aime pas qu'on me dise quoi faire.
- Tes parents désapprouvaient Draco en tant que personne ? demanda Severus.
- Oui, répondis-je. Ils ne pourraient pas faire grand-chose de plus, maintenant. J'ai vingt-cinq ans et je suis entièrement capable de prendre mes propres décisions, même si je suppose parfois que je suis toujours un adolescent rebelle, au fond.
- Nous avons tous ça en nous, dit Severus en remplissant nos verres une fois de plus.
J'étais en train de devenir merveilleusement ivre et ma langue était détendue.
- Même toi ? demandai-je.
- Parfois, bien que ça soit rare, répondit-il avec un fin sourire.
- Je ne peux pas le voir, avouai-je dans un haussement d'épaules négligent. Je veux dire, tu as juste l'air si…si…stoïque.
- Stoïque ? demanda-t-il avant de rire. En effet, je peux l'être.
Je souris franchement et le poussai de mon épaule.
- Je ne dis pas que ce n'est pas bien. Ça te va.
- Et maintenant ? demanda-t-il ironiquement.
J'acquiesçai, terminant mon troisième verre de vin, me moquant maintenant officiellement d'être en train de me ridiculiser.
- Tu es très agréable à regarder, tu sais.
Je me botterai mentalement le cul pour ça plus tard, mais pour le moment j'étais en train de m'amuser.
- Si je ne le savais pas, dit Severus après un moment, je dirais que tu essaies de me draguer.
- Et si c'était le cas ? le défiai-je. Tu es hétéro, Severus ?
- Je ne pense pas que ça soit ton affaire, mais non, je ne le suis pas. Je ne suis pas un de ceux qui sont habituellement dragués, et je ne suis pas agréable à regarder. Tu es juste ivre.
- Je suis peut-être un peu ivre, mais j'étais bien en train de te reluquer au café, dis-je avec un mouvement de la main.
Severus grogna et secoua la tête.
- En effet.
- Je le faisais, » protestai-je, et dans un étrange moment de clarté dans l'ivresse, je posai mon verre et je l'embrassai négligemment.
Je pense que Severus fut surpris. Il se tendit quand mes lèvres rencontrèrent les siennes, mais alors que je commençais à m'éloigner, son bras s'enroula autour de mes épaules, me maintenant étroitement en place. Sa langue sortit et suivit ma lèvre inférieure, attentive à ma coupure, et j'ouvris la bouche, lui en autorisant l'entrée.
Ma langue se glissa dehors pour rencontrer la sienne, explorant l'intérieur de sa bouche, goûtant la saveur du vin sur sa langue. Sa bouche était chaude et délicieuse tandis qu'il dévorait la mienne. Le désir courut à travers mon corps, se ruant dans mon bas-ventre, ce qui fit que mon sexe se tendit contre la couture de mon pantalon. Je grognai contre les baisers de Severus et drapai mes bras autour de lui plus étroitement.
Passant un bras entre nous, je raffermis sa dureté et mes doigts tripotèrent sa fermeture-éclair, libérant finalement son sexe. Saisissant la longueur considérable dans mon poing, je le caressai doucement en mordant sa lèvre inférieure.
Il gémit bruyamment et en quelques secondes, il me mit à plat sur le dos, ses mains parcourant mon corps pour me rendre la pareille. Je frissonnai quand ses mains légèrement froides trouvèrent mon sexe, mais la sensation fut immédiatement noyée quand il commença à me caresser fortement.
- Bordel, oui, sifflai-je en me courbant dans sa main.
Sa bouche s'abaissa pour capturer la mienne et je grognai.
- Plus, chuchotai-je. Je veux plus. Je veux que tu me baises…
Il s'arrêta, ses mains s'immobilisant, et je grognai. Me regardant d'un air gêné, il secoua la tête.
- Tu es ivre, tu ne sais pas ce que tu demandes.
- Je suis ivre mais pas stupide, ripostai-je. Je sais ce que veut dire baiser, et je veux que tu me baises.
- Pourquoi ? insista-t-il.
- Parce que…, dis-je avant d'hésiter. Parce que c'est bon et que je t'aime.
- Tu ne me connais pas, insista-t-il. As-tu la moindre idée de l'intimité de l'acte ?
Je fronçai les sourcils, me sentant confus.
- Ça l'est ?
Honnêtement, je ne le savais pas. Draco avait été le seul et unique jusqu'à présent, et il traitait ça comme quelque chose qu'on se contentait de faire, pas comme quelque chose de spécial ou d'intime.
Severus recula et me regarda attentivement.
- As-tu été avec quelqu'un d'autre en dehors de Draco ?
Merde, ça n'avait pas pris longtemps…
- Et bien non…mais je ne suis pas inexpérimenté, me défendis-je.
Je pensai que son problème était que je n'allais pas être assez bien pour lui. Bien sûr, pourquoi le serais-je quand il pouvait vraisemblablement avoir des amants plus âgés et meilleurs que je le serai jamais ?
Severus cligna des yeux comme si il avait été giflé. Après un moment, il me caressa la joue du bout des doigts et soupira.
- Draco est vraiment un salaud.
J'étais à présent tout à fait confus et je secouai la tête.
- Oui, il l'était, mais je suis vraiment gêné.
Severus pressa un chaste baiser sur mon front et quand je baissai les yeux, je vis qu'il avait complètement perdu son érection.
- Harry, tu dois savoir que j'ai fait l'expérience de ce que tu as vécu avec Draco. Se prendre ça dans le derrière n'est pas une corvée, pas plus que ça doit être quelque chose attendu de ta part. C'est quelque chose d'intime qui doit être partagé par deux personnes qui font attention l'une à l'autre. Ce n'est pas une chose faisant partie d'une liaison d'un soir due à l'ivresse, dans une chambre d'hôtel quelconque avec un type que tu ne connais pas.
Je soupirai, mon désir disparaissant rapidement, et je méditai sur ses paroles. Je suppose que c'était quelque chose que j'aurais dû faire avant, je n'étais pas vraiment stupide, mais ça n'avait jamais semblé être une grande affaire pour moi. Ça l'avait vraiment été pour Draco, et dire non signifiait avoir une de nos fameuses disputes explosives qui n'en valaient pas la peine.
Me dégageant de sous Severus, je me calmai, reboutonnai mon pantalon et récupérai mon verre de vin. Je le vidai et pris la liberté de m'en reverser un autre. Severus s'assit et s'arrangea un peu, ses yeux perçants suivant chacun de mes mouvements.
- Harry, finit-il par dire.
Je passai ma main dans les cheveux et secouai la tête.
- Si ça ne te dérange pas, j'aimerais être seul un moment. Est-ce qu'il y a…je ne sais pas…une terrasse dans cette chambre ?
Severus acquiesça et inclina la tête vers le plafond puis vers les escaliers. Je me levai, pris mon verre et trouvai rapidement la porte. Poussant la porte, je montai sur la petite terrasse et frissonnai dans le vent froid. Cherchant dans ma poche, j'en tirai un paquet de cigarettes écrasé et mon petit briquet en argent.
Allumant la clope, je m'appuyai contre le mur froid et ignorai le vent glacial qui me gerçait le visage. Je soufflai une bouffée de fumée dans l'air, même si j'étais incapable de faire la différence entre la fumée et mon haleine. Le vent m'apporta une odeur de bois brûlé qui semblait toujours me rappeler Noël.
Je me sentis soudainement sale, seul et j'avais un mal du pays épouvantable. Je me mordis l'intérieur de la joue pour empêcher un sanglot de m'échapper. Glissant contre le mur. Je m'assis sur les talons. Je pouvais sentir la neige s'infiltrer à travers le fond de mon pantalon, mais je n'y fis pas attention.
Je m'étais complètement ridiculisé de bien des façons et pour longtemps. Ma famille me reprendrait, bien sûr, parce que mes parents m'aimaient et que mes amis étaient loyaux. Mais je devrais admettre quel idiot j'avais été et on ne me ferait plus confiance.
- Bordel, marmonnai-je pour moi-même en frissonnant dans le froid.
J'étais si perdu dans mes pensées que je n'entendis pas la porte s'ouvrir, et ne remarquai la présence de Severus que quand il drapa son long manteau autour de mes épaules. Levant mon visage, je remarquai seulement à ce moment-là les larmes sur mes joues et je les séchai rapidement.
Severus me regarda pendant un moment avant de s'agenouiller près de moi.
- Veux-tu me dire pourquoi tu aimerais mourir de froid ?
- Je ne meurs pas de froid, dis-je en ayant l'air d'un idiot à travers mes dents serrées.
- En effet, fit-il avec un petit sourire.
Une forte rafale de vent nous frappa de plein fouet, et Severus et moi dûmes nous détourner. Quand elle fut passée, Severus inspira profondément et sourit.
- Mon odeur préférée est celle du bois brûlé venant d'une cheminée. Ma maison en a une, mais je n'y suis pas allé depuis des années.
Je ne savais pas pourquoi il me disait ça mais je ne réfléchis pas longtemps.
- Où est ta maison ?
- Pour être terre à terre, elle est seulement dans l'East Sussex. Á Brighton pour être exact. Ça fait bien trop longtemps que je n'y suis pas retourné.
- Pourquoi es-tu ici ? demandai-je, écrasant le mégot dans un petit tas de neige.
Je pris une longue gorgée du vin qui s'était refroidi durant les quelques minutes que j'avais été dehors.
- J'avais une affaire dont je devais m'occuper, répondit-il dans un léger haussement d'épaules.
- Avec Malefoy ? crachai-je.
- Malheureusement. Une fois qu'ils sont entrés dans votre vie, c'est très difficile de s'en débarrasser.
- Comme une maladie, fis-je amèrement. Je veux rentrer chez moi, mais je ne sais pas si je peux.
- Tu as peur de la réaction de ta famille ?
- J'ai peur des conséquences de perdre leur confiance et leur respect, répondis-je en pensant à la façon dont mon père réagirait.
Il m'aimait, il m'avait toujours aimé, mais je ne lui ferais jamais oublier ça.
Severus tendit le bras de façon hésitante et passa ses doigts dans mes cheveux, s'attarda sur ma joue pour s'arrêter sur mon épaule.
- Si ta famille t'aime, ils laisseront courir. Tout le monde a le droit de faire une ou deux erreurs dans la vie. Ça fait partie de l'être humain.
Me rapprochant de lui, je souris quand je sentis son bras m'entourer. Je bougeai le manteau de manière à ce qu'il nous enveloppe tous les deux et je posai ma tête sur son épaule.
- Je sais que je suis juste un enfant stupide à tes yeux, et je sais que nous sommes pratiquement des étrangers mais… si tu vis près de l'endroit où je vis… est-ce que tu envisagerais…quelque chose de plus sérieux qu'une simple liaison avec moi ?
Je sentis Severus se raidir légèrement et quand je levai la tête, je vis ses yeux noirs me sonder.
- Tu souhaiterais que ça aille plus loin ?
Je rougis légèrement, bien que je puisse en blâmer le froid, et j'inclinai la tête.
- Ben oui. Autant que je puisse en juger, je crois que tu es juste ce que je cherchais, Severus. Je n'ai pas besoin d'avoir des centaines d'amants uniques pour savoir ce que je veux. Je n'aime pas sortir avec n'importe qui ; je veux être avec une seule personne.
Severus semble légèrement incertain, puis finalement il hocha la tête.
- Comme je vais dans ta direction, nous pouvons peut-être essayer. Je ne suis pas entièrement contre cette idée.
Avec un espoir renouvelé, Severus et moi rentrâmes. Décidant de nous abstenir de tout contact sexuel supplémentaire et tous les deux complètement épuisés, nous prîmes des lits séparés et tombâmes rapidement dans un sommeil profond.
dbdbdb
Je m'éveillai lentement dans la matinée, légèrement confus quant à l'endroit où je me trouvais. Il me fallut un moment pour me rappeler de la dispute avec Draco et de mes caresses tâtonnantes avec Severus mais quand ça me revint, mon léger mal de tête se transforma en une éclatante migraine.
Pourtant, ensuite, je me souvins de la conversation que Severus et moi avions partagée sur la terrasse et ça me fit sourire. Ça me semblait irrationnel que j'aie agi de cette façon avec cet homme étrange qui avait des liens avec mon ex-amant, mais pour une raison quelconque, Severus me faisait me sentir à l'aise.
Scrutant la chambre, je frisai la panique quand je la découvris désertée par l'autre homme. Ma peur fut pourtant rapidement emportée quand Severus sortit de la salle de bains fraîchement douché et habillé d'un pull de laine grise et d'un pantalon noir.
- Bonjour, fit-il prudemment.
Ses yeux étaient chargés de peur et je réalisai qu'il devait souffrir de la même insécurité que moi. J'avais eu peur qu'il ait peut-être changé d'avis.
M'étirant légèrement, je sortis du lit et m'approchai de lui prudemment.
- Merci, dis-je doucement, pour la nuit dernière.
Me penchant en avant, je pressai un baiser léger sur ses lèvres.
Je reculai sans lui donner le temps de répondre mais l'expression sur son visage fut suffisamment rassurante.
- Je vois que tu te sens mieux, lança-t-il sur le ton de la boutade.
- Un peu, fis-je, bien que ça tambourine dans ma tête.
- Tu as beaucoup trop bu. Pourquoi ne te fais-tu pas couler un bain ? Je peux te prêter des vêtements jusqu'à ce que nous puissions aller chercher tes affaires.
J'acquiesçai et alors ça me frappa. Comment allais-je bien pouvoir récupérer mes affaires et éviter Draco dans le même temps ?
- Euh…
- J'ai déjà parlé avec Draco et je l'ai informé que toi et moi allions récupérer tes affaires cet après-midi avant de nous rendre à Paris.
- Nous allons à Paris ? demandai-je en me sentant gêné.
- Et bien si nous prenons un avion à Charles-deGaulle, oui, nous allons à Paris.
- Attends…Nous allons prendre un avion ? Mais je n'ai même pas de billet !
J'étais plus que dérouté.
Severus gloussa et me lissa les cheveux de sa main.
- Détends-toi. Je m'en suis occupé. Nous avons juste besoin d'aller chercher tes affaires chez Draco et après nous pourrons partir.
Je restai muet de stupeur et secouai la tête.
- D-désolé…Tu as payé mon billet ?
Severus gloussa une nouvelle fois et secoua la tête.
- Non, l'adorable Lucius s'est chargé de nos dépenses. Tout ce que nous avons à faire est de donner nos noms à l'aéroport.
Avec un petit sourire, je pris les vêtements que Severus m'offrit et me précipitai dans la salle de bains. Préférant une douche rapide, je m'habillai sans me coiffer parce que c'était inutile. Les vêtements de Severus étaient légèrement trop grands mais je les trouvai scandaleusement confortables. Enfilant mes baskets, je retournai dans la chambre et trouvai Severus prêt à partir.
- Tu n'as toujours pas de manteau, fit-il en me jetant une veste légère.
Je souris.
- J'ai quitté l'appartement sans penser à un manteau.
- C'est compréhensible, répondit Severus en venant vers moi.
Il enroula ses bras autour de ma taille et se pencha vers moi pour presser un baiser sur mes lèvres. Il était chaste et doux, mais il envoya encore des étincelles de désir courir à travers mon corps.
Réprimant mon érection, je me dégageai des bras de Severus et lui lançait un sourire effronté.
- Nous le ferons ?
Il gloussa et secoua la tête.
- Dans quoi est-ce que j'ai mis les pieds ? marmonna-t-il.
Après un léger déjeuner que nous prîmes dans le même café où nous nous étions rencontrés, Severus et moi utilisâmes sa voiture de location et nous rendîmes à l'appartement de Draco. J'étais pétrifié d'y aller, mais Severus resta à mes côtés tout le temps.
Draco fit la moue et fit de son mieux pour essayer de m'attirer. Il portait la chemise grise dans laquelle il savait que j'aimais le voir et exagérait son accent parce qu'il savait que j'avais un faible pour ça. Pourtant, ça n'entraîna rien chez moi et en vingt minutes, Severus et moi étions retournés à sa voiture et sur la route pour Paris.
Nous bavardâmes une grande partie du trajet et à mi-chemin, nous nous arrêtâmes pour déjeuner. Après quoi, malgré mon insistance selon laquelle je n'étais pas fatigué, je m'endormis, m'éveillant quand nous entrâmes dans la ville. Severus insista pour payer une chambre d'hôtel et le fit malgré mes protestations.
Nous nous glissâmes dans la chambre et avant que j'aie pu discuter de la note avec lui, il m'enveloppa de ses bras, sa bouche dévorant la mienne. Je me perdis dans ses baisers et bientôt nous fûmes allongés sur un lit confortable, nos érections frottant l'une contre l'autre.
Je gémis sous la douce friction et il ne fallut pas longtemps avant que nous passions le cap tous les deux. Criant son nom quand je déchargeai, j'enfouis mon visage dans son cou et respirai son odeur.
Severus roula sur moi et s'assit avec précaution.
- Et bien, ça faisait certainement longtemps que je n'avais pas fait ça, remarqua-t-il quand il baissa les yeux sur son entrejambe humide.
Je gloussai.
- C'était ton pantalon, au moins, fis-je, et il me donna une poussée enjouée.
Severus se leva et se précipita dans la salle de bains, revenant avec une serviette humide pour nous nettoyer. J'essayai de la lui prendre, mais Severus sembla avoir plus de plaisir en me déshabillant et en m'essuyant soigneusement.
Je frissonnai quand la serviette froide entra en contact avec ma peau mais le désir dans les yeux de Severus me réchauffa et mon sexe sembla revenir à la vie.
Severus leva un sourcil à cette vision et je rougis.
- Je suis jeune, me défendis-je.
- En effet, tu l'es, confirma-t-il dans un sourire. Jeune et bien trop effronté pour ton propre bien.
- Scène coupée –
Il avala soigneusement chaque goutte avant de se retirer, se relevant finalement sur ses genoux pour partager un baiser avec moi. C'était étrange, ce goût de moi dans sa bouche, mais je trouvai ça au-delà de l'érotique et étrangement intime.
- Wow ! parvins-je à dire quand j'eus retrouvé ma capacité à parler.
- Content de voir que ton éloquence ne s'est pas perdue en moi, commenta Severus, mais j'étais encore trop loin pour rétorquer de façon appropriée.
Dans un demi-sourire, Severus se leva et se nettoya rapidement avant de se changer et de se mettre en bas de pyjama et pull léger.
- J'espère que ça ne te dérange pas si je commande, dit-il finalement quand il s'allongea à mes côtés.
- Pas du tout, fis-je dans un bâillement.
Je souris légèrement quand il drapa ses bras autour de moi et se pelotonna encore plus près. Sentant sa respiration caresser les cheveux à l'arrière de mon cou, je fermai les yeux et autorisait mes pensées à se laisser emporter.
Il ne fallut pas longtemps, pourtant, pour que mes pensées ne reviennent à ma famille et je réalisai que j'allais devoir leur faire savoir que je revenais. J'avais perdu mon appartement depuis longtemps et j'allais devoir cajoler ma mère pour rentrer à la maison.
Je réalisai aussi que sept mois s'étaient écoulés depuis que j'avais parlé à l'un d'entre eux pour la dernière fois, et les dernières paroles que nous avions échangées étaient mêlées de colère et de haine.
- Tu es tendu, dit Severus, sa voix légèrement assourdie.
- J'étais juste en train de penser, fis-je doucement.
- Évidemment. Á quoi ?
- Ma famille. Je dois leur faire savoir que je reviens. J'avais un appartement, mais je sais que ce n'est plus le cas.
- Tu peux utiliser mon mobile, offrit Severus.
- Non, réellement…Je pense que je vais plutôt les appeler depuis un téléphone public. J'ai toujours ma télécarte et ne te vexe pas, mais je pense vraiment avoir besoin d'intimité.
Severus embrassa mon épaule et soupira.
- Je ne pourrais pas me vexer de ça, Harry. Vas-y, comme ça pendant que tu seras parti je nous commanderai à manger.
Hochant la tête, je me levai rapidement et revêtis un nouveau pantalon et un pull. Me jetant sur mon épais manteau d'hiver, je sortis de la chambre et descendis dans le hall. Il y avait des téléphones, mais pour une raison quelconque, je voulais vraiment être dehors.
Errant le long de la rue pavée, je trouvai finalement un groupe de cabines téléphoniques. Elles étaient parfaitement vides, et voyant que personne ne voulait les utiliser au cœur de l'hiver, j'insérai rapidement ma carte. Composant le numéro de ma mère, j'attendis impatiemment qu'elle décroche.
- Allô ? répondit une voix.
C'était ma mère et elle semblait tendue.
- Maman, dis-je doucement, c'est Harry.
- Oh Seigneur, souffla-t-elle. Oh Harry, merci mon Dieu. As-tu la moindre idée de l'inquiétude dans laquelle nous étions plongés ?
- Je suis désolé, maman, fis-je humblement, me sentant de pire en pire tandis que les minutes passaient.
- Où es-tu ? Tout va bien ?
- Ouais, dis-je. Maman, j'ai quitté Draco. Il…il était…, tentai-je de poursuivre, la voix me manquant.
Je pouvais sentir les larmes perler au coin de mes yeux et je me sentis faible d'une façon écoeurante.
- Ça va, Harry. Rentre simplement à la maison !
- Je vais rentrer, maman, lui assurai-je. Je suis à Paris et j'ai un vol qui part demain. Il arrivera à midi.
Ma mère sanglota un peu.
- Ton père et moi seront là pour te ramener. Tu n'as plus ton appartement, mais tu es toujours le bienvenu ici.
Quelques larmes roulèrent de mes yeux et l'émotion dans ma voix me trahit.
- Merci maman, arrivai-je à dire.
- Oh mon amour, ne pleure pas. Je suis juste contente que tu ailles bien.
- Bien sûr que je vais bien, dis-je un peu durement. Je ne suis pas stupide et je suis un adulte. J'admets que j'ai eu tort à propos de Draco mais je peux toujours m'occuper de moi.
- Bien sûr que tu peux, mon chéri, dit-elle en faisant de son mieux pour me calmer. Écoute, nous en reparlerons une fois que tu seras à la maison.
- Très bien, fis-je. Je te verrai à ce moment-là.
- Je t'aime, dit-elle en pleurant juste au moment où je raccrochai.
Alors que je retournais à l'hôtel, je commençai à me sentir de plus en plus incertain quant au fait de rentrer chez mes parents. Ils étaient des gens gentils, mais mon père et mon parrain étaient…et bien ils pourraient être moins indulgents. Ils possédaient tous un bon fond, mais j'avais vu le pire chez eux et ce n'était vraiment pas beau.
Mon père avait toujours été un peu ennuyé de voir avec quel acharnement j'essayais de ne pas lui ressembler et il était toujours en train de comparer mon jeune frère à moi. Jacob était plus un Maraudeur que je le serai jamais, il était un fauteur de troubles et une brute. Il était aussi sérieux, marié à Ginny Weasley, la sœur de mon camarade d'école et seul ami proche, Ron.
Je pensai à Ron, aux jumeaux Fred et George, et à Hermione, l'épouse de Ron. Je pensai à leurs réactions envers Draco et j'eus peur de ce qui se passerait une fois que je serais rentré. Je n'étais pas impatient de m'expliquer et je n'avais pas vraiment la force de défendre continuellement mes actes.
J'étais dans un bel état quand je retournai à ma chambre et ignorant pratiquement Severus, j'allai droit au bar et me versai un scotch.
Severus me regarda avec précaution de sa place à la table où un gros dîner avait été servi.
- Ça ne va pas ?
Je reniflai et vidai le verre entier en une gorgée.
- Ce n'est pas ce qu'elle a dit…
- Mais ce qu'elle n'a pas dit, fit Severus pour moi. Oui, mes parents étaient fameux pour ça.
Je secouai la tête.
- Ce n'est même pas de ma mère dont je me soucie, mais de mon père et de mon parrain. Ils me condamneront probablement à l'enfer pour le reste de ma vie et ça ne me plaît vraiment pas de m'arranger avec eux.
Je m'assis lourdement sur une chaise en face de Severus et me servis finalement dans la quantité de nourriture qu'il avait commandée.
- Tu comptes nourrir l'Armée Royale ?
Severus me regarda, et les coins de sa bouche se convulsèrent.
- Non, espèce de sale môme impertinent. J'ai juste pensé à l'insatiable appétit que possède une personne de ton âge.
Je roulai des yeux mais pris rapidement la liberté d'attaquer l'assiette chaude de poulet et de riz. Severus se mit à rire bruyamment à ma façon d'agir mais me rejoignit bientôt pour le repas. Nous appréciâmes la plus grande partie du dîner dans un silence confortable et le terminâmes avec une assiette de crêpes couvertes de sauce chocolat-orange.
Avec une assiette de brie et de camembert, des poires coupées, une baguette et un saucisson tranché, nous nous prélassâmes sur le lit, un verre de liqueur à la main. Severus et moi essayâmes à tour de rôle les différentes nourritures avec le vin, trouvant que les poires douces donnaient au vin un goût de vinaigre, et nous optâmes pour les fromages et le saucisson.
- Parle-moi de ta vie, dit Severus après quelques instants.
Je bus une gorgée de vin et m'assis contre les oreillers.
- Que veux-tu savoir ?
- Tout, rien, fit Severus en haussant les épaules.
Je souris doucement.
- Très bien. Je suis allé en pension, où j'ai rencontré Draco. Nous étions ennemis et nous occupions le même poste dans l'équipe de football.
- Gardien de but ? demanda Severus avec un sourcil levé.
- Avant-centre, dis-je avec un haussement d'épaules. Lui et moi étions d'infâmes rivaux. Mes meilleurs camarades étaient Ronald Weasley et Neville Londubat…
- Weasley ? demanda Severus avec un léger ricanement.
Je haussai les épaules.
- Ouais. Tu les connais ?
- Bien sûr que je les connais. Qui ne les connaîtrait pas ?
Je gloussai.
- Et bien je suppose que c'est aussi vrai. Quoi qu'il en soit, j'ai grandi avec eux, Ron et moi sommes allés à l'université et j'en ai presque terminé.
- Que vas-tu faire une fois que tu auras eu ton diplôme ?
Je haussai une nouvelle fois les épaules.
- J'ai étudié l'Anglais. J'aimerais être écrivain mais je n'ai rien écrit depuis un certain temps.
Severus hocha la tête.
- Et tes parents ? Avant Draco, tu t'entendais bien avec eux ?
- Ouais, un peu. Mon frère s'entendait mieux que moi avec mon père ; il est un peu comme lui. Les gens avaient l'habitude de die que je ressemblais exactement à mon père, mais une fois que j'eus atteint seize ans, j'avais tant changé que tout ce que nous partageons maintenant, c'est notre chevelure.
- Elle est en désordre, commenta Severus, et je le sais, mais je ne peux pas la remettre en place.
Je haussai les épaules.
- Je suis sûr que c'est commun. Quoi qu'il en soit, les choses se passèrent relativement bien jusqu'à ce que Draco revienne. C'était juste après les vacances d'hiver durant ma troisième année à l'université. Lui et moi avions échangé quelques mots dans un pub un soir, nous étions seuls tous les deux et sans savoir pourquoi notre dispute d'ivrognes a tourné à la débauche en état d'ivresse et je me suis réveillé dans sa chambre d'hôtel.
- Qu'est-ce qui t'a attiré chez lui ? se demanda Severus à voix haute.
- L'accent, avouai-je. Il avait un accent quand il est arrivé à l'école la première année et il ne l'a jamais vraiment perdu. Je sais qu'il l'exagère mais c'était chaud quand nous étions au lit.
Severus rejeta la tête en arrière et rit bruyamment, me faisant rougir. Quand il vit mon embarras, il leva la main en signe de rédition.
- Non, il se trouve juste que c'est la même raison pour laquelle j'ai été attiré par Lucius. Remarque, il est mon aîné de plusieurs années et c'était aussi attrayant, mais c'était son accent qui m'attrapait à chaque fois.
Je gloussai avec Severus et me sentit un peu amer de l'attirance que j'avais eue pour Draco. Un instant plus tard, Severus glissa son bras autour de moi, poussant les assiettes de nourriture sur le côté. C'était agréable d'être allongé avec lui comme ça. Mes hormones firent à nouveau des leurs, mais après un baiser partagé, Severus et moi décidâmes que ce serait mieux de dormir simplement. Et c'est ce que nous fîmes.
dbdbdb
Le matin suivant, nous nous réveillâmes tôt tous les deux, nous préparant pour l'avion. Mes affaires furent empaquetées et je ne mis qu'un moment à me préparer. Severus et moi rassemblâmes nos valises, et avant longtemps nous descendîmes rapidement la rue en direction du grand aéroport. Je me sentais plus nerveux que jamais, sachant que j'allais rencontrer à nouveau mes parents.
Mon père n'allait pas être ravi et je n'étais pas sûr de sa réaction envers Severus. Honnêtement, bien que mon père puisse comprendre que j'aie souhaité voir des hommes, il ne voulait pas comprendre mon second choix en partenaire. Je le savais assez pour prévoir précisément sa réaction.
Severus sembla sentir mon humeur maussade, et plaça un doux baiser sur le côté de mon visage.
- Tu te fais du souci, fit-il.
Je déglutis nerveusement et hochai la tête.
- Ouais, à propos de mon père.
« Nous nous arrangerons avec ça quand le moment viendra » fut tout ce qu'il dit, mais ça me réconforta de l'entendre utiliser le mot « nous ».
Le taxi s'arrêta et Severus et moi sortîmes nos affaires. Payant le chauffeur, Severus me montra le chemin à l'intérieur et nous nous dirigeâmes vers une file d'attente légèrement longue. C'était une bonne chose que nous soyons arrivés tôt, et dès que nous approchâmes du comptoir d'embarquement, j'étais plus que prêt à m'asseoir.
- Bonjour, fit la femme pleine d'entrain.
- Bonjour, dit Severus, et il expliqua rapidement notre situation.
- Ah bon, » dit-elle, puis elle se tourna vers moi pour que je lui donne les informations nécessaires. » Comment vous appelez-vous ?
- Harry Potter, confirmai-je.
- Potter, dit Severus soudainement d'un ton un peu étrange.
Je le regardai et je vis une expression presque hantée dans ses yeux quand il me fixa.
- Ton père…, chuchota-t-il.
Je fronçai un sourcil.
- James Potter. Tu ne le connais pas, n'est-ce pas ?
Maintenant j'étais nerveux à propos de ça, spécialement quand le nom de mon père invoqua une expression horrifiée sur le visage de Severus.
- J'ai bien peur que si, fit Severus d'un air tendu. Je savais que c'était trop beau pour être vrai.
Je tentai de tirer l'information de Severus, mais il refusa de parler. Après avoir pris nos cartes d'embarquement, Severus et moi continuâmes jusqu'aux portes dans un silence pesant.
- S'il te plaît, fis-je doucement alors que nous prenions des sièges en attendant. Je ne comprends pas.
Severus me regarda avec des yeux presque peinés.
- Harry, je suis désolé…mais je ne peux tout simplement pas faire ça.
